L’Afrique veut passer au vert

Le siège de l’Union Africaine à  Addis Abeba abrite depuis hier mardi le quatrième « Forum africain pour la révolution verte », qui doit donner une nouvelle impulsion à  la transformation de l’agriculture en Afrique. « Au-delà  du point de bascule : nouvelle vision et stratégies pour une transformation partagée et durable », c’est le thème de cette rencontre qui réunit les acteurs de l’agriculture africaine, y compris la société civile, les gouvernements et les entreprises. L’objectif essentiel est de bâtir un nouveau consensus pour la transformation de la production alimentaire. L’agriculture africaine et particulièrement les petits exploitants agricoles, doit se préparer à  faire face aux nouveaux défis pour la sécurité alimentaire posés par les changements climatiques. La rencontre d’Addis Abeba permettra d’identifier les investissements et actions nécessaires pour y parvenir. Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA,a observé que ce forum contribuait aux efforts déployés pour renforcer l’agriculture en Afrique et accroà®tre la productivité de ce secteur. Pour rappel, en juin dernier, la déclaration de Malabo avait été publié par l’UA, réclamant une accélération de la croissance agricole. Dans cette Déclaration, les chefs d’à‰tat africains ont appelé à  doubler la production alimentaire en Afrique, à  réduire de moitié la pauvreté et à  réaliser des progrès importants en vue d’éliminer la sous-nutrition infantile à  l’horizon 2025. « Ces objectifs représentent un renouveau de l’engagement politique, au plus haut niveau, en faveur d’une croissance dirigée par l’agriculture dans notre région », a déclaré la présidente de la commission de l’UA dans ses propos avant l’ouverture du forum AGRF. L’augmentation de la productivité alimentaire face aux changements climatiques, la promotion des investissements dans l’agriculture, l’augmentation des financements pour le développement agricole, et le soutien à  la modernisation des marchés des matières premières ainsi qu’à  la suppression des barrières commerciales intrarégionales sont au menu des échanges entre les participants à  cette rencontre. L’AGRA, le Fonds international pour le développement de l’ agriculture (IFAD) et la Confédération des syndicats agricoles d’ Afrique australe (SACAU) figurent parmi les principaux parrains du forum AGRF cette année.

Economie: « Emplois verts », qu’est ce que c’est?

Journaldumali.com: Qu’est ce qu’on appelle « emploi vert »? Mohamed Y. Sokona: Une économie verte est une économie qui permet d’avoir le plus petit impact possible sur l’environnement. Et tous les secteurs sont concernés, que ce soit l’agriculture, l’industrie, l’énergie et même l’administration. Les emplois verts ce sont ceux tous ceux qui permettraient de mettre en place cette économie verte. Pouvez-vous nous donner des exemples? On commencera évidemment par les emplois qui sont dans le secteur des énergies renouvelables. Comme par exemple la fabrication, la distribution et le montage de panneaux solaires qui sont utilisés pour produire de l’énergie sans polluer. Il y a également le secteur des audits énergétiques. Ce sont des gens dont le travail consiste à  évaluer la consommation d’énergie d’une activité ou d’une construction et à  proposer les meilleures solutions pour en économiser. Ils proposent aussi des solutions pour réduire les émissions de carbone qu’une activité avait causé par des actions de reverdissement comme par exemple, la plantation d’arbres. Il y a aussi ceux qui travaillent sur l’hydraulique, particulièrement l’utilisation des eaux de pluie qui sont récupérées pour plusieurs usages. Et puis, il y a un emploi vert que nous connaissons déjà , C’’est la collecte de déchets. Les collecteurs de déchets travaillent pour que nos villes et villages restent propres et vivables ! Il y a aussi des emplois que l’on ne considère pas comme verts, mais que l’on peut verdir. Par exemple, au niveau administratif, quelqu’un qui construit un building administratif, peut inclure dans son dossier que le bâtiment doit être construit suivant des normes environnementales, eh bien, il crée de l’emploi vert. Le « verdissement » des économies est un terme en vogue, surtout dans les pays développés. En Afrique et particulièrement au Mali, o๠en sommes-nous? Nous avons de grands potentiels pour verdir nos économies. Déjà , en termes d’énergie, nous utilisons une très petite part des énergies renouvelables (eau, soleil, vent) dont nous disposons. Et le résultat est que notre facture énergétique est plus élevée que celle des pays développés. Je peux dire que nous ne sommes pas encore vraiment dans la dynamique du verdissement des économies africaines, même si des efforts sont faits. Mais le potentiel est là . Et surtout, il y a des expériences qui marchent et que nous devons dupliquer. Par exemple, dans le domaine de l’agriculture et de la maitrise de l’eau, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie arrivent aujourd’hui à  récupérer plus de 90% des eaux de pluies, au Mali nous n’avons même pas les 1%, alors qu’on pourrait faire comme les autres et arroser nos champs sur une plus grande période. 15 et 60 millions d’emplois verts en 2020, C’’est le chiffre avancé par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Comment y arriver? Je parle beaucoup de l’agriculture parce que C’’est le moteur de nos économies. Mais, en réalité, il y a aussi la gestion des déchets, et dans le secteur administratif également, il y a des méthodes que l’on peut mettre en place pour verdir certains emplois. C’’est pourquoi, je ne crois pas trop quand on dit qu’on va créer des millions d’emplois. à‡a va en créer, cela est indéniable mais je crois surtout que la révolution sera que les emplois d’aujourd’hui qui fonctionnent sur un mode polluant, se transformeront en emplois verts. En réalité, à  la base, toute économie est verte, parce qu’elle dépend de la nature. l’agriculture vient de la nature, les énergies fossiles également, maintenant, le défi, C’’est de limiter au maximum l’impact que l’on a sur elle quand on utilise tous les produits qu’on y prélève. Et ce, dans tous les domaines. Ce sera donc quitter un cercle vicieux pour un cercle vertueux? C’’est cela exactement. Utiliser certains outils comme moyens pour verdir les autres secteurs. Il faut sortir du cercle vicieux d’utilisation de la terre avec les impacts négatifs, pour rentrer dans une utilisation plus sobre et plus adaptée aux impacts des changements climatiques qui, cela est indéniable, frappe aujourd’hui nos économies de plein fouet.

Economie: demain sera vert !

Depuis quelques décennies, de nouvelles notions envahissent notre quotidien. Celles entre autres de changement climatique ou de développement durable sont désormais plus ou moins bien cernées par les profanes que nous sommes. En ce 5 juin 2012, les Nations Unies nous invitent à  en ajouter une nouvelle à  notre vocabulaire de terrien, l’économie verte. C’’est en effet le thème de la journée mondiale de l’environnement célébrée aujourd’hui. Planète en danger cherche nouveau souffle Notre boule bleue est au bord de l’asphyxie. Les changements climatiques ont des effets néfastes que chacun d’entre nous sait désormais reconnaitre dans son quotidien. La diminution des ressources et l’augmentation exponentielle de la population sont autant de défis pour l’humanité. Comment continuer à  vivre sur la terre sans précipiter sa disparition ? Il est urgent de trouver des solutions viables afin de composer avec la nature, avec notre environnement. C’’est ce qu’on appelle le développement durable. Et mettre en place le développement durable, cela passe par un changement de la politique actuelle. Le système économique basé sur l’utilisation d’énergies polluantes doit céder la place à  une nouvelle manière de fonctionner basée, elle, sur des énergies propres, des énergies vertes. Et en 2012, l’énergie verte est à  l’honneur. Le slogan de la journée mondiale de l’environnement, « à‰conomie verte : en faites-vous partie ? » vient donner un avant-gout de ce que sera le Sommet de la Terre (Rio+20), dont l’objectif est d’essayer de tracer l’avenir du développement durable. En fait, l’énergie verte est une source d’énergie primaire qui produit une quantité faible de polluants lorsqu’elle est transformée en énergie finale puis utilisée comme telle. Elle est produite à  partir de sources d’énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, géothermique ou biomasse) et de cogénération de qualité : production combinée de chaleur et d’électricité permettant une efficacité énergétique plus élevée. Economie verte pour une boule bleue Les scientifiques sont formels. Si nous ne changeons pas notre modèle de développement pour l’adapter aux contraintes et défis de l’heure, l’humanité va au devant de graves dangers. Déjà , le réchauffement entraà®ne des conséquences comme la désertification, la disparition d’iles englouties par les mers, et d’espèces animales et végétales que l’on ne retrouvera plus jamais. Les plus pessimistes prédisent à  la race humaine, le même sort que celui des dinosaures il y a quelques millions d’années. Des solutions « vertes » qui sont proposées pour inverser cette fâcheuse tendance, est née une économie du même nom. « Economie verte », « croissance verte », ces notions englobent aujourd’hui les engagements en matière de protection de l’environnement, d’innovations et de création d’activités et d’emplois. Pour certains, C’’est aussi l’émergence d’un nouveau modèle de croissance. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) la définit comme « une économie qui apporte une amélioration du bien-être et l’équité sociale, tout en réduisant considérablement les risques environnementaux et les risques de pénuries écologiques (de ressources naturelles) ». Cette économie durable ne signifie pas forcément la fin de l’actuel modèle de développement mais plutôt un réajustement. 15 à  60 millions d’emplois verts d’ici 2020 Outre les avantages environnementaux et les options pour en matière de durabilité, l’investissement dans une économie verte est décrit dans plusieurs rapports comme un moyen de créer de millions de nouveaux emplois, tel que décrit dans le UNEP’s Green Jobs report (le « Rapport du PNUE sur les emplois verts », en français). Un taux d’emploi plus élevé est un des principaux moteurs de la croissance économique, en effet il donne aux consommateurs un pouvoir d’achat qui leurs permet de vivre et de soutenir l’économie. En 2008, plus de 2,3 millions de personnes ont été engagées dans ce secteur, dans six pays avant-gardistes en matière d’emplois verts (la Chine, le Danemark, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne et les à‰tats-Unis). L’économie verte n’est donc pas une mode environnementale passagère, mais l’une des meilleures solutions disponibles pour atteindre une croissance économique durable tout en prenant les problèmes sociaux en compte. Pour Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, « les résultats de ce rapport soulignent que l’économie verte peut inclure des millions de personnes en termes d’éradication de la pauvreté et d’amélioration des conditions de vie des générations actuelles et futures. C’’est un message positif d’opportunité dans un monde troublé de défis que nous faisons passer aux villes du monde alors que les leaders se préparent pour le Sommet de Rio +20 ».

Grande Muraille Verte : L’agence Panafricaine bientôt opérationnelle

Face aux défis environnementaux liés en grande partie aux changements climatiques et aux effets récurrents de la désertification, l’Afrique et en particulier l’Afrique subsaharienne, est condamnée à  faire front. l’initiative Grande Muraille Verte, projet transcontinental, initié par la CEN-SAD et endossé par l’Union Africaine est une réponse de l’Afrique. Elle repose sur une approche concertée, multisectorielle mettant en synergie des actions de lutte contre la désertification, la pauvreté, la perte de la biodiversité et le changement climatique. Par des activités de reboisement et de réaménagement des zones rurales, désertiques et urbaines par endroits. l’état très dégradé des écosystèmes et des ressources naturelles dans la bande Sahélienne fait de cette partie de l’Afrique une cible prioritaire dans la mise en œuvre du projet Grande muraille Verte. Le tracé géographique de la Grande Muraille, va de Dakar au Sénégal à  Djibouti dans la corne de l’Afrique, sur près de 7000 kilomètres en longueur et 15km en largeur. Une bande verte destinée à  freiner le sable et à  offrir un poumon d’oxygène salutaire au Sahel. Opérationnalisation de l’agence panafricaine de la Muraille Verte A Bamako, la session extraordinaire du conseil des ministres de la Grande Muraille verte, revient sur les dispositions prises lors du sommet de Ndjamena, concernant le budget de fonctionnement de l’agence panafricaine de la Muraille Verte, son manuel de procédure, le recrutement du personnel, la contribution financière des états à  l’Agence, et celle des partenaires techniques et financiers. Un premier budget avait été défini par le conseil des ministres, mais selon, Souleymane Cissé, conseiller technique au ministère de l’environnement du Mali, celui était trop élevé. « Il nous faudra aujourd’hui établir la côte-part des états, ce que nous dirons les ministres des pays présents à  cette session, les contributions volontaires, et élaborer une ligne de fonctionnement de l’agence». Ceci à  moins de deux mois de la grande réunion de Ndjamena. Pour le Ministre de l’environnement du Mali, cette réunion doit impulser la dynamique de l‘agence et des agences nationales des 11 pays qui participent au projet de la Muraille Verte, car l’avancée du désert sape les efforts de développement durable particulièrement au Mali et malgré la préservation des ressources naturelles ». Sur le terrain, les actions se traduiront par des visites d’accompagnements sur les espaces dédiés à  la Muraille verte, en même temps que la vulgarisation du micro-crédit pour les populations qui seront au C’œur du projet, et le désenclavement des régions o๠un transfert de compétences sera effectué. Pour réaliser ces objectifs, la création et l’opérationnalisation des agences nationales de la Muraille Verte sont une urgence, rappelle Hassan Thera, le ministre de l’environnement du Tchad présent à  la session de Bamako. En clair, il s’agit de parachever les fondamentaux des agences, les doter de ressources humaines capables et conscientes du défi que représente la Muraille Verte panafricaine pour la préservation durable de l’environnement en Afrique subsaharienne. Prochain rendez-vous à  Ndjamena !

Agriculture en Afrique : Koffi Annan au Mali pour 48h

L’ancien secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan est arrivé dimanche matin à  Bamako. A sa descente d’avion à  l’aéroport de Bamako Sénou, le PCA de l’alliance pour une révolution verte en Afrique a été accueilli par le ministre malien de l’agriculture et quelques autres membres du gouvernement. Il a ensuite été reçu en audience par le premier ministre Modibo Sidibé, assurant l’intérim du chef de l’Etat. Koffi Annan visitera les résultats de certaines recherches effectuées par l’institut d’économie rurale (IER) sur financement de l’AGRA. Sa présence au Mali est donc liée à  un vaste projet agricole. Il explique que AGRA travaille avec des agriculteurs et producteurs, afin de les aider à  pourvoir augmenter leur production et assurer la sécurité alimentaire en Afrique. «Â Je crois que l’Afrique peut devenir autosuffisante, il suffit juste d’avoir de la volonté. Je suis heureux d’être à  nouveau au Mali, un pays que je n’ai pas souvent l’occasion de visiter. J’irai sur le terrain pour voir ce qui se passe réellement. », a-t-il précisé. Subvention sur les engrais et semences de riz et hybrides Notons que les subventions accordées par l’Etat sur les engrais et semences de riz et des hybrides ont porté leurs fruits dans l’augmentation des superficies cultivées cette année dans certaines régions. Il s’agit notamment de Sikasso et Ségou o๠le ministre de l’agriculture, Aghatam Ag Alassane a visité quelques plantations et rencontré des producteurs. Les paysans rencontrés par le ministre n’ont pas tari d’éloge sur les bienfaits de ces subventions dans l’amélioration de la production agricole et cela, depuis le démarrage de l’initiative riz. Pour cette campagne 2010/2011, les paysans ont témoigné de leur engagement à  relever les défis qui se posent au Mali en matière de ravitaillement des marchés. Prévisions dépassées Sur une prévision de plus de 16 000 hectares dans la plaine de San ouest, environ 12655 ont été cultivés pour cette campagne agricole. Signalons que l’association des riziculteurs de la plaine de San a déjà  atteint un taux de réalisation de 100%. Dans la zone CMDT de Ségou, les paysans ont réalisé plus de 300 000 hectares de coton cette année. En plus du coton, le haricot occupe une place importante dans cette campagne 2010/2011. A cela s’ajoute le riz nérica et les cultures céréalières dans la région de Sikasso. On constate ainsi que presque toutes les prévisions pour la campagne ont été dépassées. Cela risque donc de poser des problèmes d’écoulement pour les paysans face au surplus de la production sur le marché. Le ministre de l’agriculture affirme qu’il s’investira afin de faciliter l’écoulement rapide des stocks de semences, à  travers le tenue prochaine d’un forum international sur les semences. Par ailleurs, il incite les paysans à  aller vers une production de consommation. Ce qui leur permettra selon lui, d’évacuer l’excédent de la production semencière.

Lutte contre la désertification en Afrique : La grande muraille verte comme issue de secours ?

Un ambitieux projet de développement En 2005, onze pays d’Afrique subsaharienne, face aux défis environnementaux dus aux changements climatiques et aux nombreux impacts de la désertification, ont décidé de réagir suite à  une idée du président sénégalais Abdoulaye Wade. C’’est ainsi que lors du sommet des chefs d’Etat de la CEN-SAD tenu en 2005, onze pays ont mis sur pieds, ce projet transcontinental ‘Grande Muraille Verte’. Cette muraille s’étendra sur une superficie de 7000 km de long et 15 km de large du Sénégal à  Djibouti, en passant par toute la zone sahélienne. Ce vaste projet qui permettra à  court, moyen et long terme de lutter contre la pauvreté et contribuer au développement durable, n’est cependant pas facile à  réaliser. En effet, les Etats devront faire preuve de solidarité et faire en sorte de coordonner leurs actions face à  la lutte contre la sécheresse sur le plan national et régional. Les meneurs du projet discutent à  N’Djaména Lors de la tenue de la 13e journée mondiale de lutte contre la désertification le 17 juin dernier, les chefs d’Etat ayant effectué le déplacement de N’Djaména (Tchad), ont discuté des différentes méthodes de mise en œuvre du projet. Ils estiment être conscients de la grande sécheresse qui gagne de plus en plus de terrain au Sahara. La mort permanente des animaux due à  cette cruelle sécheresse, a des effets sur les nombreux changements climatiques et la désertification. Il est donc urgent de mettre en place, une unité de gestion dans chaque pays, au sein des ministères de l’environnement et de l’agriculture de chaque pays. C’’est d’abord un combat national, avant d’être sous-régional. Si la volonté y est, et si les actions sont menés comme il faut, il est certain que des solutions seront trouvées pour éradiquer ce mal qui fragilise de nombreux foyers. Sécheresse grandissante au Mali La sécheresse touche depuis quelques mois maintenant, le nord du Mali et s’étend au sud, notamment dans la région de Kayes o๠des cadavres d’animaux jonchent les abords des routes. Il y a quelques semaines, ce sont une vingtaine d’éléphants qui mourraient de soif dans le Gourma (Tombouctou). En allant un peu plus au nord-est, des milliers de moutons et bœufs affaiblis, sont rachetés et redistribués aux populations nécessiteuses par le comité international de la croix rouge (CICR). Le président local du CICR, Mohamed Ali explique qu’ « avec la sécheresse, les bêtes n’ont plus à  manger, à  boire. Alors le CICR achète les animaux les plus faibles physiquement, les tue et distribue la viande aux populations nécessiteuses. L’éleveur est gagnant puisqu’il a de l’argent, les populations aussi ». Signalons que dans le nord du Mali et celui du Niger, le CICR achète plus de 38.000 têtes de bétail à  plus de 10.000 familles d’éleveurs et d’agriculteurs, touchées par l’insécurité alimentaire et de la sécheresse. La grande Muraille Verte, un rêve bientôt une réalité ? Cet énorme projet qui vise à  bouter la misère hors du continent et à  démontrer que le sahel peut lui aussi devenir vert, est vivement pris à  C’œur par les gouvernements africains, conscient de sa nécessité et de sa pertinence. Même si certains écologistes n’y croient pas, le projet a déjà  commencé ses phases préliminaires au niveau de chaque pays et tous ont déjà  ratifié l’accord de mise ne œuvre. Et touut dernièrement, à  la Quinzaine de l’environnement du Mali, le ministère proposait que chaque Malien plante un arbre du Cinquantenaire. Belle idée pour une cause universelle !

La menthe verte, idéale pour les femmes enceintes

La menthe est une plante herbacée, herbe aromatique réputée, qui pousse sur les sols humides et ombragés (mais drainés). Elle est facile à  cultiver et se plait aussi bien en pleine terre qu’en pot (à  privilégier quand elle devient trop envahissante). Les pays asiatiques la considèrent comme plante médicinale depuis des siècles. On l’utilise à  différentes fins, fraà®che ou séchée. Ses vertus thérapeutiques La menthe, riche en vitamine C, en fer, en manganèse, a des vertus digestives, antiseptiques, stimulantes. Elle est conseillée pour les femmes enceintes, allaitantes, et les personnes présentant des troubles digestifs, ou sujets aux maux de ventre. De par sa forte teneur en antioxydants, elle contribue à  limiter les risques de maladies cardiovasculaires ainsi que celles liées au vieillissement. Autre vertu de la menthe pour la planète La menthe se révèle être un insecticide naturel efficace. Au potager, elle éloigne les fourmis. Une infusion de menthe pulvérisée sur les feuilles de vos plantes peut limiter les nuisibles et éloigner les pucerons Appliquée au niveau des ouvertures de votre habitation, elle devient une barrière contre les moustiques. La menthe à  table, dans les tasses et les assiettes. Au Mali la menthe est utilisée pour aromatiser le the ; les jus de gingembres de bissab ou le dah etc.

Environnement : une muraille pour coloniser le désert…

Planter des arbres de Dakar à  Djibouti, aménager des bassins de rétention d’eau pour faciliter l’arrosage des plantes et le jardinage en zones arides, voilà  l’idée qui se cache derrière la grande muraille verte (GMV) C’’est à  Bamako qu’a germé l’idée de réhabilitation de l’environnement dans le sahel. C’’était lors d’échanges amicaux entre les Présidents Abdoulaye Wade du Sénégal et Olesegun Obasanjo du Nigeria. Mais avec le temps, C’’est devenu la réponse commune des pays de la CEN- SAD face au réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement. Convaincu, le Président Wade a plaidé auprès de ses homologues de la sous région pour matérialiser son projet. Aujourd’hui, 11 pays ont adhéré à  la Grande Muraille Verte. Ces pays ont la volonté de contribuer au programme. Mais il se pose un problème de financement. Pour résoudre cette problématique l’initiateur du projet est revenu avec une nouvelle proposition dans la capitale malienne. Histoire de rendre à  César ce qui lui appartient. Il sera créé une agence nationale de la GMV dans chaque pays. La convention portant signature de l’agence panafricaine a été élaborée et signer mardi à  Bamako. Les nouvelles structures contribueront à  la mobilisation de ressources financières. Dans ce sens, un pas est franchi. Le Directeur Général de la FAO, le sénégalais Jaques Diouf a promis tout son soutien au projet de protection de l’environnement. Il a d’ailleurs rappelé quelques interventions de la FAO dans ce secteur. l’institution onusienne a injecté plus de 14 millions de dollars dans la plantation de palmiers dattiers dans 7 pays membres de la GMV. En 2003 et 2004, la FAO a aussi appuyé la plantation d’eucalyptus à  hauteur de 648 000 de dollars. « Le partenariat se poursuivra avec les pays d’Afrique », a affirmé M. Diouf. Un mur pour coloniser le désert Sahélisation, savanisation et désertification, ce sont les noms génériques pour désormais désigner la dégradation de l’environnement en Afrique. l’ampleur et la forte extension géographique de ces phénomènes (dégradation des ressources naturelles), sont des inquiétudes à  l’échelle continentale. D’immenses surfaces cultivables sont dégradées. Les écosystèmes sont perturbés. Et les conséquences (la famine et la disparition de plusieurs espèces animales et végétales, l’avancée du désert) affectent la vie quotidienne des hommes. Dans la bande sahélienne au sud du Sahara, le problème se pose avec plus d’inquiétude. Le Président Abdoulaye Wade a donc défendu mardi son projet de la Grande Muraille. « Ne dites pas que mon projet est farfelu, je sais qu’il est scientifiquement faisable », ce sont les propres propos du Président sénégalais. « Si on développe l’idée, dans quelques années, on changera la vie des populations », a-t-il expliqué. Dans sa conception des choses, il faut reverdir le sahel, pousser le désert par la plantation d’espèces végétales qui résistent à  la sécheresse et inciter les populations à  s’installer progressivement dans les localités aujourd’hui abandonnées à  cause des conditions de vie difficiles. Cela passe forcement par la réalisation de forage, le reboisement et l’attribution de parcelles à  toutes les personnes qui auront contribué à  la plantation de plans. « Nous ne réussirons pas si nous n’associons pas les populations », a mis en garde le président Wade.