Hausse du prix de la viande : les députés préoccupés

A partir de ce vendredi, les consommateurs de la capitale pourront acheter le kg de viande à  2000FCFA au lieu de 2200 FCFA. Dans les autres localités du pays (o๠il n’y a pas eu cette flambée comme à  Bamako), les prix restent inchangés». Cette bonne nouvelle vient du ministre du commerce, M. Abdel Karim Konaté. Il l’a annoncée au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil national des prix tenu le mardi 1er juillet 2014. Pour contrer la hausse des prix de la viande à  l’étal, le gouvernement a en effet décidé de subventionner la filière viande pendant le mois de carême. Un montant de 210 millions est débloqué pour financer cette opération spéciale. Une nouvelle bien accueillie par des consommateurs qui sont cependant sceptiques quant à  son application à  la lettre. Et parmi ces consommateurs, il y a…nos honorables députés. N’Doula Thiam élu en commune IV a interpelé le ministre du développement rural sur cette question d’actualité. « Pouvez-vous nous rassurer que le prix de la viande sera maintenu ? Vous avez subventionné la viande en cette période de ramadan afin que le kilo de viande soit 2000FCFA et non 2200fcfa. Mais est-ce que cela suffit ? » a-t-il demandé. Même son de cloche du côté du député Bacary Diarra, exprimant sa préoccupation sur le respect strict du prix. « Je propose qu’on mette un mécanisme de suivi pour obliger les bouchers à  respecter le prix ». Le sujet de l’abattage clandestin du bétail a également été évoqué par les députés. Plus de fluctuations des prix pendant le carême En réponse, le ministre Tereta a rassuré les députés. Selon lui, le prix fixé de commun accord avec les bouchers sera maintenu pendant le mois de carême. « Je voudrai rassurer les maliens sur la maitrise du prix en ce mois béni. Le ministre du commerce, Abdel Kader Konaté et moi-même avons reçu des instructions pour ce faire » a-t-il affirmé. En ce qui concerne l’abattage clandestin, le ministre a déclaré que C’’est une pratique qui échappe à  la législation malienne. Raison pour laquelle aucune donnée statistique n’est disponible à  ce jour. Des mesures sont cependant prises pour en venir à  bout. Il faut signaler qu’à  l’unanimité les députés ont adopté la loi portant création de la cellule d’appui à  la valorisation des sous-produits d’abattage. Pour rappel, les sous-produits d’abattages désignent toute partie des animaux abattus qui ne font pas partie de la carcasse. Ce sont notamment : le sang, les viandes saisies exemptes de toutes les maladies transmissibles, les os, les cornes, les sabots, les onglons, les matières stercoraires(contenu des panses et des intestins), les boyaux et les plumes.

Panier de la ménagère : l’inflation persiste sur les marchés

Au mois d’avril 2013, les produits relevant du domaine du ministère du Commerce et de l’Industrie (les céréales, le sucre, le lait en poudre, l’huile alimentaire et la farine de blé) ont connu des prix stables. Tel était l’engagement du ministre des finances, Abdel Karim Konaté. Aujourd’hui le panier de la ménagère s’est retrouvé dégarni. Et pour cause, tout à  augmenté ! Les Bamakois sont véritablement préoccupés par la flambée du prix de certains produits qui sont indispensables au quotidien : L’augmentation varie d’un marché à  un autre et chez le grossiste comme chez les détaillants. Au marché de Hamdallaye, le sac de riz est à  18000 CFA, auparavant il coûtait 17500 CFA . Le mil sorgo est 10000 CFA par sac de 50 kg. La viande avec os est à  2000CFA le kg alors que le filet caracole à  2500 FCFA le kilo. Le litre d’huile culmine toujours à  900 F CFA. Le kilo d’oignon vaut désormais 750CFA, contre 350CFA avant le ramadan. D’après Sadio Tounkara, commerçant, les prix varient selon les marchés. Ils explique à  cet effet que cette légère augmentation des prix dépend du prix fixé aussi des grossistes. « Ce n’est pas notre volonté d’augmenter le prix, C’’est la règle du marché qui nous l’impose». Au marché de Sougounikoura, le prix des pommes terres a augmenté de façon fulgurante. Les pommes de terre cultivées au Mali sont maintenant à  600 CFA. « Et lorsque vous les regardez, commenta cette employée de maison, elles sont toutes petites. Celles venues du Maroc sont à  800CFA le kilo contre 400 CFA. Manger de la pomme de terre au Mali est devenu un luxe aujourd’hui, estime Aicha, cadre dans une banque. Quand les condiments s’y mettent.. Le prix du poisson, connaà®t aussi une légère augmentation. 2000 CFA le kg, voilà  ce qu’il faut débourser pour en avoir dans l’assiette. Adiaratou Diallo témoigne qu’il est difficile d’acheter et du poisson et de la viande en même temps : «Avec un petit budget, nous avons de la peine à  faire les achats au marché, nous espérons vraiment que le nouveau gouvernement va prendre cette question en compte et faire quelque chose». C’’est une véritable gymnastique à  laquelle sont soumises les ménagères qui se plaignent de la cherté de la vie. « Avec 2000 F, je sors du marché le sac à  moitié plein. Et il m’arrive de compléter le prix du condiment mais nos maris n’y croient pas. C’’est pour cela que nous voulons que les hommes aillent eux même au marché pour comprendre » martèle Assan Mariko ménagère. Il faut constater que le prix du sucre et du lait reste inchangé. Pour les légumes tels que les tomates, le choux pomme, l’aubergine, le piment, le prix reste abordables. Mais au niveau des autorités, C’’est toujours le même discours…

La « Dibimania »  débarque à Bamako

Amateurs de bonne viande ? De grillades savoureuses ? Et bien, vous allez être servis. Car Bamako va abriter du 23 au 25 décembre, le tout premier festival consacré à  la Dibiterie. Les Dibi, ou grillades occupent une place de choix dans les habitudes alimentaires des maliens. Il n’en fallait plus pour initier un tel évènement. Sponsorisé par l’agence d’évènementiel, Ovation et l’agence Spirit Mc Cann, le festival du Dibi se veut une fête panafricaine, o๠de nombreux pays comme le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou encore le Sénégal seront conviés; Le Dibi étant confectionné de manière différente selon les pays, il fallait réunir ces arts culinaires autour d’un seul et même produit : «Â Le Mali est un temple pour ne pas dire sanctuaire du Dibi et il était intéressant d’organiser ce festival à  Bamako », explique Kassy St Blanc, de l’agence Spirit Mc Canns. «Â  En Côte d’Ivoire, nous avons le festival des grillades, qui en est déjà  à  sa 5è édition, mais le festival du Dibi à  Bamako sera un évènement d’envergure.. » De la viande à  gogo Au Palais de la culture o๠se tiendra le festival, C’’est véritablement une ambiance festive qui est prévue un peu à  l’image d’un aloccodrôme géant ou d’une foire o๠les uns et les autres pourront venir en famille et se régaler de dibi, de kilichi ( viande séchée du Niger), de brochettes à  l’abidjanaise, de «Â yap » à  la sénégalaise, le tout accompagné de musique et d’animations en tout genres. Un concert géant est prévu le dernier jour avec de nombreux artistes. l’entrée au festival sera gratuite mais les consommations payantes sur place : «Â  Les prix que les dibitiers pratiquent d’habitude seront les mêmes sur le lieu du festival », précise Kassy St Blanc qui promet une belle réussite. Pourquoi un tel festival ? Il s’agit avant tout de faire la prmotion de l’art culinaire africain ! «Â Les exposants seront les dibitiers eux-mêmes et les restaurateurs sélectionnés sur des critères exigeants. Il s’agit avant tout de créer une dynamique autour du Dibi et d’amener les jeunes à  s’intéresser au métier de Dibitier. », explique Mr Kassy. Mais comment ? Tout le charme du Dibi se trouve dans son aspect populaire non ? Dans le fait d’acheter son dibi au bord de la route pour l’emporter à  domicile. «Â Bien sûr, mais il n’y a rien de mal à  professionnaliser la chose, il faut pouvoir manger de la viande préparée dans de bonnes conditions et dans un lieu propre ». Et la traçabilité alors ? «Â Nous sommes partenaires avec le ministère de la santé et la FAO, pour les questions d’hygiène et de sécurité alimentaire, et nous avons aussi la caution des Nations-Unies ». Voilà  de quoi rassurer les amateurs de Dibi. Pour Cheikh Cissé de l’agence Spirit Mc Cann, le festival Dibi a aussi pour vocation de créer des emplois et de favoriser la création d’entreprises. l’idée est de créer une chaà®ne à  partir des producteurs, des éleveurs de bovins tout en sécurisant la filière et tout cela demande de la formation. Pour les retombées, ajoute Kassy St Blanc, le festival permettra aux dibitiers de se faire un nom et de renforcer leur clientèle propre. Avis aux participants dont les meilleurs seront retenus pour une formation professionnelle ! Dans un pays, o๠beaucoup ne mangent pas tous les jours à  leur faim, estime un journaliste un brin ironique, organiser un tel festival va permettre de rassasier certains…! Rendez-vous donc du 23 au 25 décembre pour le festival du Dibi, au Palais de la culture de Bamako.

Santé publique : saisie de viandes impropres à la consommation

La viande impropre à  la consommation inonde aujourd’hui nos marchés. Depuis le 11 septembre, une opération coup de point a été menée par les gendarmes et sous l’instruction de la Direction Nationale de la Santé. Succès de l’opération. Abattage clandestin d’animaux Des bouchers au bord du fleuve à  Kalanbacoro et Niamana ont été surpris en délit d’abattage clandestin d’un nombre important de bœufs entre 2 et 3h du matin, samedi 12 septembre 2009 par des gendarmes. Au total, ce sont 17 boeufs qui ont été frauduleusement abattus par les bouchers. D’origine douteuse, la viande des bœufs abattus serait infectée par des maladies comme la tuberculose, et par conséquent impropre à  la consommation. Ce sont près de 5000 mille personnes à  qui étaient destinés ces abattages. D’o๠une forte probabilité de contamination à  la tuberculose ou tout autre maladie selon les experts de la santé. Bactéries détectées La quantité de viande saisie a été transportée à  l’abattoir frigorifique par les éléments de la gendarmerie. Après contrôle, le résultat est inquiétant : une bonne partie de la viande est infectée de bactéries. Saisies des viandes clandestines Le directeur national des services vétérinaires, le Dr. Kassoum Diakité, rapproché par nos soins, affirme que tout est parti d’un soupçon sur des abattages clandestins. Et d’ajouter « C’’est pourquoi, nous avons mis en place une opération dite  » coup de poing » pour démanteler le réseau des bouchers qui effectue l’abattage clandestin des animaux. » Selon le Dr. Kassoum Diakité, l’article 8 du texte stipule que « tout boucher agréé (chevillard, détaillant, abattant) pris en flagrant délit d’abattage clandestin encourra les solutions suivantes : saisie de la viande issue de cet abattage, paiement à  l’Etat de 50% de la valeur d’une carcasse différente. En plus, il sera dépossédé de sa carte professionnelle pour une durée de 3 mois. En cas de récidive sans préjudice des sanctions, le retrait de la carte professionnelle sera définitif et le coupable déferré devant le tribunal correctionnel ». Une viande qui pullule dans les marchés A souligner que les marchés de Bamako sont inondés par la viande avariée. M. Diakité révèle que la foire foraine est l’occasion pour beaucoup de bouchers d’introduire leur viande clandestine. Par ailleurs, la quantité de viande saisie, propre à  la consommation, est destinée aux œuvres sociales, comme les prisons, les hôpitaux et les mosquées, aux dires de Mouleykafou, Président Directeur de l’abattoir frigorifique. Enfin, il invite la population à  être vigilante pour l’achat de viande et de s’assurer que les kiosques modernes seront mis en place pour la vente de ces viandes.