Wax Fashion Show : un espace culturel d’échanges

Mis à l’honneur lors de la première édition de Wax Fashion Show, le wax a gagné du terrain dans les collections de l’été 2015 et a offert à la créativité malienne une nouvelle visibilité.

C’est dans ce cadre que, l’agence « Touty perfect »  organise du 21 au 22 octobre 2016 la  2ème édition de Wax Fashion Show. L’événement qui se tiendra au palais des Sports de Bamako, regroupera plus de 1500 participants issus des différents pays de la sous-région, et le thème retenu pour cette année est « Le Wax au service du développement économique ». Wax Fashion Show est un espace privilégié de promotion du coton africain à travers son tissu « le wax ».

 C’est aussi un univers d’échanges d’affaires et d’échanges culturels pour les différents opérateurs du secteur de la mode.
Selon les organisateurs, Wax fashion show se veut une manifestation publique reposant sur une ambiance festive et conviviale, propice aux rencontres et aux échanges culturels.

Ce carrefour culturel a pour principal but d’offrir à tous, l’occasion de découvrir les différents potentiels socioculturels, artistiques et touristiques du Mali et de la sous-région ; aussi les acteurs de la mode pourront étendre ou renforcer des relations d’affaires avec les participants  grâce à une  large vitrine nationale et africaine.

Cette deuxième édition, tend vers des nouvelles visions, il s’agit de distinguer les stylistes ayant marqué ce secteur d’activité par leur professionnalisme, leur expérience et leur créativité.

Une dizaine de stylistes, créateurs, mannequins, danseurs, artistes musiciens, venus du Mali et des pays voisins seront au rendez-vous . Au programme, une foire d’exposition, Wax fashion show, qui permettra aux participants de présenter leurs savoir-faire aux visiteurs attendus à travers des stands installés spécialement pour l’occasion.
Le Bénin et la Côte d’Ivoire seront les invités d’honneur de ce grand événement à dimension régionale, avec des grands stylistes de renommée internationale.

Au cours de la soirée, 5 distinctions seront remises aux acteurs qui se sont fait remarquer par leur savoir-faire pendant l’année écoulée.
À la suite de cette deuxième édition, il sera élaboré un magazine «  Wax Fashion Mag » qui permettra de renforcer la communication sur les activités des stylistes et des acteurs de la mode qui œuvrent au développement culturel et artistique de l’Afrique. Cet outil aidera à  accroître la visibilité du coton malien à travers le wax.

Wax, racontes-moi ton histoire…

Le wax habille des millions d’Africains. Ces derniers le vendent ou l’achètent, souvent à  des producteurs européens, asiatiques ou américains. Mais d’o๠vient donc ce tissu teint à  la cire et dont la qualité lui assure une cote sans accroc depuis plus d’un siècle ? Comment a-t-il conquis l’Afrique ? Plongée au C’œur de ses fibres. Plus d’un siècle d’amour. Les Africains et les Africaines ne se lassent pas du très célèbre wax. Les couleurs vives et la qualité de ce tissu lui offre une vie prospère, de même qu’à  la majorité de ses producteurs. Ces pièces de coton, imprimées des deux côtés grâce à  un système de cire, ont gagné tout le Continent et sont disponibles dans plusieurs pays européens ainsi que dans une partie des Etats-Unis. Voilà , en somme, pour le wax aujourd’hui. Mais qu’en est-il de ses origines ? Des origines indonésiennes Certains récits sur l’histoire de ce tissu expliquent que ses origines sont indonésiennes. A la fin du 19e siècle, des colonisateurs anglais et hollandais s’inspirent du batik javanais, qui est teint avec l’aide de cire – un procédé permettant de mieux fixer les couleurs. Les Européens reprennent cette méthode (d’o๠le nom « wax », « cire » en français) et impriment sur l’étoffe des motifs très colorés et séduisant les Africains. l’idée aurait en premier lieu plu aux soldats ghanéens qui combattent pour la force coloniale hollandaise, qui convoite Java, Bornéo et Sumatra. Des Africains de cette même origine, qui sont postés dans ces à®les pour travailler dans des commerces hollandais, auraient aussi flairé la bonne affaire. A l’heure du départ, ils rentrent chez eux les valises pleines du nouveau tissu. l’occasion de constater que leur intuition était juste : les couleurs vives et les dessins plaisent beaucoup. Les fabricants européens exportent alors vers le Ghana, qui devient le détenteur du marché dans tout l’Ouest de l’Afrique. « Une compagnie hollandaise qui avait des comptoirs en Afrique a envoyé du wax au Ghana. Les gens étaient vraiment très intéressés. Les commerçants des alentours se rendaient même à  Acrra pour s’approvisionner », explique Yao Ahiaba, directeur de CTD Togo, filiale de la société anglaise ABC Wax. 120 millions de clients La fin de l’hégémonie du pays est signée par le Président Kwame N’Krumah. « Dans les années 60, il a fait construire une usine de textile et mis en place des droits de douanes prohibitifs pour les exportateurs de wax européens. Dans ce contexte, ils ne pouvaient plus vendre leurs produits. Ils se sont alors tournés vers les commerçants togolais, qui ont accepté », poursuit Yao Ahiaba. La frénésie « s’étend progressivement le long de la côte Atlantique et pénètre en Afrique Centrale jusqu’au Congo RDC (République Démocratique du Congo, ndlr) », explique un document de So Wax, Premier salon international du wax et du textile africain à  Paris (12-15 mai 2005). Les compagnies de wax hollandaise, asiatiques ou anglaises, font une concurrence de taille aux petites productions locales. Elles déjouent leurs lacunes, comme la longueur des productions et leur coût élevé, en produisant rapidement et meilleur marché grâce aux économies d’échelles. Selon So Wax, « ce marché compte une population de plus de 120 millions d’Africains, dont les Nigérians et les Congolais constituent la grande majorité ».