Yeah Samaké: « dès que le vainqueur sera connu, je le féliciterai »

En attendant les résultats provisoires officiels, le candidat à  l’élection présidentielle Niankoro Yeah Samaké concède d’ores et déjà  la victoire au candidat qui sera déclaré vainqueur par les autorités compétentes. « En tant que candidat je concède la victoire à  celui qui sera déclaré vainqueur par l’issue des urnes. Ce fut un honneur pour moi de participer à  la course pour la présidence » indique Niankoro Yeah Samaké. « Au moment o๠le processus électoral tire vers sa fin, je demande au peuple malien de rester vigilent dans son combat pour la restauration de notre démocratie. Les contestations post électorales ne sont pas en soient une mauvaise chose, mais la façon de les gérer indique la grandeur ou non d’une nation » a déclaré le candidat Yeah Samaké, alors que des contestations des résultats fusent d’un camp porté favori lors de cette présidentielle. Des résultats partiels sur un tiers des bulletins avaient été communiqués, mardi par le ministre de l’administration terrritoriale sans chiffres précis. Nous allons soutenir un candidat en cas de second tour Après la proclamation des résultats officiels, si aucun des deux candidats favoris, à  savoir Soumaà¯la Cissé et Ibrahim Boubacar Kéà¯ta n’atteint la majorité, un deuxième tour de la présidentielle aura lieu le 11 août. En cas de deuxième tour, le candidat Yeah Samaké va soutenir l’un des deux finalistes. « Nous allons soutenir l’un des candidats au deuxième tour et nous allons battre vigoureusement campagne pour lui. Pour l’instant, nous attendons les résultats officiels. Notre combat est celui du développement du Mali. Nous avons perdu une bataille et nous nous préparons pour la suite » ajoute-t-il. La proclamation des résultats officiels et provisoires par le ministère de l’administration territoriale est imminente. Tout le Mali attend ce moment avec impatience.

Yeah Samaké : « un nouveau jour » au Mali

Personne ne peut dire que Yeah Samaké soit un inconnu sur la scène politique malienne. En cinq ans, ce quadragénaire a réussi à  s’imposer comme une voix qu’il faut entendre. De sa mairie qu’il dirige comme une entreprise rentable à  sa fondation qui œuvre dans le domaine de la santé et de l’éducation, en passant par ses prises de positions tranchées lors des récents évènements qu’a connu le pays. Yeah Samaké a su capter l’attention, intriguer et convaincre les Maliennes et Maliens qui se sont réunis autour de lui au sein du Parti de l’Action Civique et Patriotique (PACP). « Tourner la page… » Fils de Tiekourafing Samaké et de Sanamba Doumbia, Niankoro Yeah Samaké est né le 27 février 1969, dans un village de la commune de Ouéléssébougou. Après le lycée à  Bamako, et ses études à  l’à‰cole Normale Supérieure de Bamako (ENSUP), il s’engage comme bénévole pour enseigner dans son village pendant trois ans. Il s’est chargé pendant cette période de travailler en tant que guide linguistique et culturel pour le Corps de la Paix et Ouélessébougou Alliance. En 2000, une famille américaine parraine sa venue à  l’Université Brigham Young (BYU) pour une éducation américaine. Cette bonne fortune ne lui a jamais fait renier ses origines modestes. Très vite, il décide de revenir au pays pour contribuer à  son développement et particulièrement à  celui de la contrée qui l’a vu grandir. En tant que directeur exécutif de la Fondation Daily Dose, maintenant connue sous le nom de la Fondation Mali Rising (MRF), il lance des projets d’écoles de centres de santé et négocie des bourses d’études pour les élèves méritants ainsi que des missions médicales menées par des spécialistes américains. Puis il se lance en politique. D’abord au sein de l’URD d’o๠il démissionne afin de «garder son indépendance d’esprit». Il crée dans la foulée le PACP dont la devise met l’accent sur les valeurs de patriotisme, la citoyenneté, la décentralisation, la liberté, la démocratie, les droits de l’homme, et la bonne gouvernance. Il propose aux Maliens de faire se lever « un nouveau jour » en tournant définitivement la page des 20 années passées. Déjà  candidat en 2012, avant le coup d’état, il a maintenu son ambition pour la magistrature suprême et a entamé ce 10 juillet après le lancement de sa campagne, un périple à  l’intérieur du pays. Yeah Samaké est marié à  Marissa et ils ont deux enfants.

Niankoro Y. Samaké, maire de Ouélessébougou

Les populations semblent en phase avec leur jeune maire. Niankoro Yeah SAMAKE est aussi le Directeur de la Mali Rising Foundation qui investit dans l’éducation et la santé. Un exemple à  suivre. Journaldumali.com : Monsieur le Maire, vous semblez avoir fait de l’éducation votre cheval de bataille Je suis content de l’opportunité que vous m’offrez d’en parler. l’éducation pour moi est la fondation même du développement. C’’est l’outil qui nous est donné, disponible pour chacun pour combattre la pauvreté. l’éducation pour moi, C’’est une vision. Mon père en nous mettant à  l’école avait une vision. Lui, n’a jamais été à  l’école. Il n’a pas eu accès aux infrastructures dont moi J’ai bénéficié. Et il nous a inculqué cette vision selon laquelle l’école va nous donner la connaissance nécessaire pour briser le cycle de la pauvreté. Nous l’avons cru. Aujourd’hui, tous les fils de ma famille sont instruits et s’en sortent dans la vie. Moi, je me suis dit que la meilleure façon pour moi de montrer ma gratitude pour ce que J’ai reçu était de donner ces mêmes opportunités à  des enfants maliens qui sont dans les zones rurales n’ont pas accès à  l’école. Comme à  Bénéko o๠les enfants devaient marcher 17 km pour venir à  l’école à  Ouelessebougou. Je me suis dit qu’il était de mon devoir de faire quelque chose. Déjà , après ma maitrise au lieu de rester à  Bamako, J’étais revenu dans ma localité pour donner des cours dans les écoles d’ici, pendant 3 ans. Journaldumali.com : Parlez-nous de la Fondation que vous dirigez. Il ya quelques années, je suis arrivé aux Etats-Unis, grâce à  un coup de chance. Je viens d’une famille pauvre et il n’était pas évident pour moi d’avoir des débouchés dans ce pays. Je me suis décidé à  contribuer au développement de chez moi. Je me suis investi dans la construction d’écoles dans mon pays. Grâce à  la MaliRising Foundation que J’ai créée aux Etats Unis, nous avons construit 15 écoles dont 6 dans ma commune. La Fondation arrive aussi à  négocier des bourses de formation pour des jeunes méritants. Ainsi de nombreux jeunes maliens ont été inscrits et ont suivi ou suivent encore une scolarité en Utah aux Etats-Unis. En dehors de l’éducation, nous agissons aussi dans le domaine de la santé. Ainsi, chaque année, une cinquantaine de médecins, de spécialistes viennent ici pour offrir des soins gratuitement aux maliens. Les malades de tout le Mali viennent se faire soigner gratuitement par les ophtalmologistes, des dentistes, les gynécologues, les chirurgiens plastiquent, etC’…qui répondent à  notre invitation. Nous faisons aussi des dons de matériels médicaux aux hôpitaux dont celui de Ouélessebougou et aussi des évacuations sanitaires. Nous avons ainsi eu le cas d’un jeune garçon qui avait une tumeur plus grosse qu’une tête et que nous avons réussi à  faire partir aux Etats-Unis o๠il a été opéré avec succès. Et à  travers cette opération, il y a eu dans sa localité un hôpital qui porte son nom et il va régulièrement aux Etats-Unis pour son suivi et nous sommes confiants pour son avenir en tant que force vive de cette nation. Journaldumali.com : Votre appel à  l’endroit de la jeunesse malienne. Je demande aux jeunes maliens de s’investir dans l’avenir de notre pays. Personne ne viendra construire le Mali à  notre place. Partir étudier, renforcer ses capacités et ses compétences, C’’est bien. Mais C’’est encore mieux de revenir mettre ce qu’on connait au service de son pays. C’’est ce que J’appelle « to give back ». C’’est rendre, un tant soit peu, ce que ce pays, nos parents, nos familles ont sacrifié pour nous. En nous sacrifiant aussi un peu pour les générations qui viendront après nous. Si chacun d’entre nous faisait un tout petit geste, nous bougerons des montagnes et le Mali sera prospère.