« Sista Mam », une reggae-woman au service du continent

Le cursus scolaire et universitaire emprunté par la jeune dame ne la prédestinait point à  une carrière musicale. Mais sa passion pour le métier a pris le dessus. Et du coup, Mariam Sangaré est devenue la première femme chanteuse reggae en Afrique de l’Ouest. Diplômée en droit public international (de la Faculté des sciences juridiques et politiques du Mali), Mariam Sangaré est assistante parlementaire à  l’Assemblée Nationale. Connue sous le sobriquet de «Â Sista Mam », elle n’est pas moins une artiste de grande valeur. «Â Sans être contre ma volonté d’embrasser la carrière de chanteuse, mes parents m’ont imposé de terminer mes études. Je voulais tellement ressembler à  Oumou Sangaré, confie Sista Mam, quand je l’ai vu au laboratoire o๠travaille ma mère, je ne me suis pas gênée de lui demander de m’apprendre à  chanter. Mais, elle ne s’est pas aussi gênée de me demander de chercher d’abord à  terminer mes études pour ne pas commettre la même erreur qu’elle. Sa franchise m’a tellement impressionnée que J’ai décidé de mettre en veilleuse ma volonté de devenir chanteuse ». Artiste depuis toujours Animatrice depuis 2004 d’une émission reggae intitulée «Â Kingston Road », sur les antennes de la radio «Â Kayira » de Bamako, Mariam Sangaré est devenue l’une des voix du reggae sur lesquelles il faut désormais compter. Sa carrière de chanteuse remonte à  l‘enfance. C’’est ainsi qu’elle a participé à  des chœurs en studio dans un album du reggaeman Koko Dembélé. Elle a également été aux côtés des artistes reggae comme Ousmane Maà¯, Aziz Wonder, I Jah man Eselem, Sunday et tant d’autres pour des concerts. C’’est aussi à  cette période que Sista Man va devenir adepte de la culture « rastafarienne ». Elle va laisser ses cheveux pousser naturellement. Elle pense que C’’est à  cette époque qu’elle a commencé à  faire la musique avec beaucoup de sérieux. Choriste exceptionnelle, elle a été sollicitée par la plupart des grands noms de la musique reggae du Mali. En 2005, au lieu d’intégrer un orchestre qui fait la musique reggae, Sista Man décide d’intégrer une chorale chrétienne dénommée «Â Ba Antoine ». Cette initiative l’aide à  parfaire ses techniques de chants. Et depuis, en plus du reggae, Sista Man a d’autres cordes à  son arc. Elle a la capacité de faire la musique traditionnelle de son pays. La même année, elle prépare un single «Â Wari Bana », une reprise de son idole Alpha Blondy. Mais, C’’est en 2006, qu’elle va franchir la porte d’un studio pour l’enregistrement de son premier album «Â Mama », dédié à  sa mère. Après avoir enregistré 6 morceaux, dont «Â Afrique et Finkoro », un beau matin, elle constate que son ingénieur de son a disparu de la circulation avec les enregistrements. l’album «Â Afrique » fait découvrir son talent Pour autant, cette mauvaise aventure n’entame en rien la détermination de la jeune artiste. A 26 ans, son premier album, «Â Afrique », sort dans les bacs de en février 2010. Il consacre le début d’une carrière prometteuse pour Mariam Sangaré. Composé de 9 morceaux et parrainé par le reggae man Koko Dembélé, cet album est une interpellation face au sous-développement du continent. Mélange de reggae, dance-hall et de rap avec des influences traditionnelles maliennes, «Â Afrique » est un album au service du combat de son auteur : la revendication de la justice, et de la tolérance. Meurtrie par des décennies d’esclavage et de colonisation, l’Afrique doit se réveiller, pense Mariam Sangaré. Dans cet album, l’artiste établit le paradoxe entre le sous-développement du continent et les richesses dont elles regorgent. l’or, le diamant, l’uranium, la bauxite, le cacao, les forêts, les étendues d’eau, etc. les potentialités sont inestimables, chante l’artiste. Qui interpelle les dirigeants. En clair, nous dit-elle, l’album «Afrique» est comme un cours magistral o๠je parle des richesses du continent, et o๠je dénonce l’image des guerres, des famines, des pandémie, etc. qu’on lui colle. Comment faire en sorte que l’Afrique sorte la tête de l’eau ? En réponse à  cette question, l’artiste recommande une prise de conscience de la jeunesse à  participer aux débats.