Une journée dans l’exil d’ATT

19 avril 2012- 19 avril 2016. Cela fait presque quatre années jour pour jour que, Dakar, la capitale sénégalaise, héberge le quatrième président de la République du Mali. Le général Amadou Toumani Touré occupe la confortable villa « Résidence Pasteur », avec vue imprenable sur l’àŽle de Gorée. Cette villa cossue est réservée aux hôtes de marque de l’à‰tat sénégalais et est située dans une zone sécurisée car abritant plusieurs hauts gradés de l’armée sénégalaise. Il a, depuis, déménagé avec sa famille dans une demeure plus anonyme. Aux premières lueurs du jour, l’ancien président se lève et, après avoir pris son petit déjeuner avec son épouse Lobbo, ses filles Fanta et Mabo, ses gendres et ses cinq petits-enfants, il se branche sur l’information malienne et internationale avant d’éplucher la presse. Le déjeune expédié, ATT s’accorde une petite sieste réparatrice. Les nouvelles du pays, il les partage, à  partir de 16 heures, avec nombre de compatriotes de passage à  Dakar. Dans le grand salon de la Résidence, on croise un peu de tout : hommes politiques, acteurs de la société civile ou simples citoyens qui viennent « le saluer ». Certains font le déplacement spécialement pour le voir. Le Mali revient souvent dans les échanges. Selon un proche, ATT suit de près ce qui se passe dans son pays et espère en sa pacification, durable. Ces discussions et rencontres s’achèvent rarement avant 20 heures. Très social, l’ex-chef d’à‰tat s’est intégré dans la communauté sénégalaise et participe aux grands événements qui la rythment. Il prie à  la mosquée le vendredi, prend part aux mariages, aux baptêmes. Dans la fraà®cheur des premières heures de la nuit, il descend sur la Corniche o๠il n’est pas rare de le croiser, encadré par deux gardes du corps, pour son footing quotidien. Il n’hésite cependant pas à  s’arrêter pour prendre la pose, ou échanger quelques mots avec qui le sollicite. Puis, pour clore sa journée, il s’adonne à  l’un des ses passe-temps favoris, la lecture. Et quand il ne lit pas, il écrit un livre, dit-on, ses mémoires, son parcours, sa vie, son pays.

Six mois d’IBK, les Maliens sont impatients

Il y a déjà  six mois que le président Ibrahim Boubacar préside aux destinées du Mali. Six mois qui n’auront pas été de tout repos pour le presque septuagénaire qui tente lentement mais surement d’imprimer son tempo à  la marche d’un pays mis à  mal par la crise multidimensionnelle qu’il surmonte. Cependant du côté du peuple, le sentiment largement partagé est que les choses tardent à  évoluer. Le « bonheur des Maliens » n’est pas encore une réalité selon nombre d’entre eux. Certains déplorent le statu quo, d’autres pensent tout simplement que, au regard de la conjoncture économique actuelle, la situation des Maliens a plutôt empiré. Le nouveau régime se trouve constamment devant le feu roulant des critiques. Pour les Maliens, la question principale aujourd’hui , C’’est comment gérer son quotidien ? Il suffit d’avoir une conversation avec le mécanicien du coin ou le commerçant du grand marché pour s’en convaincre. « J’ai l’impression que rien ne bouge. Il faut baisser les produits de première nécessité pour permettre aux Maliens de subvenir à  leurs besoins fondamentaux », rouspète Mamadou Traoré, plombier de son état, qui reconnait avoir du mal depuis un certain temps à  faire face à  ses dépenses familiales. Demi- grossiste au marché de Djicoroni-Para, Seydou Gassama constate, non sans amertume, la baisse de la recette journalière. « Je reçois depuis trois mois moins à  peine dix clients par jour au lieu des dizaines naguère », se plaint le boutiquier. Professeurs de lettres, Oumar Traoré note une évolution timide du nouveau régime. Il lui reproche de traà®ner les pieds dans la réalisation des actions concrètes comme la création d’emploi pour les jeunes et une amélioration du pouvoir d’achat du citoyen. « Trêve d’arrestation, trêve de voyage ! La priorité est ailleurs. Les gens ont faim. Il faut aider les Maliens à  assurer les trois repas quotidiens, C’’est ça la priorité, tout le reste est secondaire », affirme avec véhémence Hamidou Togo qui tient atelier de soudure au centre-ville. Les victimes du déguerpissement des voies publiques crient leur ras-le-bol. Certains d’entre affirment avoir regretté leur choix sur IBK. En plus de la pauvreté ambiante, estiment-ils, le pouvoir vient tout détruire en leur privant de source de revenu. Autant de récriminations, reflétant le sentiment de la majorité des compatriotes, qui pourraient inspirer le régime d’IBK. Car comme dirait l’autre : « Vox populi, vox dei » (la voix du peuple est la voix de Dieu).

Vie culturelle : L’Institut français est de retour

Surnommé « le France » par les habitués du lieu, l’Institut français, ex CCF, est un lieu de rencontre entre toutes les générations. Un pont entre les cultures malienne, française et européenne. Cet endroit ou l’on peut assister à  des projections de films, pièces de théâtre, spectacles de marionnettes (une tradition Bambara), expositions d’art, vernissages de photographies etc, avait un moment mis ses activités en veille. Sécurité oblige, intervention française en cause, l’institut français situé sur le boulevard de l’indépendance de la capitale, avait même barricadé son entrée tout comme l’Ambassade de France à  Bamako, par peur des représailles des djihadistes sur les intérêts français au Mali… Lieu de culture L’institut français, dispose en outre d’une médiathèque fournie en ouvrages de référence, dans laquelle sont régulièrement organisés des ateliers multimédia. Tous les jeudi soirs, un concert a lieu avec des artistes nationaux et internationaux. Et si vous avez une petite envie, le ″ »PATIO″ restaurant et un tout nouveau bar, rénové pour les amateurs de la bonne cuisine et de breuvages, sont là . On trouvera aussi la boutique de pour ceux qui veulent des CD, livres et autres articles culturels… Booster les partenariats et les évènements L’institut français s’implique aussi dans les grandes manifestations culturelles maliennes comme le Festival Au Désert ( en arrêt), le littéraire Festival Etonnants voyageurs, Ecrans Libres ou encore le festival de la marionnette de Markala. En outre, la Biennale des Arts, les Rencontres de la Photographie Africaine, les Rencontres Théâtrales. Enfin, l’Institut français, co-organise avec le Ministère de la Culture, les Fêtes nationales françaises comme « Lire en fête », « le Printemps des poètes », la « Fête de la Musique », la « Fête du Cinéma etc…

50f de plus pour le Sotrama !

Décidément, la pilule devient de plus en plus amère pour les maliens. Ce matin il fallait avoir 200 f CFA en poche pour faire une course en transport en commun, appelés Sotrama, soit une augmentation d’environ 35%. Un coup dur de plus pour les bourses déjà  éprouvées. Conséquence de la hausse des prix du carburant La Coordination des groupements professionnels de transports et la Fédération nationale des syndicats et conducteurs du Mali a publié un communiqué annonçant la hausse à  partir de ce 21 mars de leurs tarifs. Comme argument, la Coordination affirme que « depuis 2005, le prix des carburant ne cesse d’augmenter. Au regard des nombreuses charges que subissent les transporteurs et le pouvoir d’achat des Maliens, les groupements professionnels de transports en commun accord avec la Fédération nationale des syndicats et conducteurs ont décidé du réajustement des prix pratiqués depuis 2005». Il s’agit d’un tarif plafond, précise le communiqué. Les syndicats ont mis le paquet pour que l’information passe. Les apprentis informent systématiquement tous les clients de la hausse des tarifs et des copies du communiqué suscité sont distribuées dans les stations. Des émissions radios sur les chaà®nes privées ont également été consacrées à  ce sujet ces derniers jours. « Depuis 6 heures du matin, on est là , et tout se passe plutôt très bien », affirme ainsi Salif Amadou Diallo, le secrétaire aux relations extérieures du syndicat national des transporteurs du Mali. M. Diallo estime que cette mesure se résume par la hausse progressive du prix du carburant depuis 2005 et l’augmentation du prix des pièces de rechange des voitures. Le syndicaliste se défend de toute idée de profiter de la crise pour augmenter les tarifs. «Depuis longtemps on envisageait l’application de cette mesure avant de se raviser compte tenu du pouvoir d’achat faible des populations. Mais au rythme o๠allaient les choses, explique-t-il, les transporteurs ne pourraient plus vivre de leur métier ». Selon Drissa Camara, secrétaire à  l’éducation du syndicat national des transporteurs du Mali, outre la hausse du prix du carburant, les pièces de rechange aussi se font rares maintenant. Selon lui, les pneus appelés  »Tigadéguéni » sont passés de 60 000 à  110 000 F CFA pendant qu’une autre pièce de rechange est cédée aujourd’hui à  47 500 au lieu de 32 000 FCFA naguère. Sur une recette journalière de 30 000 F FCA, déplore M.Camara, on doit 12 000 F CFA journalière au propriétaire de la voiture et dépenser 20 000 F CFA pour le carburant. à‰quation difficile à  tenir. « Ce n’est pas sérieux! » Face à  la mesure qui vient s’ajouter à  une conjoncture déjà  difficile, les avis des usages divergent. Si certains font contre mauvaise fortune bon C’œur, d’autres la dénoncent. Mamadou Touré, qui avait appris l’information par voie de presse, estime que cette augmentation va tout simplement compliquer toute la gymnastique déployée déjà  pour la recherche de la pitance. Mody Fané est dérangé par la situation mais reconnait les difficultés des transporteurs. «Ce n’est pas sérieux, comment on peut faire cela en cette période de crise. Le gouvernement ne devait pas accepter cette mesure » se lamente pour sa part Mariam Koné, qui venait d’être refusée par l’apprenti au niveau du lycée Mamadou Sarr faute d’avoir payé les 50F CFA. Pour le moment, la mesure ne concerne que le transport urbain. Dans les jours à  venir, le transport inter urbain va prendre la cadence. C’’est du moins l’assurance donnée par Seydou Yossi, secrétaire général de la coordination des syndicats et associations des chauffeurs et conducteurs du Mali.

A quoi servent les associations de consommateurs?

Les plus connues sont de l’ASCOMA et REDECOMA. Ce sont des associations de défense des droits des consommateurs. Les Maliens ont pourtant bien l’impression qu’elles ne défendent pas grand-chose, tant le consommateur malien est laissé à  lui-même face à  une inflation galopante et à  la cherté de la vie. Après l’augmentation des prix du gaz, des hydrocarbures C’’est maintenant la tarification de l’électricité et de l’eau qui prend l’ascenseur, au grand dam des chefs de famille qui sont déjà  à  bout de souffle. Créée en 1991, l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA) est présente partout au Mali et a pour objectif est de faire connaà®tre aux consommateurs leurs droits et leurs devoirs, leur favoriser l’accès aux produits et services de qualité, veiller à  la qualité des produits et services ainsi qu’au respect des usagers; sensibiliser l’Etat, le législateur, les autorités locales, les opérateurs économiques sur les conditions des consommateurs. Quant au Regroupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (REDECOMA), il est né en 1992 pour défendre le droit des consommateurs maliens. Son objectif fixé est d’imposer des produits de qualité aux opérateurs économiques à  des prix à  la portée des consommateurs. Mais aujourd’hui, nombreux sont les consommateurs maliens qui pensent que ces deux organisations sont des coquilles vides tant elles peinent à  remplir le rôle qu’elles se sont assigné. Ces associations n’existent-elles donc que sur le papier ? Face aux augmentations récurrentes des prix des produits de première nécessité, les consommateurs maliens se sentent abusés par les opérateurs économiques et fustigent que les associations des consommateurs qui pour eux n’existent que sur le papier. On salue volontiers la vigilance il y a quelques années de l’ASCOMA qui avait dénoncé le scandale de l’huile frelatée. Mais aujourd’hui, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter dans un contexte de crise économique et sociale, le silence assourdissants de ces organisations ne cesse de surprendre les maliens. Habib Sidibé est fonctionnaire. Il pense que ces associations ne servent qu’au folklore. «l’ASCOMA ou le REDECOMA n’est qu’une boà®te privée au profit de ceux qui la dirigent » ironise –t-il. Un autre interlocuteur, professeur des droits de consommateur d’une université privée de Bamako explique qu’au Mali les associations des consommateurs n’ont assez de pouvoir ni les moyens pour défendre les consommateurs. « Elles n’existent que sur le papier pour faire seulement la figuration. Ces associations ne sont pas des moyens de pression », déclare –t-il. Par conséquent les produits de consommation sont préparés et vendus dans de mauvaises conditions d’hygiène. Les dates de consommation des produits ne sont pas respectées. Des publicités « mensongères » à  la télévision et à  la radio vantent des produits dont la qualité n’est pas testée. La disproportion est grande entre le pouvoir d’achat du Malien et le coût élevé de la vie. La fréquence de certaines maladies comme les gastro-entérites par exemple a un lien avec la qualité des produits consommés. Quant aux prestations de service publics et privés, elles laissent à  désirer. Autant de raison de mécontentement pour le consommateur malien qui ne sait plus à  quel saint se vouer. Notre professeur d’appeler les associations à  un « sursaut d’orgueil » et remplir leur rôle, pour le bien-être de la population et leur propre crédibilité.

Vie conjugale : former un couple avec une fille mère, oui mais…

àŠtre fille-mère était autrefois très mal perçu. La plupart de ces jeunes filles devenaient mères par méconnaissance pour ne pas dire par ignorance des méthodes contraceptives ou simplement par naà¯veté si ce n’est par légèreté dans leur comportement. Quelles que soient les causes, les voici revêtues de ce nouveau statut : elles sont devenues mères, une situation qu’elles doivent assumer toute leur vie durant. Mais là  n’est vraiment pas le problème. Il se situe ailleurs. Il se pose et se posera toujours quand ces dernières voudront fonder un foyer «normal ».Chose légitime du reste car après tout elles sont femmes, donc prédisposées comme toutes les autres à  fonder un foyer. Comme telles, elles doivent réaliser un certain nombre de choses pour réussir une vie conjugale stable et harmonieuse. Il y’a donc des comportements à  adopter et surtout des attitudes et des vices à  proscrire dans leur vécu quotidien. l’épouse fille-mère La fille-mère doit tout d’abord et en premier lieu, accepter sa situation et cela sans le moindre complexe. Elle est mère bien qu’étant fille. Ce qui veut dire qu’elle a connu une transformation tant dans son physique que dans son mental. Physiquement, elle porte les stigmates de la grossesse mais aussi les souffrances de l’accouchement, de l’allaitement, de l éducation de son enfant sans compter les privations de sommeil et des soucis et inquiétudes quand l’enfant avait des problèmes de santé. Mettre au monde un enfant, C’’est faire l’invite à  toutes sortes d’indisponibilités, de disfonctionnements et de contraintes. Cela ne se passe pas sans laisser des séquelles. Il en est de même au plan mental. Elle est mère avec tout ce que cela comporte comme attachement et amour pour son premier enfant mais aussi les souvenirs des temps passés qui lui ramènent malgré elle, les souvenirs de ce garçon qui l’a trompée et qui l’a abandonnée, de ces moments de douleurs de la grossesse et de l’accouchement… Assumant prématurément des devoirs et des charges de mère, C’’est sûr qu’elle a connu les souffrances de la vie du mono – parental. Il n’y a pas de doute, elle est marquée tout au fond d’elle-même. Elle a enduré les méfaits des regards interrogateurs, des moqueries et railleries de l’entourage et peut-être du rejet, sinon de l’indifférence des parents et de la société. Voilà , brièvement décrite (sans esprit de jugement et encore moins de condamnation) la situation de la fille-mère. Mais maintenant, elle est épouse d’un homme avec lequel elle veut fonder un foyer et vivre heureuse Comment la fille-mère, devenue épouse doit- elle se comporter ? Se rappeler et sans se condamner qu’elle est fille -mère même si elle est maintenant épouse. Elle doit accepter et gérer le fait que physiquement, socialement et mentalement, elle est entrée dans le lien du mariage, un peu diminuée. Elle doit l’admettre et ne pas jouer au faux -fuyant et vouloir faire comme si de rien n’a été. Il lui faut avoir un langage bien réfléchi quand elle s’adresse à  son époux et adopter un comportement responsable et respectueux quand elle se tient devant lui. s’exprimer avec arrogance et vouloir faire comme si elle était blanche comme neige peut conduire son époux à  une réaction inconvenante. Elle risque fort de se faire rappeler son passé et cela peut entrainer un grand malaise dans le foyer. Mais alors, à  qui la faute ? Il faut aux filles-mères maintenant épouses, beaucoup d’humilité et de retenue, de sorte à  ne pas pousser leur homme à  commettre des gaffes. Il leur faut également éviter le complexe et ne jamais chercher à  le surmonter avec de l’extravagance. Nous croyons que C’’est une telle attitude qui leur ouvrira les portes d’une vraie promotion et leur permettra de reprendre confortablement leur place dans la société des hommes. Leur réputation sera ainsi sauvegardée. A l’époux de la fille-mère Il doit connaitre et accepter qui et avec quoi il s’est engagé dans ce lien sacré du mariage. Il s’est engagé en connaissance de cause. Il a une épouse qui est un peu diminuée physiquement et moralement. Elle est demanderesse de compréhension, de douceur, d’attention et de beaucoup de tendresse. Elle a été marquée par son passé ; elle a besoin de guérison et donc de soins appropriés pour pouvoir refaire sa personnalité, remonter la pente et s’insérer dans la société à  partir de ce qu’elle vit dans le foyer. Le mari doit être un vrai psychologue et un thérapeute attentionné. Par son langage, ses gestes, il doit conduire son épouse à  avoir confiance en elle-même et avoir confiance à  la vie. l’époux doit surtout éviter de « remuer le couteau dans la plaie » en ne faisant pas de son épouse, le coupable de ses erreurs du passé. Il a une épouse qu’il doit considérer et accepter comme telle et ne jamais lui rappeler qu’il l’a épousée « mère ». Comme époux, il doit pouvoir dominer ses émotions et se refuser de répondre à  certains propos ou provocations de son épouse. Il y va de la stabilité et de l’harmonie du foyer. Nous devons retenir et cela est valable pour nous tous que la déstabilisation des foyers sont plus le fait de la mauvaise gestion des problèmes par les acteurs (les conjoints) que des problèmes mêmes. Lu sur Sidwaya

Vie chère au Mali : le prétexte de la situation ivoirienne tient-il?

Habituellement, les maliens s’attendent à  la hausse des prix à  l’approche du Ramadan. Mais la donne a-t-elle changé avec la crise politique ivoirienne ? C’’est en tout cas la situation chez nos voisins qui sert de prétexte aux commerçants. La difficulté est réelle ; il n’est pas évident d’acheminer les marchandises depuis le port d’Abidjan, et le corridor Abidjan-Bamako est quasiment asphyxié depuis plusieurs semaines. Avec la situation ivoirienne, il fallait donc s’attendre à  l’augmentation du coût de la vie. Là  o๠le bât blesse, C’’est qu’on dirait que les commerçants saisissent cette occasion pour causer une situation de pénurie, mettant à  genoux des consommateurs dont les ressources fondent chaque jour un peu plus. On crie à  la pénurie alors que d’après les informations, de nombreux opérateurs ont des magasins remplis de produits achetés avant décembre mais qu’ils sortent au compte-goutte, spéculant à  tout-va. D’autre part, au lieu de sauver les meubles et de jouer son rôle de régulateur des prix sur le marché, ou à  défaut, d’apporter des éclaircissements sur la hausse des prix, la Direction nationale du commerce et de la concurrence (Dncc) se mure dans un silence assourdissant. Le panier de la ménagère reçoit donc un coup de plus avec cette crise. L’absence de régulation des prix, qui est pour beaucoup la cause de cette situation, fait souffrir plus d’un consommateur. En effet, tous les produits de première nécessité connaissent une hausse assez conséquente. Le kilo de sucre est passé à  600 voire 700 Fcfa ou plus. Le litre d’huile se vend à  partir de 1050 Fcfa, certains allant jusqu’à  1200F contre les 900 Francs d’il y a encore quelques semaines. Parallèlement, apparaissent sur les marchés des produits de mauvaise qualité comme des huiles frelatées sur laquelle se ruent les ménagères pour économiser quelques sous. La grosse inquiétude des chefs de famille, C’’est que les prix restent les mêmes après la fin de la crise. On se souvient qu’en 2002, Bramali avait fait observer une augmentation de 25 F cfa sur les boissons. C’était, à  l’époque pour soutenir les Aigles pour la Coupe d’Afrique des nations que le Mali organisait. Mais après, la CAN, les prix ne sont pas redescendus, au contraire, ils viennent récemment de connaitre une nouvelle hausse. L’on se demande o๠sont passées les Associations de consommateurs, lesquelles ne réagissent que mollement à  ces différentes hausses. Le département en charge du Commerce semble avoir baissé les bras et se cache derrière la commission mise en place pour gérer le problème. Une commission qui jusqu’à  preuve de contraire n’a produit aucun résultat tangible et ne propose rien pour soulager les populations. En attendant, celles-ci poursuivent leur descente aux enfers.