Bamako, 28ème ville la plus attractive d’Afrique

Selon le magazine Forbes Afrique de février actuellement en kiosque, Bamako est la 28ème ville la plus attractive de la région Afrique de l’Ouest, sur les 40 villes africaines que compte le classement. Dans ce top 40, Bamako devance Niamey, la capitale du Niger, classée à  la 35ème place, mais est distancée par des villes de la sous-région comme Dakar, Abidjan, Freetown ou Ouagadougou, occupant respectivement les : 9ème, 16ème, 17ème et 24ème place au classement général. Ce dernier qui se base sur dix indicateurs variés (Business, gestion publique, coût de la vie, qualité de la vie, infrastructures, éducation, santé, sécurité, environnement, corruption), s’appuie sur plusieurs séries de données consolidées par des organisations internationales et des cabinets de conseil, tel que la Banque mondiale, l’International Finance Corporation ou les cabinets Pricewaterhouse Coopers ou Mercer. Ces données ont été converties en note sur 20. La somme des notes de chaque ville étudiée a été divisées par le nombre d’indicateurs pour obtenir un classement final. Toujours selon le classement, Bamako obtient de bonne performance pour sa gestion publique avec une 14ème place dans le top, alors que Nouakchott, Abidjan et Freetown sont classées, pour cet indicateur, à  la 16ème, 23ème et 24ème place. Les points noirs pour la capitale dans ce classement, sont les infrastructures, la qualité de vie, l’éducation et l’environnement, qui font dégringoler Bamako en fin de peloton. Selon Forbes Afrique, « Les villes les plus attractives s’appuient sur une histoire ancienne d’un siècle ou de plusieurs millénaires. Elles ont eu le temps d’élaborer des règles de vie en commun favorable à  l’épanouissement du capital humain, et de mettre en place les infrastructures nécessaires à  leur développement ». Pour le magazine, hormis les villes qui connaissent des situations conflictuelles, la plupart des villes classées affichent des développements prometteurs qui leur permettraient de rejoindre le peloton de tête, moyennant une planification plus rigoureuse. Cette édition de Forbes Afrique révèle aussi que d’ici 2060, 84% de la population africaine sera présente en ville et que la question de l’urbanisation du continent africain constituera un enjeu majeur pour le développement économique des pays. Dès lors, le développement du continent sera lié à  celui de ses villes. Aujourd’hui, face à  l’insuffisance des soutiens financiers des gouvernements nationaux et des bailleurs de fonds, les pays africains doivent se tourner vers les investisseurs et les marchés financiers. Les villes africaines se retrouvent donc dans une compétition sans merci et doivent améliorer leur gouvernance, leur qualité de vie et se doter d’infrastructures indispensables pour capter ses investissements nécessaires. Nul doute que dans les années à  venir, Bamako, saura prendre une part plus active dans la compétition et se hissera dans les villes en tête du classement.

Tombouctou, symbole de la construction citoyenne

Lors de cette visite, le chef du département de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a procédé à  la remise partielle des locaux de l’institut HEGIRE, réhabilité sur budget national dans le cadre du programme d’interventions d’urgence sur financement du Ministère chargé de la solidarité . Un programme qui prend en compte la réhabilitation des services sociaux de base sur un délai de 90 jours dont plusieurs volontaires jeunes étaient sur le chantier. A l’occasion, le Ministre Diarra a procédé -à  travers le CNPV (Centre national de promotion du volontariat) à  une remise des attestations aux volontaires en fin de service. Il s’agit des travaux de haute intensité de la main d’œuvre ayant occupé 1030 jeunes à  l’échelle de la région de Tombouctou. Le ministre et sa délégation se sont ensuite rendus sur le chantier de la Maison des jeunes : une infrastructure qui découle d’un partenariat entre les Nations Unies et le département en charge de la jeunesse. Le visiteur du jour était non seulement satisfait du nombre de volontaires évoluant sur le chantier, mais aussi de l’état d’avancement des travaux. Rappelons que ce chantier rentre dans le cadre du programme jeunesse et résilience dont le budget total est estimé à  5 millions de dollars et d’une durée d’exécution de 5 ans. l’un des plus grands investissements pour la Jeunesse dans le nord du Mali. Il est financé par le Programme des Nations Unies pour la population(PNUD). Enfin, le ministre Diarra a aussi visité la Direction régionale de la Jeunesse de Tombouctou, pour la réhabilitation et l’équipement de laquelle il a pris des engagements fermes. Alpha CISSE

Dépotoir de Lafiabougou: une montagne d’ordures en plein coeur de Bamako

Quartier résidentiel et cité des affaires, l’ACI 2000 peine à  panser sa plaie : un dépotoir d’ordures en pleine ville et de surcroit contigu au cimetière de Lafiabougou. Silencieusement, les morts doivent s’interroger sur ce manque de respect des vivants et Jules Koné vendeur de médicaments traditionnels le dit bien « mourir et être enterré dans ce cimetière C’’est mourir deux fois. Les autorités n’ont aucun respect pour nos morts, voyez vous-même, les mauvaises odeurs vous asphyxient ». Ces dires de Koné sont corroborés par un petit garçon freluquet qui fouille les décombres avec des mains nues envahies par des plaies de toutes sortes et une poitrine bourdonnante. Il dit travailler dans le dépotoir à  l’instar de sa mère qui récupère des objets jetés pour les recycler et les vendre afin de subvenir aux besoins de la famille. Effectivement, des voix de femmes attirent notre attention. Il faut se boucher les narines pour enjamber les monticules d’ordures et rejoindre ce groupe de récupératrices. Elles achètent les chargements des charrettes qui collectent les ordures ménagères. Selon la provenance, elles savent si le chargement contient des ordures importantes, bien triées, commercialisables et donc rentables ou des ordures de pauvres. Kouttoum, la trentaine révolue, le visage rabougri par des années de bêche avoue « faire ce travail pour subvenir aux besoins de la famille. Je ne peux ni voler ni me prostituer alors je viens ici à  l’aube pour avoir des objets recyclables. Je rentre à  la mi-journée pour tout rincer et mes enfants se chargent de la commercialisation». 36 millions pour un bout de route pavée Monsieur Nimaga, gérant de cybercafé rencontré sur place nous a confié, dépité « je travaille ici depuis plus de six ans et chaque jour nous nous posons des questions sur ce monticule d’ordures. Au début C’’était un dépôt transitoire et face à  l’inertie des autorités, cela a pris des proportions incommensurables. IBK a été député de la commune 4 et président de l’Assemblée mais il ne s’est jamais intéressé à  cette plaie de l’ACI 2000 or les quartiers de Koda, Djikoroni, Lafiabougou, Sébénikoro, ACI 2000 et une partie de Hamdallaye viennent enterrer leurs morts ici. Avec l’élection de Moussa Mara à  la tête de l’institution municipale, nous pensions qu’il allait prendre le problème à  bras le corps mais rien ». Un propriétaire de salon couture ayant pignon sur rue non loin du dépotoir enfonce le clou « Moussa Mara a bien travaillé hein, il a mobilisé, tenez-vous bien, 36 millions pour faire sur trois ans ce petit bout de route pavée qui sépare le cimetière et le dépotoir. Il a clôturé le site et nous a refilé le monstre avant d’aller se réfugier au gouvernement ». Joint au téléphone sur conseils des riverains, un libyen logeant autrefois en face du dépotoir explique « avoir déménagé suite à  des maladies pulmonaires, aux odeurs pestilentielles, à  la misère ambiante, à  l’insécurité grandissante et à  cette cohabitation cynique entre les morts, les miséreux et la bourgeoisie nouvelle de l’ACI 2000 ». Le ressortissant libyen espère que « le ministre solutionnera ce problème qui le suit et qui en réalité entre dans ses prérogatives de ministre de la ville ». Pourquoi pas une conférence interministérielle ? Justement, nous nous sommes rendus une seconde fois sur les lieux mais cette fois nuitamment pour vérifier les arguments des autorités municipales qui disent « vouloir en finir avec le dépotoir ». Effectivement, à  partir de vingt et une heures, près de douze camions-benne en file indienne viennent enlever grâce à  une pelleteuse les ordures. l’opération entamée il y a plusieurs semaines ne donne pas encore les résultats escomptés d’autant que les tonnes d’ordures évacuées vers Samaya sont remplacées le matin par d’autres. Babel Thiam, tailleur ayant son atelier de couture à  un jet d’encre du dépotoir clôt le débat « si le président IBK et le ministre Moussa Mara respectent les morts et veulent prouver qu’ils pensent au bonheur des Maliens, ils ont l’occasion de le faire avec la fermeture pure et simple de ce dépotoir dont on dit, je n’en suis pas sûr et il est difficile de le vérifier, que le terrain appartiendrait à  l’actuelle première dame. La commune 4 qui a porté au pouvoir trois présidents ne mérite pas d’héberger un site aussi répugnant ». Affirmatif quand on sait que les morts méritent plus de respect et à  ce titre les ministres de la santé, de l’assainissement, de l’environnement, de la sécurité et des affaires religieuses doivent se pencher sur la question pour en finir avec ces déchets solides qui minent la vie des riverains. Quoi dire de plus ? Ce dépotoir qui pose des problèmes de santé publique, d’insécurité, de morale et de respect des normes urbaines doit disparaà®tre de la carte de la commune IV. C’’est une bombe sociale latente et les autorités le savent bien puisqu’il est déconseillé de s’aventurer seul aux abords du cimetière à  certaines heures de la nuit. Emoussant et non marrant, ce dépotoir doit être déporté, n’est–ce pas Moussa Mara!

A Djenné, l’espoir renait chez les vendeurs d’artisanat

Appelée sœur jumelle de la ville de Tombouctou à  cause de son style architectural et l’implantation forte de la religion islamique, la ville de Djenné est située à  quelques 300 km de la capitale malienne. Les touristes qui convergeaient vers cette ville de la région de Mopti sont absents depuis le début de la crise du nord. Par conséquent, les guides touristiques, les promoteurs des hôtels et mêmes les vendeurs d’artisanat ne cessaient de raser les murs. Désormais, une lueur d’espoir se profile pour les vendeurs de bijoux, perles, bracelets, tissus bogolans et autres merveilles locales avec l’arrivée de quelques visiteurs dans le cadre de la réalisation des projets de construction de barrages. Mais comme il y’a peu d’affluence touristique, chaque artisan veut vendre le premier aux visiteurs du jour! « Il faut qu’on évacue nos produits que nous stockons depuis plus d’un an», témoigne Fatoumata Kantao, marchande de perles et de bracelets. Voyage au fil de l’eau Pour se rendre à  Djenné, il faut traverser le fleuve Bani sur un bac à (4000 CFA). « C’est là  qu’ils nous ont sauté dessus dès que nous sommes descendus du bac ! Il y’a beaucoup de bijoux », déclare un sénégalais dans notre délégation au seuil de Djenné. La bas, on peut voir des masques qui ne sont pas anciens mais des reproductions. Des tissus bogolans à  foison, des toiles en coton peintes avec des plantes ou des écorces. Les couleurs sont le marron, l’ocre, le noir. On peut aussi admirer de belles statuettes, des cannes, des tabourets sculptés dans le bois. Djaraba Diakité, une fillette de 8 ans déclare avoir fait un bon marché avec le passage de la délégation de : « J’ai vendu pour 2250 CFA aujourd’hui. Et sinon, on pouvait vendre pour 10 000 CFA avant le départ des blancs », confesse un vendeur de bijoux locaux. D’autres dames nous indiquent qu’elles aident leurs parents financièrement pour la gestion familiale. A Djenné, toutes les maisons sont en banco (en terre). Djenné fait partie du Patrimoine mondial de l’Unesco. Il y a plusieurs bâtiments intéressants à  visiter. Au milieu de la ville, on peut voir la grande mosquée, la plus grande mosquée en banco du monde. Elle est très belle. L’entrée est interdite aux non-musulmans mais les touristes peuvent y aller pour 7.50 € par personne…

Urbanisme: vers la validation de la politique de la ville au Mali

Présidé par le ministre de l’urbanisme et de la politique de la ville Moussa Mara, cet atelier a pour objectif d’échanger sur la vision du gouvernement en matière d’urbanisme et de politique de la ville, avec les différents acteurs, afin de mettre en place une politique partagée sur le développement urbain durable. Spécifiquement, il s’agira d’informer les acteurs urbains des nouvelles orientations du gouvernement en matière de gestion urbaine et par la suite, valider les objectifs et les actions du projet de politique nationale de la ville. Ce projet intervient après la grave crise institutionnelle et sécuritaire que le Mali a connue en 2012, notamment l’occupation des 2/3 du territoire national par des rebelles indépendantistes et des groupes armés islamistes. Cette situation politico-sécuritaire a aggravé les difficultés que connaissent les villes du Mali. « Nos villes connaissent, en outre, des problèmes de divers ordres, tels que le délitement du tissu social, l’incivisme croissant, la faible capacité d’autofinancement, les insuffisances dans la gouvernance, le faible niveau d’assainissement et le manque d’infrastructure de base » a indiqué le ministre. C’est pour faire face à  tous ces enjeux et concrétiser les espoirs soulevés par l’urbanisation, notamment contribuer à  l’amélioration des conditions de vie des populations ciblées et assurer un développement durable des centres urbains que le gouvernement a initié l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique Nationale de la ville. « Ainsi à  travers ladite politique, il s’agira de faire de la ville malienne un espace harmonieux et de convivialité, moteur de son développement et celui de son hinterland » a poursuivi M. Mara. Par ailleurs, il a ajouté que la ville doit être le cadre d’expressions socioculturelles diverses et le levier à  une citoyenneté et une démocratie locale réelle.

Good morning Kati !

L’ombre du Général Sanogo ou en tout cas, celle de ses hommes en treillis et kalachnikov en bandoulière, ne devrait plus planer sur la tête des Katois, réputés tenaces, fiers, de véritables gaulois avant l’heure, et jaloux de leur promontoire doré. Ainsi, l’ancien chef des putschistes du 22 Mars a quitté avec sa famille, le célèbre Camp Soundiata Keita, qui fit les beaux jours du Coup d’Etat, avec ce ballet incessant de diplomates, hommes politiques, chefs religieux, opérateurs économiques et autres médiateurs de la CEDEAO, soucieux de vite parvenir à  un accord de sortie de crise. Ce fut chose faite lorsque mais l’influence du capitaine récemment bombardé Général, pour reprendre la formule de notre confrère Serge Daniel, n’aura cessé de planer tout au long de la transition. Mais, querelle de grade, de leadership, les mutins que l’on disait à  bloc, certains à  fleur de peau, ont voulu créer une deuxième mutinerie dans la première. Manque de gouaille ou manque de chance, un autre général veillait au grain. Le tout puissant chef suprême des armées en a décidé autrement ! « Il suffit !, lança IBK sur les ondes nationales. « Que la hiérarchie prévale et que les chefs militaires s’assument! ». Le président de la République a donné le ton. Sanogo quittera Kati, o๠il avait pris ses aises et ses quartiers en s’y édifiant un rempart, dernière façade d’une mégalomanie rampante et d’un culte certain de la personnalité. La nature a horreur du vide, alors, elle a repris ses droits. Général Sanogo, vous n’êtes plus utiles à  Kati désormais, laissez faire l’armée. Pour l’ex capitaine, direction Bamako donc, à  la Base B, une résidence rénovée rapidement pour la circonstance et pour accueillir celui que beaucoup ont plébiscité pour avoir fait chuté l’autre Général exilé à  Dakar. « Sur le trajet Kati-Bamako, soit 15 kilomètres, le Général, rapporte t-on, était à  bord d’un convoi de six véhicules civils. De Kati, il n’a pas été autorisé à  emporter une partie de son impressionnant arsenal de guerre, qui est déjà  passé sous le contrôle de l’état-major des armées maliennes », prétend la radio mondiale. Ainsi passé de Charybde en scylla, Sanogo, obligé de se mettre sous les ordres du grand chef suprême des armée, devra désormais faire profil bas et regarder cette armée malienne, pour laquelle il avait été chargée de réformer, se transformer sous ses yeux, et nostalgique, du temps o๠il régnait en maà®tre sur Kati, l’orgueilleuse… Enfin, précise t-on, un nouveau commandement militaire devrait être nommé sur place. Et Sanogo, conseiller aux affaires militaires ? La rumeur n’est plus très loin…

Moussa Mara ou le défi de la modernisation des villes maliennes

Le désormais ex maire de la commune IV du district de Bamako figure en bonne place parmi les hommes du premier ministre Oumar Tatam Ly. Il hérite du portefeuille de l’Urbanisme et de la politique de la ville. De mémoire de Maliens, C’’est la première fois que l’on crée un ministère en charge de la politique de la ville. Le choix de Moussa Mara ne pouvait mieux tomber. C’’est du moins ce que pensent beaucoup d’observateurs. Son statut d’ancien maire lui confère, indique-t-on, des prédispositions pour offrir la capitale des trois caà¯mans et de toutes les villes de Bamako, une image de mégapole mondiale. Donc relever le défi. Les initiatives qu’il a prises pour l’amélioration du cadre de vie des populations de la commune IV sont autant de préjugés favorables pour le ministre qui continue son ascension dans le landernau politique malien. Un homme d’initiatives Parmi les initiatives de Moussa Mara en commune IV qui plaident en sa faveur, on peut citer le projet ACI 2000. Ce projet ambitieux doit bientôt entrer dans sa phase opérationnelle et qui, selon M. Mara, est un programme « cohérent avec le plan de développement économique et social (PDESC) de la commune et se situe dans le cadre des principales politiques publiques du pays ». Il tient compte des spécificités et des besoins cruciaux de notre collectivité. Il repose sur quelques idées phares notamment en matière de gouvernance, de promotion de l’emploi des jeunes, gestion foncière ou de respect des règles. Il contient des idées novatrices dans les domaines sociaux culturels, environnementaux, scolaires. Notre stratégie de mise en œuvre du programme communal repose sur un effort substantiel des services municipaux et des populations d’une part et sur l’association de toutes les bonnes volontés d’autre part. Le tout nouveau ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville aura du pain sur la planche. Il arrive quelques semaines seulement après les inondations meurtrières qui ont endeuillé Bamako notamment sa commune(IV) et la commune II. Cette catastrophe est imputée à  la faiblesse de l’Etat traduite par l’incurie et la corruption des agents municipaux d’une part et les constrictions anarchiques de certains citoyens d’autre part. Il doit certainement jouer un rôle actif dans l’enquête qui sera ouverte pour la circonstance comme l’a indiqué le président Ibrahim Boubacar Kéita. Il doit aussi composer avec son collègue de l’Assainissement, pour nettoyer les écuries d’Augias de la capitale qui croule par endroits sous le poids des immondices.

Moussa Mara : de la mairie au ministère

Né à  Bamako en mars 1975, Moussa Mara a grandi entre Dar-Salam et Bamako- Coura, avant de fréquenter le grand lycée Askia Mohamed. Féru de littérature et d’histoire, c’est d’ abord vers les sciences économiques, qu’il oriente son choix, avant d’obtenir un Brevet d’orientation Technique en Comptabilité. Sa vie professionnelle démarre en 1997 au sein de la seule entreprise qu’il connaà®t, en l’occurrence la société d’expertise comptable DIARRA. Il entre dans ce cabinet comme collaborateur avec son grade d’expert comptable stagiaire et y évolue progressivement pour en devenir son directeur associé pour l’Afrique. Moussa Mara a été inscrit à  l’ordre des experts comptables en 2000, après l’obtention de son diplôme. Il est devenu en 2002 le secrétaire général de l’ordre et a occupé cette fonction jusqu’en 2007. Il est également à  la tête de plusieurs associations professionnelles ou spécifiques (jeunesse, développement local). M. Mara a dirigé une école de gestion de 2004 à  2009 en association avec une quinzaine de professionnelles comptables, juridiques et financiers. Depuis bientôt dix ans, il s’intéresse à  la vie publique et a décidé de devenir acteur. « C’’est en 2004 que J’ai véritablement commencé à  faire de la politique au sens électoral du terme. Mais en tant que militant, soucieux du développement, les années ne se comptent plus, cela fait au moins une vingtaine d’années que je suis sur le terrain. » a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à  Journadumali en 2009. Il a choisi un travail de fond à  la base, dans son quartier et dans sa commune. Moussa agit auprès des populations en soutenant les activités de développement avec ses propres moyens. Le 19 mai 2009, il a été élu Maire de la commune 4 du district de Bamako, mais ce mandat a été interrompu en février 2010. Les autorités ont décidé d’annuler et de reprendre ces élections. Après 12 mois d’exercice de la délégation spéciale, des élections ont été organisées en février 2011. Depuis son élection à  la mairie de la commune IV, M. Mara publie tous les ans, son patrimoine. « C’est un exercice de transparence auquel tous les élus devraient se soumettre. J’ai d’ailleurs publié dans la presse malienne une tribune o๠j’invite les leaders politiques à  en faire autant.» explique t-il. Porte-étendard du parti Yèlèma (changement) à  l’élection présidentielle du 28 juillet dernier il a obtenu 1,53% des voix. Pour le second tour, à  la tête d’un collectif de 6 candidats, ils ont décidé de soutenir en appelant leurs militants et sympathisants à  voter massivement le candidat du Rassemblement Pour le Mali, Ibrahim Boubacar Keita. « Nous avons décidé de soutenir le candidat IBK sans conditions. Nous estimons et nous sommes persuadés qu’il est le seul des deux candidats à  porter véritablement les espoirs de changement de notre pays. Son résultat au premier tour l’illustre parfaitement et nous avons décidé de porter nos choix sur sa personne.» a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse après l’annonce des résultats du 1er tour. Selon le collectif, ce soutien « est surtout motivé par la rupture et le changement annoncés par le candidat du RPM » Nommé le dimanche 8 septembre, M. Mara aura la charge de la politique de rénovation urbaine et la politique en faveur des quartiers en difficulté; « Le Mali n’a pas de politique de ville pour l’instant et nous sommes comme beaucoup de pays subsahariens en urbanisation accélérée et il faut que cette urbanisation soit cohérente et maà®trisée afin qu’elle entre en droite ligne du développement de notre pays. La ville doit être variable dans la stratégie de développement. J’aurai à  conceptualiser tout cela en contrôlant l’urbanisation, avec les règles publiques de sécurité pour prévenir les inondations. C’est en tout cas un honneur pour moi de m’occuper de ce département et nous allons nous atteler à  la tâche » a t’il déclaré à  la sortie du premier conseil des ministres extraordinaire.

Le MP22 appelle à une journée ville morte ce vendredi

Exiger la libération complète de Kidal qui selon eux est toujours aux mains du MNLA, c’est l’objectif des membres du Mouvement Populaire du 22 Mars,(MP22) qui appellent les maliens à  une journée ville morte ce 5 juillet 2013. Créé au lendemain du coup d’état du mars 2012 en soutien aux putschistes, ce regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile malienne est présidé par le Pr. Rokia Sanogo. « Il n’appartient pas à  la France d’encadrer le retour de l’armée malienne, une armée souveraine, à  Kidal sur le territoire malien » a-t-elle estimé pour expliquer cet appel à  la mobilisation. L’accord préliminaire signé le 18 juin à  Ouagadougou entre l’Etat du Mali et le Mouvement national de Libération de l’Azawad prévoit en effet que « le retour de l’armée malienne se fera sans délai dès la signature l’accord » et souligne que ce retour de l’armée se fera suivant le processus de cantonnement et de désarmement des combattants des groupes rebelles touareg ». Or, la situation sur le terrain est à  ce jour tout autre. Les militaires maliens n’ont pas encore repris le contrôle de la ville du nord du pays et les restrictions à  leur déploiement ont été émises par le MNLA et les forces françaises qui en assurent la « sécurisation ». Le MP22 entend donc « organiser cette journée ville morte en guise de protestation. Ce, à  défaut d’une marche et d’un meeting, qui étaient prévus respectivement les 8 et 15 juin derniers, mais qui ont été empêchés par les autorités de la transition » a ajouté sa présidente. Pour l’organisation de cette journée, « les forces vives de la nation notamment les syndicats, les religieux, ont été sollicitées ». Des forces vives qui  » ont indiqué qu’elles adhèrent à  l’idée de cette journée ville morte, compte tenu des objectifs visés » affirme également le Pr Sanogo.

Villes : Ségou, la cité des Balanzans

La ville de Ségou a l’une des histoires les plus et les mieux racontées au Mali. Contée et chantée par les griots (maà®tre de la parole), cette histoire ségovienne est transmise de père en fils. Le mythe de Ségou Qu’est ce que le balanzan et son lien avec Ségou ? Du nom scientifique , le balazan est cette plante qui pousse dans le sahel. Plante épineuse supportant la sécheresse, elle est l’une des plantes les plus dominantes de la région de Ségou. Le balanzan est donc considéré dans l’histoire de Ségou comme l’arbre qui ne se soucie pas de la sécheresse. Il résiste au soleil, au vent, aux pluies abondantes, et au manque d’eau. Que de mystèree autour du balanzan. Les guerriers de Ségou à  l’époque, pour donner le nombre de combattants actifs dans l’armée choisissaient le nom balanzan. C’’est ainsi qu’on parle aisément de 4444 balanzans et un. Les 4444 qui correspondaient au nombre exact des guerriers au temps de Damonzon, fils de Monzon Diarra. Des siècles après, on parle encore des triomphes de cette armée ségovienne face aux agressions externes. Le parcours du combattant Après l’implantation des pêcheurs bozos, des soninkés, malinkés et bamanans, deux siècles plutard, Biton Mamary Coulibaly, un chasseur venu de la rive gauche fonda le royaume Bamanan de Ségou. l’élection de Biton à  la tête du royaume fut un exemple patent que la démocratie, cette gestion collective du pouvoir a existé au Mali depuis la nuit des temps. Quand le vote fut organisé, Biton a recueilli plus de « suffrages ». Certaines responsables de la «commission électorale » auraient demandé à  ce qu’on reprenne le scrutin. D’autres se seraient opposés parce qu’il avait été choisi à  l’unanimité. C’’est ce Biton Coulibaly qui a élargi le Royaume de Bamako à  Tombouctou. Avec les pêcheurs, il crée une flotte de guerre et régna de 1712 à  sa mort en 1755. A sa mort, le pouvoir passe des mains de son fils Dinkoro aux Diarra. N’golo Diarra captif de guerre viole la loi en s’installa au trône en 1766 pour y rester jusqu’en 1790. En bon guerrier, N’golo Diarra organisa la succession de ses fils à  la tête de Ségou contrairement à  Biton. La prise de Ségou Monzon Diarra succède à  son père et dirigea Ségou jusqu’en 1808 avant de passer le témoin à  son fils Da qui fit 20 ans de règne. Après celui-ci, l’un des plus connus du règne des Diarra, l’empire commence à  se rétrécir. Elle fut dans un premier temps attaquer par Sékou Amadou, puis par El hadj Omar Tall. El hadj Omar Tall s’attaqua à  Ségou vers mars 1861 et contraint les bamanans pratiquants de la religion traditionnelle animiste à  se convertir à  l’Islam. Avant de poursuivre sa conquête vers Tombouctou la mystérieuse, El Hadj Omar installa son fils à  la tête de Ségou. Ahmadou Tall eut donc toutes les peines face aux bamanans qui voulaient coûte que coûte, vaille que vaille, récupérer le fauteuil de leur ancêtre Biton Coulibaly. Le combat fut alors très rude. Mais les bamanans lutèrent en vain. L’arrivée du colon Blanc Trente ans après, C’’est à  dire en 1890, le colonisateur se mêle de la danse et s’allie aux bamanans pour combattre le fils d’El Hadj Omar qui faisait ses conquêtes en faveur de la religion musulmane. Pour la deuxième fois, le combat fut très rude. La chasse à  l’homme fut ouverte contre les toucouleurs. C’’est dans cette atmosphère que Ségou devint chef lieu de cercle administratif colonial regroupant les territoires des cercles actuels de Dioà¯la, Baraouéli, Bla, San… Plus tard la ville de Ségou devient une capitale régionale. Après ce long parcours, Ségou semble retrouver son vrai chemin. Une ville culturelle avec une population hétérogène constituée de Bamanans, Peulh, Bozos, Somonos, Dogon et Soninkés. Aujourd’hui, la ville de Ségou compte 501 447 habitant. La ville est donc issue d’un long parcours historique quelquefois taché de sang. Bon vent à  la nouvelle Ségou.