Sécurité : 317 civils tués entre le 1er avril et le 30 juin 2022 selon la MINUSMA

La MINUSMA a publié hier mercredi sa note trimestrielle des tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme au Mali. Elle note 467 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire soit une baisse de 42 % en comparaison avec le trimestre précédent. 317 civils ont été tués durant cette période contre 547 lors du trimestre précédent. Selon la MINUSMA « les principaux auteurs des actes de violence contre les civils sont entre autres le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) et autres groupes similaires responsables de 297 atteintes graves aux droits de l’homme ». Concernant les groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la Minusma affirme avoir documenté « 14 atteintes aux droits de l’homme qui leur sont imputables, soit une hausse de 16 % en comparaison avec le trimestre précédent ». La mission onusienne explique que « les violations des droits de l’homme imputables aux Forces de défense et de sécurité maliennes ont, quant à elles, enregistré une baisse de 62 %, passant de 320 entre la période de janvier à mars 2022, à 122 au cours de la période couverte par cette note ». La dernière note de la MINUSMA publiée le 27 mai dernier avait fait l’objet de débats. Elle avait été transmise aux autorités pour observations. Dans leurs conclusions, elles avaient regretté que l’accent soit exagérément mis sur de prétendues allégations de l’armée, tandis que les nombreux succès qu’elle engrange sur le terrain sont évoqués de manière laconique.

Violations de l’Accord au Mali : L’ONU envisage des sanctions

Suite aux violations répétées de cessez-le feu mettant en cause la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le gouvernement a sollicité du Conseil de Sécurité le 09 août 2017 l’adoption d’un régime de sanctions.

C’est ce mardi 05 septembre que le Conseil de Sécurité de l’ONU devrait se prononcer sur ce régime de sanctions proposé par le gouvernement malien et soutenu par la France. Un régime de sanctions plutôt dissuasif, destiné à amener les signataires de l’accord de paix signé en 2015, à respecter leurs engagements.   Entre avancées et recul, l’accord pour la paix et la réconciliation signé entre le gouvernement et les groupes armés peine à être mis en œuvre.

En cause notamment des affrontements entre groupes armés dont ceux intervenus en juillet 2017 à Kidal entre la CMA et la Plateforme. Deux groupes armés qui ont convenu d’une trêve de 2 semaines signée le 23 août 2017.

Le régime de sanctions proposé devrait identifier des personnes et des groupes responsables d’entraver le processus de paix en cours et porter sur des interdictions de voyage ou encore des gels d’avoir. Les infractions visées vont des violations de cessez-le feu, aux attaques contre les forces armées maliennes ou les casques bleus ou les violations des droits de l’Homme ainsi que les entraves à la mise en œuvre de l’accord.  

Cette résolution qui sera soumise au vote ce 05 septembre risque cependant de se heurter à l’opposition de l’Ethiopie qui assure la présidence tournante de Conseil de Sécurité et de la Russie qui l’estime inopportune.