Mali: Washington veut que la Minusma plie bagage dans 3 ans

Washington ne veut plus du Tchadien Mahamat Saleh Annadif à la tête de la Minusma, Mission onusienne pour la stabilisation du Mali. Le site Africa Intelligence (AI) soutient, à ce propos, que les Etats-Unis tentent depuis plusieurs semaines d’imposer son propre candidat à la tête de la mission.

Il s’agit de David Gressly, actuel n°2 de la Monusco, la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC). Le diplomate américain, rappelle la même source, est «un familier des arcanes onusiennes et du contexte malien». Avant de rejoindre la Monusco, David Gressly était à la tête du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Mali.

Africa Intelligence estime que «si un départ de Mahamat Saleh Annadif, ancien ministre des Affaires étrangères tchadien et RSSG au Mali depuis 2015, semble quasi acté, le nom de son potentiel successeur fait (par contre) l’objet d’intenses tractations».

La raison ? Il ne ferait pas l’unanimité au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme il fallait s’y attendre, les plus grands opposants à l’option américaine sont les Français, qui ne cacheraient pas leurs réserves sur David Gressly et plaideraient, selon AI, pour une candidature africaine.

Africa Intelligence révèle que «l’autre front diplomatique sur lequel s’écharpent Washington et Paris est celui du texte de la résolution du renouvellement de mandat de la Minusma». «Les négociations commencées il y a une dizaine de jours se déroulent dans un climat pour le moins tendu», indique AI, qui ajoute que «les diplomates américains souhaitent que la résolution mentionne une ‘‘échéance de retrait’’ à trois ans»

En d’autres termes, précise la même source, «Washington entend introduire de façon inédite un plan de désengagement graduel de la mission onusienne». Une demande à laquelle Paris, qui assure la rédaction de la résolution, est jusqu’à maintenant très fermement opposée.

Sur le plan opérationnel, ajoute Africa Intelligence, «Washington se montre tout aussi intransigeant et affiche une vive opposition à la descente des soldats de la Minusma dans le centre du Mali». «Le mandat initial de l’opération de l’ONU se limite théoriquement au nord du pays mais, face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le centre malien, la France plaide depuis plusieurs mois au Conseil de sécurité pour un déploiement partiel dans le centre», indique Africa Intelligence. Washington reste très sceptique aussi sur les mécanismes de coordination existants entre la Minusma et le G5 Sahel, que les Etats-Unis ne soutiennent que du bout des lèvres. Washington s’est, rappelle-t-on, opposé au financement de la force du G5 Sahel par l’ONU.

Ayant fait campagne contre les budgets «exorbitants» des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Donald Trump s’efforce de mettre cette mesure en pratique.

Selon toujours Africa Intelligence, son équipe diplomatique devrait ainsi plaider pour un retrait d’un millier de Casques bleus sur les 11 200 que compte la Minusma. Un point sur lequel Paris n’est pas d’accord aussi. Un récent rapport de mission du département d’Etat au Mali n’a pas été tendre vis-à-vis de la Minusma, fustigeant notamment les coûts de fonctionnement de la mission de l’ONU pour des résultats jugés limités.

Sources: Africa Intelligence – El Watan

Africa Reporting Tour : leçons d’un sommet historique(3/3)

Près de 1200 journalistes du monde entier dont la plupart du Continent, ont été accrédités pour couvrir ce que le président Obama a appelé « la plus grande réunion de leaders africains à  Washington ». Il va de soi que sans le petit sésame, ce badge, o๠s’étalent votre nom et votre photo, vous ne pourrez pas assister aux différentes sessions de ce sommet historique, qui débutera par des « Signatures Events » ou panels d’introductions comme le « Civil Society forum », le panel sur les femmes « Investing in Women for Peace and Prosperity » ou encore « Wildlife Trafficking », le trafic d’animaux sauvages etC’… Lundi 4 Août, rendez-vous au United States Institute of Peace (USIP) o๠les journalistes, tous pays confondus, doivent s’enregistrer et se réunir pour les différentes sessions. Pour ceux qui doivent couvrir l’un ou l’autre des panels, il faut avoir le badge de l’évènement, ajouté au badge nominatif. Entre le Département d’Etat, la National Academy of Sciences et l’Institut pour la Paix, il n’est permis à  aucun journaliste de circuler seul. Ceci pour éviter tout débordement entre les différents bâtiments du sommet Us-Afrique. Comprenez qu’il s’agit là  d’une question de sécurité. La veille, près d’une cinquantaine de chefs d’Etats et leaders africains ont atterri à  Washington sous l’œil vigilant des forces de sécurité américaine. A l’extérieur des buildings, il y a tout de même de petits groupes de manifestants d’origine éthiopienne, qui banderoles et affriches en main, protestent contre l’emprisonnement de journalistes dans leur pays. « Nous réclamons l’aide et la pression des Etats-Unis pour libérer ces porteurs de la libertés d’expression », nous confie un des manifestants. D’autres, des imams appellent à  une plus large ouverture d’esprit. Ces regroupements ne seront pas interdits et se poursuivront pendant les trois jours du sommet, au même moment, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain recevra pour des entretient bilatéraux les leaders africains, puis lors d’une réception au Capitole. Au Média Center, les journalistes du Tour prennent leurs quartiers, certains sont en « pool » sur des panels, d’autres sur des briefings avec le Bureau pour la population et les migrations. J’aurai l’honneur de couvrir le panel sur les femmes, o๠figurera le président Keita, du Mali, le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkosazana Dlamina Zuma, une session modérée par Samantha Power, l’ambassadrice des USA aux Nations Unies, avec des intervenantes comme le Dr Jill Biden, l’épouse du Vice président des Etats-Unis et Valérie Jarrett, conseillère spéciale d’Obama. Un panel o๠les grands défis sur le rôle de la femme pour la construction de la paix, seront débattus. Et des solutions proposées. Ce qu’il faut retenir, C’’est la grande diversité des participants et des panelistes venus de toutes les sphères de l’administration ou de la société civile américaine et du monde des Affaires ; En marge, d’autres évènements comme la réunion Africa 2.0 auront lieu ou l’évènement « Timbuktu Renaissance », que présidera le président Ibrahim Boubcar Keita et son épouse Keita Aminata Maiga, en compagnie de la ministre malienne de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo. Objectif de cette levée de fonds, organisé par la Brookings Institution de Washington, susciter l’intérêt autour de la réhabilitation des trésors sacrés de Tombouctou, une ville du Nord du Mali qui rappelons-le, aura subi les assauts des djihadistes en Avril 2012. Africa Business Forum 5 Août, « l’Africa Business Forum » réunira la crème des entrepreneurs mondiaux et PDG africains, tels le nigerian Aliko Dangote, le sud africain Tshepo Mahloele, de Harith Fund Manager, Muhtar Kent, PDG de Coca Cola, Stephen Schwartzmann, PDG de Blackstone, Ajay Banga, patron de Mastercard, Michael Bloomberg, maire de New York et patron de la Bloomberg Philantropies parmi tant d’autrs personnalités du monde des affaires… Un forum qui se tiendra en présence de plusieurs chefs d’Etats africains au Mandarin Oriental Hôtel de Washington. Paul Kagamé, Jacob Zuma, Macky Sall, Moncef Marzouki, Dlamini Zuma(UA) entre autres seront les guests d’honneur de ces Business sessions, sur les opportunités d’investissements avec le continent. Attirer plus d’investissement direct en Afrique, renouveler les termes de l’AGOA, afin qu’il bénéficie à  plus de pays africains, en termes de volumes d’exportation, favoriser le climat des affaires, en enrayant la corruption dans les administrations, augmenter le potentiel énergétique du continent de Dar’es Salam à  Tunis, grâce à  l’initiative Power Africa, dans laquelle l’Amérique injectera des fonds supplémentaires, cela signifie, réduire les coûts de l’électricité, pour favoriser l’accès au plus grand nombre, précisera Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, l’une des deux institutions de Bretton Woods, basée à  Washington. 37 milliards de dollars, C’’est le chiffre annoncé par Barack Obama à  l’issue de ce Business Forum, qu’il clôturera par un entretien exclusif face au public. Une aide substantielle qui devrait être injectée sous diverses formes et projets de développements sur le continent. Deux journalistes du Tour, le sénégalais Mamadou Thior (RTS) et la Sud Africaine Dudu Busani couvriront ce Forum économique pour le reste du groupe, le temps et l’espace étant limité pour que touts puissent y avoir accès. En marge de ce forum, nous aurons une rencontre avec une responsable du Pentagone, en charge des affaires étrangères, Amanda Dory, qui nous parlera de sécurité, de défense. A la Banque Mondiale, nous serons reçus par le Vice Président Afrique, Makhtar Diop, pour évoquer les questions liées à  l’énergie sur le continent, des initiatives soutenues par l’institution financière. De même que les solutions alternatives telles que le solaire pour offrir la lumière au plus grand nombre d’Africains. Sans oublier, un briefing avec des représentants de la « Human Rights Campaign » pour les droits des personnes homosexuelles (gays et lesbiennes) et transsexuelles, une cause pour laquelle, un plaidoyer intense est fait en Amérique. Un dà®ner à  la Maison Blanche Le même soir, après une séance épique de plus d’une heure sur le perron de la Maison Blanche, pour photographier l’arrivée de la cinquantaine de leaders africains invités par Barack et Michelle Obama, nous seront conduits dans les jardins de la Maison Blanche, pour assister au dà®ner de gala offert par le couple Obama, et particulièrement le toast de POTUS. Une fois de plus, C’’est en tant que fils d’un africain, un kenyan, que Barack Obama lèvera son verre, à  l’honneur de ses invités en appelant à  de meilleures relations de prospérité avec le continent africain. Quant aux tenues des premières dames, Ange Kagamé, la fille du président rwandais remportera tous les suffrages, ainsi que la seconde Dame des Etats-Unis, Jill Biden, aves sa robe en Wax, cousue à  Kinshasa en République démocratique du Congo. Chaque couple présidentiel aura également droit à  sa photo avec le couple Obama. Last but not least : les questions de sécurité et investir dans les générations futures… Ce qu’il faut retenir de ce sommet Us-Afrique, C’’est la volonté affichée des Etats-Unis de se tourner davantage vers le continent en termes de relations d’affaires. Il a souvent été reproché à  Barack Obama de ne pas assez regarder vers l’Afrique, lors de son premier mandat. Un retard que le président américain, s’est selon, beaucoup d’observateurs, évertué à  combler en invitant ces leaders africains à  Washington. A l’issue de la conférence de presse de clôture du sommet, Barack Obama aura encore une fois appelé les Africains à  leur responsabilité. En matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, il a encouragé les états à  plus de coopération sous régionale pour prévenir les menaces, même si l’Amérique reste engagé pour le déploiement plus effectif des soldats de maintien de la paix. Grant Harris de la National Security Council et conseiller du président Obama souligne aussi la nouvelle initiative annoncée lors de ce sommet. La Security Governance Initiative(SGI) devrait permettre d’apporter de l’aide en matière de sécurité aux pays africains en commençant par six d’entre eux que sont le Ghana, le Kenya, le Niger, le Nigeria, la Tunisie et le Mali, avec une première enveloppe d’un budget de 65 millions de dollars injectés pour la première phase de l’initiative. Le pari sur la jeunesse africaine, restera l’un des éléments phares de ce sommet, qui rappelons le, faisait suite au sommet des jeunes leaders YALI une semaine plus tôt. l’Afrique dont la population augmente et n’aura pas d’autre choix que de parier et d’outiller sa jeunesse, pour amorcer son développement économique, de façon harmonieuse et sans un regard en arrière, sur les conflits, les pandémies, la pauvreté etC’… Il faut cependant signaler que la question du virus Ebola aura dominé le Sommet, largement couvert par les médias américains, même si l’on regrette un peu, que lors de la conférence de presse, tenue par Obama, il n’ y ait eu qu’une seule question pour un journaliste africain. Leçons d’un Tour Participer à  ce tour entre Washington et Atlanta, a été une belle opportunité pour les journalistes, d’abord, parce qu’il montre l’engagement des Etats-Unis envers les échanges et la coopération culturelle entre Washington et les capitales africaines, en particulier Bamako. Il est appréciable de voir qu’à  chaque grand évènement organisé en Amérique, le département d’Etat américain, à  travers son ambassadeur au Mali, Madame Mary Beth Léonard, s’investit dans la prise en charge de journalistes qui dans un autre contexte, n’auraient ni les moyens, ni la chance, de participer à  de tels voyages. l’autre leçon à  retenir, C’’est qu’il y a une vision américaine du monde, une projection du futur, que l’Amérique veut faire partager au monde entier. En invitant des journalistes africains, les Etats-Unis dévoilent un pan de leur politique étrangère et s’ouvre à  toutes les demandes et questionnements, qui permettent de comprendre, comment cette jeune démocratie, à  travers des institutions fortes, est devenue en moins de deux siècles, la première puissance mondiale. Et comme l’a si bien dit Barack Obama, à  Accra au Ghana, en 2009, l’Afrique aujourd’hui n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ! Cheers !

Africa Reporting Tour : A la découverte des institutions américaines (1/3)

Ce voyage de presse s’inscrivait dans deux évènements majeurs : le sommet des YALI (Young Africans Leaders Initiative) lancé en 2010 par le président Barack Obama et le sommet historique US-Africa Leaders, qui s’est tenu du 4 au 6 Août dans la capitale fédérale des Etats-Unis. Arrivés à  Washington à  la veille du sommet YALI, les 23 journalistes venus du continent (Congo Brazaville, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Ghana, Sierra Léone, Kenya, Lesotho, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso, Maurice, RDC, Libéria, Côte d’Ivoire, Madagascar, Zimbabwe, Tanzanie etc.. ) ont d’abord découvert la ville de Washington lors d’un city tour. Visite de la Maison Blanche, du National Mall, du Lincoln Mémorial, tous les lieux phares de l’histoire de la jeune démocratie américaine, ont été racontés par Matthew Schubert notre guide du jour. Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, Georges Washington dont la ville porte le nom, sont les grandes figures politiques des Etats-Unis, aujourd’hui dirigés par Barack Obama, le 44è président. Sur le plan social, Washington, à  l’inverse du gigantisme de New York, est à  dimension humaine, avec des rues et avenues larges, des buildings de haut standing et de vieilles maisons en brique rouge, coquettes, une cité très cosmopolite. De l’avis de certains maliens de la diaspora, il fait bon vivre à  DC. Aux abord de la ville, il y a le Potomac, ce fleuve qui sépare le district de Columbia, de la Virginie et du Maryland, deux autres états, proches o๠certains Washingtoniens travaillent. Nous achèverons notre tour au Capitole sous un beau soleil de Juillet. Cet édifice imposant est le siège du congrès et du sénat américain, o๠la plupart des grandes lois et décisions politiques sont votées. Que vous soyez l’homme le plus puissant de la planète ne signifie rien, lorsqu’il s’agit de faire passer une réforme majeure, et que vous n’avez pas l’aval du congrès. Le président Obama en sait quelque chose… Le sommet des jeunes leaders africains Lundi 28 juillet, la vingtaine de reporters, prennent la direction de l’hôtel Omni Shoreham de Washington. Un évènement spécial, « le Yali Town Hall », mettra face à  face le président Obama et 500 jeunes leaders africains deux heures durant, pour une série de questions sur les investissements, le commerce, le rôle d’une société civile forte, la bonne gouvernance, les nouvelles technologies, l’emploi etc.. Ces 500 jeunes leaders africains, ont été sélectionnés sur dossier et à  l’issue d’un processus sélectif pour pouvoir acquérir pendant six semaines des connaissances sur le système américain et comment s’en inspirer dans plusieurs universités phares. « Business et entreprenariat », « Civic leadership », « public management », etC’… les YALI ont eu l’opportunité d’observer les étudiants américains et de rencontrer des PDG, des CEOs ou des responsables civils de la société US. Appelés à  insuffler une dynamique nouvelle de développement sur le continent, le nombre de YALI devrait doubler d’ici deux ans pour atteindre 1000 candidats a annoncé Barack Obama. En outre, le programme YALI s’appelle désormais le « Mandela Washington Fellowship », en hommage au héros de la lutte anti-apartheid décédé l’an dernier et source d’inspiration pour le président américain : « Il y a quatre ans, J’ai lancé ce programme pour les jeunes leaders africains afin que nous puissions mettre à  profit votre incroyable talent et créativité. Depuis, nous nous sommes associés à  des milliers de jeunes à  travers le continent en leur donnant notamment les moyens d’acquérir les compétences, la formation et la technologie dont ils ont besoin pour démarrer de nouvelles entreprises, susciter des changements dans leurs communautés, promouvoir l’éducation, la santé et la bonne gouvernance». BO. Pour Michelle Obama, la Fisrt lady des Etats-Unis, qui s’est également adressée aux jeunes leaders africains, l’éducation des filles, la lutte contre les violences envers les femmes, les mutilations génitales féminines sont des priorités, pour parvenir à  une société plus égalitaire et tournée vers le progrès. Pour cela, hommes et femmes doivent travailler de pair et se respecter : « Je suis une femme, noire, mes ancêtres ont été des esclaves, mes parents et mes grands parents ont subi la discrimination raciale, J’ai étudié dans les meilleures universités et aujourd’hui, je vis à  la Maison Blanche. Chaque jour que Dieu fait, mon mari me soutient et me vénère, alors que chaque homme se demande s’il traite sa femme avec équité, si tel n’est pas le cas, alors cet homme est un lâche ! », a t-elle déclaré. Standing ovation après ce discours mémorable de 45 minutes qui a suscité l’adhésion des Yali particulièrement les jeunes femmes : « J’ai été très touchée par le discours de la première parce qu’il va à  l’essentiel, met en lumière le combat des femmes pour l’égalité et l’accès à  de meilleure opportunités d’emploi et de carrière grâce à  l’éducation », dira Dalada Baly qui représentait le Mali. Briefings au département d’Etat En marge du sommet YALI, nous découvrons le centre de la presse étrangère, situé au National Press Building, 14è rue. Le FPC accueille la presse étrangère à  l’occasion de grands évènements comme les élections américaines ou plus récemment le sommet US-Afrique. C’’est là  que nous entamons une série de rencontres avec différents responsables américains. Au Bureau des Affaires Africaines du State Department, l’ambassadeur Robert Jackson, expliquera les grandes lignes de la politique africaine des Etats-Unis, axée sur de meilleures relations commerciales, des opportunités d’investissements plus larges, le renouvellement des termes de l’AGOA, un partenariat gagnant-gagnant, à  l’opposé de la politique, qui consiste à  piller les ressources du continent, sans qu’il n’en bénéficie. Au CSIS, le centre pour les stratégies et études internationales » un « think tank » réputé de Washington, les politiques africaines sont débattues. Pour Jennifer Cooke, la politique américaine a subi un changement évident depuis l’ère Bush Jr et la spécialiste relève le fait que les Etats-Unis s’inscrivent désormais comme des partenaires privilégiés de l’Afrique, sans rapport direct aves la percée chinoise sur le continent. Sur le plan sécuritaire, il y a une volonté manifeste pour les Etats-Unis de ne plus s’ingérer directement dans les conflits qui touchent le continent, cependant, l’Amérique s’engage sur d’autres plans comme l’humanitaire, la santé, les soldats de paix ou « Peace Keepers », la coopération militaire et le renseignement et bien sûr les jeunes, à  qui il faut donner toutes les chances pour réussir etC’… Aux Etats-Unis, l’esprit d’entreprenariat est une constante, une valeur qu’on inculque dès l’enfance. Tout le monde peut réussir à  condition d’avoir une idée géniale, un savoir-faire, un talent innée, C’’est tout l’esprit du sommet Yali, qui a aussi abordé des questions liées à  la croissance économique, lors d’une plénière, o๠l’on a vu de jeunes PDG africains, des créateurs de starts-ups, raconter leur success-stories à  côté de célèbres gurus de la finance comme Mo Ibrahim, Warren Buffet et Steve Case de la Case Foundation. Pooled or not pooled ? Pour la couverture du sommet US-Afrique des leaders africains, chacun est sur le pied de guerre, en particulier les correspondants de la Maison Blanche, que nous rencontrons dans la soirée. Pour April Ryan, qui y travaille depuis une quinzaine d’années, le métier de journaliste est exigeant. Dans la salle de presse, o๠se font des points réguliers avec POTUS (Président of United States) et parfois FLOTUS-Michelle (First Lady of the United States), April nous explique le concept du « pool », ou du journaliste accrédité pour un évènement. En clair, vous êtes désigné pour couvrir une rencontre, un discours, une arrivée à  l’aéroport et même une session au Congrès. Vous devez donc rendre compte au détail près : « Le président Obama vient d’entrer » ; « Il a regardé sa montre et a souri », «Il a annoncé une hausse de la taxe à  la consommation » etC’… Un résumé fidèle, un « pool report » précis pour les collègues qui se baseront sur votre travail. En dépit des gros titres sur l’avancée du virus Ebola en Sierra Léone, ou la guerre entre Israà«l et le Hamas à  Gaza, l’Afrique reste la grande star de ce mois d’Août: « l’Afrique et ses leaders feront la une des journaux, J’en suis convaincue, le sommet US-Afrique est une première, parce qu’il réunit autant de leaders africains à  Washington », précise April Ryan, que nous reverrons au dà®ner de la Maison Blanche. Anicet Yomboranyama, participant de la RDC témoigne : « Cette visite de l’une des plus belles institutions américaines, est un moment inoubliable. Je ne l’oublierai jamais », confie le reporter de la télévision nationale congolaise, qui avait déjà  participé en 2010 au sommet YALI. Après les magnifiques jardins de la Maison Blanche, o๠vivent le président Obama, son épouse Michelle et leurs deux filles Malia et Sasha, nous rencontrons d’autres responsables du département d’Etat: l’ambassadrice Deborah Birx, l’une des coordinatrices de la politique de santé américaine contre le VIH-SIDA, la tuberculose et le paludisme. Des initiatives comme le PEPFAR ou (Président Emergency Plan for AIDS relief) engagé sous Georges Bush Jr, ont permis de soigner en Afrique sub-saharienne, des milliers de personnes atteintes du Sida, en leur facilitant l’accès aux traitements anti-rétroviraux. De son côté l’USAID, l’agence américaine pour le développement, se concentre sur la lutte contre la pauvreté, la bonne gouvernance, l’assistance internationale, la résilience économique etc. Enfin, le bureau des Affaires culturelles et de l’éducation promeut les échanges académiques, culturels et même sportifs entre le peuple américain et les africains, à  l’instar du sommet des YALI à  Washington.

US-Afrique: les temps forts d’un sommet avec Grant Harris de la NSC

Au cours d’un briefing, Grant Harris, de la Nacional Security Council, une institution américaine qui aborde les grandes questions de sécurité et de politique étrangère, a fait le point des grandes lignes du sommet US-Afrique tenu à  Washington les 5 et 6 Août et à  l’issue duquel, de nombreuses annonces ont été faà®tes pour renforcer le partenariat entre les USA et le continent africain. Objectif à  long terme : jeter les bases d’un développement harmonieux du continent. Entretien. Journaldumali.Com : Quelles ont été les grandes annonces faà®tes lors de ce sommet ? Grant Harris : La plupart des grandes annonces de sommet portent sur la sécurité alimentaire, le changement climatique, la santé mondiale, la résilience, mais aussi le renouvellement des termes de l’AGOA (l’African Growth opportunity Act). A travers l’Africa Business Forum, en partenariat avec le département du commerce et la Bloomberg Philanthropies, nous avons mis l’accent sur l’engagement croissant des entreprises américaines sur les marchés africains avec des volumes de plus en plus importants de transactions commerciales, et portant sur plusieurs milliards de dollars. Le gouvernement américain est déterminé à  accroà®tre l’investissement privé en Afrique. Plusieurs thèmes notamment la sécurité régionale ont aussi été discutés lors de ce sommet? Pendant le sommet, il y a eu trois discussions majeures tenues par les leaders africains, d’abord sur l’« Investissement sur les générations futures », une deuxième sur la santé mondiale, et comment contenir des épidémies comme la fièvre Ebola actuellement. Ces discussions ont aussi porté sur la sécurité alimentaire avec l’appui aux programmes nationaux des pays sur l’agriculture, de pair avec l’Union Africaine. Il ne faut pas oublier la grande session sur la paix et la sécurité régionale qui a mis en exergue les grandes menaces transnationales qui affectent la stabilité du continent. A ce sujet, le président Obama a réaffirmé l’engagement des Etats-Unis pour le programme des Peace-keepers(soldats de maintien de la paix) afin d’assurer un déploiement plus rapide sur les terrains de conflit et sauver le plus de vies possibles. Cela demande un effort plus grand mais aussi l’appui de donateurs. La « Security governance initiative » est aussi une nouveauté du président Obama, pour créer des institutions militaires et civiles plus fortes, de pair avec une collaboration plus accrue en termes de renseignements. Eco One, est une autre de ces initiatives au sein des économies africaines, pour lutter plus efficacement contre les menaces. On a beaucoup entendu le président Obama mentionner la bonne gouvernance J’aimerais à  ce sujet mentionnel le panel sur la gouvernance et la lutte contre la corruption, qui a débouché sur un engagement des Etats à  bannir ces pratiques anti-démocratiques, puisque ce sont des milliards de dollars qui sortent du continent, et pourraient permettre d’accélérer le développement à  plusieurs niveaux. Les Etats-Unis peuvent aujourd’hui être fiers d’avoir accompagné de nombreux pays africains sur la voie du développement à  travers des investissements majeurs et un agenda sur le long terme. Nous allons continuer à  honorer cet agenda, cette relation de longue durée, avec d’autres sommets, d’autres échanges et voyages et des forums réguliers. En termes de chiffres, il s’agit d’un engagement à  hauteur de 37 milliards de dollars, comme l’a annoncé le président Obama. 7 milliards seront consacrés aux exportations vers le continent. Les ONG américaines sont également mobilisées dans le développement du continent à  hauteur de 4 milliards de dollars sur les trois prochaines années. Mais il ne s’agit pas seulement d’une relation de gouvernement à  gouvernement, mais de liens profonds entre le peuple américain et les sociétés africaines, vers une croissance active et dynamique du continent. Quelles sont les mesures prises pour pousser les investisseurs américains vers le continent ? Il faut évidemment avoir un climat des affaires sain, un environnement o๠les investisseurs auront toutes les garanties de retour sur leurs investissements. Il faut donc entretenir environnement légal adéquat. Le problème majeur des économies africaines, en dépit du fait que beaucoup de pays aient assaini leur climat des affaires, reste la corruption rampante. Pas seulement en Afrique mais dans le monde entier. C’’est pourquoi les leaders africains ont pris l’engagement à  Washington de faire appel aux experts de la question, afin de se donner toutes les chances d’attirer l’investissement international. A propos de l’AGOA, les termes du contrat doivent être redéfinis. En quoi sera-t-il bénéfique aux petites et moyennes entreprises dans le futur ? Le président Obama encore une fois a réaffirmé l’engagement de son administration sur ce programme phare de la politique africaine. Nous travaillons d’ores et déjà  avec le congrès américain pour renouveler les termes de l’AGOA afin qu’il bénéficie à  davantage de pays africains. En effet, jusqu’ à  aujourd’hui, l’AGOA a aidé très peu de pays du continent et nous ne sommes pas encore satisfaits des volumes de transactions liés à  l’AGOA. Cela passe pour nous par la création de centres de commerces et d’investissements sur le continent, pour encourager l’utilisation de l’Agoa comme un instrument fort de l’économie et permettre aux exportateurs africains d’être plus compétitifs sur les marchés mondiaux. Cela concerne notamment les petites et moyennes entreprises tout comme, nous soutenons les femmes entrepreneurs pour les outiller en termes de business. La question du virus Ebola a dominé ce sommet ? Quel rôle joue le Centre pour le contrôle des maladies (CDC) ? Nous avons sur le continent près d’une quinzaine de centres de contrôle issus du CDC, et des experts sur le terrain, qui font remonter l’information en temps réel sur les épidémies. Nous venons tout juste d’envoyer une équipe spéciale, pour répondre à  l’urgence actuelle, comme vous le savez, en Sierra Léone et dans d’autres pays touchés par le virus, ainsi que du personnel médical pour répondre rapidement à  l’épidémie et la contenir le plus possible. Grâce à  des équipements, des mesures de prévention et bien sûr la sensibilisation sur les moyens de se protéger contre la contamination. Evidemment, cette crise est l’une des plus graves que le continent ait connu et nous avons par ailleurs fait appel à  nos partenaires européens et internationaux pour nous aider avec plus de moyens. La question a aussi été évoquée avec les présidents nigerian et sierra-léonais pour identifier leurs besoins et leur donner la bonne expertise pour contenir la maladie. Quant à  un traitement médical pour le virus Ebola, nous ne pouvons pas encore nous prononcer là -dessus. Sur la sécurité, comment pallier les menaces nombreuses au Sahel notamment ? Elles sont vastes et s’étendent sur une grande partie du continent. Il y a aujourd’hui Boko Haram, les Shebabs, les trafics de drogue, d’animaux sauvages. Je l’ai dit plutôt, nous avons formé plus de 250 000 soldats de maintien de la paix, et appuyé de nombreuses missions sur tout le continent. Mais plus important, les africains doivent développer le renseignement avec l’initiative Eco One. Nous aidons le gouvernement nigerian à  agir sur le terrain de Boko Haram, tout comme nous aidons aussi la France au Mali. Ce sont évidemment de gros challenges pour contrer la menace terroriste.

Sommet des leaders Africains : les attentes mais aussi…les coulisses

« C’est la plus grande réunion de leaders africains et de chefs d’Etats à  Washington, une première », a souvent répété Barack Obama, lors de ses différentes interventions face aux leaders africains et pour magnifier ces relations entre l’Amérique et le continent africain négligées lors de son premier mandat. Pour celui dont le père est originaire du Kenya, il fallait rectifier le tir, se tourner à  nouveau vers ce continent o๠il y a tant à  faire et o๠les perspectives économiques sont avérées. « Barack Obama a absolument raison de convier ces leaders à  Washington, c’est une chance pour le continent », lance ce chauffeur de taxi, éthiopien. Pour d’autres, il ne sortira rien de ce sommet, et l’Afrique ne doit pas s’attendre à  ce que l’Amérique investisse davantage en Afrique sans en attendre un retour. Si les échanges commerciaux entre le continent et les USA n’atteignent pas encore le quota espéré, il faut admettre qu’ils restent supérieurs à  ceux de la Chine avec le continent, vu comme le principal rival de l’Amérique, ce que les officiels américains se sont enhardis à  nier tout au long du sommet. La coopération Amérique-Afrique se veut gagnante-gagnante, basé sur des relations équilibrées et plus humaines. Mais selon Mo Ibrahim, le guru de la micro-finance, l’image qu’on a de l’Afrique est loin de la réalité. On montre souvent trois à  quatre pays, il faut aller voir les 50 autres ». Pour dire que convier 51 leaders à  Washington donne une perspective globale d’un continent d’une grande complexité et o๠les défis sont de taille.  » Si l’électricité ne faisait pas défaut en Afrique, elle serait géante ». Notre responsabilité est de fournir nos populations les services sociaux de base comme l’éducation, la santé etc.L’Afrique a été dépendante pendants longtemps » a rappelé le président rwandais Paul Kagamé lors du panel des chefs d’Etats. Côté malien, les attentes se focalisent évidemment sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic au Sahel. Reçu par le président malien Ibrahim Boubacar Keita, Elston Bird, ex membre du Congrès a déclaré : « Nous nous réjouissons de voir qu’il y a eu une feuille de route pour la paix. La situation au Nord du Mali est une situation qui ne concerne pas que le Mali. La lutte contre le terrorisme intéresse aussi le gouvernement des Etats-Unis ». Dresser les contours de l’avenir d’un continent De manière générale, ce sommet unique en son genre appelle les chefs d’Etats a leurs responsabilités pour hisser le continent vers le progrès social. En outre, il s’adresse aussi à  ces jeunes leaders YALI reçus par le couple Obama une semaine auparavant, ceux là  qui gouverneront l’Afrique de demain. « Aidons les à  avoir plus confiance en eux et en leur pays. Les extrémistes ne proposent pas d’alternatives viables aux jeunes et les exploitent putôt », a ainsi souligné le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Pour le président tunisien Moncef Marzouki, à  l’issue de ce sommet, l’amélioration de l’environnement économique africain doit aller de pair avec une justice sociale. Nous ne voulons pas d’un développement qui ne profite pas aux populations ». Il faut donc dresser de manière adéquate les contours de l’avenir d’un continent fort de 54 pays : « la relation de donateur à  bénéficiaire doit laisser place au partenariat gagnant-gagnant. L’Afrique change et six des dix économies émergentes sont là  bas », rappelle le président tanzanien Jakaya Kikwete. « En 2010, le journal The Economist titrait « le continent du désespoir » et pourtant l’Afrique est prometteuse. C’est trop exiger de l’Afrique qu’elle se développe en 20 ans alors que l’Europe a mis plusieurs décennies à  s’industrialiser », souligne Macky Sall le président sénégalais. Pour Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, le défi réside dans l’énergie et investir dans le secteur de l’électricité requiert de baisser les tarifs et d’augmenter le nombre de personnes ayant accès. C’est tout l’objectif de l’initiative américaine Power Africa. Stephen Schwartzman, PDG de Blackstone, précise qu’il faudrait environ 3 milliards de dollars pour électrifier toute l’Afrique. L’énergie solaire est aussi considéré par de nombreux leaders comme une alternative pour assurer l’éducation de base et permettre à  de nombreux enfants défavorisés des zonez rurales de pouvoir étudier. Enfin de compte, a nuancé le vice président américain Joe Biden, « il ne s’agit pas de se demander ce qu’il faut faire pour l’Afrique, mais ce nous pouvons faire avec l’Afrique ». Le sommet côté coulisses A quelques rues du building immense du département d’Etat américain, o๠se tiennent les grandes sessions sur la paix et la sécurité régionale ou encore « la gouvernance pour les générations futures », une manifestation a lieu, celle de la communauté éthiopienne très nombreuse à  Washington, et qui réclame l’aide des Etats-Unis pour la libération de journalistes emprisonnés et maltraités en Ethiopie. De l’autre côté de la rue, un système de sécurité impressionnant pour pénétrer dans l’enceinte du sommet. Le badge et les fouilles sont de rigueur. Les américains ne plaisantent jamais sur leur sécurité encore moins sur les précautions en matière de santé publique. Ainsi lors de l’arrivée des Chefs d’Etats à  Washington, confie un journaliste accrédité pour l’évènement, des experts du CDC, le centre pour le contrôle des maladies basé à  Atlanta, étaient là . Appareils de rigueur, ils scannaient la température de nos chefs d’Etats. Avec l’arrivée aux Etats-Unis de deux patients atteints du virus Ebola, l’alerte est maximale et la confiance n’exclut décidément pas le contrôle. Tandis que certains s’insurgent du fait que l’Amérique prend toutes les précautions pour sécuriser ses citoyens, les malades du virus Ebola continuent de mourir en Sierra Léone, déplore Rebecca Amman, journaliste nigériane. A coté de ces gros titres qui font la une de CNN ou du Washington Post, et les grandes annonces faites par les leaders ou les responsables de l’administration américaine, il y a le faste et le glamour du sommet. La réception donnée en l’honneur des leaders africains par le couple Obama a donné lieu à  une série de photographies colorées ou les premières dames se sont faites remarquer par leur éclat. Sous l’immense tente, le président Obama l’a d’ailleurs noté : « Il faut bien admettre que nos épouses et premières dames nous éclipsent ce soir par leur élégance »; Barack Obama qui vient tout juste de fêter ses 53 ans, a ensuit porté un toast à  ses convives en rappelant qu’il était un enfant de l’Afrique et en promettant des relations d’affaires équitables avec le continent africain, et une prospérité vers laquelle chacun des leaders de la Zambie au Mali, doit se tourner. Mercredi, dernière journée du sommet. Le sommet des premières dames, présidé par Michelle Obama donne le ton avec l’allocution de l’ancien président Georges W Bush. Des thématiques majeures comme le Sida, la transmission mère enfant, les violences contre les femmes dans les zones de conflits sont discutées en présence de l’ex première dame Laura Bush et son époux, qui il faut le rappeler, ont beaucoup œuvré en Afrique Sub-Saharienne pour endiguer l’épidémie du Sida ou accélérer l’accès aux traitements anti rétroviraux. Sur l’éducation des filles et l’autonomie financière des femmes, Michel Obama, a promis de s’engager bien après la Maison Blanche. Gros panel du jour. La question de la sécurité qui intéresse beaucoup de journalistes présents ici. Dans l’immense Media Center de l’Institut américain pour la paix, certains sont rivés aux écrans géants. » A défaut d’être en « pool », c’est-à -dire accrédité pour les panels, je me plante au Média center », confie Andrews, un reporter du Ghana, caméra en main. Très peu de journalistes parmi les 1200 accrédités ont été autorisés à  couvrir les sessions et doivent même être escortés pour cela. Inutile de forcer, à  moins d’avoir un badge de rigueur, vous n’entrerez pas. De plus, les journalistes sont parfois juste autorisés à  couvrir dix minutes d’une session puis gentiment reconduits hors de la salle. Sauf si vous êtes membres de la délégation officielle d’un pays, les choses se passeront mieux. Avec en tout, près de 51 délégations présentes à  Washington, il faut contrôler les flux, les allers et venues de la presse entre les trois bâtiments phares du sommet que sont l’Institut pour la paix et la sécurité, le département d’Etat et la National Academy for Sciences ou le John Kennedy Fitzgerald Center. Pour clore cette troisième et dernière journée du sommet, la conférence de presse de Barack Obama, est vivement attendue par l’ensemble des journalistes accrédités à  Washington, mais seuls quelques élus auront la chance de poser une question à  Potus. A suivre…

US-Afrique: Obama promet 33 milliards de dollars au continent

Le Président américain a annoncé hier mardi qu’un investissement de 33 milliards de dollars sera injecté en Afrique. En bénéficieront les secteurs public et privé du continent. Ces promesses d’investissement se répartissent comme suit : 7 milliards sont débloqués par l’administration américaine pour le développement des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique, 14 milliards proviennent du secteur privé (banque, BTP…) et 12 milliards concernent l’initiative Power Africa, dont l’objectif et d’améliorer l’approvisionnement électrique des foyers et des entreprises. Cette somme sera investie par la Banque mondiale, le secteur privé américain et le gouvernement suédois, et doit permettre à  60 millions de foyers africains d’être raccordés à  l’électricité. L’économique en première ligne, AGOA nouvelle génération Barack Obama a affirmé que son pays souhaite un partenariat « d’égal à  égal » avec le continent, et sur le long terme. Et afin d’encourager le continent à  se développer en partenariat avec les Etats-Unis, Obama n’a pas hésité à  lancer une pique à  la Chine en indiquant : « nous ne voulons pas juste extraire vos ressources minérales pour notre propre croissance ». Le Président américain s’est engagé à  ce que l’accord de libre échange entre l’Afrique et les Etats-Unis, AGOA, soit renouvelé. Il a indiqué son souhait de voir le Congrès voter pour sa reconduction. Mais selon des observateurs, très peu de pays africains tirent profit de l’AGOA. l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola profitent pleinement de cet accord. Mais au total, les échanges entre les Etats-Unis et les 54 pays africains sont à  peine équivalents au commerce entre l’Amérique et le Brésil.

Standing ovation pour Michelle Obama au sommet des YALI

Elle est incontestablement l’une des femmes leaders les plus influentes de la planète. Elle c’est FLOTUS ou la First Lady of the United States. Et lorsqu’elle pénètre dans le hall de l’Omni Shoreham Hotel de Washington ce mercredi pour délivrer un discours aux jeunes leaders africains du programme YALI 2014, c’est un tonnerre d’applaudissements qui l’accueille. Introduite par un jeune bousier YALI, Michelle Obama a tout de suite axé son discours sur l’éducation des filles et leur avenir, même si elle déplore que dans certaines parties du monde, on les agresse encore. Ainsi a t-elle mentionné le cas de la pakistanaise Malala Yousafsai et les jeunes filles enlevées par le groupe terroriste Boko Haram au Nigeria. Sans oublier d’évoquer son propre parcours et l’immense chance qu’elle a eu de poursuivre des études aux Etats-Unis, Michelle Obama a plaidé pour « l’empowerment » continu des femmes ou le renforcement de leurs capacités. « Elles représentent plus de la moitié de l’humanité mais elles font face à  de nombreux problèmes. Les violences domestiques, l’excision, le mariage forcé etc…Elles se battent de génération en génération pour avoir plus d’égalité au sein de la société : « Si je suis ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce aux membres de ma famille et particulièrement les hommes qui ont cru en moi et m’ont montré à  quel point j’étais intelligente, forte et belle », a déclaré la first lady en faisant une mention particulière à  son époux Barack Obama, qui l’a toujours traité sur un même pied d’égalité :  » Un homme qui nous soutient et nous révère mes filles et moi ». Progressistes Fort heureusement, a souligné FLOTUS, dans de nombreux pays africains, les femmes sont de plus éduquées, elles s’impliquent dans les affaires, sur le plan de la santé, la mortalité maternelle et néonatale est en baisse, les femmes sont de plus en plus présentes dans le monde politique, au Rwanda par exemple, elles sont plus de la moitié à  investir le parlement, s’est réjoui Michelle Obama. « Ce sont les femmes qui font les plus grands sacrifices. Aux hommes je vous dis, nous vous avons besoin de vous pour faire avancer les choses, je m’adresse à  ces hommes progressistes, qui ont toujours soutenu le combat des femmes, pur nous à  atteindre l’égalité ». Chaque homme sur cette planète doit faire son introspection et se demander au plus profond de lui même, s’il traite sa femme de façon égale. « Et chaque fois qu’un homme sur cette terre, utilise sa force pour maltraiter sa femme, alors, c’est qu’il est un lâche! ». Aux femmes, Michelle Obama demande la persévérance, le courage, et la faculté de résister à  la pression sociale ou aux mauvaises traditions qui les maintiennent en arrière. Ou encore les critiques lorsqu’une femme n’est toujours pas mariée ou poursuit des études et une carrière.  » Mes ancêtres sont venus enchaà®nés dans ce pays, mes parents et mes grands parents ont connu la ségrégation et la discrimination, cependant j’ai poursuivi mes études dans les meilleures universités de ce pays. J’ai eu les meilleurs opportunités pendant ma carrière professionnelle et aujourd’hui, je vis à  la Maison Blanche ». Standing ovation ! En conclusion, Michelle Obama, a appelé ces jeunes leaders à  construire une génération plus forte, plus belle, plus consciente que la précédente et qui aura son propre avenir dans les mains. Et de citer le jeune Mahamadou Camara du Mali qui a crée sa propre entreprise de traduction ou encore Patrice Juwa au Libéria, qui se bat pour que les jeunes filles s’impliquent dans leur éducation supérieure. Le leadership, rappelle la première dame, n’est pas d’avoir un diplôme ou de conserver son pouvoir avec de vieilles traditions, le leadership, c’est de créer de nouvelles traditions qui rendent hommage à  la dignité et à  l’humanité. Le leadership, c’est encore de tout mettre en œuvre pour révéler le potentiel des hommes et femmes en mettant l’accent sur l’éducation des filles et en les envoyant à  l’école.  » Nous devons donner aux filles une chance d’apprendre et de transmettre ces mêmes valeurs à  leurs filles ». L’égalité doit être une part centrale de nos préoccupations, a conclu Michelle Obama. Comme pour dire que lorsqu’une femme éduque un homme, c’est toute une nation qu’elle éduque pour un futur radieux. Et comme le disait Nelson Mandela, les choses demeurent impossibles jusqu’à  ce qu’elles soient accomplies.

Relations USA-Afrique : les leaders AFRICAINS conviés à Washington

« Cela a commencé sous l’ère Bush. il y a eu un changement progressif dans les relations entre les Etats Unis et le continent africain, vers quelque chose de plus humanitaire et lié au développement ». Cette assertion de Jennifer Cooke du Centre en stratégie et études internationales (CSIS), un think tank indépendant et influent de Washington, résume la politique africaine de l’Amérique. Loin de tout interventionnisme dans les nombreux conflits qui secouent le continent africain, les Etats Unis se sont engagés dans la voie du développement du continent, à  travers ses agences comme l’USAID ou des programmes phares comme le Millenium Challenge Account. Tout dernièrement, les Etats-Unis ont joué un rôle de second plan dans le conflit au Nord du Mali, en laissant d’abord la France intervenir pour contrer la percée djihadiste. « Les américains éprouvés par les guerres en Afghanistan et en Irak, préfèrent voir les africains augmenter et renforcer leur capacité militaire, à  travers la CEDEAO ou l’Union Africaine », explique Jennifer Cooke. Retrait donc sur le plan militaire, l’Amérique se contente d’appuyer les pays africains sur le plan de la logistique et du renseignement grâce notamment aux drones qui survolent le Sahel. Sur le plan de l’éducation, un domaine clé de la politique africaine d’Obama, les ambassades américaines offrent chaque année plusieurs programmes de bourses aux étudiants africains, désireux de se familiariser avec le pays de l’Oncle Sam. Plus médiatisé, le YALI fellowship désormais appelé « Mandela Washington Fellowship » s’ajoute à  la longue liste des initiatives prises par les différents présidents américains qui se sont succédés au pouvoir. On verra ainsi que Georges Bush en son temps, a beaucoup œuvré sur le continent africain, grâce notamment aux programmes de lutte contre le VIH Sida, tout comme Bill Clinton s’est résolument engagé en Afrique sur la bonne gouvernance ou les questions environnementales. De son côté Barack Obama, a mis l’accent sur la jeunesse africaine et le renforcement du secteur privé, gage d’un décollage rapide des économies africaines : « Parier sur les générations du futur, le potentiel des jeunes et leur capacité à  impulser le changement, C’’est l’une des priorités de la politique d’Obama. Plus que jamais, cette jeunesse africaine ne peut plus être laissée en marge », résume l’Ambassadeur Robert Jackson du Bureau des Affaires africaines, du département d’Etat. En outre, le président Obama, devrait avant la fin de son mandat, réaliser un autre voyage sur le continent, peut être lors du prochain Sommet YALI, qui doit se tenir en Afrique sub-saharienne. « Nous espérons qu’il viendra au Kenya, le pays de son père », confie David Ohito, un journaliste accrédité pour l’évènement. Un sommet historique ! Evoquant un sommet « véritablement historique », Obama a souligné qu’il illustrerait sa conviction que « la sécurité, la prospérité et la justice » dans le monde « ne sont pas possibles sans une Afrique forte, prospère et autonome ». « Ce sera le plus grand rassemblement de chefs d’Etat et de gouvernement africain jamais organisé par un président américain », « Si nous sommes conscients des réelles difficultés que rencontrent tant d’Africains chaque jour, nous avons le devoir de saisir le potentiel extraordinaire de l’Afrique d’aujourd’hui, qui est le continent le plus jeune et qui connaà®t la croissance la plus forte : « Il ne s’agit pas de contrer l’influence chinoise, mais de construire une relation durable, sur le plan diplomatique mais aussi économique. Un partenariat gagnant-gagnant en somme », résume Jennifer Cooke, qui estime que ce sommet des leaders, mérite plusieurs articulations. « Les face à  face risquent d’être compliqués et certains leaders pourraient se sentir frustrés et non entendus. Peut-être aurait’il fallu prendre ces Etats par sous groupes régionaux ou par centres stratégiques d’intérêt, conflits et sécurité compris », poursuit Jennifer Cooke. Qui y sera ? Qui n’y sera pas ? La Centrafrique, le Soudan, l’Egypte, le Zimbabwe de Mugabe sont privés de sommet. On estime que Catherine Samba Panza, présidente de transition et dont le pays est miné par des violences meurtrières, ne représente pas une autorité légitime pour être à  Washington. A Washington, viendront aussi des valeurs sûres comme les présidents Sall du Sénégal, John Mahama du Ghana ou encore Ibrahim Boubacar Keita du Mali dont le pays figure parmi les destinataires des programmes de développement américain. Une soirée sera d’ailleurs dédiée à  l’initiative « Timbuktu Renaissance » par la Brookings Institution, dans l’espoir de voir se réhabiliter très vite la vieille cité historique de Tombouctou, après la destruction des mausolées par les islamistes en Juin 2012. Vers plus d’investissements en Afrique Le sommet des leaders de Washington, mettra en interaction, les leaders africains et des chefs d’Etats éclairés face à  la société civile américaine et aux responsables politiques. Il y aura des signatures dans divers domaines, l’énergie, le transport, la santé, la culture. Mais aussi des rencontres entre leaders africains, membres du congrès et des CEO américains. Des annonces majeures sur des investissements dans le secteur privé seront également faà®tes en marge de l’ouverture officielle le 4 Août. Pour le Représentant américain du Commerce, Michael Fromen, « Il y a encore trop de chômage en Afrique… Le continent a toutes les capacités pour booster la croissance à  travers des entreprises innovantes et des start-ups..». Si l’actualité est évidemment dominée par les conflits israélo-palestiniens et russo-ukrainiens, tout est mis en œuvre pour que le sommet soit une réussite : « Nous parions sur l’extraordinaire dynamisme des relations entre l’Afrique et les Etats-Unis. Et nous pensons que ce sommet des leaders US-Africa fera les gros titres de la presse américaine», lance April Ryan, correspondante à  la Maison Blanche.

Jeunes leaders YALI : Amina et Mahamadou représentent le Mali

Amina Sidibé(MALI),entrepreneur dans le domaine agricole J’ai été sélectionnée dans le programme Yali « Business et entrepreneurship » pour l’université Notre Dame South Bank de Chicago et d’Indianapolis, c’est un programme qui comporte des semaines de cours académiques et des visites de compagnies américaines; A l’université Notre Dame, j’ai appris à  développer mes capacités en leadership, en gestion de business, avec des cours pratiques sur comment monter une affaire, analyser la faisabilité d’un projet, sans oublier l’intéraction avec les autres Yali et les chefs d’entreprises ! Au Mali, je travaille pour un programme d’appui à  la transition financé par l’USAID et je possède aussi une ferme agricole o๠je produis des œufs et du poulet de chair que je revends sur le marché et il est certain que j’aurai plus de compétences pour faire grandir mon business. Ce que je retiens de ce programme et du discours du président Obama est que les Etats-Unis veulent désormais un autre type de partenariat avec l’Afrique, qui n’est plus seulement basé sur l’assistanat mais un partenariat gagnant pour développer le secteur privé. Que peut-on attendre des chefs d’Etats africains qui participent au sommet US-Africa leaders du 4 au 6 Aout à  Washington ? Je note que le président Obama croit beaucoup en la jeunesse africaine en travers ce programme qui les outille et leur donne un véritable réseau. Alors je demande à  nos présidents de croire en nous davantage et qu’ils nous fassent confiance afin d’emmener le pays à  un autre niveau. Mahamadou Camara, fondateur d’un cabinet de traduction et de consultance à  Sikasso « Il y a beaucoup de choses que les gouvernements africains promettent de faire. Ils doivent plus s’engager en faveur des jeunes. Je suis très honoré de représenter le Mali en dépit de tous les problèmes qui touchent mon pays au sommet YALI. J’ai eu la chance de serrer la main du président Obama. Je fais partie comme Amina du programme « Business et entreprenariat », ce qui m’a permis de comprendre comment mieux réussir dans mon domaine, grâce à  des sessions de formations avec des hommes d’affaires américains. Ce qui manque réellement aux jeunes maliens, ce sont des compétences et des outils pour réussir dans tout ce qu’ils entreprennent ». Mahamadou Diakité, Mali Je travaille pour le programme d’Appui à  la transition fnancé par l’usaid comme chargé de projet et support en technologie pour appuyer la bonne gouvernance. Jai eu la chance immense de faire partie des 500 jeunes talentueux leaders qui sont à  Washington, mais au delà  de ça, cela réveille en moi une conscience plus grande de responsabilité puisque de nombreux jeunes n’ont pas eu ma chance. Il faudra donc que je partage et mette en œuvre cette expérience une fois de retour dans mon pays. Pour le secrétaire d’Etat, John Kerry, il y a aujourd’hui plus de 65% des africains qui ont moins de 35 ans et nos gouvernement n’ont plus d’autre choix que de parier sur cette jeunesse. Les ressources les plus valables aujourd’hui sont les jeunes africains. Quant à  Obama, il a évoqué le fait qu’il est important de démarrer dans la vie avec toutes les chances et outils nécessaires d’o๠de programme YALI. Cela passe par l’implication de toutes les franges de la société, les femmes, les filles etc. Nos chefs d’Etats qui viennent la semaine prochaine à  Washington, doivent comprendre que 80% de cette masse qui travaille dans l’informel devra être outillée davantage, de par sa jeunesse, je parle de ces jeunes mécaniciens, artisans qui tous les jours se battent pour s’en sortir etc… O๠te vois-tu dans dix ans ? Je me vois en position de servir mon pays en ayant plus de volonté pour changer mon pays. J’espère dans dix ans être capable de dire que j’ai accompli toutes les initiatives que j’ai engagé aujourd’hui.

Sommet YALI 2014 : pari sur les générations de demain

l’Afrique parie t-elle assez sur sa jeunesse ? Nos Etats donnent-ils toutes les opportunités et ressources pour permettre aux jeunes d’impulser un développement durable sur tout le continent ? Pour le savoir, prenez 500 jeunes leaders africains et réunissez-les autour d’un sommet unique à  Washington, capitale politique des Etats-Unis, cela vous donne un évènement d’une envergure exceptionnelle. Le YALI Summit ou « Young African Leadership Initiative » est un programme initié en 2010 à  Soweto par le président américain Barack Obama. Le défi était de faire venir des jeunes de tout le continent africain, en Amérique pour les outiller dans divers domaines d’activité et en faire les leaders de demain, les nouveaux entrepreneurs et success stories, mais aussi des membres actifs et influents de la société civile africaine. Ces heureux « fellows » passent ainsi six semaines aux Etats-Unis au sein de différentes universités pour apprendre puis transmettre leurs expériences. Ils participent durant leur séjour à  un sommet de trois jours à  Washington, avec une session spéciale dite « Town Hall » face au président américain Barack Obama. «Investing in the Next Génération », C’’est tout l’esprit de ce sommet 2014 qui se veut le moteur d’une jeunesse dynamique, motivée et créative et non plus assistée ou plainte. Pour le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui a ouvert la session ce 28 juillet, à  l’Omni Shoreham Hôtel, «il ne s’agit plus de regarder le continent américain comme un continent de ressources, mais de l’envisager comme un continent d’opportunités et de talents ». Avec près de 65% de sa population qui est jeune, l’Afrique, a tout intérêt à  parier sur cette jeunesse pour impulser le changement tant prôné. Une vision que partage résolument Barack Obama qui s’est livré à  un exercice oral mémorable face aux 500 jeunes leaders. Le Mandela Washington fellowship En hommage au héros de la lutte anti-apartheid disparu le 5 décembre 2013, le YALI fellowship programme s’appellera désormais, le « Mandela Washington Fellowship ». C’’est l’annonce qu’a faite Barack Obama à  l’entame de ses propos. Car le programme porte en lui un esprit d’optimisme, de persévérance et de créativité. Mieux, ce seront près de 1000 jeunes africains qui seront sélectionnés pour participer au prochain YALI d’ici deux ans, promet Obama, qui s’apprête à  recevoir près d’une quarantaine de leaders et chefs d’Etats Africains début Août. Autant dire que l’Amérique a compris que l’Afrique était le continent de toutes les espérances. Agriculture, renforcement du secteur privé, entrepreneuriat des jeunes, impact des nouvelles technologies, bonne gouvernance politique, lutte contre la corruption, parité et bien sûr les grands défis liés à  la santé avec l’éradication de maladies comme le paludisme ou le SIDA ne sont pas en reste, autant de sujets abordés par les jeunes leaders africains face au président Obama. Et Obama d’évoquer l’exemple d’Abigail Muleya, cette jeune zimbabweenne qui a fait 18h de trajet en bus simplement pour participer à  une interview et faire partie du programme auquel près de 50000 jeunes Africains se sont inscrits. Bannir les pratiques néfastes « Vous ne pourrez jamais éliminer la corruption à  100% dans vos pays, mais la différence, C’’est qu’aux Etats-Unis la corruption est bien plus une aberration qu’une norme. Aux USA, les lois sont respectées à  95%, alors les jeunes leaders que vous êtes, doivent être plus conscients et responsables pour demain », a déclaré Obama en réponse à  certaines préoccupations. Tout il prône l’abandon définitif de pratiques traditionnelles telles que l’excision, jugée barbare et sans avenir. Pour Obama, en définitive, le problème des sociétés africaines réside dans les inégalités criardes de chance entre citoyens. ; « Si le minimum, lié à  l’éducation la santé, l’accès aux ressources n’est pas assuré à  tous, alors, il ne peut exister un sentiment de justice au sein de la société ». Orateur incroyable et visionnaire exceptionnel, Barack Obama a terminé la session en invitant les jeunes leaders à  se connaà®tre davantage entre eux et à  profiter de cette opportunité pour transformer le continent, et apporter le changement tant attendu en somme !

Les fondateurs du MUJAO recherchés par Washington

Dans le cadre de son programme Récompenses pour la Justice, le département d’Etat américain a décidé d’accentuer sa recherche de quatre « terroristes » sévissant en Afrique de l’Ouest. 18 millions de dollars ont ainsi été débloqués pour financer la récompense offerte pour des renseignements sur les quatre personnes recherchées. Hamad al-Khairi et de Ahmed al-Tilemsi, qui ont fondé le Mujao, groupe jihadiste armé opérant au Mali et au Niger font partis des cibles de Washington. Le Mujao a annoncé en avril la mort de l’otage français Gilberto Rodriguez Leal, qui avait été enlevé en novembre 2012 dans le nord du Mali. Sont également concernés le dirigeant présumé du groupe islamiste armé basé au Nigeria, Ansaru et un quatrième individu lié à  des organisations « terroristes » en Egypte. Cinq millions de dollars sont offerts par Washington pour toute information à  propos de chacun des deux leaders du MUJAO, également sur la liste noire des « terroristes internationaux ». Washington offre jusqu’à  cinq autres millions de dollars pour espérer retrouver Khalid al-Barnawi, chef présumé d’Ansaru – issu de l’organisation nigériane islamiste radicale Boko Haram – et considéré par les Etats-Unis comme étant lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). M. Barnawi, qui serait âgé d’une trentaine d’années et aurait agi au Nigeria et au Niger, a été désigné en juin 2012 comme « terroriste international » par la diplomatie américaine. Enfin, les Etats-Unis proposent jusqu’à  trois millions de dollars pour retrouver Abou Yousouf al-Muhajir, un expert en explosifs, ancien membre d’un groupe extrémiste égyptien (TWJ-Egypte), actif dans le Sina௠entre 2004 et 2006, selon le département d’Etat. M. Muhajir serait impliqué dans plusieurs projets d’attentats en Egypte, y compris contre des intérêts américains. Les Etats-Unis ont lancé en 1984 ce programme « Rewards for Justice » visant à  récolter dans les points chauds du globe toutes les informations pouvant conduire à  la capture de dizaines d’individus considérés comme des « terroristes » et menaçant l’Amérique. Ce programme, lancé après le choc des attentats anti-américains en 1983 à  Beyrouth et au Koweà¯t, a coûté 125 millions de dollars de récompenses versés à  80 informateurs, lesquels ont permis d’arrêter ou de tuer des dizaines de « terroristes », selon le département d’Etat.

Maliens de Washington : soudés et solidaires

l’Association des Maliens de Washington a aujourd’hui «Â pignon sur rue ». Entre 4 à  5 000 de nos compatriotes vivent dans la capitale américaine et ses environs, ce qui inclus le Maryland et la Virginie. C’’est une communauté très soudée qui, malgré les occupations des uns et des autres, n’hésite pas à  venir en aide à  l’un des siens quand il en a besoin. «Â Quand un malien a un problème, C’’est toute la communauté qui se mobilise », nous confie le président de l’AMAV, Ismaà«l Togola qui ajoute avoir «Â beaucoup de raisons d’être satisfait. 70 à  80% des objectifs ont été atteints » pendant les deux ans depuis sa prise de fonction. Vision et dynamisme Les actions menées ces dernières années sont d’ordres divers. Il a d’abord été question de recenser les attentes des Maliens et de voir ce qui peut être fait pour faire face à  leurs besoins. De l’installation d’un siège officiel à  la création d’une radio communautaire écoutée non seulement par nos compatriotes de Washington, mais aussi ceux vivant aux Etats Unis, au Canada, en France, etc, tout a été mis en œuvre pour que les Maliens se retrouvent au sein de ce creuset. Un secrétariat permanent a également été installé pour faciliter la communication et les contacts avec les partenaires. Parmi ceux-ci, on peut citer l’Ambassade du Mali et la Mairie de Washington, qui associe les ressortissants maliens à  tous les événements qui touchent les communautés africaines. Quand la crise a commencé en début d’année, «Â ces partenaires nous ont beaucoup aidé tels que Médecins du monde, Human Right Watch pour assister les populations affectées par ce problème » se réjouit M. Togola. Les Maliens de Washington et ceux d’ailleurs aux Etats-Unis se sont manifesté très tôt pour appeler au retour de la paix dans le pays. Une grande marche a été organisée qui a conduit plus de six cents personnes du Capitole à  la Maison Blanche. Des courriers ont été envoyés à  la Maison Blanche et à  l’Union Africaine pour demander une implication et leur support pour que le Mali retrouve sa sécurité et sa cohésion. Des Maliens bien intégrés dans leur nouveau pays La communauté malienne aux Etats-Unis évolue dans des secteurs divers et variés. On retrouve nos compatriotes dans le secteur des services comme dans l’armée o๠plusieurs d’entre eux occupent des postes de haut grade. Cela va du plus petit niveau aux fonctions les plus prestigieuses. Il y a des Maliens chefs d’entreprises, propriétaires de société, etc. En ce qui concerne la situation qui prévaut actuellement au Mali, nos compatriotes n’entendent pas rester en marge de la recherche de solution. «Â Chaque pays, chaque génération est amenée à  faire face à  des défis, nous ne faisons pas exception, en ce qui concerne le Mali. Il faut juste que nous gardions la tête haute, que nous gardions espoir, avoir foi en notre si beau pays. Les Etats-Unis sont aujourd’hui une grande puissance mondiale parce que des générations ont accepté de faire des sacrifices pour arriver la ou ils en sont aujourd’hui » déclare Ismael Togola qui demande à  tous les Maliens de consentir à  faire ce qu’il faut pour que le Mali redevienne un et indivisible…

Sida, vers la fin de la pandémie ?

Depuis hier dimanche, ils sont quelque 25.000 participants venus de 190 pays à  réfléchir sur les moyens de lancer une nouvelle vague de mobilisation. Chercheurs, médecins, politiques mais aussi hommes d’affaires sont présents dans la capitale américaine. Leur objectif étant de mettre fin à  la pandémie qui a fait 30 millions de morts depuis 30 ans. Le colloque se tient au Palais des Congrès de Washington jusqu’au 27 juillet et est l’occasion d’informer et de sensibiliser sur les progrès accomplis et surtout les espoirs nés de la découverte de nouveaux traitements préventifs de la maladie. Les USA dans les rangs C’estla première fois depuis 22 ans que la conférence biennale sur le SIDA se tient aux Etats Unis. Le pays avait interdisait jusqu’en 2010 l’accès à  son territoire aux personnes séropositives, une discrimination qui n’était pas du gout des organisateurs. Les dirigeants de plus de 20 multinationales ont profité de la tribune de la conférence pour lancer un appel aux 46 pays qui continuent à  imposer différents types de restrictions de voyage aux séropositifs, parmi lesquels l’Egypte et Singapour, afin qu’ils lèvent ces mesures. Reconnaissance Le samedi soir, à  la veille de l’ouverture, un grand gala a été organisé pour honorer Bill Gates pour son action dans la lutte anti-sida avec sa fondation. Le fondateur de Microsoft a donné plus de 2,5 milliards de dollars à  diverses organisations combattant l’infection par le virus du sida (VIH). « Nous avons potentiellement les moyens de nous rapprocher de la fin du sida », a déclaré Bill Gates, citant de nouvelles recherches sur un vaccin et les thérapies antirétrovirales. « Je suis optimiste: nous mettrons au point ces nouveaux outils et nous mettrons fin au sida en travaillant ensemble », a-t-il ajouté. Plus d’engagement pour en finir avec le Sida En 20 ans, la recherche sur le Sida a beaucoup évolué. Elle permet aujourd’hui d’améliorer les conditions de vie des séropositifs et de prolonger leur espérance de vie. Les chercheurs estiment que l’arsenal thérapeutique mis en place pendant toutes ces années permet d’envisager la fin de l’épidémie, qui fait encore quelque 1,5 million de morts chaque année. Le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses appelle à  une réelle « volonté politique et individuelle de s’organiser pour mettre en oeuvre ce que la science nous offre ». Son organisation est en première ligne dans le combat contre le sida. L’Onusida annonce que plus de 8 millions de personnes contaminées prenaient des antirétroviraux fin 2011 dans les pays pauvres, notamment en Afrique subsaharienne, région la plus touchée. Mais le professeur Françoise Barré-Sinoussi, co-lauréate du prix Nobel de médecine 2008 pour l’identification du VIH est optimiste. Pour elle, guérir l’infection paraà®t possible avec les progrès scientifiques accomplis et un nouvel élan mondial pour mobiliser talents et ressources. La conférence de Washington doit être l’occasion d’une mobilisation plus forte, surtout des politiques, pour élargir l’accès aux traitements mais aussi pour poursuivre la recherche sur le VIH. En ces temps de crise économique, la mobilisation des fonds sera un des principaux challenges que devront relever les pays.

Diplomatie : L’axe Bamako/Wasington…

Soumeylou Boubèye Maiga, le chef de la diplomatie malienne continue son marathon. Après la Chine la semaine dernière, il a effectué une visite de deux jours dans la capitale fédérale américaine en compagnie de deux officiers supérieurs de l’à‰tat-major général des armées et de la présidence de la République. Une situation prise très au sérieux aux Etats-Unis, car ce sont des centaines, voire des milliers d’ex-combattants de l’armée régulière libyenne qui se sont dispersés avec un arsenal considérable vers leurs pays d’origine. Or, il se trouve que les zones dans lesquelles ils comptent s’établir, que ces zones font aussi face à  la lutte contre Al Qaà¯da au Magreb Islamique et le trafic de stupéfiants. La bande sahélo-saharienne puisqu’il s’agit d’elle, étant vaste et désertique, il faut donc des efforts conjugués pour pouvoir faire face à  certaines menaces qui prennent corps. C’est tout l’objet de cette visite. Les Etats-Unis d’Amérique semblent disposés à  apporter leur concours dans cette lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants. A présent, il reste à  savoir quelle sera la forme et la portée de cette aide pour les pays du champ. Au-delà  des questions sécuritaires, la justice ne va pas demeurer en reste. Et à  ce niveau, le ministre des affaires étrangères s’est accompagné d’un conseiller technique du ministère de la justice. Dans l’optique de la mise en place d’un arsenal juridique visant à  appuyer la lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants, puisque les deux vont de pair.