MINUSMA : Le point sur la police Onusienne

La MINUSMA a tenu le jeudi 15 mars 2018 dans son quartier général à Badalabagou son traditionnel point de presse bimensuel. Animé par Myriam Dessables, Directrice de la communication stratégique et de l’information publique de la MINUSMA, ce point de presse a été l’occasion pour la Mission de faire le point sur ses dernières activités. Invité spécial, le commissaire Issoufou Yacouba, chef de la police Onusienne UNPOL, a aussi évoqué les actions et démarches qu’ils mènent conformément à leur mandat et dans le cadre d’un accompagnement au gouvernement malien pour la mise en œuvre des mesures sécuritaires.

Du 26 février au 11 mars 2018, la police Onusienne a effectué un total de 838 patrouilles dont 93 conjointes avec les forces de sécurité maliennes à Bamako et dans les régions. À en croire Mme Dessables, de nombreuses formations notamment en techniques d’enquête, en contre-terrorisme, en criminologie, en détection de documents falsifiés sont en cours au profit de 87 agents des forces de sécurité maliennes à Bamako et sur la sécurité de proximité à Mopti. La MINUSMA, a de son côté effectué 514 patrouilles dont 41 escortes du 6 au 13 mars, a-t-elle indiqué.
Et de poursuivre en évoquant une visite du commandant de la force de la MINUSMA, le Général de division Jean-Paul Deconinck dans le nord du pays. Du 8 au 9 mars, il s’est rendu à Kidal, Gao et Tessalit pour y rencontrer les troupes des Nations Unies qui y opèrent. « Le Commandant a pu constater que des progrès significatifs ont été accomplis et que les contingents sont maintenant plus à même de faire face à la menace grâce à une formation et à un positionnement renforcé. » a confié la Directrice de la communication.
Elle a informé que la Force de la MINUSMA, prenant en compte la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du centre, a réaménagé son dispositif sécuritaire pour renforcer sa présence dans la zone et assurer une meilleure protection des populations conformément à son mandat. « L’opération «Foronto » est d’ailleurs en cours dans la région de Mopti et Djénné depuis le 5 mars. Elle a déjà permis de détecter et de désamorcer plusieurs engins explosifs improvisés dans la zone, notamment le mardi 13 mars dans les environs de Kouakoro » a précisé Mme Dessables. Dans le but de faire respecter par les groupes armés les règles décidées par la commission technique de sécurité pour restreindre entre autres les mouvements d’armes lourdes et de munitions associées, une autre opération dénommée « FARRIER » est également menée dans les secteurs Nord, Est et Ouest du Mali par la Force Onusienne.
Le commandant de la Force de la MINUSMA et le Chef d’État Major Général des armées ont discuté des priorités de coopération entre la Force et les FAMA et selon la Directrice de la Communication, il est prévu la construction de check points à Mopti, Tombouctou et Gao ainsi que l’appui à la constructions des camps de Ténenkou, Goundam et autres. D’autres activités ont été également menées dans les différentes régions du pays.
À la suite de Myriam Dessables, le chef de la police onusienne UNPOL au Mali, le Commissaire Issoufou Yacouba a pris la parole pour évoquer les actions menées à leur niveau. « Nous ne pouvons pas nous substituer aux forces maliennes, nous les accompagnons à travers une série d’activités que nous menons. » a-t-il insisté d’emblée. À l’en croire, UNPOL, a un effectif prévu de 345 Officiers de police individuelle, 11 Unités de police constituée et une unité spéciale d’intervention. Mais à ce jour sur le terrain, on ne compte que 305 Officiers de police individuels et 10 unités de police constituée. « Conformément au mémorandum d’entente que le ministre de la Sécurité a signé avec le Secrétaire général des Nations Unies depuis 2014, nous intervenons en terme de formation à deux niveaux. Avec le plan d’action que nous avons signé avec les partenaires, nous faisons une planification des besoins en formation et au regard de ceux identifiés, nous délivrons des séances de formation au profit des structures telles que demandées » a-t-il déclaré. L’effectif de la police Onusienne est composé d’éléments venant de 28 pays et plus de 26.000 policiers et gendarmes ont été déjà formés à ce jour.
En plus de la formation, UNPOL a aussi à son actif d’autres réalisations dont le montant s’élève à 3.424.181.050 Francs de 2013 à ce jour, telles que les réhabilitations de la brigade des mineurs, des écoles de formation, de la Police, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale, uniquement dans la zone de Bamako. D’autres régions du pays à savoir entre autres Tombouctou, Gao et Ménaka ont aussi bénéficié des réalisations.
« Notre rôle est d’accompagner et de renforcer les capacités de toutes les missions des services maliens en attendant la mise en œuvre de la Réforme du Secteur de la Sécurité. » a conclu le Commissaire de la police onusienne.

MINUSMA : actions et droits de l’homme au menu

La Mission multidimensionnelle intégrée des  Nations Unies pour la stabilisation au Mali,  a tenu son point de presse bimensuel,  le 8 février à Badalabougou. Après une mise au point par le porte-parole  sur les  dernières actions, le Directeur de la division des droits de l’homme  de la mission est revenu sur le dernier rapport conjoint MINUSMA- Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies.

Le porte-parole de MINUSMA, Olivier Salgado a animé le jeudi 8 février,  un point de presse  au quartier général de la mission sur ses dernières actions menées au Mali. C’était en présence de Guillome Nguefa, directeur de la division de droit de l’homme de la MINUSMA.

Le porte-parole de la mission onusienne a évoqué le dernier rapport réalisé par la MINUSMA et le Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies, publié le 1 février 2018. Ce rapport qui porte  sur la situation des droits de l’homme et du processus de paix au Mali  a couvert la période de janvier 2016 à  juin 2017. Il ressort de ce document que la situation des droits de l’homme reste préoccupante en dépit de la signature de l’Accord pour la et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Le porte-parole a rapporté les propos du chef de la MINUSMA, selon qui ce rapport « fournissait un éclairage utile sur les défis et les avancés en matière des droits de l’homme dans le Nord et le Centre du  Mali ». Selon Mahamat Saleh Annadif, « le respect des droits de l’homme, loin d’être un générateur des tensions  peut contribuer au contraire à créer un climat et un environnement propice à la mise en œuvre de l’Accord », a fait savoir le porte-parole de la mission.

Olivier Salgado a par la suite passé en revue les dernières actions entreprises par la MINUSMA au Mali. Il a ainsi rappelé qu’elle  apporte un soutien important aux forces de défense et de sécurité malienne pour que celles-ci accomplissent leur tâche. C’est ainsi que l’UNPOL, la police des Nations Unies a conduit au cours de deux derniers mois écoulés,  1967 patrouilles dont plus d’une centaine conjointement avec les forces de défense et de sécurité malienne.

Du 1ER juillet 2017 au 30 janvier 2018, UNPOL a formé 4 946 agents des forces de sécurité malienne, de la police, de la garde nationale, de la protection civile et de la douane et des eaux et forêts. Toujours selon le porte-parole de la MINUSMA, du  31 au 6 février,  484 patrouilles ont été menées ainsi que  66  escortes dans le Nord du Mali. Dans le processus de mise en œuvre de l’Accord, Olivier Salgado a informé de la tenue d’un atelier du 8 au 9 février de renforcement des capacités pour 50 représentants de la société civile pour les différentes techniques de plaidoyer de lobbying à adopter pour aborder les questions de sécurité et de lutte contre l’extrémisme violent. Une initiative de la section Réforme du secteur de la sécurité et DDR.

Dans le cadre de la prévention des accidents liés aux engins explosifs, la MINUSMA prévoit une session d’éducation à l’endroit des conducteurs de véhicules travaillant pour les ONG au Centre et au Nord du pays. Dans sa démarche de stabilisation, la MINUSMA a réalisé de 2013 à nos jours, 350 projets à impact rapide avec un montant de 15,9 millions de dollars. La mission prévoit en 2018, plus de 100 projets partout au Mali, surtout dans les régions du Nord pour un montant de 4 millions de dollars.

Par ailleurs, la 24ème session du Comité de Suivi de l’Accord se tiendra du 12 au 13 février à l’ex-CRES de Badalabougou.

Point sur la situation des droits de l’homme

Le directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, Guillome Nguefa, après la publication du rapport conjoint MINUSMA- Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies est revenu, en tant qu’invité spéciale de ce point de presse sur les dernières évolutions sur la question. Selon lui, le dernier trimestre de l’année 2017 a été marqué ‘’ une situation de droits de l’homme constamment préoccupante’’. Selon Guillome Nguefa, elle a été caractérisée par une expansion des activités des groupes terroristes dans le Centre du pays. Ces attaques avaient visé des forces internationales et les forces de défense et de sécurité maliennes. Le directeur de la division a ainsi indexé l’implication des forces de défense et de sécurité malienne, des groupes armés signataires et non signataires dans les violations et abus de droits de l’homme.