YALI Dakar : Promouvoir le leadership des jeunes africains

Elle porte désormais le nom de l’ancien président sud-africain dont on célébrait la journée mondiale ce 18 juillet. Initiée par Barack Obama, la formation Mandela Washington Fellowship est offerte chaque année à de jeunes africains. Une session vient de se tenir à Dakar.

Young African Leaders Initiative (YALI) a été instauré par le Président Obama en 2010 avec pour objectif de soutenir les jeunes leaders africains. Il a rebaptisé le programme Mandela Washington Fellowship lors d’une visite en Afrique du Sud en mars 2013. Au départ, les activités consistaient en une série de forums de haut niveau, comme le Forum du Président Obama avec les jeunes leaders africains d’août 2010, le Forum des jeunes africaines pionnières de juin 2011 et le Sommet sur l’innovation et le partenariat pour le mentorat des jeunes leaders africains de juin 2012.

Le Président Obama a ensuite élargi le YALI en y incluant trois programmes principaux : le Mandela Washington Fellowship, le YALI Network et les Centres Régionaux de Leadership YALI. Pour avoir plus d’impact en formant plus de leaders, le programme YALI s’est également étendu en Afrique à travers quatre centres, basés dans des capitales : Nairobi, Pretoria, Accra et Dakar. Il offre comme programmes formateurs 3 filières au choix : Business and Entrepreneurship, Civic Leadership et Public Management.

Pour bénéficier d’une formation, le candidat doit être un ressortissant des 16 pays qui font partis du YALI, être âgé de 18 à 35 ans, justifier d’une certaine expérience en tant que leader dans la fonction publique, les ONG, dans le domaine de l’entreprenariat ou dans l’engagement citoyen et avoir de bonnes aptitudes interpersonnelles et de communication.

Nous avons recueilli quelques témoignages parmi les 12 Maliens qui ont eu la chance de participer à la formation 2017 du centre de Dakar. Il s’agit entre autres de Sadya Touré, qui a participé au YALI dans le cadre de son projet Entrepren’sow, un concept d’émission télé qui incitera les jeunes à l’entreprenariat. Selon elle, la formation a été très bénéfique. Attaher Maïga, un jeune médecin, ne nous dira pas le contraire. Il a participé à cette formation pour acquérir plus de connaissances afin de développer l’accès à la médecine dans sa région, Mopti. « Avec YALI Dakar, j’ai eu beaucoup d’expérience. Je compte réaliser mon projet d’aide aux orphelins et enfants des rues très prochainement » relate Zaara Cissé, une autre bénéficiaire de la formation. Diakardia Doumbia, un jeune entrepreneur dans l’agroalimentaire, également bénéficiaire, a pu acquérir des capacités supplémentaire pour animer l’association dont il est le secrétaire général, Les leaders de demain.

 

Landry Ndriko Mayigane, leader influent 2016

Landry Ndriko Mayigane, un jeune Rwandais de 33 ans, vivant au Mali depuis quelques mois, vient d’être nommé parmi les 100 Jeunes Africains les plus influents pour l’an 2016, par des associations de média en Afrique et dans la diaspora, au titre du plan de Récompenses de la Jeunesse africaine.

Landry est un jeune engagé et passionné dans tout ce qui se rapporte au leadership des jeunes, au développement en Afrique et à la santé publique. C’est d’ailleurs ce dernier point qui l’a amené au Mali depuis quelques mois. Actuellement il travaille pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme conseiller technique pour les urgences sanitaires au Mali.

Un jeune pour les jeunes

Pendant la décennie passée, il a travaillé pour permettre la jeunesse à travers le monde et particulièrement la jeunesse Rwandaise -sur l’entrepreneuriat social et la participation civique active. Il a ainsi contribué à créer des nombreux réseaux de la jeunesse dans le monde, en Afrique et au Rwanda sur des questions comme le changement climatique et l’emploi des jeunes. Son travail avec la jeunesse et les communautés en Afrique a été reconnu par le Département d’Etat Américain qui lui octroyé la prestigieuse et compétitive bourse de développement professionnel dénommé Community Solutions Fellowship en 2012.

De 2014 à 2015, M. Mayigane a été impliqué dans le combat contre le Virus Ebola en Guinée, où il a dirigé les opérations impliquant plus de 100 agents internationaux de santé publique venant de 08 pays africains et déployés par la Commission de l’Union africaine. Avec son équipe, ils ont assuré l’investigation de terrain de plus de 700 cas Ebola à travers la Guinée et la mise en œuvre des stratégies pour protéger la population guinéenne contre cette maladie dévastatrice. Landry a reçu une Médaille de Service à l’Humanité, attribuée par la Commission de l’Union africaine en reconnaissance de son courage et le travail exemplaire pendant la réponse d’éruption d’Ebola en Afrique occidentale.

« Je crois que pour atteindre les objectifs de développement durableen Afrique, il faut avoir des systèmes de santé robustes et résilients, et la responsabilisation et la participation active de la jeunesse dans tous les processus »explique-t-il.

Landry est aussi un des mentors pour le programme du President Barack Obama qui l’Initiative des jeunes Leaders Africains (YALI-Young African Leaders Initiative) et le programme de sa Majesté la Reine d’Angleterre pour les Jeunes leaders du Commonwealth (QYL- Queen’s Young Leaders).

 

Yali Mali lance ses activités de 2016

Lancé en 2014 par le président américain Barack Obama, le programme Yali a pour but de former les leaders de demain et ce dans tous les pays du monde. Durant trois semaines, une centaine de jeunes sélectionnés sur la base de critères spécifiques, bénéficient chaque année de plusieurs formations sur des modules de leurs choix. Au Mali, les promotions de 2014 et de 2015 se sont réunies en association dénommée « Yali Mali » dans le but de contribuer au développement socio économique du pays à  travers des actions concrètes. C’est dans ce contexte que Yali Mali a procédé ce samedi 23 janvier au lancement officiel de ses activités de l’année 2016 à  l’hôtel Onomo de Bamako. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’emploi, de la jeunesse et de la construction citoyenne, Mahamane Babi accompagné de son collègue du département des cultes et des affaires religieuses, Thierno Hass Diallo. Ils étaient tous présents, les anciens bénéficiaires de la bourse Yali du Mali. En effet, ce sont deux projets qui ont été lancés par l’ambassadeur des USA au Mali. Diaby Nana Diallo, initiatrice de l’émission télévisée, Fifi Show et Yali 2015 dira dans son allocution que seule la formation s’avère primordiale pour la jeunesse actuelle. Santé et leadership. Selon Sibiri Yanou, Yali 2015, les deux projets qui portent sur la santé et leadership ont été financés par l’ambassade des USA au Mali. Dénommé An Be Ba La, ce projet qui porte sur la santé publique a pour but d’aider les communautés à  prévenir et à  prendre en charge des pathologies fréquentes telles que le paludisme. Le second projet porte sur le leadership des jeunes. Il sera principalement consacré à  la formation.

Dalada Bally : Regard croisé sur le Mali et l’Amérique

Juriste de formation, Dalada Bally est originaire de Tombouctou. Avec cinq autres jeunes maliens, elle a été sélectionnée pour participer au Mandela Washington Fellowship ou programme YALI(Young African Leaders Initiative) cette année. Dalada Bally a ainsi passé six semaines à  la Florida International University o๠elle s’est enrichie de connaissances et d’expériences sur le système américain. Elle nous raconte cette belle expérience. Journaldumali.com : Quel est ton parcours professionnel et académique ? Dalada Bally : Je suis titulaire d’un Master 2 en Régulation et Droit international obtenu à  l’université de Nice et je travaille aujourd’hui comme Chef de service à  Orange Mali pour les aspects juridiques et réglementaires des produits Orange. Je suis également en charge des relations avec l’autorité malienne de régulation. Avant cela, J’ai travaillé pour plusieurs projets de développement des Nations Unies, mais la plupart de ces projets ont été suspendus et les fonds sont désormais redirigés vers la résolution de la crise et des conflits. Comment as-tu sélectionnée pour le programme américain YALI ? Grâce à  ma sœur qui réside au Niger. Elle m’a informé de l’existence du programme YALI, pour lequel nous avons postulé ensemble et la chance a fait que nous avons toutes les deux été prises. J’ai donc eu l’immense opportunité de passer six semaines aux Etats-Unis à  la Florida International University o๠J’ai suivi le programme « Public Management » avec 24 autres « fellows » de différents pays africains. Le plus enrichissant dans cette expérience est d’avoir rencontré d’autres africains qui ont une vision et une perspective différente de l’Afrique. En plus de cela, J’ai aussi découvert la vision américaine et africaine des pays anglophones. Pour toi, l’Amérique C’’est le pays de tous les possibles ? Que tires-tu de cette expérience américaine ? Il y a énormément de points positifs. On a en quelque sorte observé le «Américan way of life ». Comment fonctionnent les universités, comment vivent les étudiants américains en partageant des cours, une chambre, une classe avec eux. Le challenge était aussi de rentrer en confrontation avec d’autres idéaux tout en essayant de rester soi même. J’ai surtout été confrontée à  la vision qu’on avait du Mali post-crise. Beaucoup venaient vers moi et voulaient qu’on leur parle de la situation au Mali. Etant donné que je suis originaire de Tombouctou (qui est très connu des américains), la question de la sécurité revenait souvent. Vous savez que les Américains adorent Tombouctou, cependant, il fallait leur donner la bonne vision de notre pays. Avec ma collègue Bernadette Mah Ippet, on a essayé dans la partie « Présentation du pays », d’expliquer le conflit malien, ce qui s’était passé sans distinction de Nord ou de Sud. Il fallait surtout parler de ce Mali un et indivisible. On a essayé de démontrer que ce ne sont pas seulement ceux du Nord qui pouvaient parler de ce conflit, et que chacun d’entre nous pouvait témoigner, raconter comment il avait vécu la crise ainsi que les traumatismes subis. Je pense surtout à  la situation des réfugiés qui sont encore nombreux et ne sont toujours pas rentrés au Mali. Aujourd’hui, si ca va mieux à  Bamako, une bonne partie de la population est encore à  l’extérieur du pays, ce qui est déplorable. Qu’as-tu retenu du discours du président américain Barack Obama lors du sommet YALI ? On remarque aujourd’hui chez les Américains, en particulier à  travers le discours du président Barack Obama, la volonté de créer plus de relations entre l’Afrique et les Etats-Unis. Notre continent a beaucoup de relations avec l’Europe ou la Chine, mais du côté des Américains, il y a cette relation plus avancée avec les pays anglophones. Côté francophone, elle est moins évidente comme si l’Afrique francophone était la chasse-gardée de Européens. C’’est pourquoi les Américains ne s’impliquent pas trop en Afrique sub-saharienne, d’ailleurs, ils ne se sont pas beaucoup impliqués dans la crise malienne. La solution bien sûr n’est pas d’envoyer des troupes, mais J’aurai souhaité que les Etats-Unis soient plus présents au Nord du Mali. Justement, quel est ton diagnostic sur les négociations en cours à  Alger ? Je suis optimiste et en même temps, je pense qu’un travail doit être fait sur les mentalités. On peut s’asseoir à  la table et parvenir à  un accord, mais il faudrait un travail plus profond sur les populations, une vraie discussion pour arriver à  comprendre ce qui s’est passé au Nord du Mali. Casser les clichés. Ne plus continuer à  penser qu’un musulman, C’’est un terroriste ou qu’un touareg est un sécessionniste. Il y a des groupes armés qui veulent la sécession, mais s’il y a encore autant de réfugiés qui ne sont toujours pas rentrés chez eux, C’’est que ces groupes ne les représentent pas dans leur ensemble. Alors je souhaite qu’on écoute davantage ces réfugiés et pas seulement le MNLA ou les groupes armés. Aujourd’hui, nous devons plus impliquer ces populations dans le processus de paix. Après cette formation aux Etats-Unis, comment comptes-tu impacter de retour au Mali ? Je crois qu’il faut prendre en compte la manière dont la société malienne nous encourage ou essaie de nous décourager en tant que jeune femme, sur nos choix de vie ou de carrière. Au Mali, la pression sociale est si forte qu’on vous demande souvent pourquoi vous n’êtes toujours pas mariée à  tel âge ou pourquoi tel autre choix de vie. En m’inspirant despropos de Michelle Obama sur l’avenir et le potentiel des jeunes femmes, J’aimerais de retour au Mali m’attaquer à  ces questions là  et poser ce débat à  mes soeurs. Je suis aussi ce qu’on appelle une Community Shaper, pour apporter un changement positif sur les communautés. Car enfin de compte, le leadership ce n’est d’être au dessus des gens, mais de les avoir à  côté de soi.

Standing ovation pour Michelle Obama au sommet des YALI

Elle est incontestablement l’une des femmes leaders les plus influentes de la planète. Elle c’est FLOTUS ou la First Lady of the United States. Et lorsqu’elle pénètre dans le hall de l’Omni Shoreham Hotel de Washington ce mercredi pour délivrer un discours aux jeunes leaders africains du programme YALI 2014, c’est un tonnerre d’applaudissements qui l’accueille. Introduite par un jeune bousier YALI, Michelle Obama a tout de suite axé son discours sur l’éducation des filles et leur avenir, même si elle déplore que dans certaines parties du monde, on les agresse encore. Ainsi a t-elle mentionné le cas de la pakistanaise Malala Yousafsai et les jeunes filles enlevées par le groupe terroriste Boko Haram au Nigeria. Sans oublier d’évoquer son propre parcours et l’immense chance qu’elle a eu de poursuivre des études aux Etats-Unis, Michelle Obama a plaidé pour « l’empowerment » continu des femmes ou le renforcement de leurs capacités. « Elles représentent plus de la moitié de l’humanité mais elles font face à  de nombreux problèmes. Les violences domestiques, l’excision, le mariage forcé etc…Elles se battent de génération en génération pour avoir plus d’égalité au sein de la société : « Si je suis ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce aux membres de ma famille et particulièrement les hommes qui ont cru en moi et m’ont montré à  quel point j’étais intelligente, forte et belle », a déclaré la first lady en faisant une mention particulière à  son époux Barack Obama, qui l’a toujours traité sur un même pied d’égalité :  » Un homme qui nous soutient et nous révère mes filles et moi ». Progressistes Fort heureusement, a souligné FLOTUS, dans de nombreux pays africains, les femmes sont de plus éduquées, elles s’impliquent dans les affaires, sur le plan de la santé, la mortalité maternelle et néonatale est en baisse, les femmes sont de plus en plus présentes dans le monde politique, au Rwanda par exemple, elles sont plus de la moitié à  investir le parlement, s’est réjoui Michelle Obama. « Ce sont les femmes qui font les plus grands sacrifices. Aux hommes je vous dis, nous vous avons besoin de vous pour faire avancer les choses, je m’adresse à  ces hommes progressistes, qui ont toujours soutenu le combat des femmes, pur nous à  atteindre l’égalité ». Chaque homme sur cette planète doit faire son introspection et se demander au plus profond de lui même, s’il traite sa femme de façon égale. « Et chaque fois qu’un homme sur cette terre, utilise sa force pour maltraiter sa femme, alors, c’est qu’il est un lâche! ». Aux femmes, Michelle Obama demande la persévérance, le courage, et la faculté de résister à  la pression sociale ou aux mauvaises traditions qui les maintiennent en arrière. Ou encore les critiques lorsqu’une femme n’est toujours pas mariée ou poursuit des études et une carrière.  » Mes ancêtres sont venus enchaà®nés dans ce pays, mes parents et mes grands parents ont connu la ségrégation et la discrimination, cependant j’ai poursuivi mes études dans les meilleures universités de ce pays. J’ai eu les meilleurs opportunités pendant ma carrière professionnelle et aujourd’hui, je vis à  la Maison Blanche ». Standing ovation ! En conclusion, Michelle Obama, a appelé ces jeunes leaders à  construire une génération plus forte, plus belle, plus consciente que la précédente et qui aura son propre avenir dans les mains. Et de citer le jeune Mahamadou Camara du Mali qui a crée sa propre entreprise de traduction ou encore Patrice Juwa au Libéria, qui se bat pour que les jeunes filles s’impliquent dans leur éducation supérieure. Le leadership, rappelle la première dame, n’est pas d’avoir un diplôme ou de conserver son pouvoir avec de vieilles traditions, le leadership, c’est de créer de nouvelles traditions qui rendent hommage à  la dignité et à  l’humanité. Le leadership, c’est encore de tout mettre en œuvre pour révéler le potentiel des hommes et femmes en mettant l’accent sur l’éducation des filles et en les envoyant à  l’école.  » Nous devons donner aux filles une chance d’apprendre et de transmettre ces mêmes valeurs à  leurs filles ». L’égalité doit être une part centrale de nos préoccupations, a conclu Michelle Obama. Comme pour dire que lorsqu’une femme éduque un homme, c’est toute une nation qu’elle éduque pour un futur radieux. Et comme le disait Nelson Mandela, les choses demeurent impossibles jusqu’à  ce qu’elles soient accomplies.

Bernadette-Mah Ippet, du Parlement des enfants au YALI

Elle a eu « la chance d’être parmi les 500 sélectionnés sur 50 000 candidatures »… C’est avec une fierté non dissimulée que la jeune femme raconte cette expérience. Son nom, Bernadette-Mah Ippet Letembet, est connu dans le milieu associatif jeune au Mali. Son passage à  la tête du Parlement des enfants de 2002 à  2004, et son engagement au sein de l’association OPEN Mali lui ont forgé une certitude, « l’avenir appartient à  ceux qui le font ». Forte de cette conviction, celle que tous appellent « Ippet », 26 ans, ne recule devant aucun effort pour faire « face à  sa responsabilité de jeune ». « Ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on doit attendre les bras croisés. Nous devons nous prendre en main ». Avec ses amis au sein de Oui Pour une Enfance Noble (OPEN-Mali), ils créent un réseau de jeunes dynamiques et solidaires, qui travaillent bénévolement à  soulager l’enfance démunie et conscientiser leurs pairs sur les défis majeurs de l’heure: VIH, insécurité routière, leadership… C’est dans ce dernier domaine que Ippet se fait rapidement remarquer. Diplômée en finances et management, elle prend la tête de OPEN Mali, fondée dans les années 2000 par de jeunes adolescents sensibles à  la misère des enfants démunis. A l’annonce du programme Young African Leadership Initiative (YALI), elle n’hésite pas à  tenter sa chance. Et l’inespéré survient, son dossier est retenu, ainsi que ceux de 5 autres jeunes maliens. Et par la même occasion, son projet qui porte sur la gestion des déchets et l’assainissement, un grand défi pour Bamako et le Mali. Elle devra cependant faire face à  un choix cornélien, saisir cette opportunité ou garder son emploi dans une société immobilière de la place. « Je choisis de représenter mon pays.D’aller apprendre pour mieux être à  son service ». Mi-juin, c’est parti pour six semaines à  la Florida International University. Elle y participe avec d’autres « YALI »,à  une session intensive, composée de cours sur la gestion publique, la gestion de projets et celle de l’environnement. Ponctués de cours sur le leadership et des actions sur le terrain, ce sont des journées bien remplies pour Ippet qui réalise une chose. « Nous avons encore beaucoup à  faire, à  prouver, nous jeunes du Mali. Grâce à  ce programme, je me suis découverte des potentialités qui étaient pour le moment sous-exploitées. C’est revigorée et encore plus motivée que je rentrerai chez moi », affirme la jeune femme. Qui souhaite intégrer une ONG pour travailler dans le développement en particulier en faveur de la petite enfance et de la femme. Dans quelques jours, la quasi totalité des participants au programme vont rentrer chez eux, la tête pleine de projets et l’envie de faire bouger les choses dans leurs pays respectifs. Ippet a, elle, choisi de rester quelques semaines supplémentaires pour continuer d’acquérir des connaissances et des compétences. Elle va effectuer un stage dans une organisation en tant que bénévole. Une opportunité pour toucher du doigt d’autres réalités, et surtout s’ouvrir à  d’autres façons de faire. A ses frères et sœurs maliens, la jeune femme veut servir d’exemple. Sa double nationalité, papa du Congo Brazza et maman malienne, semble la rendre encore plus sensible aux enjeux de l’heure qui ont pour noms réconciliation, tolérance, vivre ensemble. « Tous les jeunes aspirent aujourd’hui au changement. Nous sommes le futur, soyons ce changement à  travers notre engagement pour notre pays et son développement ». Parole de femme leader..

Jeunes leaders YALI : Amina et Mahamadou représentent le Mali

Amina Sidibé(MALI),entrepreneur dans le domaine agricole J’ai été sélectionnée dans le programme Yali « Business et entrepreneurship » pour l’université Notre Dame South Bank de Chicago et d’Indianapolis, c’est un programme qui comporte des semaines de cours académiques et des visites de compagnies américaines; A l’université Notre Dame, j’ai appris à  développer mes capacités en leadership, en gestion de business, avec des cours pratiques sur comment monter une affaire, analyser la faisabilité d’un projet, sans oublier l’intéraction avec les autres Yali et les chefs d’entreprises ! Au Mali, je travaille pour un programme d’appui à  la transition financé par l’USAID et je possède aussi une ferme agricole o๠je produis des œufs et du poulet de chair que je revends sur le marché et il est certain que j’aurai plus de compétences pour faire grandir mon business. Ce que je retiens de ce programme et du discours du président Obama est que les Etats-Unis veulent désormais un autre type de partenariat avec l’Afrique, qui n’est plus seulement basé sur l’assistanat mais un partenariat gagnant pour développer le secteur privé. Que peut-on attendre des chefs d’Etats africains qui participent au sommet US-Africa leaders du 4 au 6 Aout à  Washington ? Je note que le président Obama croit beaucoup en la jeunesse africaine en travers ce programme qui les outille et leur donne un véritable réseau. Alors je demande à  nos présidents de croire en nous davantage et qu’ils nous fassent confiance afin d’emmener le pays à  un autre niveau. Mahamadou Camara, fondateur d’un cabinet de traduction et de consultance à  Sikasso « Il y a beaucoup de choses que les gouvernements africains promettent de faire. Ils doivent plus s’engager en faveur des jeunes. Je suis très honoré de représenter le Mali en dépit de tous les problèmes qui touchent mon pays au sommet YALI. J’ai eu la chance de serrer la main du président Obama. Je fais partie comme Amina du programme « Business et entreprenariat », ce qui m’a permis de comprendre comment mieux réussir dans mon domaine, grâce à  des sessions de formations avec des hommes d’affaires américains. Ce qui manque réellement aux jeunes maliens, ce sont des compétences et des outils pour réussir dans tout ce qu’ils entreprennent ». Mahamadou Diakité, Mali Je travaille pour le programme d’Appui à  la transition fnancé par l’usaid comme chargé de projet et support en technologie pour appuyer la bonne gouvernance. Jai eu la chance immense de faire partie des 500 jeunes talentueux leaders qui sont à  Washington, mais au delà  de ça, cela réveille en moi une conscience plus grande de responsabilité puisque de nombreux jeunes n’ont pas eu ma chance. Il faudra donc que je partage et mette en œuvre cette expérience une fois de retour dans mon pays. Pour le secrétaire d’Etat, John Kerry, il y a aujourd’hui plus de 65% des africains qui ont moins de 35 ans et nos gouvernement n’ont plus d’autre choix que de parier sur cette jeunesse. Les ressources les plus valables aujourd’hui sont les jeunes africains. Quant à  Obama, il a évoqué le fait qu’il est important de démarrer dans la vie avec toutes les chances et outils nécessaires d’o๠de programme YALI. Cela passe par l’implication de toutes les franges de la société, les femmes, les filles etc. Nos chefs d’Etats qui viennent la semaine prochaine à  Washington, doivent comprendre que 80% de cette masse qui travaille dans l’informel devra être outillée davantage, de par sa jeunesse, je parle de ces jeunes mécaniciens, artisans qui tous les jours se battent pour s’en sortir etc… O๠te vois-tu dans dix ans ? Je me vois en position de servir mon pays en ayant plus de volonté pour changer mon pays. J’espère dans dix ans être capable de dire que j’ai accompli toutes les initiatives que j’ai engagé aujourd’hui.

Sommet YALI 2014 : pari sur les générations de demain

l’Afrique parie t-elle assez sur sa jeunesse ? Nos Etats donnent-ils toutes les opportunités et ressources pour permettre aux jeunes d’impulser un développement durable sur tout le continent ? Pour le savoir, prenez 500 jeunes leaders africains et réunissez-les autour d’un sommet unique à  Washington, capitale politique des Etats-Unis, cela vous donne un évènement d’une envergure exceptionnelle. Le YALI Summit ou « Young African Leadership Initiative » est un programme initié en 2010 à  Soweto par le président américain Barack Obama. Le défi était de faire venir des jeunes de tout le continent africain, en Amérique pour les outiller dans divers domaines d’activité et en faire les leaders de demain, les nouveaux entrepreneurs et success stories, mais aussi des membres actifs et influents de la société civile africaine. Ces heureux « fellows » passent ainsi six semaines aux Etats-Unis au sein de différentes universités pour apprendre puis transmettre leurs expériences. Ils participent durant leur séjour à  un sommet de trois jours à  Washington, avec une session spéciale dite « Town Hall » face au président américain Barack Obama. «Investing in the Next Génération », C’’est tout l’esprit de ce sommet 2014 qui se veut le moteur d’une jeunesse dynamique, motivée et créative et non plus assistée ou plainte. Pour le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui a ouvert la session ce 28 juillet, à  l’Omni Shoreham Hôtel, «il ne s’agit plus de regarder le continent américain comme un continent de ressources, mais de l’envisager comme un continent d’opportunités et de talents ». Avec près de 65% de sa population qui est jeune, l’Afrique, a tout intérêt à  parier sur cette jeunesse pour impulser le changement tant prôné. Une vision que partage résolument Barack Obama qui s’est livré à  un exercice oral mémorable face aux 500 jeunes leaders. Le Mandela Washington fellowship En hommage au héros de la lutte anti-apartheid disparu le 5 décembre 2013, le YALI fellowship programme s’appellera désormais, le « Mandela Washington Fellowship ». C’’est l’annonce qu’a faite Barack Obama à  l’entame de ses propos. Car le programme porte en lui un esprit d’optimisme, de persévérance et de créativité. Mieux, ce seront près de 1000 jeunes africains qui seront sélectionnés pour participer au prochain YALI d’ici deux ans, promet Obama, qui s’apprête à  recevoir près d’une quarantaine de leaders et chefs d’Etats Africains début Août. Autant dire que l’Amérique a compris que l’Afrique était le continent de toutes les espérances. Agriculture, renforcement du secteur privé, entrepreneuriat des jeunes, impact des nouvelles technologies, bonne gouvernance politique, lutte contre la corruption, parité et bien sûr les grands défis liés à  la santé avec l’éradication de maladies comme le paludisme ou le SIDA ne sont pas en reste, autant de sujets abordés par les jeunes leaders africains face au président Obama. Et Obama d’évoquer l’exemple d’Abigail Muleya, cette jeune zimbabweenne qui a fait 18h de trajet en bus simplement pour participer à  une interview et faire partie du programme auquel près de 50000 jeunes Africains se sont inscrits. Bannir les pratiques néfastes « Vous ne pourrez jamais éliminer la corruption à  100% dans vos pays, mais la différence, C’’est qu’aux Etats-Unis la corruption est bien plus une aberration qu’une norme. Aux USA, les lois sont respectées à  95%, alors les jeunes leaders que vous êtes, doivent être plus conscients et responsables pour demain », a déclaré Obama en réponse à  certaines préoccupations. Tout il prône l’abandon définitif de pratiques traditionnelles telles que l’excision, jugée barbare et sans avenir. Pour Obama, en définitive, le problème des sociétés africaines réside dans les inégalités criardes de chance entre citoyens. ; « Si le minimum, lié à  l’éducation la santé, l’accès aux ressources n’est pas assuré à  tous, alors, il ne peut exister un sentiment de justice au sein de la société ». Orateur incroyable et visionnaire exceptionnel, Barack Obama a terminé la session en invitant les jeunes leaders à  se connaà®tre davantage entre eux et à  profiter de cette opportunité pour transformer le continent, et apporter le changement tant attendu en somme !