Le FDR appelle les forces armées à la cohésion nationale…

BAMAKO, Le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (F  » demeure lourdement préoccupé par le manque de cohésion au sein des forces armées et de sécurité du Mali », indique un communiqué du front, déposé dimanche à  Xinhua. A noter que le communiqué est relatif à  la résolution n°2085 des Nations unies adoptée le 21 décembre dernier par le Conseil de sécurité. Le FDR « note avec satisfaction le vote de la résolution 2085 », affirmant  »Cependant qu’il demeure lourdement préoccupé par le manque de cohésion au sein de nos forces armées et de sécurité ». Le même front  » invite par conséquent les protagonistes à  une saine et entière réconciliation des différentes composantes de nos forces armées et de sécurité nationale, gage et condition sine qua non de leur réussite sur le théâtre des opérations ». Par ailleurs, le FDR  »en appelle le président de la république, chef suprême des armées pour user de toute son autorité pour réconcilier très rapidement nos forces armées et de sécurité », indique le texte. Selon le premier vice-président du front, Ibrahima N’Diaye, signataire du communiqué, cet appel s’adresse également au  » Premier ministre, chef du Gouvernement, aux responsables des forces de défense et de sécurité, aux chefs coutumiers, aux leaders religieux, aux forces politiques et à  la Société Civile ». Le front souhaite que les acteurs cités  »mènent des actions immédiates ». Ce, en vue de  »contribuer à  faciliter un dialogue constructif entre les différents segments des forces armées et de sécurité ». Il s’agit aussi de contribuer à   »réaliser l’unité et la cohésion de toutes les forces armées chargées de la défense et de la sécurité du pays (Police, Garde Nationale, Gendarmerie, Armée de Terre, Armée de l’Air, Bérets Rouges, Bérets verts..) ». La cohésion au sein des forces armées et de sécurité du Mali était au centre des propos du président malien, Dioncounda Traoré, mercredi dernier, lors de la cérémonie d’accueil réservée à  l’ équipe de football de l’Union sportive des forces armées et de sécurité (USFAS) du pays. En effet, celui-ci avait laissé entendre que  »l’USFAS vient de nous administrer que lorsqu’on joue en équipe, on gagne toujours ». La même position a été défendue par le ministre malien de la défense et des anciens combattants, le général Yamoussa Camara. A noter que dans la nuit du 30 avril au 1er mai dernier, des militaires maliens (bérets verts et rouges) se sont affrontés à  l’ arme lourde, un différend qui n’a pas encore connu officiellement son épilogue, car certains bérets sont toujours dans la nature au « risque de ne pas se faire arrêter ». Pour rappel, la résolution 2085 autorise le déploiement de la MISMA (Mission Internationale au Mali), pour une durée initiale d’ un an. Selon la résolution, la MISMA est investie du mandat « de prendre toute mesure utile, dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme et dans le respect le plus total de la souveraineté de l’intégrité et de l’unité du Mali ».

Rupture avec le FDR, Kassoum Tapo s’explique

Rien ne va plus entre les membres du front anti putsch. Regroupant plus d’une centaine de partis politiques et d’associations, le front est aujourd’hui divisé par l’incompréhension de ses ténors. Kassoum Tapo, le bouillant avocat a décidé de ne plus porter la parole du FDR. Dans sa lettre de démission Maitre Tapo s’est adressé à  Siaka Diakité, président du FDR en ces termes : « Par deux fois et en mon absence et sans m’avoir entendu, J’ai été désavoué en tant que porte-parole par les nouveaux censeurs du front. Le climat délétère ainsi crée mettant en cause la confiance indispensable à  l’accomplissement de ma mission m’amène, en conséquence, à  vous adresser par la présente lettre, ma démission du poste de porte parole du front ». Que reproche à  Me Tapo ? Le porte parole déclarait sur RFI qu’il appartenait au Président de la république de maintenir ou non le premier ministre Cheick Modibo Diarra à  son poste. Position que ne partageait pas le FDR qui a affirmé que ses propos n’engageaient que lui dans un communiqué de presse. Le FDR reprochait aussi à  Kassoum Tapo d’avoir révélé la nomenclature du gouvernement d’union nationale sur RFI avant la formation même du gouvernement. D’autres incompréhensions moins importantes seraient son ambition démesurée notamment pour le poste de Président de l’Assemblée nationale. Selon Kassim Tapo, les manœuvres de ces camarades visaient à  le décrédibiliser aux yeux des Maliens. Dans le quotidien malien « les Echos » Tapo réplique : « Comment pourrais-je me décrédibiliser en répondant à  la sollicitation d’honorables collègues députés auxquels, notre auguste assemblée doit sa survie et qui se sont retrouvés avec moi à  la bourse du travail, au moment ou certains se cachaient pour exiger au péril de nos vies et notre liberté le retour à  l’ordre conditionnel normal» . En outre, au sein du front, les choix des ministres du FDR provoquent l’ire de certains ténors du FDR qui déplorent que les efforts des vrais patriotes aient été ignorés au profit de ceux qui ont des rapports directs avec le président Dioncounda Traoré.

Siaka Diakité :  » La rencontre de Ouaga était satisfaisante ! « 

Journaldumali.com : Quel bilan faà®tes-vous de ces 48 h à  Ouaga ? Siaka Diakité : Cette rencontre qui a réuni une centaine d’associations de la société civile et une cinquantaine de partis politiques, a permis à  l’ensemble des Maliens de se réunir et débattre de la situation qui prévaut au Mali et de faire part de leurs préoccupations. Nous membres du Front n’avons qu’une seule préoccupation, c’est le retour à  la légalité constitutionnelle et à  la normalisation de la situation. Et cette rencontre a abouti à  la déclaration de Ouagadougou du 15 Avril 2012. Journaldumali.com : Cette concertation ne pouvait-elle pas avoir lieu à  Bamako ? Siaka Diakité : Non du fait du contexte très tendu, nous avons répondu à  une invitation du médiatuer Compaoré qui nous a reçu à  Ouaga. Nous y avons discuté de cette Accord Cadre signé entre la junte et la CEDEAO et dont la mise en oeuvre nous implique. Nous nous avons un rôle consultatif et lors des discussions, nous avons eu à  apporter notre éclairage sur les modalités de cet accord. Journaldumali.com : Justement, il y a plusieurs niveaux de lecture à  cet Accord Cadre. L’un des points de discorde est la durée de l’intérim de 40 jours ? Siaka Diakité : Oui justement, c’est le délai qui est prévu par l’Accord Cadre et que les signataires de l’Accord ont paraphé, je veux parler de la junte et de la CEDEAO, mais nous nous avons apporté une analyse pour parfaire cet accord cadre. L’Accord trace des grands lignes et il faut en amont, expliciter certains points qui ne sont pas clairs pour tout le monde. La nomination du Premier ministre de transition doit se faire selon l’Accord Cadre, avec l’aval des signaitaires. La Cédéao peut-elle désigner le Premier Ministre ? Le président par Intérim peut-il déroger au principe constitutionnel de nomination du PM ? [b Journaldumali.com : Beaucoup croyaient que la junte allait se retirer après l’investiture de Dioncounda Traoré ? Siaka Diakité : C’est faire une mauvaise lecture de l’Accord Cadre. Le problème de l’Africain, c’est qu’il ne connaà®t pas sa constitution, qui a prévu des dispositions bien précises dans ce genre de situation. La junte dans cette affaire joue son rôle. Le Président par Intérim ne dispose aujourd’hui d’aucune prérogative. Et l’Armée malienne, joue t-elle son rôle ? Nous sommes dans une situation o๠le gouvernement n’est pas encore formé, alors chaque partie a un rôle à  jouer jusqu’à  ce que nous obtenions le retour à  la normalité constitutionnelle. Ordre constitutionnel, intégrité territoriale et unité nationale, lorsque nous aurons atteint ces trois objectifs, moi je retournerai dans mon syndicat ! Qu’a prévu la rencontre de Ouagadougou sur la question du nord ? Siaka Diakité : La CEDEAO s’est engagée à  aider le Mali. La CEDEAO doit agir dans ce sens. D’ores et déjà , il ressort de la déclartion de Ouagadougou, la mise en place urgente d’un corridor humanitaire, le renforcement et l’implication de la CEDEAO pour amplifier les actions humanitaires, c’est déjà  un début de solutions. Journaldumali.com : Tiébilen Dramé a été mandaté par le Président par Intérim à  Nouakchott pour rencontrer le président Mauritanien et cette rencontre a permis de discuter avec des membres du MNLA ? Comment voyez-vous ce début de négociation ? Siaka Diakité : Moi j’ai appris cette information sur RFI ce matin. Et je ne peux me prononcer là  dessus. Pour le moment, je ne sais pas ce qui en est ressorti. Ce que que je peux vous dire, c’est qu’au FDR, nous nous sommes mis ensemble pour réagir face à  une situation donnée et obtenir des solutions. Journaldumali.com : Siaka Diakité, êtes vous optimiste pour l’avenir démocratique du Mali ? Siaka Diakité : Sans aucun doute. Le Mali a ses réalités. Moi j’ai la certitude que dans les quelques mois à  venir, nous aurons retrouvé toute notre légalité constitutionnelle. Je n’ai jamais encore vu dans aucun autre pays o๠il y a eu un coup d’état, un retour rapide à  l’ordre constitutionnel en seulement un mois.