La Junte guinéenne au Burkina Faso : tension avec les Forces vives

La junte refuse le départ de Dadis Cette semaine, C’’est une délégation de 18 personnes qu’a rencontré le président burkinabé Blaise Compaoré. La 1ère rencontre s’est tenue mardi au palais présidentiel de Ouagadougou oà¹, Mr Compaoré demandait à  la junte de formuler ses doléances par écrit. Doléances qui seront déposées et discuté le lendemain mercredi. Difficile négociation Le médiateur Blaise Compaoré est conscient que tous les points de vue de part et d’autre, ne sont pas négociables. En effet, la junte demande plutôt un gouvernement d’ouverture o๠pourraient éventuellement figurer les forces vives (opposition, syndicats, société civile), point de vue non partagée par l’opposition. Il est hors de question pour le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), que Dadis quitte le pouvoir. Néanmoins, il semblerait qu’une solution à  la zimbabwéenne(Mugabe/Zvangirai )soit possible. Avec Dadis à  la tête du pays, et un premier ministre issu des forces vives, qui devra diriger les finances et la banque centrale de Guinée. Seulement, cette solution risque des prendre un temps fou puisque, la junte craint d’avoir les mains liées sans un contrôle sur l’argent du pays. Par ailleurs, Blaise Compaoré estime que : « l’essentiel, C’’est de faire évoluer les positions. En ce qui concerne les candidats à  la future élection présidentielle, elle pourrait être abordée plutard. » La priorité étant mise ‘’comment mettre en place un gouvernement d’union, o๠toutes les parties en conflit, seraient satisfaites ? » Diplomatie fine Le médiateur a une tâche difficile avec cette médiation qui semble être l’une des plus dures parmi celles du Togo et de la Côte d’Ivoire. Il devra faire preuve de beaucoup de diplomatie envers les deux parties qui semblent vouloir rester sur leurs positions. A lui de savoir appuyer sur le bon bouton pour un redémarrage approprié. Selon des informations recueillies par RFI, un membre de la junte explique qu’il faudrait une limitation d’âge des potentiels candidats à  la présidentielle. Un point de vue qui n’arrangera pas forcément les doyens de la vie politique guinéenne tels que Alpha Condé et d’autres. Toujours dans les doléances remises au burkinabé Blaise Compaoré, la junte voudrait qu’un audit soit organisé, afin de situer les responsabilités de chacun, dans la mauvaise gestion des ressources publiques sous le règne du défunt président Lansana Konté. On connaà®t le président Blaise pour sa finesse et grande diplomatie dans les résolutions de conflits. Le dossier guinéen semble assez lourd et délicat avec des visions très opposées. Il devra donc faire preuve de beaucoup de tact et d’habileté.

Guinée : un gouvernement de transition est-il possible avec Dadis ?

Le gage que Dadis ne se présentera pas à  ces élections et la libération des personnes incarcérées lors des tragiques évènements survenus au stade du 28 septembre à  Conakry sont aussi d’autres demandes des Forces Vives qui ont rencontré le médiateur Blaise Compaoré à  Ouagadougou ces deux derniers jours. Elles sont parties avec une quarantaine de personnes pour rencontrer le président burkinabé. Vu cet effectif pléthorique, Mr Compaoré leur a demandé d’établir une liste des personnes les plus représentatives. Malaise diplomatique, une opposition divisée ? La salle ne devait accueillir que les personnes figurants sur la liste établie. A la surprise générale de tous, le nom de l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté n’y figurait pas. En effet, l’opposition guinéenne accuse l’intéressé d’être un pion de Dadis, un espion voulant se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Elle estime que Mr Kouyaté s’affiche beaucoup trop pour être honnête. l’accès de la salle fut ainsi refusé à  l’ancien premier ministre. Cela a provoqué un grand malaise au sein de la représentation burkinabé avec qui, il avait échangé de nombreuses fois pendant ses fonctions ministérielles. Néanmoins, cet incident n’a entaché en rien, les discutions avec le médiateur. Dialogue possible avec la junte Sous la demande de Mr Compaoré, les forces vives ont enfin accepté de dialoguer avec le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) de Moussa Dadis Camara. Signalons que depuis les massacres du 28 septembre, elles l’avaient toujours refusé. Le porte parole des forces vives, Mr Jean-Marie Doré déclare «Â A travers la médiation du président Blaise Compaoré, nous avons accepté de dialoguer avec la junte, dans le but de sortir de la situation d’aujourd’hui ». Il estime que, l’objectif de ce dialogue direct est l’instauration d’une unité de transition, afin que la Guinée se retrouve rapidement dans un autre contexte de gestion politique. Dadis tend la main à  l’opposition Lundi soir, le chef du CNDD avait déclaré à  la télévision nationale guinéenne, qu’il est prêt pour un dialogue direct, franc et constructif. Ces déclarations font suite aux départs des forces vives pour Ouagadougou. Ses adversaires qui dans un premier temps lui avaient refusé cette main tendue, l’ont finalement accepté à  l’issue des discutions avec le chef d’Etat burkinabé. Sauve qui peut Nous avons appris il y a quelques jours, que les opposants guinéens « craignant pour leur vie », ont préféré rester à  l’étranger. Ils se disent engagés pour la cause de la population meurtrie par tant d’années de pression. Mais, l’étranger est-il bien la solution adéquate pour venir en aide au peuple de Guinée ? Un lutteur ne devrait-il pas être capable de supporter toute sorte d’exaction qu’il subit, même au péril de sa vie ? Blaise Compaoré doit rencontrer en début de semaine prochaine, les membres de la junte au pouvoir afin de comparer les points de vue et trouver une solution appropriée de sortie de crise. La question reste de savori si un gouvernement de transition est vraiment possible avec la junte au pouvoir.