Contrôle de vignettes : Une intensification avec failles 

Deux fois en moins d’une semaine, au même endroit. A la descente du petit pont pour motocyclistes pour rallier Hamdallaye, juste à côté de l’Azalai Hôtel Bamako, les matins se suivent et se ressemblent. Alors que les usagers pensaient en avoir fini avec les agents de police la semaine dernière, ce matin du 22 octobre est venu se rajouter aux « journées de contrôle de vignette ».

« Ils nous font perdre du temps alors qu’ils ne contrôlent même pas les numéros des vignettes. Moi je me demande à quoi sert un contrôle si c’est fait à moitié », s’alarme Issa Doumbia, motocycliste, très remonté contre les corps habillés. 

Il n’est pas seul. La vague d’indignation rassemble plus d’un. « Je peux comprendre que l’Etat fasse des contrôles pour renflouer ses caisses mais il faut qu’elle diminue les fréquences d’intervention. Chacun a des obligations et c’est surtout quand tu es sur le point d’être en retard à ton boulot que tu tombes dans ces genres de situation. C’est désolant », regrette Djeneba Cissé, derrière une « Jakarta » que conduisait son mari.

Si les usagers de la route n’hésitent pas à exprimer leur ras-le-bol, les policiers par contre ne laissent échapper mot. Pendant qu’un groupe s’occupent des nouveaux motocyclistes arrivant, un autre embarque les motos déjà saisis (dont les propriétaires n’ont pas présenté de vignettes) et un dernier se charge de « négociations » avec certains usagers, qui, il faut le dire n’aboutissent pas.

Certes chaque citoyen a l’obligation de s’acquitter des frais de vignette dès qu’il rentre en possession de son engin à deux roues mais la manière « rigoureuse » avec laquelle la police s’y prête pour « rétablir l’ordre » reste également à revoir. 

La grande question qui demeure est la suivante. Pourquoi l’Etat ne se donne-t-il pas les moyens d’un vrai contrôle auquel aucun contrevenant n’échappe si tant est que, comme le pense la plupart, l’objectif premier reste de faire rentrer de l’argent dans ses caisses ?

Germain KENOUVI