Volontariat : le Corps de la Paix est de retour

Ils s’appellent William, Sarah, Janet, Matthew et Christopher. Ils sont Américains et viennent de prêter serment, pour la réouverture du Corps de la Paix, ou « Peace Corps » qui consacre chaque année de nombreux jeunes volontaires américains en Afrique. La cérémonie de prestation des 5 volontaires du Mali a eu lieu ce jeudi 25 septembre à  la résidence du Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis au Mali. Andrew Young a ainsi lancé : [i«Peace Corps na na tougouni!»]. Autrement dit, le corps de la paix est de retour après une absence de deux ans suite à  la crise sécuritaire et politique qui a frappé le Mali. La philosophie du « Corps de la Paix », crée en 1961, par le président américain John Fitzgerald Kennedy, était au départ, un défi lancé à  de jeunes étudiants de l’Université du Michigan pour aller vivre dans un pays en développement et y servir la cause de la paix. Plus de 200000 volontaires ont ainsi servi dans 139 pays au total. Pour le Mali, le gouvernement a signé l’Accord avec le Corps de la Paix en Avril 1971, ce qui a pu faciliter l’arrivée des premiers volontaires dans notre pays. A l’heure actuelle, près de 2800 volontaires ont servi au Mali jusqu’en 2012 et dans divers domaines comme l’éducation, l’environnement, l’eau, l’assainissement, les femmes et développement ou encore la prévention du VIH SIDA, jusqu’au moment de la crise. Servir les communautés Soixante plus tard, l’élan n’est pas retombé, souligne Jacqueline Geier Sesonga, qui fut elle aussi volontaire dans les années 1980. Aujourd’hui, Directrice Pays par intérim du Corps de la Paix, elle a exprimé sa joie de voir le retour des jeunes volontaires au Mali : « Ils vont faire la connaissance de leur diatigui, ils seront hébergés dans des maisons simples. Ils vont manger, boire et partager la vie quotidienne des Maliens, travailleront avec des organisations locales, les centres de santé, les animateurs ruraux pour achever le travail par lequel ces mêmes villages les ont invité ». Aussi a-t-elle exhorté les cinq nouveaux volontaires qui vont travailler dans les secteurs Santé Publique (WASHUTRITION) et Petites et Moyennes Entreprises, dans la région de Sikasso, à  ne pas décevoir les espoirs placés en eux. Pour Ousmane Koné, le ministre de la Santé, il faut tout simplement saluer « l’aptitude des volontaires à  parler nos langues locales et à  s’imprégner des réalités du Mali, dans les coins les plus reculés du pays ». Diatiguiya malienne Pour Janet Smith, qui fait partie des nouveaux volontaires, mais qui a servi deux ans au Sénégal : « Le Mali est un pays d’une hospitalité rare, un pays qu’on a plus envie de quitter, aussi s’engager en tant que volontaire est une chance. Celle de fournir une assistance aux autres, de faire des rencontres, de se faire des cousins, des sœurs et des frères maliens ». s’exprimant en bambara, Sarah Batta, dont le nom malien est Fanta Souaré, car chaque volontaire a son patronyme malien, partir il y a deux ans du Mali, au moment des évènements a été douloureux pour tous les volontaires de l’époque. Le retour sur le terrain est donc un bonheur, une nouvelle expérience à  vivre ! Et comme l’a si bien dit Andrew Young, le Chargé d’affaires de l’ambassade américaine, qui a ensuite coupé le gâteau de bienvenue avec les volontaires :

« Volontaires » de l’APEJ, vivier pour le développement

Démarré en 2005, le Programme de stage de qualification, prosaà¯quement connu sous le vocable « volontariat », a atteint sa vitesse de croisière. La structure vient de lancer 6ème programme qui concernera 3 000 jeunes. En effet, ces 3 000 volontaires ont été sélectionnés sur un total de 22 864 inscrits. Selon la DG de l’APEJ, les autres dossiers ont été rejetés, à  cause des vices de formes et de fonds constatés. Les 3000 jeunes seront dispatchés dans des structures publiques et parapubliques. l’une des spécificités du présent programme a retenu 500 jeunes diplômés du nord. Si les bénéficiaires du programme n’ont jamais caché leur satisfactions vis-à -vis de l’initiative, force est de souligner qu’ils voudraient tous qu’il soit soutenu et renforcé. « Ce programme m’a permis d’acquérir beaucoup d’expériences professionnelles. J’ai beaucoup appris », se réjouit ce jeune diplômé en ingénierie qui avait souhaité renouveler son stage à  la Direction de la Géologie. « l’Etat doit songer à  rallonger le temps du stage qui s’avère insuffisant si l’on en croit nos précurseurs », propose Djeneba Sissoko, qui figure parmi les nouveaux élus. Bien, mais peut mieux faire l’initiative du volontariat a été instituée en 2005 par le Gouvernement malien. La plupart des jeunes pensent aujourd’hui que C’’est un acquis positif mais qui mérite d’être ajusté aux exigences de l’heure. Tout en rappelant que le partenariat entre sa structure et l’APEJ a permis la formation de milliers de jeunes, Mamadou Minkoro Traoré, opérateur économique, émet cependant des réserves. Il pense qu’il y a lieu de corriger certaines erreurs constatées le long du parcours : absentéisme, irrégularité des jeunes dans les lieux de stage et le manque de suivi des jeunes dans les structures d’accueil. « Nous devons donc inculquer aux jeunes les talents et les valeurs qui font la marque des travailleurs productifs et responsables », lance-t-il. Pour lui, les jeunes volontaires constituent un vivier important, à  même de relever des défis dans divers domaines agro-sylvo-pastoral, commercial, artisanal, socio-sanitaire… M. Traoré, chef de file des partenaires stratégiques de l’APEJ, préconise la mise en place d’une étude d’impact du Projet ainsi que l’affectation effective de ressources dédiées au suivi rapproché des stagiaires.