Grand parti politique : Un mirage ?

Lors du 2ème congrès de l’ASMA – CFP, le 29 décembre, le Président du parti,  Soumeylou Boubeye Maiga, a annoncé sa volonté de fusionner d’ici la fin du second mandat du Président IBK, le RPM, l’URD, l’ASMA – CFP, l’ADEMA et l’UDD pour créer un mouvement politique d’envergure. Des forces politiques toutes  nées de l’ADEMA Pasj, à l’exception de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD). Mais ce passé commun pour l’avènement de la démocratie suffira-t-il pour que l’aspiration devienne réalité ?

« Puisque nous avons décidé de travailler pour l’ouverture et le rassemblement, nous allons accentuer les actions que nous avons déjà commencées avec d’autres partis pour accélérer la fusion de nos formations. Je n’ai aucun complexe à dire que nous allons tout faire pour qu’avant la fin de ce  mandat (celui du Président Ibrahim Boubacar Keita) l’ADEMA, l’URD, le RPM, l’ASMA – CFP et l’UDD puissent constituer  un seul mouvement politique », a clamé le Premier ministre lors de la cérémonie d’ouverture du deuxième congrès de son parti, le 29 décembre à Bamako.

La déclaration intervient à un moment où le chef de gouvernement sollicite un dialogue avec l’opposition. Un challenge en passe d’être gagné, puisque des responsables de plusieurs partis, de l’opposition comme de la majorité, étaient présents à la clôture de l’évènement. Mais, en même temps, le Président de l’ASMA caresse l’idée  de redessiner la scène politique nationale en fusionnant les partis à l’origine de l’avènement de la démocratie. Des formations dont les plus grandes s’opposent pour le pouvoir.

Le projet séduit pourtant, en attendant qu’il soit développé. « Pour le moment, nous n’avons pas  encore réfléchit à cela  au sein de notre parti. C’est à lui, l’initiateur, de développer la proposition. C’est à partir de là que ceux qu’il a cités pourront donner leur opinion », indique Me Baber Gano, Secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM).

Mêmes attentes à l’Union pour la République et la Démocratie (URD), principal parti de l’opposition. « C’est certainement une idée que le Président de l’ASMA nourrit depuis un certain temps. Pour moi, c’est une proposition qui émane de lui et qui n’a pas été encore partagée avec nous. Il peut y avoir d’autres formats.  Je pense qu’il aura l’occasion, peut-être, d’en parler et de mieux la préciser », espère Ibrahima N’Diaye,  Chef du cabinet du Chef de file de l’opposition.

Passé en commun pour l’avenir ?

Les partis cités par Soumeylou Boubeye Maiga, l’UDD mise à part, sont tous issus de l’ADEMA. La plupart des personnalités qui les dirigent ont milité au sein de l’Adema association, dès 1990, contre la dictature du général Moussa Traoré. Érigée en parti politique après sa chute, l’ADEMA porte Alpha Oumar Konaré au pouvoir. Mais, très tôt, des guerres de succession ont fragmenté la grande formation. Presque trois décennies après, les camarades d’hier chérissent toujours leur lutte pour la démocratie, avec le sentiment d’avoir un passé glorieux en commun.

Présent au congrès de l’ASMA, Ibrahima N’Diaye, l’un des acteurs de l’époque le rappelle. « J’ai souligné que nous avons des divergences profondes, mais n’oublions pas quand même qu’à un moment nous avons été ensemble, parce que nous avons écrit l’une des plus belles pages de la démocratie, son instauration et son enracinement. Cela veut dire qu’au-delà des divergences il existera toujours quelque chose à sauvegarder  pour  s’entendre  sur l’essentiel », se souvient-il. Selon lui, « la plupart des gens qui ont participé à l’Adema « originelle » ont toujours gardé en eux le secret désir de reconstituer la grande famille ».

Cependant, tout en saluant la proposition du Premier ministre, il regrette que d’autres partis « réellement démocratiques », comme le PARENA et le CNID-FYT, ne figurent pas parmi ceux qu’il a cités.

Pour Ballan Diakité, analyste politique et chercheur au Centre de recherche d’analyses politiques, économiques et sociales(CRAPES), « un tel rassemblement serait la négation même de ces partis. Les partis politiques sont fondés sur des valeurs et des projets de société, et à partir du moment  où ces personnes ont claqué la porte, il n’y pas lieu de revenir. Mais, s’ils ont des éléments en commun, ceux-ci  peuvent leur servir pour former un ensemble de coalition ou de rassemblement. Mais pas pour une fusion, parce qu’il y a toujours des divergences, politiques ou d’intérêts », précise-t-il.

Pour Ibrahima N’Diaye, entamer le dialogue ne remettra pas en cause ce qu’il a défendu jusqu’alors. Et si le projet se réalisait ? Une nouvelle configuration politique naitrait, en même temps qu’une nouvelle opposition politique. « L’URD est le seul parti capable de tenir tête à la majorité présidentielle. De 2012 à aujourd’hui, elle est dans une tendance de consolidation d’une opposition démocratique », souligne Ballan Diakité.

Pour le moment, même si tout est à envisager, Ibrahima N’Diaye est convaincu «qu’il faudra toujours qu’il y ait une opposition réelle, vigoureuse et forte. Sinon, il n’y a pas de démocratie ».

Mody N’Diaye : « Le dialogue doit se faire entre IBK et Soumaila Cissé »

Alors qu’ils devaient s’accorder une relâche jusqu’au mois d’avril, les parlementaires maliens rappelés à l’Hémicycle en session extraordinaire. Le Président du groupe VRD, Mody N’Diaye, se prononce sur cette convocation et sur la possibilité d’un dialogue entre l’opposition et la majorité.

Par un décret, le Président de la République a convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire jusqu’au 29 décembre. Comment cela est-il perçu ?

Cela fait partie des prérogatives du Président. Nous n’avons donc pas d’observations particulières à faire, c’est constitutionnel.

Certains y voient un passage en force du gouvernement pour la loi d’entente nationale…

Il ne saurait y avoir de passage en force. Dans les affaires qui sont inscrites à l’ordre du jour de cette session extraordinaire, elle figure bien. Dans nos délibérations, nous n’hésiterons pas, en tant que groupe politique responsable, à faire connaitre nos opinions.

Lors de la 9ème conférence nationale de l’URD, le 15 décembre, Soumaila Cissé s’est dit ouvert au dialogue. Pourquoi donc avoir refusé de recevoir le Premier ministre en novembre ?

Après la présidentielle, il y a eu une contestation politique. Aujourd’hui, s’il y a un dialogue à faire, ce doit être entre les deux finalistes de cette présidentielle. Il faut un dialogue franc entre ces protagonistes, un dialogue politique de haut niveau. Si l’idée est de trouver une solution, et c’est dans cette logique qu’IBK a tendu la main, ce ne doit pas être le Premier ministre qui va vers l’opposition. Il ne servira à rien de dialoguer avec quelqu’un qui n’a pas de mandat, qui n’est pas l’acteur principal. Politiquement, cela doit se passer entre Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita.

La contestation de  l’opposition n’est-elle pas un frein au dialogue ?

Quelle que soit la nature de la contestation, et on le dit souvent, même pour régler définitivement une guerre, il faut s’asseoir et dialoguer. C’est de bon ton pour Soumaila Cissé et sa coalition, démocratiquement, de mener ces actions. Lorsque le Président de la République a tendu la main, si cela s’était concrétisé nous ne serions pas dans cette situation. Tant que nous allons rester dans cette posture, les seuls moyens légaux de contester, les marches et les meetings, ne devraient pas poser de problèmes. Au fort de la contestation contre la révision constitutionnelle, des milliers de personnes ont manifesté sans le moindre dégât. Certains nous appellent même des politiciens « trop polis ». Les problèmes ne se créent que lorsque le gouvernement veut interdire les rassemblements. Soumaila Cissé et ses partisans ont toujours dit être ouverts au dialogue, mais il faut que les insuffisances relevées trouvent leur solution. Ceux qui pensent que la situation devrait perdurer ainsi se trompent.

Partis politiques au Mali : Que de leaders sans relève !

Au Mali, de grands partis ont émergé depuis l’avènement du multipartisme intégral, en 1992. La plupart d’entre eux n’ont qu’un seul leader visible sur la scène, sans une figure pour le seconder et assurer la relève.  

« À part l’Adema, qui est en train de faire sa mue, aujourd’hui tous les partis politiques ne tiennent qu’à une seule personne, ou presque ». C’est le constat dressé par Woyo Konaté, Docteur en philosophie politique et enseignant à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako. Au Mali, chaque parti politique est sous le monopole de son leader. À part lui, rares sont les membres du parti qui sont mis en lumière. « C’est la nature même de la politique qui veut que les différentes formations qui s’expriment sur le terrain démocratique soient tirées par des personnalités très charismatiques. Au Mali, en Afrique et ailleurs, ces partis sont identifiés à des personnes plutôt qu’à des formations politiques pures et dures », tente de plaider Cheick Oumar Diallo, Secrétaire politique de l’ADP Maliba. « Aux États-Unis, quand on parle du parti républicain on pense à Trump et pour le parti démocrate à Hillary Clinton. Les visages ont pris le dessus sur les partis, de telle sorte que quand on parle de l’ADP, c’est Aliou Diallo, de l’URD, c’est Soumaila Cissé et du RPM, c’est IBK. C’est une tournure des choses qui pose le problème de la pluralité des personnalités au sein des différentes formations », poursuit-il. Le multipartisme a été pourtant une exigence fondamentale en 1991, mais il a abouti aujourd’hui à « un désordre ».  « Tous les statuts et règlements des partis politiques sont les mêmes. Leur objectif, c’est d’obtenir le financement de l’État », dénonce Cheick Diallo, Secrétaire administratif chargé des structures au parti ASMA. Il en appelle à un « centralisme démocratique » et non à « des partis unipersonnels ».

Quelle incidence ?

Les partis deviennent orphelins quand l’étoile de leur chef s’éteint, faute de dauphin. « Quand ATT a laissé le pouvoir, le PDES est allé en déconfiture. C’est la même chose avec les soubresauts que connait l’Adema depuis le départ d’Alpha Oumar Konaré », affirme Cheick Oumar Diallo, ajoutant  que « cela pose la question de l’organisation et du fonctionnement des partis politiques ». Pour le Dr Woyo Konaté « les valeurs et l’idéologie sont reléguées  au profit de celui qui finance ». Des réalités qui biaisent l’animation de la chose politique. Pour  un renouveau  politique, « il faut laisser s’exprimer des visages différents de ceux qu’on connait depuis des dizaines d’années », souhaite le Secrétaire politique de l’ADP Maliba, qui estime que son parti est un exemple.

Paul Ismaël Boro : « Se rassembler pour faire face aux maux du pays »

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a été lancé le 6 octobre pour mettre fin aux dérives du régime d’IBK selon le manifeste de cette nouvelle coalition. Paul Ismaël Boro, qui a lu la déclaration liminaire de ce front qui doit encore trouver sa structure et son organisation, a répondu aux questions de Journal du Mali.

Comment en êtes-vous arrivés à mettre en place ce front ?

Avec tous les maux que connait le pays, il nous fallait impérativement nous rassembler pour y faire face. Il est vrai que nous étions dans la dynamique de remettre le candidat Soumaïla Cissé, dans ses droits, mais nous nous sommes dits que nous devions aller plus loin. Nous ne pouvons pas que revendiquer pour Soumaïla, nous ne pouvons non plus rester indifférents aux problèmes que connaît notre pays. Pour ne pas que ces problèmes deviennent des obstacles à notre démocratie, des personnalités et des Maliens lambda se sont mis ensemble pour sauvegarder cette démocratie.

Vous abandonnez le combat pour Soumaïla Cissé au profit de nouveaux objectifs ?

Dans notre manifeste, nous avons un passage qui évoque les fraudes enregistrées lors des élections. Laisser le combat pour Soumaïla au profit d’autres combats, j’y réponds non. Nous étions avec Soumaïla Cissé au second tour. D’autres tels qu’Oumar Mariko et Housseini Amion Guindo ne l’ont pas soutenus mais sont dans le FSD. Les magistrats qui sont engagés dans un bras-de-fer avec le gouvernement peuvent aussi se retrouver dans le front. Il faut nous mettre ensemble pour défendre tous ceux qui peuvent mettre en péril les valeurs de notre pays.

Tous les leaders d’opinion n’ont pas adhéré au front. Des consultations sont-elles prévues?

Nous avions les représentants du chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko au lancement. Moi-même j’ai été directeur de campagne de Modibo Koné lors de la présidentielle, mais je ne peux engager le Mouvement Mali Kanu sans son accord. Nous avons Tiebilé Dramé et Soumaïla Cissé. Ce qui est compliqué c’est d’amorcer le départ. Après, pour ceux qui ne sont pas au parfum, nous nous organisons afin de faire comprendre aux uns et aux autres que nous ne pouvons faire le Mali seuls. Ceux qui doivent être contactés le seront, et ce travail est déjà en cours.

Comment comptez-vous mener la lutte ?

Je ne sais pas pour le moment. Nous avons un siège, c’est celui qui servait de cadre à Soumaïla Cissé durant la présidentielle. Nous voulons nous retrouver dans la semaine afin de tout finaliser, et de commencer le travail au plus vite.

Moussa Seye Diallo : « Il nous faut changer la forme du combat »

En dépit de l’investiture du Président et de la formation du gouvernement, l’opposition ne démord pas. Elle prévoit une nouvelle marche ce samedi pour dénoncer la « fraude » et exiger la libération de Paul Boro et de Moussa Kimbiri. Le Secrétaire adjoint à la communication de l’URD répond aux questions de Journal du Mali.

Une nouvelle marche est programmée ce samedi. Est-ce la limite de votre stratégie ?

Quand vous commencez une lutte, il faut lui donner une forme convenable afin que tous ceux qui contestent aujourd’hui ce qui s’est passé puissent se retrouver. Pour que cela puisse se faire, il faut changer la forme du combat. Les gens ne sont pas là parce que c’est Soumaila Cissé ou Bathily, mais parce qu’ils estiment qu’un système a mis un régime en place et que si ce système ne change pas ceux qui ont la main feront ce qu’ils veulent au moment où ils le veulent. Pour bloquer ce qui est de notre point de vue un crime contre la Nation malienne, une prise en otage du pays, nous devons nous réunir autour de quelque chose de différent. Notre directoire de campagne est aujourd’hui caduc. Nous avons besoin d’un autre front, d’une plateforme pour défendre la démocratie malienne.

Une coalition serait donc en gestation…

Dès qu’elle prendra corps vous en serez informés. Pour l’heure, il y a des pourparlers. Il ne s’agit pas seulement de l’URD. De ce qui est dit nous avons été deuxièmes, mais certains leaders pensent comme nous qu’il y a eu de la triche.

Ces personnes ont eu des scores très peu flatteurs. Pensez-vous qu’elles auront un impact sur votre lutte ?

Si les choses avaient été normalement exécutées et le vote des Maliens scrupuleusement respecté,  je vous assure que le résultat aurait été différent. Il y a eu une distribution de pourcentages. L’essentiel est de trouver la meilleure plateforme pour tous ceux qui l’ont compris, qui veulent lutter pour qu’une telle chose ne se reproduise pas au Mali.

Les législatives approchent. Allez-vous présenter des candidats ?

Nous avons un problème à régler. Nous avons accepté d’aller au second tour pour boucler une boucle afin de pouvoir discuter. Si nous nous étions arrêtés au premier, on nous en aurait tenu rigueur. Nous avons donc continué. Nous avons sorti un livre blanc sur ce qui est en réalité un mécanisme de triche. Réglons d’abord cette étape et avançons ensuite.

Le Président a été investi et reconnu par la communauté internationale. Votre combat n’est-il pas une perte de temps ?

Par qui a-t-il été investi ? Par un arsenal qui a accepté de valider des résultats…

Un « arsenal » constitutionnel…

Je ne dis pas le contraire. Ce que nous voulons, c’est que les Maliens soient entendus quand ils aspirent au changement. Nous avons des instruments, mais sont-ils les meilleurs pour une démocratie ?  Avec ce qui s’est passé, il nous faut changer pour faire évoluer notre démocratie. Nous ne pouvons pas nous engager dans un combat de ce type et penser que cela va se faire en une journée.

Le programme sportif des candidats

Quelles propositions pour le sport de haut niveau ? Pour le développement de la pratique sportive au Mali ? Quid des anciennes gloires ? Une nouvelle compétition majeure dans le pays ? À quelques jours de l’élection présidentielle, petit tour des propositions des candidats.

A dix jours du scrutin présidentiel, le sport apparait comme le parent pauvre dans les programmes des différents candidats. Évoqué en coup de vent chez certains, comme Aliou Boubacar Diallo, qui se contente d’un « faire du sport un facteur privilégié de l’épanouissement de notre jeunesse », il ne dispose pas de plus d’attention de la part de l’ancien Premier ministre de la transition Cheick Modibo Diarra. Trois malheureux paragraphes y sont consacrés. Mais ledeux « outsiders » ont au moins le mérite de l’évoquer. Chez les candidats Yeah Samaké ou encore Modibo Kadjoké, aucune mention. Alors oui, les observateurs pourront toujours avancer les nombreux défis prioritaires (crise au nord et au centre, chômage des jeunes, insécurité) auxquels le pays doit faire face, des casses têtes dans les sports il y en a aussi. Énormément. Infrastructures vétustes ou inexistantes, moyens limités pour de nombreuses fédérations, politique à améliorer pour les sportifs de haut niveau.

Similitudes

Dans le fond, les programmes se ressemblent assez. Développement du sport d’élite, construction d’infrastructures sportives ou encore amélioration de la pratique sportive pour les personnes handicapées. Sur ce dernier point, les candidats se sont tous engagés à parapher un manifeste selon Amadou Diarra, Président de la Fédération malienne de sport pour personnes handicapées. Modibo Kadjoké et Cheick Harouna Sankaré l’ont déjà signé. Soumaila Cissé et Modibo Sidibé devraient bientôt leur emboiter le pas. Le manifeste stipule que les candidats s’engagent à la création d’un Comité national paralympique et à l’achat d’équipements, entre autres. « Je n’ai vu aucun candidat parler spécifiquement de développement du sport. Ils doivent comprendre que c’est un élément essentiel d’intégration sociale pour les personnes handicapées », regrette le Président. Néanmoins, certaines singularités se dégagent. Le candidat de l’URD par exemple. Soumaila Cissé propose de « concentrer les efforts sur les disciplines où le Mali a le plus de chances de remporter des médailles ». Le porte-étendard du NPP, Modibo Sidibé, veut mettre en place des mesures fiscales incitatives, qui faciliteront la sponsorisation. Il veut en outre remettre en état le Champ hippique de Bamako, objet de tant de remous ces derniers mois.

Nouvelle grandes compétitions ?

Se définissant dans son programme comme un grand amateur de sport, le candidat indépendant Mohamed Aly Bathily assure qu’il « favoriserait tout projet d’accueil de compétitions sportives régionales ou internationales sur notre territoire, s’il s’avère pertinent, durable et viable économiquement ». Une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations dans le pays ? Beaucoup de Maliens seraient réceptifs à l’idée. Vision partagée par Housseini Amion Guindo. L’ancien ministre des Sports propose de soutenir la candidature du Mali à l’organisation d’une nouvelle CAN, après celle de 2002. Par contre, ce ne serait pas avant 2025, les éditions 2019, 2021 et 2023 étant déjà attribuées. Nous en sommes encore loin, mais une compétition de ce type serait un grand succès, à l’heure où les vestiges de la compétition de 2002 prennent un sacré coup de vieux. Consacrant un sous-axe de ses propositions au sport, il entend créer cinq lycées sportifs régionaux pour l’amélioration de la performance sportive. « Aucun des candidats ne peut parler de sport, Guindo est l’exception, il a été ministre des Sports, mais pour quel bilan ? ll n’est pas vraiment une bonne référence » estime Abidine Maiga, 1er Vice-président de la Fédération malienne de rugby.

Retour des anciennes gloires

Les héros d’hier seront célébrés. Pour la plupart oubliés après leurs carrières sportives, ils devraient être de retour sur le devant de la scène. Le premier Ballon d’Or africain, Salif Keita, regrettait que le Mali ne reconnaisse pas le mérite de ces « Champions ».  Candidat malheureux en 2013, le chef de file de l’opposition entend instaurer une « politique d’utilisation des compétences des anciennes gloires, un système de reconnaissance et d’accompagnement de l’État ». « Ce sont des promesses politiques, certes, mais ce serait bien si elles pouvaient devenir effectives. Nous avons beaucoup de peine, il y a un système mis en place pour nous bloquer », commente l’ancien capitaine des Aigles du Mali Soumaila Coulibaly.

Le plus complet

Il est à chercher du côté du candidat Oumar Mariko. Oui, cela peut étonner, mais ses propositions pour le sport sont les mieux structurées. Même s’il met un accent particulier sur les sportifs d’élite, 11 des 17 mesures qu’il entend prendre lui sont consacrées. Il souhaite notamment « l’insertion du sportif d’élite non travailleur » ou encore « favoriser le maintien de nos sportifs d’élite dans notre pays par la professionnalisation du sport ».

Présidentielle 2018 : L’URD alerte sur un « risque de fraude massive »

Alors que le candidat de l’URD est sur le terrain  dans la région de Ségou dans le cadre de  la campagne pour la présidentielle du  29 juillet, son directeur de campagne a tenu une conférence de presse pour présenter les conclusions « des experts qui ont étudié le fichier électoral publié le 04 juillet par la Délégation générale aux élections ».

Tiébilé Dramé, directeur de l’équipe de campagne du candidat Soumaïla Cissé, entouré de plusieurs de ses collaborateurs, a énoncé point par point, les conclusions du travail d’analyse effectué par des experts sur le fichier électoral. La première constatation, selon M. Dramé est la « différence de chiffres entre le fichier dont le rapport d’audit a été remis au Premier ministre en avril dernier et celui publié par la Délégation générale aux élections (DGE).

488 813. C’est le nombre d’électeurs supplémentaires constaté sur le fichier publié le 04 juillet par la DGE. A cela s’ajoute « des milliers de doublons, alors qu’il avait été annoncé après l’audit que le fichier avait été épuré de tout doublons. Tiébilé Dramé ajoute qu’il y a des situations comme à « Ansongo où le fichier électoral publié compte 1803 électeurs,  et où le fichier audité annonce 1499 électeurs, soit une différence de plus de 300 votants. […]On note également des cas de centaines de bureaux de vote additionnel ». Une telle situation n’est pas de celle qui instaure la confiance entre les acteurs d’un  processus. Le directoire de campagne de Soumaïla Cissé qui a rencontré le chef du gouvernement quelques heures avant la conférence de presse attend « que chacun prenne ses responsabilités et il est clair que la responsabilité du gouvernement est entièrement et gravement engagée ».

Corrections sans délai

C’est ce que demande le directoire de campagne du principal candidat de l’opposition. Lors de la rencontre avec le gouvernement, il a été demandé que des mesures soient prises pour lever toute équivoque sur « la gestion de cette affaire ». « Nous attendons non  seulement des mesures correctives pour que les anomalies constatées soient corrigées mais également des mesures politiques et administratives pour restaurer la confiance en  ce processus ». Avec un  « potentiel de fraude que l’on peut estimer à 1.241 574 voix,  sans compter les Maliens de l’étranger », comme le précise le texte publié dans la foulée de la conférence de presse, le camp Soumaïla Cissé appelle la communauté internationale à « plus de vigilance » et se dit à la disposition du gouvernement pour corriger « les manquements et autre bizarreries » constatés dans le fichier incriminé.

Réaction du gouvernement

Cette dernière ne s’est guère fait attendre. La Primature a publié un communiqué en fin  d’après-midi annonçant la rencontre entre le Premier ministre et la délégation du directoire du candidat Cissé. Le texte signale que le Premier ministre a instruit que soit transmis à tous les candidats les « documents relatifs à la remise du fichier audité à l’imprimerie nationale de France, au bon de commande et à la livraison des cartes d’électeurs biométriques », mais également la création d’un « cadre de concertation autour de l’AGETIC et la DGE avec les experts nationaux ayant participé l’audit ».

 

 

IBK, Soumi, CMD : Les trois poids lourds de la présidentielle?

Le scrutin du 29 juillet s’impose peu à peu dans les esprits. À une semaine du tournant, certains font leurs pronostics sur les colosses du moment. Dès début juillet, un sondage d’opinion réalisé par Guindo Sidiki classait IBK en tête des intentions des votes, suivi de Soumaila Cissé et de Cheick Modibo Diarra. Qu’en est-il de leurs forces et faiblesses avant le jour J ?

« Le futur Président du Mali sera entre IBK, Soumaila Cissé et Cheick Modibo Diarra », anticipe une étude réalisée  par Guindo Sidiki, ingénieur statisticien économiste. Le sondage, effectué du 20 au 28 juin sur un échantillon représentatif de 18 ans et plus, a concerné « 5 525 personnes tirées de manière aléatoire dans toutes les différentes régions ».

Ainsi, selon cet exercice  sur lequel certains analystes restent prudents, le Président IBK aurait plus de 28,29% de voix et ne dépasserait pas 38,26%. Son challenger au second tour en 2013, l’Honorable Soumaila Cissé, suivrait avec un score compris entre 16,07% et 25,14%, talonné par l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra, avec des intentions de vote comprises entre 15,91 et 27,06%.

Un second tour cette année sera donc  inévitable. Il pourrait se jouer entre IBK et l’un de ces deux  concurrents. Même si une élection n’est jamais gagnée d’avance, ces pronostics servent quand même d’indicateurs. Dans un contexte où les défis sont immenses pour un pays convalescent, des recettes s’imposent pour capter la confiance. « Aux grands mots, les grands remèdes », dit-on. Face à une certaine jeunesse aux yeux ouverts et à une société civile bien réveillée, le slogan passager ne semble plus donner la chair de poule. Au-delà des faiblesses de chacun des  candidats, ce sont leurs forces et leur charme qui feront pencher la balance.

IBK, le favori  au bilan « calamiteux »

Si en 2013, le candidat du RPM, IBK, faisait office de favori dans les intentions de vote, puis confirmait la donne en creusant l’écart de la victoire au second tour, rien n’est moins sûr en cette année 2018. Après cinq années de haut et de bas, le porte-flambeau de la plateforme Ensemble Pour le Mali tient à rester dans son fauteuil présidentiel. Son parti est la première force politique actuelle, avec un ancrage jusqu’aux confins du territoire.  Mais pas seulement. « Il a les forces de défense et des sécurités avec lui,  l’administration aussi. Il a recruté beaucoup des militaires et de policiers et augmenté leur salaire. Ces personnes se sentiront redevables, malgré son bilan calamiteux », analyse Khalid Dembelé, économiste chercheur au Centre de recherche et d’analyse politique, économique et sociale (CRAPES). La représentativité de son parti lui donne aussi des raisons d’y croire. Étant organisateur de l’élection, le Président IBK « a des hommes au niveau du trésor national, de l’argent pour battre campagne, contrairement aux autres », ajoute Khalid Dembelé. Aussi bien au sud qu’au nord, IBK fait figure de favori. « Les gens savent à quoi s’attendre avec lui. Même les mouvements signataires savent qu’ils ont une certaine manne financière qui peut venir de Bamako. Il y a aussi des accords qui sont à mettre en œuvre. Par exemple, Abdoul Majid dit Nasser, le leader des Kel Ansar, avait dit qu’il soutiendrait IBK, par ce que quand l’ancien doyen est décédé il y a eu des honneurs à son endroit », ajoute  Baba Alfa Umar, psychologue et chercheur sur les questions de paix et sécurité dans le Sahel. Selon lui, malgré la situation d’insécurité dans le Nord, les gens voteraient pour IBK à cause d’une certaine élite qui a ses intérêts liés à lui.

Nonobstant, ses handicaps sont pour certains flagrants. Si dans le bastion électoral de Sikasso, Kalfa Sanogo peut lui poser des problèmes, il y sera devant Soumaila Cissé.  Ce dernier pourra se consoler d’un soutien de taille à Koulikoro, autre région populaire. Sans ménagement, Khalid Dembélé estime qu’IBK « a tout simplement un bilan désastreux ». « Avant le 4 septembre 2013, l’armée était à Kidal, mais de fin 2013 jusqu’à il y a deux mois elle n’y était plus », souligne-t-il. L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en 2015, se solde trois ans après par une  grande désillusion chez tous les acteurs. « Il devait ramener la paix, mais les Famas continuent de subir des attaques. On ne sent pas un réel  impact sur la restauration de la sécurité dans notre pays. Nous avons un papier qui nous sert à peu des choses », estime le chercheur. Une année après, des scandales financiers de surfacturation et de corruption, suivis en 2017 de grogne sociale pour l’amélioration des conditions de vie, saisissent le pays. Simultanément, l’insécurité a élu domicile au  centre, causant une tragédie humanitaire. Dans cette élection, les attentes des populations sont immenses et peu à peu elles se lassent de croire en « l’homme de la situation ».

Soumaila Cissé, « restaurer l’espoir » et l’image 

Le candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), parti membre de la Coalition pour le changement, apparait depuis 2002 comme une figure sérieuse de l’opposition. Sa formation, deuxième force politique après le RPM, a des branches sur le territoire. Malgré ses défaites au second tour en 2002 et 2013, le sous-estimer serait une erreur. « Il a une expérience politique et une base électorale. Il a des relations internationales, avec son passage à la Commission de l’UEMOA. Une grande partie de la société civile est avec lui, notamment la plupart des figures du mouvement An te Abana », affirme Khalid Demeblé. À la différence d’IBK, qui « défend un bilan », Soumaila Cissé, poursuit-il, a des arguments. « Il a un programme bien structuré et bien chiffré. Il fut ces cinq dernières années dans l’opposition et par conséquent non comptable du bilan. Il est un grand favori », estime-t-il. « Son avantage, c’est aussi la Coalition pour l’alternance et le fait qu’il a su fédérer les gens qui en ont marre et qui critiquent le régime depuis de nombreuses années », renchérit le psychologue Baba Alfa Umar. Candidat pour la troisième fois, l’ancien Président de la Commission de l’UEMOA pourrait aussi  bénéficier au second tour du soutien de certains de ses alliés, comme Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba.

Pour autant, « Soumi le champion », comme le surnomment ses fervents partisans,  ne séduit pas tout le monde. « Sa faiblesse principale est le nombre des  candidats, dont on ne sait pas qui ils vont rallier par la suite », souligne Baba Alfa Umar. Ce n’est pas le seul élément en sa défaveur. « Il y a aussi des campagnes très perfides qui sont faites contre lui, comme celle selon laquelle il va détruire l’armée, ou qu’il est impliqué dans des scandales financiers ». Au-delà de tout, c’est son image qu’il peine à restaurer. « Les gens disent qu’il est ethnocentriste et qu’il ne parle pas bambara. Comme si parler bambara était quelque chose d’important dans un Mali où chacun à son socle ».

CMD ou Aliou Boubacar Diallo ?

Si le sondage de Guindo Sidiki situe Cheick Modibo Diarra après Soumaila Cissé, d’autres analystes voient les choses autrement. Son score de 2,08% en 2013 et l’appui de Moussa Mara et de Konimba Sidibé ne lui permettront pas, selon eux, de se hisser au second tour. « Il y a des réseaux sociaux qui y contribuent et les Maliens de l’extérieur voient en lui un homme nouveau », explique Khalid Dembelé. Pour Baba Alfa Umar, « son action politique silencieuse des cinq dernières années » ne le conforte pas. Mais « on parle peu d’Aliou Boubacar Diallo, alors qu’il risque d’être la grande surprise. Il abat un travail exceptionnel », observe l’économiste Khalid Dembelé. En plus d’avoir acquis le précieux soutien du Cherif de Nioro, le candidat de l’ADP-Maliba impressionne aussi par son ascension. « Sa personne même est un exemple de réussite. Il a des jeunes derrière lui. Ça ne m’étonnerait pas qu’il soit en troisième place », confie le chercheur Alfa Baba Umar. 

Si, pour la plupart des citoyens, IBK et Soumaila seront au second tour, force doit rester à la prudence. Pour l’heure, c’est la période pluvieuse des promesses qui se poursuit.

Présidentielle 2018 : Soumaila Cissé entend restaurer l’espoir

La campagne est officiellement lancée. Soumaila Cissé, candidat à la présidence a tenu un grand meeting ce dimanche au boulevard de l’indépendance. Devant plusieurs de ses partisans et soutiens, le chef de file de l’opposition a promis de « restaurer l’espoir ».

« Nous avons un choix à faire le 29 juillet, continuer sur le chemin de l’échec, ou nous redresser » à assurer Soumaila Cissé devant ses nombreux partisans. Le principal opposant du président sortant se donne comme mission une fois élu de rendre à l’Etat son autorité, de rétablir la sécurité, de pacifier le pays du Nord au Centre ou encore de lutter contre la corruption. « J’exigerai de mes collaborateurs une probité exemplaire, je combattrai le clientélisme » promet-il.

Des combats qu’il n’entend mener seul, « nous réussirons en nous mobilisant, choisissez l’espoir » a-t-il lancé devant ses partisans. Conscient que la participation sera l’élément déterminant de cette élection, il a incité les Maliens à aller retirer leurs cartes d’électeurs. « C’est indispensable, fondamental ».

Pour gagner Koulouba, le chef de file de l’opposition s’appuie sur son programme présidentiel. Lequel programme axé sur cinq grands piliers (restaurer la paix, instaurer un dialogue entre les Maliens, mettre l’Etat au service des populations, donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est dû dans la société et construire une économie performante) devrait lui permettre de « remettre le Mali sur pied »

Nombreux soutiens                                             

Après le chanteur Salif Keita qui a appelé à voter Soumaila, c’est l’humoriste le plus célèbre du Mali qui a décidé d’apporter son soutien au candidat de l’URD. Habib Dembélé « Guimba » à justifier son choix par le fait que l’URD est le plus à même de faire tomber le régime en place.

En prélude du discours du candidat, son directeur de campagne Tiébilé Dramé a assuré que Soumaila Cissé bénéficie du soutien de plus de 100 associations, de plusieurs célébrités, du CDR de Ras Bath qui se sont tous donnés le mot afin d’élire le candidat malheureux de 2013 dès le 1er tour. « Ce sont des signes qui ne trompent pas, l’alternance est en marche, notre projet va remettre sur pied un pays abîmé, mettons fin à cinq années de calvaire et de souffrance » annonce t-il.

Ras Bath rallie le candidat Soumaïla Cissé

C’est lors d’une conférence de presse ce 28 juin au Carrefour des jeunes que l’animateur radio et activiste Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath a annoncé le soutien de son mouvement le Collectif pour la Défense de la République au candidat Soumaïla Cissé. Une satisfaction pour ce dernier et une déception pour certains soutiens du leader du CDR.

« Après le choix du candidat Soumaïla Cissé et son parti, la deuxième phase est la plus importante. Le CDR ne veut pas d’un soutien aveugle », s’est notamment exprimé Ras Bath. Le président du CDR a expliqué que de tous les candidats, c’est celui du l’URD qui présentait le plus de points de convergence avec leurs critères. Relatifs notamment à la connaissance de l’Etat à l’intérieur et aussi des relations avec l’extérieur ainsi que de l’expérience de la gestion, c’est donc Soumaïla Cissé et son programme qui ont convaincu les membres du CDR.

Un soutien qui se veut objectif, a cependant tenu à préciser Ras Bath qui affirme, qu’ils tirent les leçons des échecs des autres associations de la société civile qui apportaient leur soutien à un candidat et appelaient juste à voter pour ce dernier. Pour Ras Bath, c’est une responsabilité partagée désormais entre le candidat et son mouvement qui doivent ensemble porter sur le terrain leurs messages.
C’est en tout cas une satisfaction, et même un motif de fierté pour Maître Demba Traoré, directeur adjoint de campagne du candidat Soumaïla Cissé. Ceci démontre selon lui que « ces jeunes ont à cœur le devenir du pays ».

« J’ai écouté avec attention et intérêt. J’ai été impressionné par la qualité du travail et les critères dégagés par ces jeunes pour le choix du candidat qui répond à leurs yeux aux besoins de changement ». Il s’agit là, selon Maître Traoré, d’une leçon que la société civile donne aux hommes politiques. « Une belle leçon de démocratie », qu’elle démontre ainsi à la classe politique et montre qu’elle veillera désormais au fonctionnement de l’Etat.
Convaincus que ce mouvement démontre ainsi qu’il « y a une autre façon de faire la politique », Maître Traoré ajoute que la démocratie qui n’est pas une fin en soi, mais une source d’épanouissement des citoyens. « Le choix libre des citoyens est la voie la mieux appropriée pour le développement », ajoute-t-il. Avant de souligner le besoin de vérité pour faire avancer le Mali.
S’il exprime le souhait de voir des échéances se dérouler en toute transparence et crédibilité, il ajoute qu’il faut rassembler, ce que son parti continuera à faire.
Ce ralliement n’est pas cependant du goût de tout le monde, notamment des soutiens de l’activiste Ras Bath. « Je continue à soutenir le combat de Ras Bath, mais je ne voterai pas pour Soumaïla », déclare Cheick Oumar Tidiane Doucouré sympathisant du mouvement de Ras Bath. Pour lui, ce ralliement n’est pas une surprise. « C’était planifié, parce que Soumaïla a une chance de battre IBK. Le vœu du CDR est qu’IBK ne soit pas réélu. Mais je pense que Soumaïla n’incarne pas le changement », conclut ce militant.

L’opposition marche pour des « élections transparentes »

À l’appel de la coalition pour l’alternance et le changement, des milliers de personne ont marché ce vendredi pour réclamer des « élections libres et transparentes et l’égal accès aux médias d’Etat ». Sur les différentes pancartes brandis par les marcheurs pouvait-on lire « Libérer l’ORTM » ou encore « An tôro la » (on en a assez).


« C’est la volonté des Maliens qui s’expriment là, nous sommes déçus, nous n’attendons que juillet pour le (IBK) faire partir » assure Daouda, commerçant ayant fermé sa boutique pour participer à la marche. L’habituel slogan « Boua ka Bla » avait laissé place à un tout nouveau : « Boua Ka bla, Awn fa ka ta » (Boua laisse le pouvoir, afin que nos pères le prennent), référence directe aux propos tenus par le président de la République à Kangaba.


De la place de Liberté où ils ont pris le départ, les marcheurs se sont par la suite rassemblés devant la bourse du travail, où contre toute attente, les leaders de la Coalition pour l’alternance et le changement n’ont pas fait de déclaration. Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé ou encore Amadou Thiam se sont contentés de remercier les manifestants d’avoir « massivement » répondu à leur appel.

Le chroniqueur Ras Bath s’est montré plus prolixe. « Nous vous avions élu pour avoir de l’eau, des emplois, voir la sécurité restaurer, au lieu de cela, nous n’avons eu que de la corruption, du népotisme, de l’incompétence, cela suffit désormais » lance-t-il sous les acclamations de plusieurs de ses partisans. « Ce n’est pas une confrontation physique, nous sommes des Gandhi, des Luther King, des Mandela, c’est une confrontation d’idées, nous demandons à tous ceux qui ont l’âge de voter de le faire afin d’exprimer librement leur opinion » ajoute-t-il. Sur son compte Twitter, le chef de file de l’opposition s’est félicité de la marche. Il a assuré que l’alternance est en marche, affirmant que nul ne pourra faire entrave à la détermination du peuple souverain.

L’opposition en colère au lendemain de sa marche « interdite »

Les parties politiques de l’Opposition et des organisations de la société civile ont organisé le dimanche une conférence à la maison de la presse de Bamako.  Les responsables ont condamné la répression de leur marche pacifique de la veille, ayant pour but des élections crédibles et transparentes et  l’égal accès à l’ORTM.  En colère,  ils prévoient une nouvelle manifestation le 8 juin 2018.

C’est dans une salle pleine à craquer que s’est tenue le 3 juin,  la conférence de presse de l’opposition et associations de la société civile, regroupée au sein de la Coalition pour l’alternance et le changement.

« Je crois que dans cette même salle, nous avons tenu beaucoup des conférences de presse, mais je ne l’ai jamais vue aussi comble. Cela prouve à suffisance, si besoin en était, la gravité du coup que ce régime a porté à la démocratie malienne hier », condamne dès son introduction l’honorable Amadou Thiam, président de l’ADP Maliba.

Au présidium, le jeune député a à ses côtés des leaders connus pour la force de frappe de leur verbe. Tiebelé Dramé du Parena, Me Mohamed Aly Bathily du Mouvement Appel du Mali(APM), Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath du Collectif pour la Défense de la République(CDR), mais aussi Cheick Sidi Diarra du Mouvement Anw Bé Faso  Don, et le représentant du Mouvement Badenya Ton parrainé par l’Imam Mahmoud Dicko. Dans la salle,  d’autres personnalités telles que l’honorable Soumaila Cissé, candidat de l’URD à l’élection présidentielle et chef de file de l’Opposition, Aliou Boubacar Diallo candidat de l’ADP Maliba, Mamadou Igor Diarra candidat du Mali En Action, et bien d’autres figures importantes de la Coalition pour l’alternance et le changement étaient présentes.

Dans un communiqué lu par l’honorable Amadou Thiam, l’Opposition dénonce  l’attaque subie par ‘’les manifestants à mains nues, la violation du siège de l’ADP Maliba par les forces spéciales de la police qui y ont jeté des grenades » et accuse par la même occasion, les services de sécurité du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga d’avoir ‘’tiré à balles réelles sur des manifestants regroupés devant le siège de l’ADP Maliba. Affirmation jugée « mensongère et calomnieuse » par le Premier ministre. Aussi, l’opposition dénombre  une ‘’trentaine de blessés, trois responsables  violement frappés sur la tête avec gourdins et des matraques’’, accuse-t-elle. « L’intention du gouvernement était clair : terroriser l’opposition et toutes les forces démocratiques », souligne le communiqué du cabinet de chef de file l’opposition.

Pour l’ancien ministre d’IBK, Me Mohamed Aly Bathily,  il ne faut jamais perdre de vue les buts de leur manifestation réprimée. « Elle avait deux objectifs : l’accès aux medias d’Etat et la transparence des élections », précise-t-il, et s’explique. « La nouvelle loi dit tout simplement que le ministre de l’Administration territoriale peut pour une raison de force majeur déclarer qu’il n’y a pas d’élection dans certains bureaux. Il suffit qu’il regarde la carte, voit qu’IBK peut perdre dans cette région, et là, il va ramener les services protégeant les urnes là ou IBK va gagner et déclarer qu’on ne peut pas tenir les élections dans l’autre zone,  parce qu’IBK va perdre là-bas. C’est cela l’explication de la fraude inscrite dans la loi », s’insurge-t-il, la  qualifiant  de « la honte pour la démocratie ». Celui qui fut traité de « petit monsieur », devenu président de campagne de Soumaila Cisse, éprouve lui « un sentiment de dégoût de voir des hommes qui ont participé au combat pour l’avènement de la démocratie se transformer en acteur d’un fascisme rampant au Mali». « Où sommes-nous ? Dans une dictature sahélienne ? », s’interroge Tiebilé Dramé, après avoir dénoncé ce qui s’était passé.

Dans un communiqué datant du 2 juin,  le Secrétaire général des Nations Unies a invité « toutes  les parties au calme et à la retenue ». L’ONU se dit prête pour « soutenir un règlement pacifique des différends entre les parties »  et « déplore l’interdiction par le gouvernement de la tenue  des manifestations par les parties de l’opposition ».

Pour ne rien céder, l’opposition appelle à une nouvelle marche le vendredi 8 juin pour l’égal accès à l’ORTM, les élections transparentes et contre les violences policières. Une action qui pourrait détériorer le climat entre l’opposition et le gouvernement avant l’élection  cruciale du 29 juillet

Élection présidentielle : Soumaïla Cissé investi candidat

Le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé a été investi le samedi 12 mai au stade du 26 mars. Le désormais candidat de l’URD avait bénéficié du soutien des plusieurs mouvements et associations.  Après une dénonciation de la gouvernance actuelle, il promet au public ‘’une victoire certaine’’.

’Boua Ka Bla’’, ‘’Soumi, la solution ’’. Ce sont là quelques un des refrains entonnés depuis la tour de l’Afrique en direction du stade du 26 mars en cet après-midi du samedi 12 mai. Dans les Sotrama, mobilisés pour l’occasion, un seul homme comptait : Soumaila Cissé.

Devant l’infrastructure footballistique,

Le Maire de la commune VI révoqué de ses fonctions

« Sur le rapport du ministre des Collectivités territoriales, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant révocation de Monsieur Alou COULIBALY, Maire de la Commune VI du
District de Bamako »,  peut-on lire sur le communiqué du  conseil des ministres du 2 mai 2018. Une décision dénoncée par le parti de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), mais qui aurait pu être évitée, selon certains observateurs.

En droit malien la décision de révocation peut être envisagée  après la suspension, « lorsque la faute reprochée est estimée suffisamment grave. Les deux formes de sanctions ne s’excluent pas », explique Maître Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au barreau du Mali et professeur de droit. Ce qui est le cas, selon le ministre des Collectivités territoriales qui s’exprimait sur la question, à l’issue du conseil des ministres. « A la suite des rapports de l’inspection de l’intérieur ( .. .) Les faits qui lui ont été reprochés non seulement étaient  vrais, mais étaient très graves. »

Bien que relevant du pouvoir discrétionnaire du conseil des ministres, la décision de révocation doit respecter les règles en la matière, note Maître Diarra. Notamment, les arguments, car « la révocation doit être motivée. » Ce qui signifie que la décision peut être attaquée devant le juge administratif qui peut l’invalider en cas « d’absence de motifs ». Une démarche que s’apprête à engager, l’URD dont les responsables ne sont  guère étonnés par cette décision. « Nous ne sommes pas étonnés, depuis la suspension, nous savions que c’était le but principal. Mais le but recherché c’est de nous divertir », affirme Monsieur Moussa Seye Diallo, secrétaire général adjoint chargé de la communication du bureau national de l’URD.

Décision politique ?

En tout cas « la démocratie n’y gagne pas », car « politiquement certains peuvent penser que le jeu n’en vaut pas la chandelle », parce que la suspension du Maire serait la conséquence de sa décision d’accorder un espace à  Monsieur Moussa Sinko Coulibaly pour son meeting , estime Maître Diarra. Ajoutant que le ministre des Collectivité territoriales « aurait pu simplement annuler les décisions prises par le Maire et cela aurait donné des leçons. »

Estimant que le Maire Alou Coulibaly a fourni suffisamment d’explications, le secrétaire général adjoint de la communication de l’URD affirme que c’est son parti qui est visé. « A l’URD nous sommes légalistes, nous restons derrière la loi, nous nous défendrons, mais nous ne nous laisserons pas distraire. »

Révoqué, le Maire perd ses fonctions d’officier de police judiciaire mais demeure membre du conseil municipal.

Opposition malienne : Vers une candidature unique ?

Dans l’objectif d’une alternance en 2018, certains responsables des partis politiques de l’opposition annoncent une possible candidature commune lors du scrutin présidentiel à venir. Se coaliser pour déminer le chemin menant à Koulouba s’avère, même pour ces caciques de la scène politique, la seule alternative. Mais un tel pari aura-t-il raison des divergences de visions des acteurs concernés ?

Rupture, alternance, changement. Le vocabulaire est en vogue. Des personnalités, au sein de l’opposition, s’expriment à plaider pour une alliance autour d’une candidature commune contre le Président de la République actuel en 2018. Le 23 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition avait annoncé que les partis politiques « se coaliseront en 2018 pour faire barrage à IBK ». L’honorable Soumaila Cissé croit à l’initiative, estimant que, pour la survie du Mali, l’alternance est une nécessité. Face au « gâchis immense » de l’élection d’IBK en 2013, le Président du Parena, dans un récent entretien accordé à RFI, réitère l’appel. « Je suggère le plus large rassemblement possible de toutes les forces du pays autour d’un projet », a affirmé Tiébilé Dramé. Le projet trouve aussi écho auprès du Président de l’ADP – Maliba, l’honorable Amadou Thiam. Ce jeune, en pleine ascension politique, plaide aussi pour une union sacrée des « formations politiques contre IBK ». Le Président d’honneur de son parti, Aliou Boubacar Diallo, s’y était déclaré lui aussi favorable. Pour le Président du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD) au Parlement, Mody N’Diaye, au-delà de l’opposition actuelle, il y a nombre de mouvements qui souhaitent l’alternance. « L’idéal serait de porter ensemble une candidature unique », espère-t-il, soulignant que la dynamique existe en marche. Avec 13 partis, l’opposition mise surtout sur les « déçus de la gouvernance », sans sous-estimer les 64 partis membres de la Coalition de la majorité présidentielle.

Des raisons de douter ?

« Une chose est claire, nous ne sommes pas d’accord avec IBK », précise l’honorable Oumar Mariko, Président de SADI. Si les leaders de l’opposition et d’autres s’accordent sur l’alternance, ils sont divisés dans leurs visions. Qui fera l’unanimité autour de lui pour porter cette candidature ? Si Mody N’Diaye de l’URD « ne le sait pas » pour l’heure, Oumar Mariko estime que « SADI est le seul capable de mener une politique alternative aujourd’hui », au vu de sa trajectoire. De même, rien n’indique que l’ex général Moussa Sinko Coulibaly, les CDR de Ras Bath ou les FARE Anka-Wili de Modibo Sidibé s’aligneraient derrière « un homme providentiel ».

CMP : toujours vivante ?

Au fur et à mesure que les échéances électorales s’approchent, des partis membres de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) jettent l’éponge. Le retrait de Yelema de Moussa Mara et du CAP de Racine Thiam, ainsi que la démission du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaila Konaté, témoignent du malaise au sein du regroupement. Pire, pour certains, ce n’est qu’un début.

Créée le 7 septembre 2014 par plus d’une soixantaine de partis politiques, la Convention de la majorité présidentielle (CMP) avait pour objectif de défendre et de soutenir le programme politique du Président IBK. Trois ans après, le malaise s’installe. Il y a plus d’un an, SADI d’Oumar Mariko et l’ADP – Maliba d’Amadou Thiam donnaient le la du départ. Surviendra ensuite la démission de Racine Thiam de son poste de Directeur de la communication de la Présidence, suivie, le 28 octobre dernier, de la formalisation de son rapprochement avec l’URD, principal parti de l’opposition. Une divergence de vues dans la gouvernance du pays aurait motivé ce départ. Puis vint le tour du parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara de lâcher ses alliés d’hier, le 8 juillet 2017, retrait acté lors du 2ème congrès du parti, les 18 et 19 novembre à Mopti. Contrairement au CAP, Yelema n’a pas rejoint l’opposition, préférant adopter une position médiane.

La majorité affaiblie

Selon Mamadou Doumbia, député ADP – Maliba, ces départs s’expliquent par l’ambition de certains chefs de partis de se présenter aux élections à venir. « Les gens ont composé avec la majorité, mais avec l’approche des élections, certains choisissent de partir pour se présenter ». Selon lui, la majorité est affaiblie, mais « c’est à elle de travailler suffisamment. » Pour le chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, « la majorité n’existe que de nom ». Même la CODEM, selon lui, est confronté à des difficultés au sein de la CMP. Mais, d’après Mamedi Sidibé, député RPM, la majorité se porte bien. D’ailleurs, « nous avons la majorité absolue rien qu’avec le RPM à l’Assemblée nationale », souligne-t-il. « C’est dans le souci de fédérer les enfants du Mali pour faire face aux enjeux actuels que la CMP a été créée, car ce qui compte pour IBK, c’est le Mali ». Mais la démission du ministre de la Justice, le 27 novembre, confirme éloquemment, aux yeux de certains, la discorde qui régnerait au sein du gouvernement.

Mobilisation massive pour le NON au projet de révision constitutionnelle

Vêtus en rouge et noir, accompagné des casquettes rouges, des milliers de personnes, voir un million selon les organisateurs, ont pris part à cette deuxième marche pacifique de protestation organisée par la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! ». Parmi les marcheurs, on notait la présence de plusieurs leaders de la classe politique et de la société civile.

Après une grande marche pacifique de protestation effectuée le 17 juin dernier, un grand meeting tenu le 1er juillet dernier, la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! » qui regroupe plus de 100 associations de la société civile, des organisations syndicales et une quarantaine de partis politiques sont descendus dans la rue, samedi 15 juillet 2017 à Bamako, pour inviter le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) à retirer la loi portant révision de la constitution du 25 février 1992. Cette marche a débuté aux environs de 10 heures à la place de la liberté, en passant par la place de l’indépendance pour prendre fin aux environs de 12 heures à la bourse du travail. Selon les organisateurs, ladite marche était synchronisée avec celle de certaines localités de l’intérieur et de l’extérieur du pays comme Kayes, Mopti, Ségou, Koutiala, Dakar (Sénégal), les Etats Unis d’Amériques. Par trois fois, les organisateurs ont réussi le pari de la mobilisation qui, selon eux, est un « signal fort, un carton rouge au président de la République, au gouvernement et au Ministre de la Réforme de l’État qui sont allés chercher à l’étranger une constitution qu’ils voudraient substituer à celle adoptée par le peuple souverain du Mali ».

le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd), le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, les anciens Premiers ministres du Mali (Soumana Sako, Modibo Sidibé), Nouhoum Togo du Pdes, Daba Diawara du PIDS, Modibo Sangaré de l’UNPR, Mamadou Oumar Sidibé de PRVM Fasoko, Djibril Tangara du FCD, Pr Salikou Sanogo, Me Demba Traoré, Dr Madou Diallo, honorable Mody N’Diaye de l’URD, Souleymane Koné des Fare An Ka wuli, Me Amidou Diabaté et Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, les honorables députés Amadou Thiam et Amadou Araba Doumbia du groupe parlementaire Adp-Maliba/ Sadi, le secrétaire général de la CSTM, Hammadou Amion Guindo, les leaders du Mouvement « Trop c’est Trop » comme Amara Sidibé , Amadou Beidi Daou et bien d’autres y étaient présent.

Les manifestants soulignent que leur attachement à la loi fondamentale de 1992 tient au fait qu’elle est l’émanation d’une lutte qui a été gagnée par le sang des martyrs.

En plus des griefs contre certaines dispositions du projet de Constitution, les opposants soutiennent que le contexte n’est pas propice à l’organisation d’un référendum au Mali.

Ils estiment que l’insécurité est plutôt grandissante dans le pays et rappellent l’absence de l’administration et de l’Armée dans certaines localités du nord et du centre du pays.

Rappelons que la Plateforme «AN Tè ABANA» est un regroupement d’associations et de partis politiques qui s’opposent au projet de révision de la Constitution. Elle est entrée en action après l’adoption du projet de loi constitutionnelle par l’Assemblée nationale le 2 juin dernier. Elle a déjà à son actif plusieurs manifestations demandant le retrait du projet.

 

Quand les partis politiques boycottent une initiative de la société civile

Conviés à prendre part au débat sur la mise en place des autorités intérimaires et la révision constitutionnelle, les partis politiques (opposition et majorité) n’ont pas répondu à l’appel du ‘‘Collectif Plus Jamais ça’’ et de l’association international ‘‘Fasso Denw’’. Les organisateurs prévoient d’autres rencontres ce mois-ci. Ils tiennent à se faire entendre coûte que coûte.

L’Union pour la république et la démocratie (URD) censé représenté les partis de l’opposition et le Rassemblement pour le Mali (RPM) pour la majorité présidentielle ont brillé par leur absence lors de la conférence débat organisée par le ‘‘Collectif Plus Jamais ça’’ et d’autres associations de la société civile ce samedi 4 mars sur le jardin de la maison des jeunes. Initiée dans le but d’échanger sur les questions brûlantes de l’heure telle que la mise en place des autorités intérimaires et la révision constitutionnelle, la conférence a finalement eu lieu entre les membres présents des différentes associations de la société civile. « Nous les avons prévenus une semaine à l’avance. A priori, ils étaient tous censés être présents, mais nous n’avons vu personne, il n’y a même pas eu un coup de fil », regrette Bandiougou Kourouma dit « Banx » président du collectif. Au compte des partis considérés comme le centre, c’est l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP Maliba) qui était invité à cet échange avec la société civile. Les responsables du parti estiment que ADP Maliba est un parti de l’opposition et non du centre.

Que s’est-il passé ? Pour les organisateurs de la conférence, les partis politiques ne sont pas venus car ils ne souhaitent pas répondre aux questions des populations. « Nous n’avons pas d’autres explications », explique Kassim Fomba, membre du collectif. Joint au téléphone, Sory I Traoré, secrétaire général de l’ADP Maliba répond que c’est plutôt une question de priorité, « nous avons été certes invités mais nous ne pouvions être présent parce que nous avions autre chose à faire à cette heure ici », dit-il. Et d’ajouter que « la société civile a ses priorités et nous les politiques avions la nôtre ». Au niveau de l’URD, le discours est le même. On va même jusqu’à dire que c’est un faux débat. « La majorité présidentielle une fois de plus a décidé de ne pas se prêter à nos questions.  Or le vieux Niang du RPM nous a bien signifié d’adresser directement notre lettre au secrétariat général du siège pour que le parti réponde présent à l’invitation. Nous l’avions fait », affirme un autre membre du collectif exaspéré.

A l’heure actuelle, le collectif prépare deux autres grandes rencontres : une prévue pour le 8 mars à l’occasion de la journée internationale de la femme et une autre prévue le 26 mars à l’occasion de la journée des martyrs.

 

Second tour de l’élection législative partielle de Barouéli : L’ADEMA /PASJ remporte le pari…

Cette course pour occuper l’unique siège vacant fait suite au décès de l’honorable Sidi Fomba le 27 mars dernier, un élu du parti Yéléma.

Le second tour de l’élection législative partielle de Barouéli s’est déroulé le dimanche 07 Août 2016, avec un taux de participation de 42,02% soit une légère affluence par rapport au 1er tour. Cette course pour le siège vacant à l’assemblée concernait le candidat de l’ADEMA/Pasj, Bouréima Dicko, de la mouvance présidentielle et du parti de la poignée de main, Modibo Niaré de l’URD, principal parti de l’opposition.

Le second tour s’est déroulé sans incident rassure Alassane Maiga un agent du ministère de l’Administration territorial qui était sur place « Le scrutin s’est passé dans des très bonnes conditions » Cependant le comité de dépouillement local estime que les tendances ont changés, car les résultats provisoires, mettent en tête le candidat du parti de l’abeille, Bouréima Dicko, qui a récolté 20 747 voix soit 54,66% des suffrages exprimés. Selon certaines sources, Bouréima Dicko aurait devancé son adversaire dans neufs communes sur les onze que compte le cercle de Barouéli. Quant à Modibo Niaré de L’URD, lui a obtenu 17 435 voix soit 45,34% des suffrages exprimés. Si ces résultats sont approuvés par la cours constitutionnelle, Bouréima Dicko signera son grand retour à l’hémicycle.

Mali : l’opposition a battu le pavé contre la gouvernance actuelle

Des milliers de manifestants ont envahi la rue de Bamako pour dire non aux dérives du gouvernement et à la mauvaise gouvernance.

Annoncée en grande pompe, la marche de l’opposition a mobilisé des milliers de manifestants de la Place de la Liberté au Boulevard de l’indépendance, samedi 21 mai 2016. Ils étaient 50 000 Maliens à battre le pavé selon les organisateurs et seulement un millier selon les sources gouvernementale. La manifestation a démarré vers 09 heures sous la direction des chefs de file de l’opposition : l’honorable Soumaila Cissé, de l’URD, Tiebilé Dramé du PARENA, Sadou Diallo du PDES, Daba Diawara du PIDS et Djibril Tangara du FCD.

Cette marche était renforcée par la participation de centaines d’associations comme ‘’Ras-le-bol’’, ‘’An Ta Yafa’’, ‘’An Toro la’’, pas moins de 300 associations avaient répondu à l’appel. Les marcheurs ont quitté la Place de la liberté, en passant par la place de l’OHVN pour rallier le Boulevard de l’indépendance. Tout au long de leur itinéraire, ils ont dénoncé les maux qui minent le quotidien des Maliens, comme « la vie chère », « la corruption généralisée », « la mauvaise gouvernance», « la pénurie d’eau et les coupures d’électricité », « les surfacturations », « l’insécurité », etc. Sur les banderoles, on pouvait aussi lire « Halte à la dilapidation des ressources publiques, non aux autorités intérimaires ».

Au cours de la marche, nombre de manifestants exprimaient leur désaveu de la gouvernance actuelle, « le Mali est devenu la boîte privée du Président IBK et de sa famille avec la bénédiction de certains partis dits de la majorité ». « Ça suffit. Nous marchons pour dénoncer ces malversations financières », ont martelé certains opposants marcheurs.

Un jeune du mouvement « Ras-le-bol », enchaînait : « On en a marre d’un régime qui a montré ses limites dans la gestion du pouvoir ». Au bout d’une vingtaine de minutes de marche, Tiebilé Dramé, Président du PARENA a pris la parole pour dénoncer les dérives du pouvoir : « Cette marche n’est pas une marche de l’opposition, mais une marche du Mali. C’est une marche pour le retour du Président Amadou Toumani Touré. Les 33 mois de pouvoir d’IBK sont émaillés de scandales. C’est cet immobilisme qui a conduit l’opposition à la marche ».

Sur le haut de la tribune du Boulevard de l’indépendance, en face des milliers de marcheurs, le chef de file de l’opposition a pris à témoin les Maliens. « Nous sommes là parce que ça ne va pas ! Et pourtant nous avons alerté ! Sans cesse alerté ! Oui nous avons toujours dénoncé toutes les dérives qui caractérisent la gouvernance de notre pays ! Et pour toute réponse nous avons eu le mépris des autorités et la diffamation publique. Nous avons été traités d’apatrides, de « hassidi » ! Or, notre peuple n’aspire qu’à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage », a tancé Soumaila Cissé.

Poursuivant son intervention, le chef de l’URD a déclaré que cette marche était la réaction du peuple malien face aux souffrances et au désespoir : « Le cri du peuple est notre cri à tous et c’est ensemble que nous devons désormais nous engager au chevet de notre pays pour le bien-être des populations, au-delà de tous les clivages politiques. Le temps est venu de sortir de l’immobilisme actuel et redonner espoir à nos populations. Les Maliens attendent un État fort, un État solide, stable et juste, un État stratège, capable de donner une direction au pays…»

Et l’honorable Soumaila Cissé d’inviter le public à « Dire non à la mauvaise gestion de la question du Nord, à la mauvaise gouvernance, à la corruption généralisée, à la dilapidation de nos maigres ressources, à l’arrogance et au mépris, à l’absence de dialogue social…».

Cette démonstration de force de l’opposition, visant le régime actuel, à assis, par cette mobilisation populaire, la légitimité réelle des opposants à la gouvernance actuelle, et permettra d’en apprécier l’ampleur et l’éfficacité lors des prochaines échéances électorales.

21 mai : Une date, deux évènements

Bamako sera éminemment politique le samedi 21 mai prochain. Deux grandes manifestations sont en effet prévues ce jour-là. Avec des questionnements sur cette « coïncidence » de calendrier…

Décidée à crier son rejet de la politique menée par le pouvoir, l’opposition sera finalement dans la rue ce 21 mai. Elle avait dû reporter la manifestation, initialement prévue le 23 avril, suite à la maladie du président de la République. Quelques heures plus tard, ce même 21 mai, aura lieu le meeting pour la paix et la réconciliation, organisé par la société civile et certains partis politiques. Les deux commissions d’organisation sont à pied d’œuvre, malgré le fait que ces évènements soient au cœur d’une polémique qui n’en finit pas d’enfler.

Évènements contradictoires ? C’est en tout cas ce que prétendent les pourfendeurs de l’opposition, à l’image du député RPM Yacouba Traoré, qui affirmait le week-end dernier que « la marche n’est pas l’action indiquée ». Un argument que les organisateurs de l’opposition balaient en rappelant que le Mali est un pays où chacun a le droit de faire entendre sa voix. Même si certains, à l’image des partis PS Yelen Coura et PRVM Fasoko se sont déjà désolidarisés de la marche de protestation, pas question donc de faire marche arrière.

Or, parmi les organisateurs du meeting de l’après-midi se retrouvent certains acteurs de la manifestation de protestation. Faudra-t-il choisir ? Oui, assurent certains militants de l’opposition pour qui le meeting est organisé à la même date pour tuer la marche de l’opposition. « Nous ne renoncerons pas à cette marche, même si la majorité ramène Amadou Toumani Touré. Nous marcherons pour dénoncer les dérives du pouvoir et non pour faire plaisir à quelqu’un », déclare une jeune leader de l’opposition. Pour le PDES, rien n’empêche de prendre part aux deux activités. « Le retour d’ATT c’est notre priorité. Nous participerons à la marche, car nous sommes un parti de l’opposition. Je pense que nous aurons des retombés politiques de ces deux événements», affirme Nouhoun Togo, chargé de la communication du PDES.

À quelques heures des deux manifestations, les rumeurs vont bon train et augmentent la tension  entre les deux « camps ». On évoque même une troisième manifestation, qui aurait lieu au même moment que la marche de protestation, cette fois-ci dans le but avoué d’y faire barrage. Toute chose qui pousse à s’inquiéter d’éventuels débordements samedi prochain. Du côté de l’URD, tête de file de la contestation, on se veut rassurant : « toutes les mesures sont prises pour faire face ». Des centaines de jeunes devraient être déployés en plus du dispositif policier habituel…

Second tour sous haute tension à Ansongo

Après un premier tour entaché d’irrégularités, l’URD et le RPM, qui ont obtenu respectivement 29,92% et 28,46%, s’affronteront au second tour de la législative partielle d’Ansongo le 31 janvier.

C’est dans la commune de Tessit, où 26 bureaux de vote étaient ouverts pour le premier tour, que l’on a constaté le plus de malversations. 98 % des électeurs sur 20 bureaux ont massivement voté pour le candidat RPM. Seules 512 voies sont revenues à l’URD, contre 34 pour l’Adéma. « La dernière fois que je me suis présenté à Tessit, en 2013, j’ai obtenu 4 800 voies. Je ne m’explique pas ce qui s’est passé », déclare Salerhom Talfo Touré, maire de Barra et candidat Adéma. Selon lui, sans les résultats de Tessit, le RPM ne serait pas au second tour, et c’est l’Adéma qui serait opposé à l’URD.

Pour le Dr Beffon Cissé, secrétaire mandataire national pour la liste URD d’Ansongo, preuve est faite qu’il y a eu falsification. « Nous avions des délégués dans cinq bureaux de vote à Tessit. Ils nous ont rapporté que c’est le général El Hadj Gamou et le commandant de brigade de la gendarmerie qui sont allés récupérer les résultats et ont falsifié les comptes pour donner des points au RPM », accuse-t-il. Selon Amadou Cissé, maire d’Ansongo, « la fraude est une chose généralisée et presque cautionnée. On ne vote pas pour le candidat d’un parti et son programme, mais pour un individu et son argent. L’argent et la parenté comptent plus que les partis ». Pourtant, la Cour constitutionnelle a estimé que ces irrégularités n’étaient pas de nature à entacher la régularité du scrutin.

Le second tour aura donc lieu et pour ce scrutin, majorité et opposition se préparent au duel. Adversaires d’hier, les mouvements de la majorité présidentielles devraient faire bloc derrière le candidat RPM. « Si les consignes sont respectées, les 4 partis seront unis derrière le candidat du second tour, mais ça risque d’être faussé par les achats de conscience qui changent la donne», explique encore Amadou Cissé. Du côté de l’URD, la stratégie restera inchangée, « nous proposerons une alternance réelle et constructive », mais on avertit tout de même que si les résultats sont à nouveau falsifiés, « les conséquences seront incalculables » !

Talataye : les groupes armés empêchent l’élection À quelques jours du second tour de la législative partielle d’Ansongo, à Talataye, zone de non-droit, la tenue du scrutin semble inenvisageable. De toutes les communes du Cercle d’Ansongo, seule Talataye n’a pas voté lors du premier tour de la législative partielle. Dans cette localité, des manifestants soutenus par des combattants armés se sont violemment opposés aux élections, du 9 au 10 janvier. Selon une source locale, « il n’y a pas de sécurité à Talataye, seulement le désordre et l’anarchie. Le drapeau malien a disparu au profit de ceux du MNLA et d’Ansar Dine ! » Ces combattants qui se réclament de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) refuseraient l’élection sous prétexte que l’accord de paix issu du processus d’Alger ne serait pas appliqué. Selon la même source, malgré de longues négociations et le versement de fortes sommes d’argent, la tenue du scrutin à Talataye semble inenvisageable. « Ils disent qu’ils ne sont pas maliens, ils ne cachent ça à personne ». Pour le second tour, les 6 autres communes de la circonscription d’Ansongo voteront le 31 janvier, sans qu’on ne sache encore ce qui se passera à Talataye. Du côté des différents partis, on croit en une campagne civilisée, car dit-on : « dans le cercle d’Ansongo, tout ce qui peut-être problème vient d’ailleurs. Entre nous ici, on se connaît…»

Partielles à Ansongo : En ordre de bataille !

Sur le terrain, candidats de la majorité présidentielle et de l’opposition s’affrontent pour mobiliser la population et s’assurer un autre siège à l’Assemblée nationale.

Depuis le 19 décembre 2015, dans la circonscription d’Ansongo (région de Gao), la campagne bat son plein. Cinq candidats sont en lice pour conquérir le siège laissé vacant par feu l’Honorable Halidou Bonzeye: Souleymane Ag Elmahmoud, éleveur, pour le RPM ; Ibrahim Abdoulaye Touré, enseignant, APR ; Salerhoum Talfo Touré, enseignant à la retraite, pour l’ADEMA-PASJ ; Abdoulbaki Ibrahim Diallo, médecin, URD et Djibril Hassimi Maïga, cultivateur, ASMA-CFP. Le scrutin aura lieu le dimanche 10 janvier 2016, et le 31 janvier prochain, en cas de second tour. Pour les candidats de la majorité présidentielle, au nombre de 4, remporter ce scrutin est crucial, comme l’explique le secrétaire général de l’ASMA-CFP et maire d’Ansongo, Amadou Mahamane Cissé : «Ansongo a deux députés, dont l’un de l’opposition. Il nous faut donc un élu supplémentaire pour la majorité ».

Aussi, une campagne de proximité a débuté dans les villages comme Tin Hama, où d’autres candidats ne se risquent pas. « Généralement, la plupart des voix qui font gagner les candidats viennent toujours de la « brousse », ce sont eux qui votent massivement », renchérit Mahamane Cissé. Selon ses pronostics, la majorité présidentielle est quasi assurée de remporter l’élection. « Nous avons convenu que le candidat de la majorité qui arrivera au second tour sera automatiquement soutenu par les autres ». Pour l’URD, premier parti de l’opposition, ces calculs ne tiennent pas. « En zones nomades, ce sont les chefs de tribus qui décident, et personne d’autre. Pour les zones sédentaires, ce sont les grandes familles. Notre candidat a le soutien des grandes familles ! », déclare le Dr Beffon Cissé, secrétaire mandataire national pour la liste URD d’Ansongo. Ce scrutin pourrait redistribuer les cartes de l’affrontement entre majorité et opposition.

Pour complexifier la donne, dans cette circonscription forte de 7 communes, tous ceux qui sont candidats se connaissent, et sont soit camarades ou parents, seuls leurs partis respectifs les séparent. Le candidat Abdoulbaki Diallo, porte-étendard de l’URD, est par exemple soutenu par un autre parti de la majorité présidentielle, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), dont le président, Choguel K. Maïga, ministre de la Communication, est originaire de la région.

En attendant la réponse des urnes, une question subsiste. La campagne se déroulerat-elle dans la transparence et dans un climat apaisé ? Si certains candidats pensent que tout ira bien, d’autres signalent que les fraudes sont fréquentes dans certaines zones où les structures comme la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont insuffisamment représentées. « Nous allons faire des élections transparentes et apaisées pour démontrer qu’à Ansongo il y a la paix et la ré- conciliation », conclut Amadou Mahamane cissé, optimiste.

Samuel Diarra, nouveau président de la Fédération de l’URD du District

Il a été choisi par ses pairs lors de la conférence élective à  la Maison des ainés. La rencontre a vu la présence du premier vice-président du parti de la poignée des mains,Salikou Sanogo, du secrétaire général du parti,Madani Traoré et de Me Demba Traoré, son chargé à  la communication. La fédération regroupe l’ensemble des sections d’une même région selon l’article 18 des textes de l’URD. Cette conférence élective concerne la fédération du district de Bamako. Le bureau de 17 membres ainsi mis en place est le lien entre les sections et la direction du parti en rapport avec les coordinateurs désignés par le bureau national. Le nouveau président entend relever le défi des prochaines communales dans la capitale. « Je remercie tous pour avoir placé votre confiance en moi. Je vous rassure que nous allons relever le défi des élections communales prévues au mois d’octobre prochain. La victoire du parti C’’est aussi dans les mairies », a déclaré Samuel Diarra. Le professeur Salikou Sanogo a rappelé aux militants que six mois seulement les séparaient des élections communales. « Notre réussite à  cette échéance constitue le souci majeur de la direction du parti. C’’est pourquoi nous nous attelons dès maintenant, à  la préparation » a-t-il affirmé en appelant à  la mobilisation de tous.

Soumaïla Cissé: « Le processus de réconciliation traîne …»

C’’était ce mercredi 21 janvier 2015 au siège du parti, lors de la présentation des vœux du bureau national de l’URD à  son président Soumaà¯la Cissé, une tradition qui est respectée dans la famille du parti de la poignée de mains. Après la présentation des vœux de Salikou Sanogo, premier vice-président du parti au nom du bureau national, le chef de file de l’opposition Soumaà¯la Cissé a saisi l’occasion pour se prononcer sur la mauvaise gouvernance, les pourparlers d’Alger. Selon lui, l’insécurité généralisée et grandissante continue d’affecter dangereusement la paix et la quiétude sociale. Poursuivant son intervention, il a déploré les attaques terroristes et djihadistes qui touchent, en plus du nord, le centre du pays. Le cercle de Ténenkou a été fortement secoué ces derniers jours plongeant du coup les populations dans une situation de panique et de désespoir. « Au même moment le processus de réconciliation traà®ne de manière incompréhensible, les négociations piétinent dangereusement à  Alger et tentent de déboucher sur des accords qui risquent de consacrer la partition du pays », a t-il déclaré. Il ajoute par ailleurs que « le pays est malade, malade de sa gouvernance », ce qui plonge notre économie dans une mauvaise posture. « Face à  cette situation catastrophique, notre parti a toujours tiré la sonnette d’alarme, parfois le plus fort possible, sans succès. l’URD continue et continuera à  soutenir toujours le Mali un et indivisible », a affirmé l’honorable Cissé. Auparavant, il a rappelé que les généreuses promesses faites pompeusement hier n’ont nullement été concrétisées. Bien que 2014, soit déclarée par le président de la République « année de Lutte contre la corruption », contre toute attente, la corruption et la concussion se sont propagées, le népotisme, le clientélisme et le favoritisme se sont accélérés ; la gabegie financière et le gaspillage des ressources sont devenus la règle, a souligné M. Cissé. Il estime que «la spirale des perversions et malversation en tous genres et en tous lieux a pris une allure cyclonique ».

Soumaila Cissé, sceptique sur le nouveau gouvernement

Trois jours seulement après sa formation, le gouvernement de Modibo Kéita continue de susciter des commentaires. Le chef de l’opposition malienne, Soumaila Cissé, a livré hier au micro de nos confrères de Africable ses impressions sur le nouvel attelage gouvernemental. Le président de l’Union pour la République (URD) a reconnu la valeur du nouveau premier ministre, Modibo Kéita, qu’il décrit comme un grand commis de l’Etat tout comme il apprécié son humilité suite sa visite de courtoisie à  l’opposition. Si Soumaà¯la apprécie les qualités intellectuelles et morales du nouveau Premier ministre il n’en demeure pas moins qu’il a des réserves à  l’encontre de son équipe. D’abord Soumaà¯la Cissé pense que le président de la République a donné raison à  l’opposition par le limogeage des ministres impliqués dans les affaires de mal gouvernance ou de corruption. Il faisait allusion à  Mahamadou CAMARA, Moustapha Ben Barka et Mme Bouaré Fily Sissoko. Au sujet de ces anciens ministres, Il a souhaité que la justice puisse avoir les mains libres pour situer les responsabilités afin de « laver l’honneur souillé du Mali et restaurer la confiance » avec nos partenaires au développement. Le chef de l’opposition malienne a déploré un gouvernement qui demeure toujours pléthorique avec 29 membres. Avec un gouvernement de 23 membres reconduits, 3 membres du régime défunt, seulement 3 nouveaux et 3 femmes contre 5 dans l’ancien gouvernement, Soumaà¯la Cissé émet des doutes quant à  la capacité de ce ‘’gouvernement de combat. « à‡a m’étonne que ce gouvernement puisse gagner le combat », a-t-il martelé. Le numéro 1 de l’URD en a profité pour faire part du souhait de l’opposition afin que soit engagé le véritable combat contre certains maux comme l’insécurité, la corruption, la mal gouvernance, le favoritisme et le manque d’accès aux médias.

Partis politiques : ces départs qui dérangent…

Le spectacle peut paraà®tre anodin à  première vue, mais à  regarder de près il mérite des questions. En fait de spectacle, il s’agit de la démission fracassante du président du Haut conseil des collectivités, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim de son parti, l‘Adéma-PASJ au profit du parti au pouvoir, c’est-à -dire le Rassemblement pour le Mali(RPM). Dans sa nouvelle aventure, il est accompagné d’un certain nombre de cadres de l’Adéma. Tous ont décidé de convoler en justes noces samedi dernier avec le parti du tisserand. Histoire pour eux de ne pas jouer à  pile ou face leur avenir politique avec le parti Adéma, et face aux turbulences depuis la controversée candidature de Dramane Dembélé aux élections présidentielles de 2013, en de se tissant un pagne estampillé RPM, synonyme aujourd’hui d’un avenir radieux. En bombant le torse à  la télé pour annoncer, sous les applaudissements nourris de la salle, Oumarou donne la piteuse image du politicien réduit à  la girouette qui prend le sens du vent. Girouette politique Le président du Haut conseil des collectivités a jugé bon de quitter l’Adema, le parti qui l’a pourtant façonné avant de le hisser sur un piédestal. Cette démission pose une fois encore la problématique de la transhumance politique sous nos cieux. Quelle crédibilité cet homme politique pourra-t-il avoir devant ses compatriotes en rejoignant à  midi pile le RPM ? Quelle image donnera t’il à  la jeune génération en termes de bonne conduite en politique ? Il n’envoie aucun signal positif. Bien au contraire, son comportement a fini de corroborer les idées reçues en politique sur le déni de vérité,le rejet de l’honnêteté, bref aux antipodes de la morale et des convictions. Le tout nouveau tisserand aurait pu prendre l’exemple sur le très respecté et courageux Ali Nouhoum Diallo qui, malgré les vicissitudes, est resté caution morale d‘un parti qui lui doit beaucoup et vice-versa. Avant Oumarou Ag Ibrahim, un autre cacique de l’Adéma-PASJ avait ouvert le chemin dans ce sens en décidant d’aller courtiser , au crépuscule de sa vie politique, l’Union pour la République et la Démocratie( URD) Soumaila Cissé. Tout comme le premier cité, Iba Ndiaye doit son semblant de prestige au parti de l’abeille et sans le miel du quel, il ne pourrait consommer sa bouillie nationale. En allant se réfugier derrière les poignées de main de l’URD, il veut certainement se protéger des rayons de soleil de la galère sentie suite à  son éloignement des prestiges du pouvoir. l’un comme l’autre ont prouvé qu’ils s’étaient mariés avec l’Adema pour le meilleur et non le pire. Ainsi va la politique sous nos cieux.

L’URD tient son 3è congrès sous le signe du renouveau

Il était un peu plus de 10 heures ce samedi 22 novembre 2014, lorsque l’élu de Niafunké Soumaà¯la Cissé, tout de blanc vêtu, fait son entrée au palais de la culture Amadou Hampaté Ba, sous les ovations du public. Outre les militants et sympathisants du parti vert et blanc, l’ouverture des travaux a enregistré les représentants des partis politiques invités du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Après l’exécution de l’hymne du parti, actualité oblige, la cérémonie a débuté par une sensibilisation sur la maladie à  virus Ebola. Le point focal du virus Ebola à  la direction nationale de la santé de Bamako, Dr Diarra Réné, a rappelé les modes de transmission et les mesures à  prendre pour éviter la contamination. s’en suit une projection de film d’une demi-heure environ, retraçant la vie de l’URD de 2003 à  2014. Le retard enregistré dans la tenue de ce troisième congrès s’explique essentiellement, selon M. Cissé par l’occupation du nord du pays par les djihadistes et le coup de d’Etat de mars 2012. « l’URD a dénoncé très tôt, toutes les tentatives de division de notre pays. Elle a clamé haut et fort son attachement à  la République, à  l’intégrité du territoire national et à  la laà¯cité de l’Etat. l’URD est fier d’avoir été un des animateurs essentiels du FDR. l’histoire du pays retiendra les combats faits par les militants de l’URD pour sauver la République et la démocratie au risque de leur vie » a déclaré M. Cissé. Pendant son intervention, il a rendu hommage au président sortant du parti, Younoussi Touré et l’a invité à  la tribune pour recevoir un Ciwara pour les services rendus à  l’URD. « Nous aurions voulu te voir continuer à  guider notre action politique mais tu as souhaité passé le relais mais nous respectons ta décision. Ton exemple sera toujours pour nous une référence de l’action réfléchie, de l’action efficace et de l’action efficiente » a affirmé l’élu de Nianfunké. Visiblement ému, M. Touré s’est dit sensible à  cette marque de confiance et de sympathie. Il a dédié la distinction à  l’ensemble des militants qui ont « Âœuvré pour que l’URD soit aujourd’hui ce qu’elle est ». Il a également souhaité que le congrès soit celui d’unité et de cohésion renforcée au sein du parti. Un autre temps fort de la cérémonie est l’adhésion de Ibrahima N’Diaye, désormais ancien président par intérim de l’Adema PASJ à  l’URD. Pour M. N’Diaye, « l’Adema est aujourd’hui dans les liens d’une alliance qui porte préjudice à  sa crédibilité ». C’est pourquoi, il a décidé de « tourner le dos et de reprendre » sa « liberté ». «Etant un militant convaincu, de surcroà®t que J’ai des choses à  faire, que je n’ai pas envie de me lancer dans la création d’un parti politique, J’ai opté rejoindre un parti qui partage les convictions qui ont fondé mon engagement politique, humanitaire et social. (…) Mon choix s’est porté sur l’URD, membre du FDR, de l’opposition et deuxième force politique. En même temps, le leader de ce parti fut le porte étendard de notre plateforme politique commune aux dernières présidentielles » a-t-il ajouté. Tour à  tour, les partis politiques invités se sont succédé à  la tribune pour livrer leur message. Le congrès prend fin ce dimanche avec l’adoption des amendements et le renouvellement des organes.

Pourparlers d’Alger : l’opposition rejette le document

Les négociations avec les groupes armés étaient au C’œur de la déclaration du chef de file de l’opposition. Le parti, par la voix de Soumaila Cissé, considère que le document présenté par la médiation comporte des faiblesses et n’est pas bon. Les quatre points formulés dans ledit document de « préaccord » sont à  revoir à  savoir : la notion de « zone de développement des régions du nord » et celle de «régions intégrées », la représentation des communautés du Nord au niveau national, la répartition des pouvoirs entre l’Etat et les régions, et la gestion de la sécurité après signature de l’accord. Remplacement des cadres compétents Fidèle à  son engagement à  mettre le problème du nord au dessus des querelles politiciennes, Soumaila Cissé, depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita, constate que l’administration malienne subit un véritable choc, qui se traduit par le remplacement systématique des cadres les plus compétents par des militants RPM, au mépris du professionnalisme et de la compétence, et donc au détriment de l’intérêt national et des usagers du service public. « Les cadres de l’opposition sont systématiquement relevés de leur fonction en violation flagrante de la moi n°00-047 AN / RM du 13 juillet 2000 portant statut des partis politiques de l’opposition et des critères de rigueur, de compétence, d’expérience, et d’honnêteté » déclare t-il. Pour Cissé , les cadres sont relevés parce qu’ils ne sont du RPM ou de la majorité présidentielle, ce qu’il appelle les journalistes à  dénoncer. La sécurité mal maà®trisée Evoquant la sécurité mal maà®trisée, l’honorable Soumaila Cissé pense que ‘l’insécurité généralisée et grandissante. Notamment les mines qui font des morts, les attaques terroristes, les vols de bétail, les agressions physiques, affectent dangereusement la paix sociale et annihile tout effort de développement. C’‘est ainsi qu’il accuse le Président de la République de tergiverser et d’incapacité à  prendre des dispositions fermes et suivies, afin que soit préservée la sécurité des personnes et des biens. « C’’est pourquoi la restructuration rapide et effective des forces armées et de sécurité s’impose, doit être accélérée. l’URD rappelle la nécessité impérieuse de bâtir une armée forte professionnelle et républicaine, capable de garantir de manière durable la sécurité et l’intégrité du territoire national. La construction d’une armée passe par un changement radical dans les méthodes de recrutement et de nomination. l’URD demande au président de la république l’adoption de la loi de programmation militaire toujours attendue. De plus, la mauvaise gouvernance et la corruption au C’œur de l’Etat, l’économie malienne en mauvaise posture, l’école malienne, le RAVEC au rabais ont aussi été évoqués lors de cette conférence de presse.

Soumaila Cissé : « Contre Ebola, il faut fermer la frontière pendant un mois ! »

A quelques jours du 3è congrès de l’URD, le député Soumaila Cissé, figure politique malienne de premier plan de l’opposition, a jugé bon de faire une sortie médiatique, pour énoncer quelques vérités sur la situation socio-politique du Mali dirigé par Ibrahim Boubacar Keita. Un Mali confronté à  de multiples crises sociale, sécuritaire et maintenant sanitaire. Actualité oblige, la question du virus Ebola, s’est invitée, dans l’exposé préliminaire de l’honorable Cissé, qui une fois de plus, a mis la presse au premier plan. Fermer la frontière avec la Guinée… D’emblée, Soumaila Cissé, dont les propos pointent un manque de fermeté de la part de l’actuel régime, estime qu’une fermeture des frontières, du moins temporaire, n’est pas une mesure discriminatoire face à  un pays confrontée à  une menace aussi grave qu’Ebola : « Aujourd’hui, C’’est quand même la panique, dans tous les quartiers de Bamako, on se méfie l’un de l’autre. A l’URD, nous voulons être responsables. Puisque tout vient de la Guinée, nous proposons que le gouvernement accepte de fermer la frontière pendant un mois et pendant ce mois, il faut renforcer le dispositif et donner plus de moyens, aux médecins, au personnel de santé, pour circonscrire la maladie le plus tôt possible », a déclaré Soumaila Cissé, convaincu qu’un Etat doit faire preuve de pragmatisme dans ce genre de contexte. « Les autorités n’ont-elles pas minimisé, par laxisme, les risques potentiels d’introduction du virus par les personnes provenant des pays ravagés par ce fléau ? » Et de souligner que prendre ce genre de mesures, n’est en rien discriminatoire envers les voisins, puisqu’elles permettent plutôt de protéger la population contre tout risque. Si les chefs d’Etats de la Cedeao avaient appelé au dernier sommet d’Accra, à  ne pas fermer les frontières avec les pays infectés par le virus Ebola, en raison du principe de libre circulation des biens et personnes dans l’espace UEMOA, Soumaila Cissé estime que la souveraineté nationale prime d’abord sur l’intérêts sous régionaux. Pour lui Kourémalé est une zone poreuse certes, mais qui doit être maà®trisée par des agents sanitaires bien préparés. Or déplore l’élu, on trouve du personnel de santé, sans rigueur et sous équipé sur place, preuves à  l’appui. « Etre en quarantaine est une mesure discriminatoire. On le fait bien pour des malades. Alors pourquoi ne le ferait-on pas pour notre pays ? Si une maman est contagieuse, on la sépare de son enfant, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus dur au monde ? Alors, je demande qu’on nous sépare de la Guinée pendant un mois, afin de circonscrire la maladie », prône Soumaila Cissé, qui estime que les Maliens ont très vite intérêt à  maà®triser la crise liée au virus Ebola. l’appel de l’opposant numéro 1 a en tout cas été lancé au gouvernement. Sera-t-il entendu par ceux qui ont décidé jusqu’à  nouvel ordre de laisser le passage ouvert à  nos frères et amis guinéens ?