Africa Reporting Tour : A la découverte des institutions américaines (1/3)

Ce voyage de presse s’inscrivait dans deux évènements majeurs : le sommet des YALI (Young Africans Leaders Initiative) lancé en 2010 par le président Barack Obama et le sommet historique US-Africa Leaders, qui s’est tenu du 4 au 6 Août dans la capitale fédérale des Etats-Unis. Arrivés à  Washington à  la veille du sommet YALI, les 23 journalistes venus du continent (Congo Brazaville, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Ghana, Sierra Léone, Kenya, Lesotho, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso, Maurice, RDC, Libéria, Côte d’Ivoire, Madagascar, Zimbabwe, Tanzanie etc.. ) ont d’abord découvert la ville de Washington lors d’un city tour. Visite de la Maison Blanche, du National Mall, du Lincoln Mémorial, tous les lieux phares de l’histoire de la jeune démocratie américaine, ont été racontés par Matthew Schubert notre guide du jour. Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, Georges Washington dont la ville porte le nom, sont les grandes figures politiques des Etats-Unis, aujourd’hui dirigés par Barack Obama, le 44è président. Sur le plan social, Washington, à  l’inverse du gigantisme de New York, est à  dimension humaine, avec des rues et avenues larges, des buildings de haut standing et de vieilles maisons en brique rouge, coquettes, une cité très cosmopolite. De l’avis de certains maliens de la diaspora, il fait bon vivre à  DC. Aux abord de la ville, il y a le Potomac, ce fleuve qui sépare le district de Columbia, de la Virginie et du Maryland, deux autres états, proches o๠certains Washingtoniens travaillent. Nous achèverons notre tour au Capitole sous un beau soleil de Juillet. Cet édifice imposant est le siège du congrès et du sénat américain, o๠la plupart des grandes lois et décisions politiques sont votées. Que vous soyez l’homme le plus puissant de la planète ne signifie rien, lorsqu’il s’agit de faire passer une réforme majeure, et que vous n’avez pas l’aval du congrès. Le président Obama en sait quelque chose… Le sommet des jeunes leaders africains Lundi 28 juillet, la vingtaine de reporters, prennent la direction de l’hôtel Omni Shoreham de Washington. Un évènement spécial, « le Yali Town Hall », mettra face à  face le président Obama et 500 jeunes leaders africains deux heures durant, pour une série de questions sur les investissements, le commerce, le rôle d’une société civile forte, la bonne gouvernance, les nouvelles technologies, l’emploi etc.. Ces 500 jeunes leaders africains, ont été sélectionnés sur dossier et à  l’issue d’un processus sélectif pour pouvoir acquérir pendant six semaines des connaissances sur le système américain et comment s’en inspirer dans plusieurs universités phares. « Business et entreprenariat », « Civic leadership », « public management », etC’… les YALI ont eu l’opportunité d’observer les étudiants américains et de rencontrer des PDG, des CEOs ou des responsables civils de la société US. Appelés à  insuffler une dynamique nouvelle de développement sur le continent, le nombre de YALI devrait doubler d’ici deux ans pour atteindre 1000 candidats a annoncé Barack Obama. En outre, le programme YALI s’appelle désormais le « Mandela Washington Fellowship », en hommage au héros de la lutte anti-apartheid décédé l’an dernier et source d’inspiration pour le président américain : « Il y a quatre ans, J’ai lancé ce programme pour les jeunes leaders africains afin que nous puissions mettre à  profit votre incroyable talent et créativité. Depuis, nous nous sommes associés à  des milliers de jeunes à  travers le continent en leur donnant notamment les moyens d’acquérir les compétences, la formation et la technologie dont ils ont besoin pour démarrer de nouvelles entreprises, susciter des changements dans leurs communautés, promouvoir l’éducation, la santé et la bonne gouvernance». BO. Pour Michelle Obama, la Fisrt lady des Etats-Unis, qui s’est également adressée aux jeunes leaders africains, l’éducation des filles, la lutte contre les violences envers les femmes, les mutilations génitales féminines sont des priorités, pour parvenir à  une société plus égalitaire et tournée vers le progrès. Pour cela, hommes et femmes doivent travailler de pair et se respecter : « Je suis une femme, noire, mes ancêtres ont été des esclaves, mes parents et mes grands parents ont subi la discrimination raciale, J’ai étudié dans les meilleures universités et aujourd’hui, je vis à  la Maison Blanche. Chaque jour que Dieu fait, mon mari me soutient et me vénère, alors que chaque homme se demande s’il traite sa femme avec équité, si tel n’est pas le cas, alors cet homme est un lâche ! », a t-elle déclaré. Standing ovation après ce discours mémorable de 45 minutes qui a suscité l’adhésion des Yali particulièrement les jeunes femmes : « J’ai été très touchée par le discours de la première parce qu’il va à  l’essentiel, met en lumière le combat des femmes pour l’égalité et l’accès à  de meilleure opportunités d’emploi et de carrière grâce à  l’éducation », dira Dalada Baly qui représentait le Mali. Briefings au département d’Etat En marge du sommet YALI, nous découvrons le centre de la presse étrangère, situé au National Press Building, 14è rue. Le FPC accueille la presse étrangère à  l’occasion de grands évènements comme les élections américaines ou plus récemment le sommet US-Afrique. C’’est là  que nous entamons une série de rencontres avec différents responsables américains. Au Bureau des Affaires Africaines du State Department, l’ambassadeur Robert Jackson, expliquera les grandes lignes de la politique africaine des Etats-Unis, axée sur de meilleures relations commerciales, des opportunités d’investissements plus larges, le renouvellement des termes de l’AGOA, un partenariat gagnant-gagnant, à  l’opposé de la politique, qui consiste à  piller les ressources du continent, sans qu’il n’en bénéficie. Au CSIS, le centre pour les stratégies et études internationales » un « think tank » réputé de Washington, les politiques africaines sont débattues. Pour Jennifer Cooke, la politique américaine a subi un changement évident depuis l’ère Bush Jr et la spécialiste relève le fait que les Etats-Unis s’inscrivent désormais comme des partenaires privilégiés de l’Afrique, sans rapport direct aves la percée chinoise sur le continent. Sur le plan sécuritaire, il y a une volonté manifeste pour les Etats-Unis de ne plus s’ingérer directement dans les conflits qui touchent le continent, cependant, l’Amérique s’engage sur d’autres plans comme l’humanitaire, la santé, les soldats de paix ou « Peace Keepers », la coopération militaire et le renseignement et bien sûr les jeunes, à  qui il faut donner toutes les chances pour réussir etC’… Aux Etats-Unis, l’esprit d’entreprenariat est une constante, une valeur qu’on inculque dès l’enfance. Tout le monde peut réussir à  condition d’avoir une idée géniale, un savoir-faire, un talent innée, C’’est tout l’esprit du sommet Yali, qui a aussi abordé des questions liées à  la croissance économique, lors d’une plénière, o๠l’on a vu de jeunes PDG africains, des créateurs de starts-ups, raconter leur success-stories à  côté de célèbres gurus de la finance comme Mo Ibrahim, Warren Buffet et Steve Case de la Case Foundation. Pooled or not pooled ? Pour la couverture du sommet US-Afrique des leaders africains, chacun est sur le pied de guerre, en particulier les correspondants de la Maison Blanche, que nous rencontrons dans la soirée. Pour April Ryan, qui y travaille depuis une quinzaine d’années, le métier de journaliste est exigeant. Dans la salle de presse, o๠se font des points réguliers avec POTUS (Président of United States) et parfois FLOTUS-Michelle (First Lady of the United States), April nous explique le concept du « pool », ou du journaliste accrédité pour un évènement. En clair, vous êtes désigné pour couvrir une rencontre, un discours, une arrivée à  l’aéroport et même une session au Congrès. Vous devez donc rendre compte au détail près : « Le président Obama vient d’entrer » ; « Il a regardé sa montre et a souri », «Il a annoncé une hausse de la taxe à  la consommation » etC’… Un résumé fidèle, un « pool report » précis pour les collègues qui se baseront sur votre travail. En dépit des gros titres sur l’avancée du virus Ebola en Sierra Léone, ou la guerre entre Israà«l et le Hamas à  Gaza, l’Afrique reste la grande star de ce mois d’Août: « l’Afrique et ses leaders feront la une des journaux, J’en suis convaincue, le sommet US-Afrique est une première, parce qu’il réunit autant de leaders africains à  Washington », précise April Ryan, que nous reverrons au dà®ner de la Maison Blanche. Anicet Yomboranyama, participant de la RDC témoigne : « Cette visite de l’une des plus belles institutions américaines, est un moment inoubliable. Je ne l’oublierai jamais », confie le reporter de la télévision nationale congolaise, qui avait déjà  participé en 2010 au sommet YALI. Après les magnifiques jardins de la Maison Blanche, o๠vivent le président Obama, son épouse Michelle et leurs deux filles Malia et Sasha, nous rencontrons d’autres responsables du département d’Etat: l’ambassadrice Deborah Birx, l’une des coordinatrices de la politique de santé américaine contre le VIH-SIDA, la tuberculose et le paludisme. Des initiatives comme le PEPFAR ou (Président Emergency Plan for AIDS relief) engagé sous Georges Bush Jr, ont permis de soigner en Afrique sub-saharienne, des milliers de personnes atteintes du Sida, en leur facilitant l’accès aux traitements anti-rétroviraux. De son côté l’USAID, l’agence américaine pour le développement, se concentre sur la lutte contre la pauvreté, la bonne gouvernance, l’assistance internationale, la résilience économique etc. Enfin, le bureau des Affaires culturelles et de l’éducation promeut les échanges académiques, culturels et même sportifs entre le peuple américain et les africains, à  l’instar du sommet des YALI à  Washington.

US Africa-Summit : Les femmes, un investissement pour la paix et la prospérité

Ce panel  » Investing in Women for peace and Security » était modéré par Samantha Power, ambassadrice des Etats Unis aux Nations Unies. Il a réuni le président malien Ibrahim Boubacar Keita, Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Union Africaine et Jim Yong Kim, le président de la Banque Mondiale. Le panel a d’abord été introduit par Mme Valérie Jarret, conseillère spéciale du président américain Barack Obama, qui a rappelé tout l’engagement de son gouvernement pour la cause des femmes : « Ce sommet mettra en relief l’importance des femmes dans toutes les sphères du développement. En assurant une éducation aux filles et dans les domaines comme la science, les technologies, l’ingénierie, les mathématiques nous les préparons à  occuper les futurs postes de demain. Nous pensons aussi qu’inclure les femmes à  une plus grande échelle dans le domaine de la sécurité, de la prévention des conflits et de la diplomatie est nécessaire. Mais aussi, investir sur la participation des femmes dans le monde politique comme candidates et électrices et je peux vous dire, que notre congrès ici aurait été bien plus efficace s’il y avait plus de femmes représentées. (Applaudissements). Ces objectifs font écho au « Partenariat d’égalité pour le futur », a poursuivi Valérie Jarrett, une initiative du président Obama, qui vise à  faire tomber les barrières faà®tes aux femmes et encourage les leaders du monde entier à  prendre des mesures dans ce sens. 24 pays ont déjà  signé ce partenariat dont 5 pays du continent africain, à  savoir la Sierra Léone, le Sénégal, le Bénin, le Maroc et la Tunisie et nous espérons que davantage de pays africains signeront ce partenariat pour le futur », a-t-elle rappelé. IBK encense les femmes Non sans humour, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, qui s’est exprimé en anglais a rappelé à  l’assistance, les souffrances dont les femmes maliennes ont été victimes durant l’occupation de 2012 au Nord du Mali. « Viols, souffrances, les femmes ont subi beaucoup et d’ailleurs l’une des femmes maliennes, originaire de Gao, a été distinguée ici à  Washington en raison de son courage inouà¯. En ce temps là , porter un jean était puni, écouter de la musique, chanter, aimer même, étaient des crimes. On pouvait vous fouetter pour cela, et même vous lapider, enterré jusqu’au cou, en vous jetant des pierres jusqu’à  ce que mort s’en suive. Pendant cette période, les femmes se sont battues et ont mérité d’être louées ». « Je ne peux être ingrat envers elle, puisqu’elles ont soutenu ma candidature d’une manière extraordinaire, et parmi les 77% qui ont voté pour moi, je peux dire qu’il y avait au moins près de 45% des femmes », a confié Ibrahim Boubacar face à  son auditoire. « Durant toute ma vie politique, J’ai eu à  tâcher de les honorer. Les femmes demandent à  être considérées, et à  être traitées avec justice », a souligné le président IBK, qui a aussi cité le combat de la militante kenyane Wangari Maathai, récipiendaire du Prix Nobel de la Paix. Face à  Samantha Power, qui avait posé la question lors d’un séjour au Mali, le président malien a admis le fait que le gouvernement malien avait trop peu de femmes, et qu’un effort était à  faire dans ce sens. Il a cependant souligné que le portefeuille clé de l’économie était dévolu à  une femme. Et de citer l’exemple du Rwanda o๠la moitié du parlement est féminin. Le président a appelé les autres leaders à  faire de même en dépit du fait que les pesanteurs socio-culturelles freinent l’avancement des femmes. Notamment dans les partis politiques, o๠les femmes sont souvent marginalisées sur les listes électorales. A Washington, le président Keita a appelé à  un changement des mentalités, en raison du droit des femmes à  prétendre à  de meilleures positions. Pour lui, la micro-finance et les initiatives locales sont des outils majeurs pour aider la femme à  émerger et à  obtenir une capacité financière, pour s’occuper de la scolarisation de leurs filles notamment. Le président malien a aussi fait mention d’une loi adoptée la semaine dernière en conseil des ministres et qui encourage la promotion des femmes dans tous les domaines de nominations ou d’élections, pour pousser les partis politiques à  mieux considérer les femmes dans leurs stratégies de conquête du pouvoir. La présidente de la commission de l’Union Africaine, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a rappelé le rôle clé de l’éducation et de la scolarisation des filles, et le fait que cette éducation renforce et donne de l’espoir à  la famille, en dépit du poids des traditions.

Obama et les Africains : Il était une fois l’obamania…

La convention démocrate à  Charlotte aux Etats-Unis a polarisé les attentions du monde entier la semaine dernière. Barack Obama va briguer un deuxième mandat des Américains pour les élections de novembre prochain. Cette convention est l’occasion de savoir quelle est l’image que le continent africain garde du tout premier président noir des Etats-Unis ? Le continent aurait voulu que la réponse soit, tel l’intitulé d’une chanson ou d’un poème,  » Obama, l’Africain ». C’’est plutôt ‘’La Grande Désillusion », ou le titre du livre de l’économiste américain et prix Nobel d’économie 2001, Joseph E.Stiglitz. Il y a quatre ans l’élection d’Obama suscitait espoir et fantasmes chez les Africains. Pas besoin à  l’époque d’être un expert en marketing pour le voir. Il fallait seulement utiliser le très convoité et prisé label Obama. En effet, tout objet portant l’estampille du 44ème président américain se ramassait avec voracité. Même les hommes politiques n’ont pas résisté à  l’Obamania qui soufflait. Son fameux slogan de campagne ‘’Yes we can » a été repris à  tout va par beaucoup d’hommes politiques lors des élections avec des résultats plus ou moins satisfaisants. l’opportunisme aidant, des clubs Obama ont été vite portés sur fonts baptismaux pour récolter de l‘argent. Obama, de part son origine africaine, apparaissait, aux yeux de nombre d’Africains comme la perle rare qui allait bercer le continent de bonheur et le débarrasser de cette image, comme dirait l’autre, de «Â succursale de l’enfer ». Obama ou presque Quatre ans après, l’Obamania semble retomber sur le continent pour la convention démocrate. Les illusions s’effondrent comme un château de cartes, les œillères tombent, pourrait-on dire. On aura réalisé que le locataire de la Maison blanche Obama a brigué les suffrages des Américains et ceux des Maliens, Sénégalais, Congolais, etC’… Tout président noir qu’il soit, Obama avait un challenge : défendre d’abord et toujours les intérêts des USA, rehausser et améliorer le  »American’s way of life ». C’’est sur cette base qu’il sera noté à  l’heure du bilan. Le président américain sait aussi qu’il sera jugé sur sa capacité à  gérer la crise financière et non sur de quelconques efforts d’aide à  l’Afrique. Allez savoir pourquoi, il n’a pas daigné visiter au moins une fois la terre natale de son père, le Kenya. Allez aussi savoir les raisons de sa visite au Ghana. Les illusionnistes ont oublié peut-être qu’il est le président d’un pays qui est le parangon de l’ultra libéralisme et du profit. Et pour qui ignore le sens de l’altruisme, les misères africaines ne l’émeuvent outre mesure. Tout de même, les Africains ont toujours le droit de rêver d’un second mandat de Barack Obama qui va peut-être combler les attentes. Après tout, le président américain n’est-il pas le fruit de la réalisation du rêve d’un certain Martin L. King ?

Finale Coupe du Mali: US Bougouni-11 Créateurs, une affiche inédite

Les amateurs de ballon rond ne s’attendaient pas, en début de saison, à  cette finale. En effet, C’’est bien la première fois depuis qu’elle est créée que la Coupe du Mali ne sera pas soulevée par un des deux clubs mythiques qui se la disputent depuis cinq décennies maintenant. Ce sont deux « petits » clubs qui s’affronteront ce samedi, l’Union Sportive de Bougouni et les Onze Créateurs de Bamako. Des « Bougounika » en forme et déterminés l’équipe du Banimonotié, l’US Bougouni a écrit une belle page de l’histoire du football de la 3è Région en se qualifiant pour la finale de la coupe du Mali face au COB battu 4-2 aux tirs au but (1-1 à  l’issue du temps réglementaire et des prolongations). Née en 2009 de la fusion des trois anciennes équipes phares de Bougouni, l’AS Tadona, l’AS Balanzan et l’AS Banimonotié, l’Union sportive de Bougouni est seulement la deuxième équipe issue d’un cercle à  atteindre ce stade de la compétition après le Mamahira de Kati en 2001. Après avoir connu un enfantement et des débuts difficiles, l’équipe de Morifing Cissé a survolé sans encombre le championnat régional de Sikasso en 2009. Les Rouges et Jaunes se classent premiers de la poule avec 17 points et se qualifient au carré d’AS avec l’AS Douane o๠ils retrouvent le Tata et l’Etoile filante de Koutiala. Se qualifiant ainsi pour le tournoi de montée en D1. Mais le meilleur était encore à  venir pour les Rouges et Jaunes car quelques semaines plus tard, ils se qualifient pour la phase fédérale de la coupe du Mali en écartant le Stade malien de Sikasso (1-0). Pour le match de demain, C’’est donc une équipe sûre d’elle qui se prépare sereinement. « l’objectif principal cette année reste la montée en D1. La coupe du Mali vient en appoint, mais nous allons jouer grandement notre chance. On motive les joueurs et les supporters pour que la Région de Sikasso remporte sa première coupe du Mali » affirme le 2ème vive président du Club, Broulaye Keà¯ta. Les Onze veulent créer la surprise Du côté des Onze créateurs, le moral est plutôt serein. l’attente aura duré près de deux décennies, même le coach Nouhoum Diané était à  mille lieues de s’attendre à  cette prouesse de ses poulains. « Je ne m’attendais pas du tout à  atteindre la finale. On a eu un début de championnat difficile », se rappelle l’entraà®neur qui ajoute qu’ « on jouera cette finale pour la gagner ». Du côté des responsables et des supporters du club, C’’est également la grande mobilisation. Depuis plusieurs jours, le comité directeur et le comité des supporters multiplient les initiatives et mènent une intense campagne de sensibilisation auprès des populations et des opérateurs économiques. « Nous avons déjà  rencontré les populations du quartier et les familles fondatrices de Bamako, indique le secrétaire général du club, Sambou Sidibé. Tout le monde doit se sentir concerné par cette finale, ce n’est pas une affaire de Niaréla, Bozola, Quinzambougou ou la Commune II. C’’est tout Bamako qui doit être derrière les Onze Créateurs et nous travaillons dans ce sens ». Un opérateur économique s’est déjà  manifesté en mettant mille tee-shirts à  la disposition du comité directeur. Reste à  voir si ces sacrifices et dons impacteront sur le rendement des joueurs de Niaréla. Rendez vous est donc pris pour ce samedi après-midi pour la grande finale. Que le meilleur gagne.

Mamadou Konaté (1897-1956) : Le premier vice-président noir de l’Assemblée nationale française

l’Afrique ne devra son bonheur qu’à  ses seuls fils conscients Né à  Kati en 1897, Mamadou Konaté se destina tout de suite à  l’enseignement. Brillant élève de l’école normale William Ponty (Sénégal), il devait consacrer toute sa carrière à  l’enseignement au Soudan(actuelle république du Mali. Nommé instituteur, il enseigne dans différents établissements du Soudan (Bafoulabé, Matina, Kolokani). La renommée qu’il acquit dans ses fonctions et l’aptitude pédagogique dont il fit preuve lui valurent d’être appelé à  la direction de la grande école régionale de Bamako, charge qu’il occupa pendant treize années consécutives. Entre 1919 et 1946, Mamadou KONATE est maitre d’école. Il avait compris que le rôle de l’instituteur n’était pas seulement d’enseigner et d’éduquer les enfants, mais aussi et surtout d’éclairer, guider et défendre les hommes et son pays dans le cycle normal de l’évolution du temps. Il disait souvent que tout homme, quel qu’il soit, s’il mésestime sa propre valeur, et celle de son milieu, restera la proie des dures épreuves. Et parlant de l’intellectuel Africain, il déclarait avec conviction que ce dernier ne méritera pas la patrie s’il n’emploie son savoir qu’à  la recherche d’un salaire, d’un prestige. Il aimait beaucoup prophétiser que l’Afrique ne devra son bonheur qu’à  ses seuls fils conscients de ses multiples forces inexploitées : forces des hommes, forces de la société, forces de ses terres, de ses eaux et de son soleil ardent ! Aussi, il crée le syndicat des instituteurs de Bamako, dont il est longtemps le secrétaire général. Le cercle de sa renommée s’élargit, et ses compatriotes le poussent bientôt à  accepter d’autres responsabilités, au conseil général de Bamako et au grand conseil de l’Afrique occidentale française (AOF). La seconde guerre mondiale ébranle une nouvelle fois les fondations du pouvoir colonial français – le Soudan fournit vivres, soldats, argent en quantité – et la montée du mouvement nationaliste se poursuit. L’US-RDA, le bloc soudanais Brillante élite occidentalisée, Mamadou Konaté est le prototype des nouveaux leaders de ce mouvement, à  l’instar d’un autre enseignant plus jeune, Modibo Keita, qui sera Président de la République autonome du Soudan de 1960 jusqu’en 1968, date à  laquelle il sera renversé par Moussa Traoré. En 1945, Mamadou Konaté et Modibo Keita fondent le Bloc soudanais. L’année suivante, ce mouvement devient, sous le nom d’Union soudanaise, une section d’un grand mouvement fédéral, le Rassemblement démocratique africain (RDA).Le congrès constitutif de ce mouvement, animé principalement par le leader ivoirien Houphouà«t-Boigny et par Modibo Keita, se tient à  Bamako le 18 octobre 1946 et rassemble 800 délégués venus de l’AOF et de l’AEF En 1951 et en 1956 Mamadou Konaté fut réélu au parlement, preuve incontestable de la confiance de ses concitoyens. Président du groupe rassemblement Démocratique Africain et membre de la commission de la France d’Outre Mer à  l’Assemblée Nationale, il était également membre depuis leur création du conseil général du Soudan et du grand conseil de l’AOF ; il occupait au sein de ces assemblées une place du premier choix pour le plus grand bien des problèmes intéressants la vie de la fédération. Consciencieux, travailleur, honnête, soucieux d’efficacité plus que de vain tapage ou de gloriole personnelle, il s’était rapidement acquis au sein du parlement français une autorité morale de tout premier plan. Jeudi 10 mai 1956, à  la veille de la plus importante fête annuelle des musulmans, il est mort, à  Bamako. Exemple de droiture, de loyauté, d’honnêteté, il avait du devoir un sens particulièrement élève, il était de ceux pour qui « servir» n’admettait pas de restrictions. Assemblée nationale française A l’Assemblée nationale, o๠Mamadou Konaté siège à  l’UDSR, il est nommé membre de plusieurs commissions : celle de la marine marchande et des pêches et celle des moyens de communication, mais aussi à  deux autres qui lui tiennent particulièrement à  cour : la commission des territoires d’outre-mer et celle de l’éducation nationale.En effet, la plus grande partie de son activité et de ses interventions est consacrée à  l’organisation du travail et de l’enseignement dans les territoires d’outre-mer. Il invite par exemple le gouvernement, en août 1947, à  mettre fin à  la constitution obligatoire de greniers de réserves en AOF ; le 23 février 1950, il dépose une proposition de loi tendant à  instituer un Code du travail dans les territoires d’outre-mer, proposition de loi qu’il défendra à  la tribune à  plusieurs reprises, y compris dans la seconde législature ; quelques jours plus tard, il dépose une autre proposition de loi tendant à  la création d’un  » cadre unique  » du personnel des chemins de fer d’AOF. Il prend souvent la parole, sur ses sujets de prédilection – coordination de l’enseignement en AOF, budget destiné à  l’outre-mer -,mais aussi sur la politique de la France dans ses colonies : ainsi lors des discussions relatives aux événements de Madagascar en mai 1947, ou lorsqu’il interpelle le gouvernement sur l’attitude de l’administration lors des élections au Soudan et au Niger et des événements sanglants de Boromo (26 juin 1948). Le 2 janvier 1956, sur un collège unique qui a continué à  croà®tre (plus d’un million d’inscrits), la liste d’Union soudanaise de Mamadou Konaté, forte de 215 419 des 433 029 suffrages exprimés, remporte cette fois deux sièges sur les quatre à  pourvoir, et Modibo Keita est élu aux côtés de Mamadou Konaté. Retrouvant le Palais-Bourbon, ce dernier connaà®t un moment de gloire, puisqu’il est nommé vice-président de l’Assemblée nationale. Malheureusement, il n’aura pas le loisir d’exercer son troisième mandat très longtemps : nommé membre de plusieurs commissions, il a le temps de déposer le 20 mars 1956 une proposition de loi portant suppression des sociétés indigènes de prévoyance dans les territoires relevant du ministère de la France d’outre-mer, mais son état de santé décline soudainement : il est soigné sans grand espoir à  l’hôpital Saint-Antoine, puis rapatrié à  Bamako o๠il décède le 11 mai 1956. Le président de l’Assemblée nationale aura ces mots lors de l’annonce de cette triste nouvelle en séance, quatre jours plus tard :  » Mamadou Konaté appartenait à  ces élites que la France a su former partout o๠flotte son drapeau et sur lesquelles elle est en droit de compter pour réaliser une véritable Union française. Sa présence au fauteuil présidentiel, comme l’avait souligné si justement notre collègue M. le chanoine Kir, était plus qu’un symbole. « 

Politique : l’ US-RDA réunit les siens en congrès

l’actualité politique de ces dernières semaines reste marquée par les assises de la reconstitution de la grande famille de l’Union soudanaise pour le Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA). Après la conférence nationale tenue du 31 octobre au 1er novembre 2009, place au 5ème congrès ordinaire du BDIA Fasso Jigi, le week-end dernier au CICB. En effet, depuis longtemps, l’idée de rassembler les partis nés de l’escarcelle de l’USRDA est en bonne voie. Ces mutations qui ont donné lieu à  la formation d’autres partis politiques n’ont fait que fragiliser le parti du président Modibo Keita et de Tiéoulé Mamadou Konaté. Le parti a toujours émis son avis sur les questions d’intérêt national et international. Conférence Nationale Ainsi, la 5ème conférence nationale a donné mandat au bureau politique national de l’US-RDA d’engager le parti dans la voie de la réunification de la grande famille. Et de concrétiser le rassemblement autour de grands idéaux du RDA de Mamadou Konaté et Modibo Keita. Ainsi, le Pr. Baba Ahkib Haidara a été élu président d’honneur du parti, en remplacement du regretté El Béchir Gologo. En principe, sauf cas de force majeure, le congrès de réunification de la grande famille RDA se tiendra les 18, 19, et 20 décembre prochain.La question est revenue, week-end dernier, au centre du dernier congrès ordinaire du Bloc pour la démocratie et l’intégration Africaine (BDIA Faso jigi). Le parti BDIA, dont le projet social a été réelu en décembre dernier, demeure incontestablement le plus grand parti qui est sorti des mailles de l’USRDA. Pour son président, Souleymane M Doumbia, la réunification de la grande famille RDA sera bientôt une réalité. En effet lors de la cérémonie d’ouverture de ce 4ème congrès, les représentants des partis nés de l’USRDA ont, de vive voix, témoigné de l’adhésion de leur formation politique à  l’idéal de la reconstitution. Renouvellement du bureau Au cours de ce congrès, le BDIA devrait renouveler ses instances. Et le nouveau bureau qui présidera aux destinées du parti aura pour tâche de trouver les voies et moyens aidant le parti à  retrouver ses lettres de noblesse et à  prendre son envol pour un avenir meilleur. Aux dires d’un observateur de la scène politique, le bateau de l’USRDA a, pendant longtemps, tangué. Mais qu’à  cela ne tienne, il reste tendu comme un roc. Les acteurs ont à  C’œur de faire rayonner le parti qui a joué fort dans l’avènement de l’indépendance. Tout en perpétuant la mémoire de Modibo Keita, Isaac Dembélé, Mamadou Boré. «Â Les difficultés du moment ne sauraient émousser nos ardeurs. Nous nous devons, à  tout prix, de gagner le combat politique pour lequel nous sommes investi ». L’US-RDA, un parti historique Le parti saura tirer beaucoup d’enseignement du passé. Lors du congrès du BDIA, les partis amis comme l’URD et le CNID, ont, à  travers des discours témoigné de leur soutien à  la famille de l’USRDA. En effet ce parti est le tout premier qu’a connu le Mali indépendant. Il a constitué un sillon pour les beaucoup de politiciens de la première heure, et non les moindres. Pour Amadou Maiga, membre du Bureau national du BDIA Fasso Jigi, la reconstitution de la grande famille est un impératif pour renforcer les acquis des patriotes qui ont posé les premiers jalons du Mali. Il faut noter que la première femme députée, en République du Mali, est issue des rangs du RDA. Répondant au nom de Awa Keita, cette dame est incontestablement un repère pour la jeune génération de femmes battantes. Et pour cause, elle s’est remarquablement fait distinguer sur l’arène politique du Mali. Son nom sera à  jamais écrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire politique du pays.