Djiwa Oyétundé: « Pour nous, Rio+20 est un défi! »

En Afrique, la terre est une denrée précieuse. Mais, elle est de plus en plus dégradée par l’action de la nature et surtout celle de l’homme. Des actions sont entreprises pour la « gestion durable des terres » et une organisation s’investit dans ce domaine, il s’agit de Terrafrica. Djiwa Oyétundé, nous parle de son organisation, qui est présente également au Mali.   Journaldumali.com: Quelle est la mission de l’ONG Terrafrica ? Djiwa Oyétundé: Terrafrica est une plateforme internationale qui est née en 2005 à  la Conférence des Parties sur la Désertification et qui regroupe l’ensemble des partenaires qui s’intéressent aux questions de gestion durable des terres et qui appellent à  une coalition de toutes les nations. Ce n’est pas un bailleur de fonds. C’’est comme je l’ai dis tantôt, une plateforme qui permet au pays de discuter et d’échanger les expériences. Le secrétariat de Terrafrica est logé au niveau du NEPAD en Afrique du Sud. Notre travail se fait autour de quatre lignes d’action que sont la coalition des acteurs, le partenariat et la recherche pour la mobilisation des financements. La coalition permet de mettre ensemble tous les acteurs et ils travaillent ensuite à  définir ce qu’il faut entreprendre et enfin cherchent les fonds. Tous les pays membres de Terrafrica en sont dotés. Le Mali est membre de votre organisation. A quel stade d’avancement sommes-nous dans le processus que vous venez d’évoquer? Le Mali est en Afrique de l’Ouest l’un des pays les plus avancés. Le Togo s’est d’ailleurs inspiré de l’expérience du Mali. Le représentant de Terrafrica en Afrique de l’Ouest était basé à  Bamako. Cela a permis de beaucoup travailler avec les autorités maliennes et C’’est sur l’expérience de votre pays que les autres bâtissent leur plateforme. Nous sommes à  quelques jours de l’ouverture du Sommet de la Terre Rio +20. Les questions de dégradation des sols y seront sans doute évoquées ? Terrafrica va activement participer à  ce sommet. Déjà  pour nous Rio + 20 C’’est un défi. Il s’agira de parler de Rio il y a 20 ans, et de ce qui a été accompli. Mais aussi et surtout de Rio, pour les 20 ans à  venir. On va faire le diagnostic et on va se donner des lignes de conduite pour les 20 ans à  venir. Nous y serons aux côtés de l’UNCCD, la Convention des Nations Unies sur la désertification avec laquelle nous allons à  nouveau attirer l’attention sur la question de la dégradation des terres et en Afrique en particulier. Vous venez de nous parler de Rio dans 20 ans. Il y a de nombreux scenarii plus ou moins alarmistes. A Terrafrica, comment voyez-vous l’avenir ? Je pense qu’il y a de l’espoir. D’ailleurs, de nombreuses expertises nous montrent que le Sahel se reverdit. Quand on regarde en arrière, il y a quinze voire vingt ans, la situation est moins grave qu’on ne le prévoyait. Cela veut dire qu’il y a une tendance positive. Mais, nous ne devons en aucun cas nous endormir sur nos acquis car ils sont très fragiles. Il va falloir redoubler d’efforts. De nombreuses crises viennent mettre en danger les succès engrangés mais nous devons garder à  l’esprit que plus les initiatives sont nombreuses et innovantes, plus nous auront de chances de continuer à  sauver les terres dont nous avons tant besoin pour nourrir les générations d’aujourd’hui et celles de demain.