Il reste encore un otage au Mali

Quatre Français ont été libérés mais Serge Lazarevic, lui, est toujours otage. Parce il n’était pas salarié d’un grand groupe, estime sa fille. A l’heure o๠les quatre otages Français ont pu regagner la France, Diane, la fille de Serge Lazarevic, crie son amertume : « Je suis très en colère contre le gouvernement qui m’a assuré il y a deux mois que s’il y avait libération il y aurait libération des otages d’Areva et de mon père, le négociateur en place négociait pour les cinq », a-t-elle déclaré mercredi matin sur Europe 1. D’après leurs proches, Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient en voyage d’affaires au moment de leur enlèvement et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région d’Hombori. Mais Aqmi avait présenté les deux hommes comme des agents du renseignement français. Ce qui a peut-être influé sur la différence de traitement entre les quatre otages libérés ce mardi et Serge Lazarevic. Rançon : deux poids deux mesures ? Mais pour la fille de ce dernier, ainsi que pour le président du comité de soutien de l’otage, la raison est bien différente. « On est heureux de cette libération, mais c’est une catastrophe pour nous », déclare Pascal Lupart. « On se doute bien que c’est Areva qui a payé pour la libération des otages d’Arlit », indique-t-il. « Ceux qui restent aujourd’hui détenus au Mali, poursuit Pascal Lupart, sont des indépendants, des sans-grades qui n’ont pas derrière eux d’entreprise capable de disposer d’une manne financière pour les faire libérer », évoquant également le cas d’un autre Français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé fin novembre 2012 également au Mali. « Ces deux otages-là  sont donc condamnés à  mourir », estime Pascal Lupart. « Mon père est un anonyme! Il est toujours plus important pour le président de faire libérer quatre otages qui sont super-médiatisés, avec une entreprise derrière… Mon père est un anonyme, il n’est rien », insiste Diane Lazarevic, avançant elle-aussi l’hypothèse d’un défaut de paiement de rançon. « Je pense qu’il n’y a pas eu de négociations pour mon père » explique la jeune femme. « Le Quai d’Orsay m’a dit il y a deux mois que la France ne verse pas de rançon, mais qu’Areva le ferait sûrement. Ce sont les mots du Quai d’Orsay », affirme-t-elle, assurant être, par ailleurs, sans nouvelles de son père. « Je n’attends pas qu’on me raconte tout, je sais qu’il y a des choses secrètes. Mais ça ne coûte rien de me dire o๠il est, dans quel pays… »

Mali : le corps d’un otage français aurait été retrouvé

Un corps découvert récemment dans le nord du Mali serait selon « une très forte probabilité » celui de l’otage français Philippe Verdon, enlevé par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) en novembre 2011, a annoncé dimanche 14 juillet le ministre français des Affaires étrangères. « Il existe une très forte probabilité pour qu’un corps retrouvé récemment dans le nord du Mali soit malheureusement celui de notre compatriote Philippe Verdon », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot. « Des vérifications complémentaires sont en cours », a-t-il ajouté, précisant que le ministère était en contact avec la famille de l’otage. Auparavant, le président François Hollande dans son entretien télévisé du 14 Juillet avait déclaré avoir « des informations des plus mauvaises sur Philippe Verdon ». « Hélas, tout indique qu’il serait mort il y a déjà  plusieurs semaines », avait-il dit sans évoquer toutefois le corps retrouvé au Mali. Les radios RTL et RFI avaient annoncé la découverte du corps début juillet dans le nord du Mali, confirmée par des sources proches de l’enquête et gouvernementale française. Une source proche de l’enquête a précisé qu’un prélèvement avait été effectué sur la dépouille afin de vérifier qu’il s’agissait bien du Français, dont le décès avait été annoncé en mars par l’organisation al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) mais jamais formellement confirmé par les autorités françaises qui ne cachaient toutefois pas leur pessimisme. Cette source n’a pas précisé si le résultat des analyses génétiques était connu. Le 7 juillet, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été informée de la découverte d’une dépouille susceptible d’être celle de Philippe Verdon. Un prélèvement génétique a été envoyé le lendemain en France. Le corps devait être rapatrié s’il se confirmait qu’il s’agissait bien de Philippe Verdon, selon la source proche de l’enquête. « Ne pas parler » Philippe Verdon et un autre Français, Serge Lazarevic, ont été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011, dans leur hôtel à  Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Serge Lazarevic reste détenu par Aqmi. Le 19 mars, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon avait été exécuté, mais Paris n’avait jamais confirmé. à‚gé de 53 ans, Philippe Verdon souffrait en partant pour le Mali d’un ulcère et de tachycardie. « Pour nous, il est possible que Philippe soit mort à  cause de ses pathologies et qu’Aqmi s’en serve pour une mise en scène », avait déclaré en mars Pascal Lupart, qui dirige le comité de soutien de M. Verdon. Dans une vidéo diffusée l’été dernier par le site mauritanien Sahara Médias, Philippe Verdon parlait de ses « conditions de vie difficiles » . Quatre autres Français (Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret) ont été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi. à€ ces otages s’ajoutent deux autres Français : Gilberto Rodriguez Leal, enlevé le 20 novembre 2012 au Mali, et Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 au Nigeria. L’à‰tat français « fait tout » pour ramener les otages retenus au Sahel, a assuré dimanche le président François Hollande lors de son entretien télévisé. « Les otages du Mali, nous faisons tout pour les ramener », a dit le président en évoquant le chiffre de « six », « sept » otages, rappelant « la position de principe » de l’à‰tat français sur les otages quels qu’ils soient : « tout faire pour les libérer mais ne pas parler pour compliquer une situation qui l’est déjà  suffisamment ». M. Hollande a également évoqué dans cet entretien deux journalistes français disparus en juin en Syrie, et assuré que la France faisait tout pour les localiser et « connaà®tre exactement les intentions de leurs ravisseurs ».

Mali : Aqmi annonce l’exécution de l’otage Philippe Verdon

Philippe Verdon, un Français enlevé en novembre 2011 dans le nord du Mali, a été exécuté «en réponse» à  la guerre menée par la France au Mali, a affirmé un homme présenté comme un porte-parole d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) à  l’Agence Nouakchott Information (ANI). Cette agence privée mauritanienne a cité mardi soir un dénommé «Al-Qairawani», présenté comme un porte-parole d’Aqmi, qui a affirmé que Philippe Verdon, qualifié d’«espion», a été exécuté «le 10 mars en réponse à  l’intervention de la France dans le nord du Mali». «Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français», a-t-il menacé. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré à  l’AFP : «Nous vérifions, nous n’en savons pas plus pour le moment.» Interrogé par l’AFP, l’Elysée n’a pas confirmé la mort de l’otage. Même prudence du côté du comité de soutien à  Philippe Verdon, qui a fait savoir mercredi matin que le Quai d’Orsay les a incités à  prendre l’information de l’agence mauritanienne avec «réserves». Le président du comité, Pascal Lupart, souligne donc que «rien n’est confirmé» et que le Quai d’Orsay avait appelé les proches de Serge Lazarevic, enlevé en même temps que Philippe Verdon, pour les «rassurer» et leur dire que celui-ci «n’était pas concerné» par cette information. Le père de Philippe Verdon, pour sa part, a simplement déclaré ne se faire «aucune illusion» sur le sort de son fils, tout en disant «attendre confirmation». l’interlocuteur de l’agence ANI s’est par ailleurs refusé à  confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d’un des principaux chefs d’Aqmi, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid – mort jugée «probable» par Paris -, et d’un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Ces deux décès n’ont pas été confirmés jusque-là . Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à  Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Aqmi avait rapidement revendiqué l’enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles» dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias. l’armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à  l’armée malienne, contre les groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l’an dernier. Les troupes franco-africaines ont rapidement repris les grandes villes de la zone et les combats se concentrent désormais dans l’extrême Nord-Est, dans le massif des Ifoghas, entre soldats français et tchadiens d’un côté, jihadistes de l’autre. Cette guerre a reposé avec une nouvelle acuité la question du sort des otages français au Sahel, et les familles ont de plus en plus exprimé leur inquiétude ces dernières semaines. Selon l’épouse d’un otage français citée par le quotidien Le Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à  des organisations contre lesquelles elle est «en guerre». Quinze Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à  confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.

Enlèvements au Nord : La France intervient au Mali

Les choses se sont vite accélérées ces dernières 72 heures dans la partie nord de notre pays. A Hombori (une localité située entre Mopti et Gao), deux Occidentaux de nationalité française ont été enlevés par sept individus armés non encore identifiés dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 novembre. Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient présentés comme des géologues travaillant dans cette zone. 24 heures après, alors que les recherches s’accélèrent pour retrouver leur trace, un nouveau rap vient d’avoir lieu cette fois-ci à  Tombouctou, à  environ 200 kilomètres de la première localité. Trois autres Occidentaux ont été enlevés dans leur en pleine journée. Selon la chaine de télévision « France 2 », ils sont Australien, Allemand, Néerlandais et Sud-africain. Un quatrième, nous apprend-on, qui a refusé de les suivre, a été exécuté par les ravisseurs. « Lorsque J’ai entendu un coup de fusil, je suis retourné à  l’auberge et J’ai vu un Blanc qui était déjà  tué » témoigne le réceptionniste de l’hôtel à  « France 2. Selon lui, « les ravisseurs ont fait irruption dans l’hôtel et ont demandé après leurs victimes, avant de les sortir de leurs chambres ». Tombouctou, qui est une ville très prisée par les touristes, était jusque là  épargnée par les séries d’enlèvements. Si ces actions terroristes n’ont pas encore été revendiquées, les spécialistes sont formels qu’elles portent la signature d’AQMI. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali d’o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier). Ne pas sortir de Bamako Depuis l’éclatement des derniers évènements dans le sahel, la confusion s’est installée dans les esprits. Les ressortissants occidentaux vivant à  Bamako, notamment la communauté française, ont renforcé les mesures de prudence et de sécurité. Au Lycée français de Bamako, les dispositions sécuritaires ont été redoublées d’efforts. Et des policiers français ont été dépêchés à  Bamako pour les enquêtes. Selon un ressortissant français interrogé par le chaine de télévision publique « France 2 », la consigne est clair : « on nous a instruit de ne sortir de Bamako », dit-il. Tant dis qu’une autre compatriote regrette « la fin des week-ends sur le plateau dogon ». Quant aux recherches de la piste des ravisseurs, notamment de Hombori, la France a envoyé des troupes militaires sur le sol malien. Avec les forces armées maliennes, elles devront entreprendre des patrouilles conjointes. Du côté du gouvernement du Mali, qui joue la carte de la prudence, on regrette « une action terroriste » suite à  ces évènements. Dans un communiqué officiel lu à  la télévision nationale, Bamako a exprimé sa compassion pour les familles des victimes, et affirmé sa détermination de poursuivre la lutte contre le terrorisme. Le moins que l’on puisse dire C’’est que cette série d’enlèvements témoigne de la présence de plus en plus remarquable d’islamistes dans la bande sahélo-saharienne. Pour les spécialistes de la question militaire, tout porte à  croire que la crise libyenne a donné de nouvelles racines à  l’organisation islamique. Car de nombreux ex combattants sont retournés dans cette zone avec d’importantes quantités d’armes. l’Occident, notamment la France, qui a joué un rôle actif dans le renversement du régime libyen, pourrait devenir une cible privilégiée des ravisseurs. Par ailleurs, ces prises d’otage spectaculaires interviennent moins d’une semaine après la fin de la rencontre à  Bamako du Comité des chefs d’Etat majors opérationnel des quatre pays de la bande : Algérie, Niger, Mauritanie et le Mali.