Wadoussène et consors libres comme l’air…

Alors que le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta promettait de les traquer, après les avoir libérés, les auteurs de l’enlèvement de Serge Lazarevic et Philippe Verdon se promènent au vu et au su de tous à  Kidal. Il est censé être traqué et ne pas pouvoir dormir en paix. à€ l’évidence, ce n’est pas le cas. Depuis son élargissement le 9 décembre 2014 en échange de la libération par Aqmi de l’otage français Serge Lazarevic (dont il avait organisé le rapt trois ans auparavant), Mohamed Aly Ag Wadoussène se promène au vu et au su de tout le monde à  Kidal. Le mois dernier, il a même accepté d’y rencontrer des émissaires de la Minusma. Libéré en même temps que lui, Haà¯ba Ag Acherif, son complice dans l’enlèvement de Lazarevic (et d’un autre Français, Philippe Verdon, dont l’assassinat a été confirmé en juillet 2013), se trouverait pour sa part en Algérie. Après leur libération, Ibrahim Boubacar Keà¯ta leur avait pourtant promis l’enfer : « Les armées malienne, française et nigérienne mettront tout en oeuvre pour les retrouver. à€ leur place, j’eusse préféré rester en prison », avait déclaré le président malien. Il est vrai que ses soldats ne sont pas à  Kidal. Les troupes françaises, si.

Libération de Wadoussène : Mohamed Ali Bathily s’explique

Afin de calmer la polémique et mettre fin aux supputations en tous genres, le ministre malien de la justice, Mohamed Ali Bathily, après s’être confié à  la chaà®ne française France 24, sur les circonstances de la libération de l’otage français Serge Lazarevic, a convoqué la presse nationale, dans la salle de conférence de son département, pour expliquer la position du Mali dans cette affaire. Pour rappel, quatre terroristes dont Mohamed Aly Ag Wadoussène, ont été libérés en échange de l’otage français Serge Lazarevic. Le ministre explique la chose ainsi :  » Les négociations qui ont abouti à  la libération de l’otage français ont été menées par d’autres pays(France-Niger). Ce sont ces états dont la France, qui nous ont fait par des conclusions de cette proposition qui demandait la libération de ces terroristes pour que l’otage français puisse avoir la vie sauve ». Dès lors, on imagine bien que le Mali ne pouvait refuser une telle demande, justifie Bathily, qui ajoute, que notre pays a eu à  utiliser le même genre de procédés :  » Dans le passé, nous avons procédé à  la même démarche pour sauver la vie de nos compatriotes ». Bathily fait ici référence à  la trentaine de fonctionnaires prisonniers détenus en Mai dernier au gouvernorat de Kidal, lors de la très controversée visite de Moussa Mara sur place et grâce à  la médiation de la Minusma. Cette fois, c’était un échange entre rebelles et fonctionnaire maliens. Pour autant, les explications de Bathily, déplorent beaucoup, viennent tard et après les médias internationaux. Mais mieux tard que jamais. Enfin, il n’est pas inconnu que le rôle joué par la France dans la lutte contre le terrorisme dans le nord de pays, a certainement infléchi la décision des autorités maliennes, de libérer dans la nature de dangereux terroristes, pour ensuite vouloir les traquer. Afin de mettre les choses au clair, Bathily souligne qu’à  aucun moment, le Mali n’a été contraint à  quoi que ce soit. Le geste consenti n’est qu’une reconnaissance éternelle du Mali à  l’égard des français. « Refuser de libérer Wadoussène aurait été assimilé à  un acte d’ingratitude à  l’égard de nos amis français et un déshonneur pour le peuple malien qui sait reconnaà®tre ses bienfaiteurs dont la France ». La reconnaissance est une valeur bien malienne, mais il faut surtout rappeler que nous avons encore besoin de l’appui militaire de la France, à  défaut d’une armée efficiente, face aux groupes djihadistes qui opèrent dans le Sahel et par extension dans le nord du Mali.