Symposium : Combattre le paludisme par la lutte anti-vectorielle

Les travaux du symposium sur la résistance des vecteurs aux insecticides se sont déroulés hier à  l’Hôtel Laà¯co de l’Amitié de Bamako. Au cours de cette journée les échanges ont porté sur les thèmes comme : « les insecticides, utilité dans la lutte anti vectorielle », « le phénomène de la résistance des vecteurs aux insecticides au Mali », « les conséquences de la résistance des vecteurs aux insectes sur les stratégies de lutte et les solutions alternatives au Mali ». Présidé par le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, la rencontre a enregistré la présence du représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé au Mali (OMS), Mme Diallo Fatoumata Bintou, du représentant du maire de la Commune II, du président de la FENASCOM, des chefs des services des départements de la santé, de l’agriculture et de l’environnement et autres personnalités. Dans la mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre le paludisme, deux difficultés majeures apparaissent. Il s’agit du problème de faisabilité opérationnelle (accessibilité, ré-imprégnation, acceptabilité et utilisation correcte de ces outils…) et le problème de résistance des vecteurs aux pyréthrinoides, principaux insecticides utilisés en santé publique. En effet, les agents pathogènes les plus couramment rencontrés sont le plasmodium falciparum, le plasmodium malariae et le plasmodium ovale.Et au Mali, les principaux vecteurs du paludisme sont les anophèles gambiae et les anophèles funestus. Lutte anti-vectorielle La lutte anti vectorielle, basée sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides et/ou de pulvérisations intra domiciliaires, l’une des stratégies majeures de prévention contre le paludisme, a pour objectif de réduire, le contact homme vecteur ou à  réduire la densité des vecteurs et donc à  diminuer la transmission du paludisme à  un niveau o๠il ne serait plus un problème de santé publique. Informer les populations Selon le représentant du maire de la Commune II, la lutte contre le paludisme ne peut réussir que si la population est mal informée sur la question. A ce titre, il a exhorté chacun de nous à  s’impliquer davantage dans la lutte contre ce fléau qui tue toutes les 30 secondes un enfant dans le monde. Pour sa part, Mme Diallo de l’OMS, dira que la lutte anti vectorielle constitue l’un des meilleurs moyens pour réduire considérablement les cas de paludisme dans le monde et plus particulièrement en Afrique.Cependant, a-t-elle dit, cette lutte n’est pas l’apanage du seul département de la santé, elle nécessité l’implication de tous les départements ministériels. Quant à  l’OMS, dira Mme Diallo Fatoumata Bintou, elle continuera à  Âœuvrer avec le département de la santé, la société civile afin de combattre ce fléau sous toutes ses formes. Par ailleurs, le ministre de la Santé a rappelé que le paludisme sévit au Mali de façon endémique. Ainsi sur une population estimée à  plus de 14 millions d’habitants, (selon le recensement général de la population et de l’habitat 2009), on dénombre 2 millions d’enfants de moins de 5ans à  risque de paludisme par an, a-t-il ajouté. En poursuivant ses propos, M. Oumar Ibrahima Touré, a signalé qu’on note également 700 000 grossesses à  risque et 1 millions d’habitants à  risque de paludisme épidémique dans la zone soudano-sahélien du pays. Toute chose qui engendre des pertes économique estimées à  plus de 3% du Produit Intérieur Brut de notre pays. Aussi, le ministre a déclaré qu’au plan épidémiologique, le paludisme est responsable de 37, 35% des motifs de consultation dans les services de santé. Le paludisme représente également la première cause de décès des enfants de moins de 5 ans et la première cause d’anémie chez les femmes enceintes, a précisé le ministre. Résistance aux insecticides A propos de cette lutte chimique autrement anti vectorielle, M. Oumar Ibrahima Touré, dira qu’elle risque d’être compromise à  cause de la résistance de plus en plus croissante aux insecticides. C’’est pourquoi, il est important d’intensifier la communication autour d’une utilisation optimale des insecticides disponibles et ceux récemment développés, pour sauvegarder le bénéfice immédiat et à  long terme de ces outils de lutte. Ceci exige, a affirmé le ministre que les pays d’endémie palustre comme le nôtre, aient la capacité nécessaire de les utiliser correctement afin de prévenir le développement de la résistance chez les vecteurs ou quand la résistance est détectée de trouver les moyens appropriés pour la gérer.