France : Théo la bavure de trop

Dans la banlieue française d’Aulnay-Sous-Bois, Théo, 22 ans, jeune français d’origine congolaise, a été blessé lors d’un contrôle d’identité qui a mal tourné. Les populations de la cité de la Rose-des-Vents protestent contre la brutalité dont a fait preuve la police nationale.

L’histoire du jeune Théo, 22 ans, grièvement blessé après un contrôle d’identité qui a dégénéré à Aulnay-sous-Bois, ville de la banlieue parisienne, le 2 février dernier, a défrayé la chronique. Six jours après, l’affaire semble bien loin de connaître un terme. Les habitants de la cité des 3000 se sont rassemblés, Il y a deux jours, pour une marche de protestation contre ce que le sociologue Sebastian Roché, a qualifié dans les colonnes de notre confrère Le Parisien de « contrôles d’identité arbitraires », des discriminations quotidiennes qui usent

Les quatre agents de police impliqués dans l’affaire ont été placés sous contrôle judiciaire et trois d’entre eux se sont vus interdire, par le juge, d’exercer l’activité de fonctionnaire de police. Les quatre policiers étaient initialement soupçonnés de « viol en réunion ».

Hospitalisé à l’hôpital Robert-Ballanger, Théo a reçu la visite surprise, hier mardi 7 février, du président François Hollande. « Théo est un jeune qui a toujours été connu pour un comportement exemplaire », issu d’une «famille qui veut vivre en paix, en rapport de confiance avec la police », a déclaré le chef de l’État..

Le contrôle systématique d’identité visant majoritairement les personnes d’origines étrangères est devenu une triste réalité qui fait frémir plus d’un immigré en Europe particulièrement en France. Il existe de façon permanente une situation de tension structurelle entre la police et les quartiers défavorisés, entre la police et les jeunes issus des minorités. L’histoire du jeune Théo n’est qu’un exemple parmi tant d’autre.

Malgré l’appel au calme du jeune Théo, depuis sa chambre d’hôpital, la cité de la Rose-des-Vents s’est embrasée mardi dans la nuit. 26 personnes ont été interpellées, pour la plupart des jeunes de la commune.