Vergès

Ce sont deux vieillards, plus tout à  fait fringants, qui ont débarqué la semaine dernière à  Abidjan, non au compte de la France, mais au secours de leur vieil ami Gbagbo, seul contre tous ! Les deux avocats français ont en effet choisi de prendre le parti de Gbagbo à  l’inverse d’une bonne partie de l’élite intellectuelle européenne. Et cette France de Sarkozy, celle qui veut pourtant rompre avec les relents de la Françafrique, se dit outrée de leur posture : «Â Ils devraient avoir mieux à  faire que s’ériger contre les principes même de démocratie, c’est pitoyable », a en substance déclaré Michèle Alliot Marie, actuelle Ministre française des Affaires étrangères, et certainement dépassée par cette crise, qui ébranle jusqu’aux pressions de la communauté internationale. La détermination de Laurent Gbagbo fait dresser les poils des hauts responsables onusiens ou des bailleurs internationaux, tandis que trois chefs d’états africains, presque pathétiques, jouent un ballet diplomatique sans résultats probants. La situation est ubuesque ! Un homme seul contre tous, fait balancer le reste du monde et confine son rival dans la solitude d’un hôtel…3 étoiles. Alors quelle solution pour sortir de la crise ? Pour l’ancien ministre Roland Dumas, il y a eu fraudes au deuxième tour, ce dont se défend le camp Gbagbo. l’argument n’est pas nouveau. Quand à  Jacques Vergès, ce triste sire, qui a défendu de grands criminels comme le terroriste sud américain Carlos ou le dictateur serbe Slobodan Milosevic, n’y va pas par quatre chemins, et accuse la France de Néocolonialisme, en affirmant que : «Â Laurent Gbagbo est devenu un symbole. Pourquoi ? . Certes, l’Afrique doit se libérer du joug de ses anciens maà®tres, mais faut-il sacrifier son peuple pour cela. Pour l’écrivain Guinéen, Tierno Monénêmbo, l’enjeu est de taille et l’Onu n’a pas à  dicter ses choix lors d’une élection démocratique. «Â Pour une fois, un homme se dresse contre les diktats de l’Occident, voilà  ce qui dérange », affirme un éditorialiste malien. Mais en dix ans, qu’a fait Laurent Gbagbo qui mérite qu’on lui renouvelle sa confiance pour encore 20 ans, car au rythme o๠vont les choses, l’autoproclamé président mourra sans doute au pouvoir. Il reste que Roland Dumas, lui a proposé un recomptage des voix pour sortir de la crise. Cette dernière initiative, si elle s’avérait réalisable, mettrait-elle fin à  l’imbroglio politique ? Si Laurent Gbagbo perdait une nouvelle fois, accepterait-il de s’incliner ou trouverait-il une nouvelle parade pour rouler son adversaire Alassane Ouattara dans la farine ? Celui qu’on surnomme le Boulanger à  Abidjan a plus d’un tour dans son sac et même si on n’approuve pas ses méthodes, le culot et la pugnacité sont ses vertus pour régner en Côte d‘Ivoire. Feu Bongo qui doit se retourner d’amusement dans sa tombe, n’avait-il pas dit qu’on ne perdait pas une élection qu’on organise. Il faudrait être vraiment idiot pour ça ! Alors, la communauté internationale, elle peut aller se chercher ailleurs…ou bien Mr Gbagbo ?