Karim Wade, la peine de trop

Difficile d’accepter la lourdeur de la peine infligée à  Karim Wade. Difficile de constater que le juge n’y est pas allé de main morte en maintenant l’ancien ministre d’Etat dans les liens de la détention pour quatre bonnes années encore. C’’est dur puisque même à  son ennemi on ne doit pas souhaiter la prison. A quoi bon servir son pays ? Karim Wade n’est pas n’importe quel sénégalais ! Nous ne soutenons ni son combat ni ses idées mais tout comme les juges et la famille de Maky Sall nous utilisons allégrement les réalisations des Wade en débarquant à  Dakar. De 1960 à  2000, aucun président n’a réussi à  faire autant que Wade au Sénégal. En quarante ans de pouvoir socialiste, aucun président n’a eu une vision similaire à  celle des Wade. l’adage veut qu’on offre tout à  qui l’on veut mais qu’on confie des responsabilités à  des hommes de confiance. Le père a confié énormément de responsabilités à  son fils qui « a bien travaillé » quoi qu’on lui reproche. Macky Sall est élu pour une transition douce entre deux générations et l’amorce de ruptures majeures dans la conduite des affaires au Sénégal. Condamner Karim Wade est une jurisprudence dans un pays o๠jamais une peine aussi lourde n’a été retenue contre un bandit à  col blanc. Condamner Karim Wade est un gage de bonne gouvernance pour le pouvoir en place. Condamner Karim Wade est un signal fort adressé à  tous ceux qui manipulent l’argent du contribuable sénégalais. Macky Sall est élu pour assainir la scène politique sénégalaise. Il vient de respecter ses engagements portant sur l’obligation de reddition des comptes. En cela, il mérite les félicitations et la reconnaissance de son peuple. Le temps de la justice passée, vient le temps de la politique et il revient à  Macky Sall de gracier le fils de son ex-mentor. Il a le temps de le faire. Aujourd’hui ou demain. l’essentiel est de faire preuve de magnanimité et de grandeur. Le Sénégal ne veut pas d’une justice des vainqueurs. Condamner Karim Wade et protéger Madame Awa Ndiaye épinglée pour avoir acheté des cuillères à  50 000 francs l’unité ne grandit pas le président Sall.

Egypte: manifestations après le verdict Moubarak

Après la condamnation à  vie de Hosni Moubarak, l’ancien président égyptien, La place Tarhir, au centre du Caire, symbole des grandes manifestations de protestation contre l’ex-président et les militaires, s’est à  nouveau embrasée le week-end. Plusieurs centaines de manifestants y étaient toujours rassemblés dimanche 03 juin 2012 dans la journée, pour protester contre une partie des décisions des juges. Moubarak a été condamné à  la prison à  perpétuité, ainsi que son ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli. Deuxième dirigeant emporté par la vague du printemps arabe (après le tunisien Ben Ali), l’ancien président risquait pourtant la peine de mort, d’ailleurs requise par le procureur. Mais Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, qui comparaissaient également, n’ont pas été condamnés, les faits de corruption qui leur étaient reprochés étant prescrits selon le président de la cour, le juge Ahmed Rifaat. Non condamnés aussi, 6 hauts membres du régime militaire. La nouvelle de l’acquittement de ces six anciens responsables de l’intérieur et le verdict, trop clément pour certains qui espéraient la peine de mort pour M. Moubarak, a provoqué la colère notamment de quelques centaines de personnes, tant dans la classe politique qu’au sein de l’opinion publique. Les Frères musulmans, première force politique d’Egypte, ont appelé à  descendre en masse dans la rue, selon une information donnée par l’agence Reuters. « Le verdict est une farce et il faut un nouveau procès avec les preuves nécessaires en vue d’une juste punition », a fait savoir Mohammed Morsi, le candidat des Frères Musulmans. Hosni Moubarak, 84 ans, qui était jusqu’à  présent en détention préventive dans un hôpital militaire non loin du Caire, a été transféré par hélicoptère dans la prison de Tora, au sud de la capitale. Selon une information rapportée par le journal Le Monde, l’ancien homme fort d’Egypte « pleurait » et ne « voulait pas descendre de son hélicoptère ». Fait marquant, il avait suivi tout son procès allongé sur une civière en raison d’un état de santé soudainement dégradé. Ces décisions et les manifestations qui vont avec dans les rues des grandes villes égyptiennes surviennent à  deux semaines du second tour de l’élection présidentielle qui doit se dérouler les 16 et 17 juin prochains. Il opposera Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans arrivé avec une courte avance lors du premier tour (24,3% des suffrages), au général Ahmed Chafiq (23,3%), le dernier Premier ministre de Moubarak. Chafiq jouit d’une grande popularité chez les nostalgiques de l’ancien régime et chez les Coptes, inquiets d’une éventuelle victoire des islamistes. Morsi, qui peut compter sur l’organisation politique de la confrérie mais souffre d’un manque de charisme, est pour sa part soucieux de drainer les voix de tous les opposants à  Moubarak. Pour l’ex-président, les conditions de détentions dépendent aussi en grande partie de ces élections. Une victoire de ses proches, pourrait en effet lui permettre une fin moins dure. Par contre le passage des frères musulmans pourrait ne pas être une bonne nouvelle. Dans les deux cas, la fin ne peut être que terrible, pour quelqu’un qui a dirigé le pays pendant plus de trente années.

Réexamen du code de la famille : le verdict de la Commission ad-hoc attendu

Pour les travaux de la relecture du code de la famille et des personne, Une commission ad-hoc a été mise en place. Elle est constituée d’une part, de 15 membres issus de la communauté musulmane, parmi le haut conseil islamique du Mali (HCIM) et certains marabout de Bamako, et d’autre part de 15 députés assistés souvent de leurs conseillers en matière juridique et religieuse. La Commission ad-hoc se réunissait deux fois par semaine à  Bagadadji (Assemblée nationale), mardi et mercredi, pour revoir certaines dispositions du projet de code des personnes et de la famille qui avait été voté par l’Assemblée nationale en Aout 2009, mais renvoyé au parlement en seconde lecture par le président ATT qui a ainsi cédé à  la pression des musulmans et des milieux conservateurs, lesquels se sont investis pour que ledit code prenne en compte les valeurs islamiques et les us et coutumes du pays. Le Code de la famille est d’une sensibilité telle que les composantes de la société ne saurait en être ignorés. Au départ les révisions portaient sur une dizaine d’articles ayant traits à  deux thèmes majeurs ; à  savoir, le mariage et l’héritage. Ces préoccupations avaient été recensées par les députés eux-mêmes avant l’adoption du texte en aout 2009. Le HCIM, auquel le texte avait été soumis sous forme de 10 questions, avait émis des réserves mais n’avaient pas été prise en compte par les députés qui ont voté le texte en l’état. Mais au fil du temps, la révision a porté sur 73 articles controversés qui ont tous un lien direct ou indirect avec les deux thèmes majeurs évoqués. Selon une source parlementaire, C’’est au total 200 articles qui ont été examinés sur les 1114 que renferme le texte lui-même. « Il reste deux articles que nous devons examiner et ce sera la fin des travaux en ce qui concerne le draft des articles revus et corrigés ensemble de façon consensuelle ».

Commune IV : Moussa Mara écarté de la mairie et lâché par les siens

Le Président de la Section Administrative de la Cour Suprême a donné son verdict mardi 22 décembre. Il a purement et simplement annulé la l’élection à  la mairie de la commune IV de l’indépendant Moussa Mara. Pour réclamer leur droit, les partisans du Maire se sont regroupés pour dénoncer le résultat dicté par le Président de l’audience, un regroupement qui avait peut-être pour objectif d’influencer sa décision. Peine perdue, l’accès aux locaux de la mairie leur a été interdit, étant déjà  encadrée par les agents de police avant même la décision. Par conséquent, la mairie sera gérée dès le lundi prochain par une administration provisoire pour une durée de 8 mois. Une nouvelle élection devrait se tenir durant ce temps pour désigner un autre maire avec une nouvelle équipe municipale. Rappel des faits Pour rappel, la Section Administrative de la Cour Suprême qui avait statué sur le contentieux électoral en Commune IV, dans son Arrêt N°294 du 26 Novembre 2009, avait annulé les résultats des élections communales du 26 Avril 2009. En réplique, la liste indépendante Moussa Mara et ses alliés politiques, dont le MPR, procédèrent à  un recours en révision dudit Arrêt, dès le lendemain. C’’est donc le jeudi 17 Décembre 2009 que les magistrats de la Section Administrative de la Cour Suprême s’étaient réunis en audience pour vider ledit contentieux. A l’ouverture du jugement, le Président de l’audience, M. Amadine Djibril Goro, a d’abord jugé la requête du recours en révision illisible et d’une mauvaise présentation. Ces propos ont été rejetés par les avocats de la défense en indiquant que le juge manquait tout simplement d’arguments. Aussi se justifièrent-ils en indiquant que s’il est vrai que ladite requête était réellement illisible, le Greffier en Chef allait demander aux conseillers de la défense de lui en délivrer une autre copie plus lisible. Mais malheureusement, tel n’a pas été le cas. Les avocats de la défense dénoncent et s’interrogent Dans leur plaidoirie, les avocats de la défense ont d’abord dénoncé la composition des membres de l’audience. Selon eux, le principe veut que les juges qui ont rendu l’Arrêt attaqué ne soient pas les mêmes qui doivent statuer sur le recours en révision n’a pas été respecté. Et pour cause, le juge qui était le Président rapporteur de l’Arrêt attaqué, se trouve également être le Président de l’audience… pour la révision du même Arrêt ! Aussi, les avocats, de poser la question : “Peut-on mettre en cause sa propre décision ? Difficile. C’’est pourquoi le principe exige une nouvelle composition des membres de la prochaine audience », ont’il expliqué.. Moussa lâché par ses partisans Les démissions et autres défections de ces derniers parmi les partisans du maire Mara ont beaucoup affaibli son camp. Ces démissionnaires ont semble t’il une opinion favorable sur l’Adema, le parti de l’abeille, o๠ils pourraient poser leur valise politique. s’ils sont acceptés, cela risquerait de renverser le rapport de force lors de l’organisation de nouvelles élections en Commune IV, en faveur de l’Adema. En effet, dans une correspondance datée du 14 Décembre 2009, l’association “Yèlèma“, le mouvement “J’aime ma Commune“ et la coalition “Jeunesse Action“ notifiaient leur démission collective au président du groupe Moussa Mara, tout en fustigeant le non respect des promesses électorales, la non implication de la base à  la gestion de la Commune… Aussi, les démissionnaires ont expliqué que leur motivation est de “tester leur compétence autrement” et … ailleurs surtout. Dans une autre correspondance intitulée “Demande d’Adhésion” datée du mercredi 16 Décembre 2009 et adressée au Secrétaire Général de la Section IV ADEMA-PASJ du District de Bamako, les démissionnaires du groupe Mara indiquaient en substance : « …Compte tenu du fait que l’ADEMA-PASJ, parti issu du mouvement démocratique, a joué un rôle historique dans l’avènement et la consolidation de la démocratie au Mali, et qui a fait d’importantes réalisations dans la Commune IV et pose des jalons majeurs d’un développement durable dans notre Commune, nous avons ainsi décidé d’adhérer en bloc à  ce grand parti ». Et ladite correspondance, de conclure : “En conséquence, nous venons, par la présente, vous soumettre cette demande, convaincus que cette requête retiendra l’attention du Bureau de la Section que vous avez l’honneur de diriger, et qu’une suite favorable et diligente lui sera réservée, nous vous assurons de notre disponibilité, de notre détermination et de notre engagement militant sans faille…”. Affaire à  suivre…Â