IBK, un an déjà…

Pour ce premier anniversaire de l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir, il y a tant à  dire. D’abord, il faut se rappeler que l’actuel président de la République du Mali, représentait l’homme providentiel. Celui qui se trouvait au bon endroit, au bon moment, en dehors d’un parcours sans faute, dans les arcanes de la politique. Le 11 Août 2013, IBK remporte la présidentielle de sortie de crise face à  son challenger Soumaila Cissé. l’euphorie est à  son comble et chacun de souviendra de ces images au domicile d’Ibrahim Boubacar Keita, lorsque Soumaila Cissé viendra féliciter son rival avec dignité. Sur ces images, Ibrahim Boubacar Keita apparaà®t détendu, loin de s’inquiéter de la tâche ardue qui l’attend. Présider un pays qui sort d’une crise politico-sociale sans précédents, d’une transition émaillée de troubles, et face à  un peuple malien, dont les espérances sont aussi vastes que l’océan, ne sera pas de tout repos. « Nous nous sommes rendus compte en arrivant de l’ampleur de la tâche, les caisses étaient vides, il fallait remettre la machine administrative en route », témoigne un proche collaborateur d’IBK. Retour à  l’ordre constitutionnel Après l’investiture officielle du 4 septembre, o๠IBK prête serment devant la République entière suivra l’investiture festive le 19 septembre 2013 avec pas moins de 19 chefs d’Etats et monarques africains. C’’est la tradition africaine : le Roi du Maroc, Idriss Deby Itno, Macky Sall, Alpha Condé, Alassane Ouattara, Denis Sassou Nguesso, Jonathan Goodluck du Nigéria, Ali Bongo et même François Hollande parmi tant d’autres, tous ont répondu à  l’appel et ont salué le retour à  l’ordre constitutionnel du Mali après le putsch du 22 Mars 2012. Si Amadou Haya Sanogo, entra dans l’histoire du Mali, en renversant l’ancien président ATT, il est désormais hors-jeu. l’un de succès de la présidence IBK, est en effet, de l’avis de nombreux Maliens, d’avoir expurgé le pouvoir des ex membres de la junte. D’abord Sanogo, lui-même, lors d’une opération sans précédents à  Kati et d’autres officiels, tels le Général Yamoussa Camara placé en détention. Retour à  l’ordre constitutionnel, retour des bailleurs au Mali, ne pouvait rimer avec un appareil d’Etat abritant encore d’anciens putschistes et en tout impunité. Aussi la réforme de l’armée, rime bel et bien avec les nominations de nouveaux généraux et IBK a déclaré vouloir: « une armée digne, à  hauteur de la Nation ». Passé cela, la question du Nord, et celle cruciale de la restauration de la souveraineté du Mali, sur tout son territoire est devenu l’enjeu principal de ce début de gouvernance, pour Ibrahim Boubacar Keita, qui nomme un banquier, Oumar Tatam Ly comme deuxième personnalité de l’Etat. Réputé, rigoureux, proche du président, ce dernier devra s’atteler à  remettre le Mali en selle, tandis que le Président IBK entreprend une tournée diplomatique hors du Mali , dès Septembre, pour restaurer l’image écornée du Mali. 2014 est alors décrétée Année de lutte contre la corruption. Vaste programme. Assises du Nord, Décentralisation et législatives Pour le premier trimestre, les Etats Généraux de la Décentralisation le 21 Octobre 2013 abordent la question du développement, du transfert de compétences et de ressources, notamment pour les régions nord o๠elle a n’a pas vraiment marché. Puis, les Assises du Nord tenues les 1er et 2 novembre 2013 à  Bamako réunissent la société civile du Nord, de Tombouctou, Kidal et Gao pour faire le bilan.Débats vifs lorsque deux journalistes, Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont assassinés à  Kidal le 2 novembre 2013. C’’est un coup dur pour le pouvoir qui fait face au retrait progressif de la France du nord du Mali après l’opération Serval de Janvier 2013; Novembre, C’’est aussi le mois des législatives qui vont conforter IBK dans sa majorité présidentielle en donnant près de 70 députés au RPM, le parti présidentiel. Avec quelques 17 députés, l’URD se positionne comme 2è force politique face à  l’ADEMA divisé par des querelles de leadership. IBK a désormais les coudées franches pour diriger le pays. Malgré tout, on attend toujours du Premier Ministre Tatam Ly, la feuille de route qui tarde. Au Nord, l’insécurité persiste. Les groupes armés défient régulièrement l’armée malienne et refusent de cantonner ou de désarmer, tels que le prévoient les Accords de Ouagadougou du 18 juin 2013. Pas facile de retrouver la souveraineté nationale. Sans oublier les djihadistes disséminés dans l’Adrar des Ifoghas, le Mujao éclaté et les attaques récurrentes sur des positions de la Minusma censée sécuriser le Nord du Mali. Le pays est loin d’être tiré d’affaires. C’’est sur ces dernières évolutions qu’IBK, à  l’occasion d’un voyage à  Paris, fait une sortie musclée dans la presse française : « La communauté internationale nous oblige à  négocier avec des groupes armés », déclare t-il au journal Le Monde, pour éclaircir le malaise sur la souveraineté tronquée du Mali. Du côté de l’opinion, on estime que Bamako est sous tutelle française et Kidal est la chasse gardée de François Hollande. Il y’a Affaires et…affaires Dès le mois de décembre 2013, une impatience généralisée caractérise de nombreux Maliens qui reprochent à  Ibrahim Boubacar Keita de trop voyager à  l’extérieur du pays. Plus tard, l’achat d’un nouvelavion présidentiel à  hauteur de 20 milliards de francs CFA constituera le premier gros coup d’épée dans l’eau. l’affaire Tomi tentera ensuite de mettre à  mal le Président de la République qui demeure imperturbable, quant à  ses liens présumés avec un parrain de la mafia corse. Tentative de déstabilisation, crient les uns, manœuvres, clament les autres. Très vite, l’affaire Tomi cède la place au contrat d’armements entre l’Etat malien et l’opérateur Sidi Kagnassy. Les Maliens crient à  l’outrage. Du côté du pouvoir, on tente d’expliquer que l’achat de ces armes, entre dans le cadre du rééquipement de l’armée malienne en formation avec les bataillons EUTM. La polémique enfle, puis retombe. Sur le plan politique, ce qui se joue, C’’est la mise en place du dialogue politique avec les rebelles armés du Nord, la reconstruction de la paix après la stabilisation. En février 2014, Oumar Tatam Ly n’a toujours pas délivré sa feuille de route. Les partenaires du Mali appellent pourtant à  oeuvrer dans le sens de la réconciliation nationale, réconciliation que s’approprie la société civile de Bamako à  Kidal. Sur le plan diplomatique, l’Algérie entre de plus en plus scène, pour jouer les médiateurs à  la place du voisin burkinabè. En interne, IBK subit un premier revers avec la démission surprise de son Premier ministre Oumar Tatam Ly, qui rend le tablier après six mois de service le 5 avril 2014. Dans une lettre rendue publique, il s’explique, fait état de dysfonctionnements et de divergences entre lui et le gouvernement. Mara, le populaire Pour sa deuxième carte, IBK choisit le populaire Moussa Mara pour remplacer Tatam Ly. Président de parti, jeune et plébiscité des Maliens, le choix de Moussa Mara va à  l’encontre des cadres du RPM, qui voient d’un œil glacial l’arrivée de cet ambitieux. Malgré tout, on salue unanimement cette nomination. Si d’autres pointent l’inexpérience de Mara, IBK en choisissant ce jeune comptable de carrière tient à  rester proche du peuple. Moussa Mara, 40 ans, est un homme qui communique beaucoup. Il se met donc à  la tâche très vite et rencontre tout le monde. Twitter, facebook, rencontres, Mara joue la carte de la proximité dans un Mali qui commence à  se fâcher et à  rappeler au président IBK ses promesses de campagne. Vie chère, les prix n’ont pas vraiment baissé. Pouvoir d’achat, la hausse tarde. Salaires, ils stagnent. Ecole, le dossier n’est pas encore lancé, autant de dossiers qui font bouillir d’impatience les Maliens qui ont pourtant voté IBK à  près de 78% des suffrages pour s’assurer un bonheur et un honneur. Côté économie, la relance tarde. Le nouveau gouvernement Mara, s’il reconduit la plupart des ministres de l’équipe précédente, se veut un gouvernement de combat. Dans sa déclaration de politique générale, Moussa Mara déroule un vaste programme aux Maliens. Ambitieuse, cette déclaration de politique générale, que n’a pu énoncer son prédécesseur et présentée à  l’Assemblée Nationale le 29 avril 2014, met en exergue la sécurité, la réforme des forces armées, la dotation croissante de ce secteur clé pour assurer la sécurité nationale, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance etc. En marge de cette DPG, le retour de l’administration dans le Nord fait alors déclarer à  Mara devant les députés : « J’irai à  Kidal » ! Le 17 Mai 2014, Moussa Mara et sa délégation souhaitent rencontrer les préfets, sous préfets et gouverneurs du nord Mali, en proie à  la tension face aux rebelles du MNLA. Autorité de l’Etat oblige, C’’est bien avec l’aval d’IBK, que le Premier ministre atterrit à  Kidal aux alentours de midi. Sur les réseaux sociaux, on acclame Mara, on salue sa bravoure, sa détermination à  montrer aux belligérants que le Mali, C’’est aussi Kidal. Ce qui aurait du être un acte politique de forte portée symbolique, va pourtant tourner en drame. l’attaque du gouvernorat, la mort de 8 préfets et la prise en otages d’une trentaine de fonctionnaires, précipiteront le départ de Mara de Kidal vers Gao, puis à  Bamako. La déroute de l’armée malienne le 21 Mai dans une dite opération de sécurisation des personnes et des biens, que le gouvernement aura du mal à  assumer, va changer le statut de Kidal o๠flotte à  nouveau le drapeau des rebelles. Les Maliens sont déçus et le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga doit porter le chapeau. Il démissionnera quelques jours plus tard. l’opposition va suivre et lancera en Juin une motion de censure, sans succès. Très vite ensuite, le gouvernement de la République du Mali, accélérera le processus de paix et le dialogue inter-malien avec la reprise des pourparlers avec les groupes armés du Nord. Alger est choisie pour abriter un premier round des négociations en Juillet, puis Septembre. Objectif, tendre vers un accord global de paix, durable et définitif qui sera signé en terre malienne. En un an de gouvernance, le président Ibrahim Boubacar aura eu à  faire face aux défis nombreux de la sécurité dans le nord, la réouverture du dialogue à  Alger, et qui constituait l’une des lignes phares de son programme. Ce dialogue prendra certainement du temps, mettra aux prises des revendications vieilles de 70 ans face aux principes indétrônables de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale du Mali. C’’est le statut de l’Azawad et quelle autonomie conférer à  ces régions sous développées du Nord, nœuds de tous les problèmes sécuritaires du Mali, qui est en jeu. Il faudra à  l’actuel locataire de Koulouba beaucoup de recul pour évaluer lui-même cette première année et sonder les Maliens, écouter ces concitoyens, revoir ce qui n’a pas marché et ce qui aura avancé. Il faudra en outre regagner la confiance des Maliens quelque peu désabusés mais aussi celle des bailleurs, le FMI en tête, qui dès ce mois ce septembre revient à  Bamako. Objectif: réévaluer l’aide au budget d’Etat suspendue.

Réconciliation: lancement d’une plateforme pour la paix

l’objectif global de cette plateforme est de soutenir le processus de réconciliation nationale, et la cohésion sociale dans notre pays. Pour gagner ce pari, plusieurs activités sont prévues sur toute l’étendue du territoire national. Il s’agit entre autres, des conférences au sein de nos universités sur le thème l’unicité des peuples du Mali, des concours de dessin et de poésie sur le thème de la paix dans les lycées; la confection d’un livret intitulé : « La Paix vue par les enfants ». Les journalistes membres de la plateforme ont réalisé un micro-trottoir vidéo sur la portée de « Ensemble nous sommes un peuple ». Sans oublier le sport, vecteur de paix et de cohésion sociale à  travers l’organisation des matchs de football, des sketches de sensibilisation et enfin la réalisation d’un album musical sur le dialogue et la cohésion sociale. Selon Coumba Bah, conseillère de ladite plateforme, elle a comme mission de contribuer au dialogue, à  la bonne gouvernance, etc. Au cours de la présentation de la plateforme, Awa Diop et Ngomo Yvette, toutes deux, porte-paroles, ont souligné que depuis 2012, le Mali traverse la plus grande crise sociopolitique et sécuritaire de son histoire. Malgré le retour à  l’ordre constitutionnel, avancent-elles, les conflits persistent et le processus de réconciliation nationale connaà®t beaucoup de difficultés. ‘’Pour soutenir ce processus une trentaine d’organisations de jeunes, issues de la société civile malienne et de la diaspora, se sont réunies autour d’une Plateforme de la Paix, dont l’œuvre majeure est la campagne nationale de sensibilisation intitulée: « Ensemble Nous Sommes un peuple » », ont-elles précisé. Rappelons que cette plateforme a été initiée par le Programme d’Appui à  la Transition au Mali (PAT-Mali) à  travers l’USAID. « Ensemble Nous Sommes un peuple », entend intervenir sur toute l’étendue du territoire national. La première phase de ses activités durera 5 mois (du 03 juin au 30 octobre 2014).

Un car malien braqué au Togo

Un autocar immatriculé HG 8006 MD transportant des passagers en provenance de Bamako et un véhicule personnel ont été braqués par 5 individus non identifiés, le dimanche 20 avril 2014. Cagoulés et armés de fusils d’assaut automatiques, les braqueurs s’exprimaient en langues Dioula, Mossi et Peulh d’après un communiqué publié hier lundi par le ministère togolais de la sécurité. l’incident s’est produit dans la faune de Nablougou au lieu dit PK 35 au nord de la ville de Kanté o๠les malfrats ont ouvert, au moyen de leurs armes, le feu sur les deux véhicules pour les immobiliser. Ils ont ainsi dépouillé les passagers desdits véhicules de leurs biens et emporté des sommes d’argent évaluées à  3 127 000 Fcfa et 100 dollars, des téléphones portables, de divers documents d’identité, etc. avant de prendre la fuite. « Des étuis de munitions de guerre ont été découverts » « Alertés, les éléments des forces de défense et de sécurité de la région se sont transportés sur les lieux o๠ils ont procédé à  l’évacuation des morts et des blessés vers Kara. Ils y ont organisé une opération de ratissage qui a permis pour le moment de découvrir des cartouches et étuis de munitions de guerre et de retrouver 3 passeports et une carte d’identité malienne abandonnés par les braqueurs dans leur fuite » lit-on dans le communiqué. Une enquête est ouverte pour faire la lumière sur « ce grave évènement et les recherches se poursuivent pour découvrir et appréhender les auteurs ». Par ailleurs, le ministre de la sécurité et de la protection civile, le colonel Yark Damehane a présenté « ses sincères condoléances aux pays amis dont les citoyens ont trouvé la mort dans ce crime crapuleux » et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Kassim Traoré: « Notre ligne éditoriale, ce sont les faits »

Kassim Traoré, « Le Reporter » a un an, parlez nous de la genèse de ce titre et de sa ligne éditoriale K.T : Le Reporter est une initiative de jeunes journalistes, qui travaillent dans différents organes, qui ont décidé de mettre en place un journal en se basant sur les faits. C’est-à -dire le genre reportage d’o๠le nom Le Reporter. Mais comme C’’est un journal d’informations générales, il englobe, naturellement, les autres genres journalistiques comme les commentaires, les chroniques, les opinions, les contributions et les brèves. La ligne éditoriale ce sont les faits. Un an déjà , quelle affaire a passionné vos lecteurs ? K .T : avec la crise au nord du pays, et la transition nous avions créé une rubrique intitulée « Les leaders du MNLA Sud », dans laquelle on parlait des comportements peu responsables de nos ministres. Nous avions touché presque tous les ministres, le président de la transition, le capitaine Haya de même que Diango Sissoko. Cette rubrique a passionné les gens, C’’est pourquoi avec le nouveau régime nous venons de créer « Les Leaders du Mali d’abord ». Quelles ont été vos scoops et gros sujets ? K.T : les scoops, si on peut le dire ainsi, C’’est par rapport à  Kati, o๠nous avons toujours ce qui se passait dans ce camp, au moment o๠ça chauffait. C’’est vrai que nous avons été victimes de menaces, d’intimidations, mais nous sommes restés égaux à  nous-mêmes. Et nous comptons rester sur cette voie. Enfin, faire vivre un journal au Mali, est-ce facile, au regard de la liberté de la presse aujourd’hui et de l’éthique déontologique ? K.T : le côté finance était notre souci majeur , surtout que nous avons lancé le journal dans un moment difficile. On paraà®t chaque mardi et en une année, nous avons publié 62 numéros. Cela nous a coûté cher. Mais aujourd’hui nous avons tiré le maximum d’enseignements pour aller de l’avant. Nous nous disons que l’éthique et la déontologie C’’est l’éducation que nous recevons dans nos familles, chaque enfant est le fruit d’une éducation familiale d’abord avant la rue et l’école, en la matière nous n’avions pas de problème. Nous faisons de notre mieux.

Vidéo : « Tous UN pour le Mali ! « 

Tous UN pour le Mali avec Oxmo Puccino / Inna Modja / Féfé / Paco Séry / Cheick Tidiane Seck / Doudou Masta / Ousco du groupe SMOD / King Massassy / Abbba / Lélé / Elie Guillou / Toya / RiM / Ramsès du groupe Tata Pound / Lyord / Rouda / Guimba Kouyaté / Camille Richard / Tanti Kouyaté / Amkoullel

Billet : le Mali multiple et divisible…

Tout le monde se l’approprie et entonne le refrain à  tout bout de champ. Les hommes politiques, les associations et autres regroupements manient la formule à  l’envi comme pour libérer le trop plein de patriotisme ou de chauvinisme. Histoire de défier peut-être les islamistes qui ont pignon sur rue dans les zones occupées. Même Toto dont la performance scolaire n’a pas dépassé le cap de la première année fondamentale a fini par mémoriser l’incantation et l’utilise correctement pour montrer qu’il a pu glaner quelques traà®tres mots de la langue de Molière pour en faire une phrase. Le citoyen lambda à  force d’ingurgiter les mêmes formules éculées en est tout simplement blasé. «Â La mayonnaise tarde à  prendre… » Seulement voilà , la mayonnaise tarde à  prendre. Le cantique a du mal à  produire des effets escomptés. Elle sonne creux, ses échos n’atteignent guère un lointain horizon. Les régions demeurent toujours dans le giron des bandits armés qui y imposent leurs pratiques antédiluviennes au grand des populations, réduites à  la résignation faute de sauveurs. Ironie de la formule, au lieu d’avoir le don de raffermir l’union entre les Maliens, elle semble les diviser. Dès le lendemain du putsch, cette division entre les hommes a commencé avant que celle territoriale n’intervienne à  la suite de l’invasion djihadiste. Depuis la division continue sur presque tous les dossiers : sur le coup d’Etat, la formation du gouvernement, sur l’arrivée des troupes militaires étrangères au Mali… et J’en oublie. Alors question, faut-il toujours continuer à  rabâcher  «Â le Mali un et indivisible » dans ces conditions ? En attendant de répondre à  cette question périlleuse, trouvons une formule par intérim à  l’image du président par intérim. Elle est simple mais pourrait donner des boutons à  ceux qui chérissent la première: Le Mali multiple et divisible.

Téléthon pour le nord: plus de 36 millions récoltés

La fête de la Musique a rimé cette année avec élan de solidarité. AUDACITY Services et la Croix Rouge Malienne ont en effet choisi la soirée du 21 juin pour organiser un grand concert de collecte de fonds au profit des populations du nord du Mali dans le cadre de l’initiative « Un Geste de C’œur ». Et C’’est le Premier ministre de la transition au Mali, Cheick Modibo Diarra en personne, qui a présidé l’événement. Un parterre de personnalités politiques, du monde sportif, associatif et de nombreux artistes étaient présents dans la grande salle du Centre International de Conférences de Bamako. A l’origine de ce projet l’Union des associations des artistes producteurs et éditeurs du Mali, qui est présidée par Salif Kéita. Une pluie de dons Comme le dit un proverbe bamabara « quand on donne, cinq francs, C’’est beaucoup, cinq mille, ce n’est pas trop ! ». Et les maliens, quelques soient leurs ressources ont tenu à  dire à  leurs frères et sœurs du nord du pays qu’ils n’étaient pas oubliés. Du Premier Ministre qui a donné la somme de 10 millions de francs CFA aux jeunes écoliers qui se sont sans doute privés de leur gouter du lendemain pour offrir 100 francs, ils étaient des milliers à  se manifester. Les artistes eux aussi n’ont pas ménagé leur peine. Dans leurs prestations, toutes gracieusement offertes, ils ont passé des messages d’unité, de réconciliation, de paix pour le Mali. Salif Kéita, Babani Koné, Baba Salah, Aria Arby, Bako Dagno, Oumou Dédé Damba, Vieux Farka Touré, ont joué, cela va sans dire, leur rôle de leaders d’opinion, d’éveilleurs de conscience. La soirée qui a pris fin aux environs de 1 heure du matin a permis de récolter quelque 36,6 millions de franc CFA. Mais les personnes de bonne volonté sont appelées à  continuer à  se manifester. Pour être encore plus fédérateur, les organisateurs invitent le public bamakois à  un autre concert qui se tiendra le 30 juin prochain au Stade Modibo Kéita, au prix de 2 000 FCFA l’ entrée. Pour faire des dons Coordonnées bancaires Account Name : CRM POUR UN GESTE DU C’ŒUR Bank Code: ML 090 Branch Code: 01001 Account Number: 0010181500034628 Clé RIB: 37 Code Swift Ecobank: ECOCMLBA Ecobank Mali – BPE 1272, Bamako Mali

Siya bonga Durban !

C’est parti pour la COP 17 à  Durban. Ou conférence des parties. A la sortie de l’aéroport King Shaka International, la province du Kwazulu Natal se déploie dans toute sa splendeur verdoyante. Des collines majestueuses o๠la pierre n’est plus visible. Oui Durban est une ville verte, une ville propre, un choix idéal pour abriter la COP 17, qui durant deux semaines, va réunir les parties pour trouver un accord sur le climat du monde. Certes, il y a ceux qui ne veulent toujours pas ratifier le protocole de Kyoto,et r2duire leurs emissions de gaz a effets de serre, ceux qui veulent des mesures de poids et, il y a les activistes, sorte d’alternégotiateurs, groupés devant le centre international de conférence ICC de Durban. A eux, ils refont le monde et la COP devient  » Conference of the people ». Jacob Zuma l’a souhaité. Un monde plus vert à  l’image de ces collines verdoyantes qui décorent le chemin, alors que nous nous engageons vers Scotburg, la bourgade o๠nous sommes logés à  quelques milles de la ville. Incroyablement verte, cette province du Natal, celle découverte par cet explorateur européen, qui la surnomma ainsi. Terre du Natal, terre de Shaka Zulu, guerrier intrépide qui entraà®nait ses troupes sur ces monts o๠le Carbone s’évapore tant la nature est généreuse. Alors, comment préserver cette nature ? Qu’allons nous laisser à  nos enfants pour demain ? Car au delà  des négotiations de Durban, des discussions, des workshops o๠des Side Events, organisés par les pays présents à  Durban, interrogeons-nous sur notre rôle intime face à  cet environnement que nous dégradons chaque jour par nos besoins pressants, urgents et que sais-je encore… Tous ces sachets plastiques que nous jetons dans les rues de Bamako, ces canettes vides jetées à  même le goudron, cette eau que nous gaspillons à  outrance, ces pollutions que nous provoquons, ces arbres que nous refusons de planter, alors que leur oxygène nous remplit les poumons d’espoir. Grace Green, elle a un projet. Elle n’ira pas à  Durban, mais elle fera planter des arbres à  toux ceux qui le voudront tout autour de Johannesburg, en mémoire d’Oliver Tambo.. A Durban, les enjeux sont infinis. Bien qu’à  plus qu’à  Copenhague et à  Cancun o๠aucun accord patent, clair, décisif, aucun consensus réel n’a été trouvé entre les Parties, les puissants de monde. Or l’urgence est là , nous ne pouvons plus l’ignorer, les glaciers fondent, les températures augmentent, il n’y a plus de saison mais des multitudes de micro climats, des changements climatiques évidents et dégradants. Au Mali, l’enjeu est de trouver des solutions d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique, face à  l’ensablement, à  l’avancée du désert, les défis de l’assainissement, autant de problématiques que notre pays exposera aux partenaires, lors de son Side Event du 6 décembre à  Durban. En attendant, Siya bonga Durban ! Bienvenue à  Durban pour un monde plus vert…