Mohamed Salia Touré : « Un seul mouvement ne peut faire le changement »

Le 29 avril, au Palais de la culture Hamadou Hampaté Bah, est née la Coalition pour l’alternance et le changement. Elle regroupe plusieurs partis politiques et mouvements. Mohamed Salia Touré, du Mouvement Wélé wélé en est membre. Il jette un éclairage sur les objectifs  et les perspectives de cette initiative.

Pourquoi avez-vous adhéré à cette Coalition?

Parce qu’au niveau de  Welé welé, nous nous inscrivions dans l’alternance. Nous sommes persuadés qu’un seul mouvement ne peut pas faire le changement. Le système que nous avons en face est tellement implanté que si nous nous ne réunissions pas pour faire front, il  va continuer. Chacun a fait cette analyse et on est arrivé à cette conclusion. Mais on s’était dit qu’il faut être d’accord sur le minimum. Qu’est-ce qu’on doit faire de  cette alternance si on l’obtient demain ? C’est pour cela que nous sommes réunis dans cette coalition  pour l’alternance, dans le sens de renouvèlement des usages.

Elle ratisse large, cette coalition ?

148 organisations, partis politiques, associations et activistes de la société civile ont décidé de donner leur signature, mais à ce jour, nous n’avons recueillis que 98 signatures. Il y a eu des absences mais elles sont ouvertes et vont se poursuivre. Nous espérons dépasser même les 148, parce que d’autres associations sont annoncées.

Quel est le contenu du manifeste que vous avez signé?

Il pose le constat de la gouvernance lamentable du pays, l’absence de programme, la délinquance financière, et le fait que notre armée n’est pas dans les conditions pour affronter l’ennemi. Pour nous l’alternance est indispensable pour sortir le pays de cette situation. C’est ce que nous avons proclamé ensemble.  Des groupes thématiques seront créés au sein de la coalition pour approfondir et se mettre d’accord sur un programme minimum d’alternance. C’est à partir de là qu’on verra qui peut porter ce programme. Nous ne sommes pas une coalition qui roule pour X ou Y, une fois le programme élaboré nous déciderons du profil qui est le mieux à porter la candidature.

Est-ce possible d’avoir ce profil consensuel ?

Cette coalition, cette entente, il y a deux mois ce n’était pas envisageable. Ce qui reste à faire, nous le ferons.  Nous allons convaincre tout le monde qu’il faut mettre le Mali au-dessus de tout. Les gens sont déjà convaincus en posant leur signature. Signer est un engagement. Rien n’est impossible. Tout le monde est  unanime que le pays est dans une situation très critique. Pour ma part je suis plus qu’optimiste.

« Wélé Wélé », l’appel de Mohamed S. Touré et Alioune Ifra N’Diaye

Le Palais de la culture a servi de cadre samedi 21 octobre au lancement du projet social ‘’Wele Wele’’ l’Appel, initié par Mohamed Salia Touré et Alioune Ifra N’Diaye. Ce nouveau mouvement se veut bâtisseur d’un Mali nouveau.

En juin 2017, il démissionnait de son poste de président du conseil national de la Jeunesse (CNJ). Depuis, de nombreuses rumeurs ont circulé sur les motivations de cette démission, certains arguant même que c’était pour préparer une candidature pour la présidentielle de 2018. A l’occasion du lancement du projet social ‘’Wele Wele’’ L’appel, le 21 octobre, Mohamed Salia Touré s’est montré clair et à couper court à toutes rumeurs. « Beaucoup de choses ont été dites ou écrites, j’ai démissionné pour mieux me consacrer à ce projet, et je ne serai pas non plus candidat pour l’élection présidentielle » a-t-il déclaré.

C’est dans une salle pleine, que l’ancien président du CNJ et ses collaborateurs ont lancé le projet social ‘’Wele Wele’’, dans le but « d’apporter un changement positif » dans le pays. Pour ce faire, le mouvement entend s’appuyer sur un peuple solide qui sans cela, « le meilleur gouvernement au monde » ne pourrait rien faire. Ce peuple qu’ils appellent la « Horonya », doté de vertus (sérieux, responsabilité, droiture…)  devrait redonner son éclat au pays. Même si l’intitulé peut prêter à confusion, Salia Touré a revendiqué le caractère politique de leur mouvement, qui « pour l’heure n’est rattachée à aucune formation politique ».  « Nous verrons quelle est la personnes qui caractérise le mieux nos idées, et nous aviserons au moment venu » explique Touré.

Message autrement         

« Nous ne souhaitions pas faire comme tous les autres, avec des longs discours, qui ne retiendraient l’attention de personne ». Pour donc trancher avec ce que l’on voit d’habitude, ‘’Wele Wele’’ a misé sur une représentation artistique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pari c’est avéré gagnant. Un manifeste d’une heure dix minutes mis en scène par le dramaturge Alioune Ifra N’Diaye. Avec beaucoup d’appréhensions au début, le public s’est finalement laissé emporter par cette belle aventure, alliant danse et musique et tout en faisant passer des messages de paix, de d’amour et de bien-être social.