Verdict du procès des membres Yèrèwolo Ton et COPAM  : six mois de prison avec sursis

On connaà®t depuis ce matin le verdict du procès de membres de Yèrèwolo Ton et de la COPAM. Boubacar Boré, Yacouba Niaré et Mamadou Sangaré de Yèrewolo Ton et Hamadoun Amion Guindo, Younouss Hamèye Dicko et Rokia Sanogo de la Copam, ont été condamnés à  six mois de prison avec sursis par le tribunal de 1ère instance de la commune III. Un verdict sans surprise pour beaucoup d’observateurs qui estiment qu’il répond à  une logique d’apaisement du climat social dont le pays a tant besoin aujourd’hui. «Â Je te l’avais dit, emprisonner ces gens empoisonnera le climat sociopolitique  », a commenté laconiquement un jeune homme, étudiant en droit à  l’Université de Bamako à  l’annonce du verdict. Délit de complicité Le tribunal a disqualifié les faits de troubles graves à  l’ordre public retenus contre les accusés pour le délit de complicité de troubles graves à  l’ordre public. C’’est à  dire qu’ils ne sont pas auteurs mais complices du chef d’inculpation retenu contre eux. Ce qui est vigoureusement contesté par les avocats de la défense. Ils ont décidé tout simplement de faire appel de la décision de justice. Pour Me Moussa Kéà¯ta, l’un des avocats des membres de la Copam présent à  l’audience, ses clients ne sont ni auteurs ni complices «Â Je vais rencontrer mes collègues avocats pour introduire un recours contre cette décision du tribunal ». Même réaction de désapprobation chez Me Mariam Diawara qui fait partie des avocats commis par Yèrèwolo Ton. l’appel de la décision du tribunal est d’autant plus urgent que le verdict vise, selon elle, à  faire taire des hommes décidés à  faire sortir le pays de l’ornière. Younouss Hamèye Dicko, arrivé à  8 h 15 au tribunal était le seul accusé présent à  l’audience. Tous les autres accusés étaient aux abonnés absents.

Plusieurs blessés après une manifestation pour le départ de Dioncounda Traoré

Si les propositions institutionnelles de Dioncounda Traoré offrent une nouvelle éventuelle piste de sortie de crise à  Bamako, le retour au Mali du celui qui déclarait le 1er mai qu’il ne resterait « pas une seconde de plus que les quarante jours de l’intérim si tel est le souhait partagé » a toujours du mal à  passer auprès de certains. Les manifestants dispersés dans la violence Lundi matin, des militants du mouvement « Yéréwoloton » ont tenté de battre le pavé pour protester contre le maintien de Dioncounda Traoré à  la présidence. Dans un cafouillage total, les marcheurs se sont dirigés vers Koulouba pour demander le départ de celui qu’ils voient comme l’homme imposé par la CEDEAO. Les forces de l’ordre ont fait une descente musclée pour les disperser à  hauteur de l’ancienne Ecole Nationale d’Administration. Déterminés à  tenir têtes aux policiers certains militants ont été frappés à  coups de matraques et de pieds. Un marcheur blessé à  la tête saignait abondamment. D’autres se sont enfuis pour échapper au gaz lacrymogène. Une force de protection des institutions annoncée « J’ai été appelé par le mouvement pour marcher. Nous ne pouvons pas accepter que Dioncouda Traoré nous dirige dans l’illégalité. Son mandat a pris fin le 21 mai dernier » fustige Djigui Keita, vendeur ambulant. Le gouvernement avait annoncé le 9 juillet la création d’ « un corps d’élite indépendant de 1200 éléments chargés d’assurer la protection des Institutions de la République ». Une mesure destinée à  éviter de revivre l’épisode du 21 mai au cours duquel Dioncounda Traoré avait été tabassé à  l’intérieur du palais présidentiel. Le président de la transition est revenu à  Bamako le 27 juillet après avoir été hospitalisé à  Paris.

Affaire Dioncounda Traoré : les « trois présumés » coupables de Yéréwolon Ton  relâchés

La nouvelle est tombée ce mercredi 13 juin dans la soirée. Diversement appréciée par les observateurs, elle fait l’objet de toutes les passions dans les discussions. Les trois militants de l’association pro-junte, «Â Yèrèwolo Ton », ont recouvré la liberté contre une caution de 500.000 francs CFA . Il s’agit de Boubacar Boré, Yacouba Niaré et de Mamadou Sangaré. Les trois activistes sont accusés dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour «Â assassinat » par le procureur de la commune III, Sombé Théra. Cette action en justice intervient en effet après l’agression perpétrée contre le président de la transition, Dioncounda Traoré, par un groupe de manifestants le 21 mai dernier. Ils exprimaient ainsi leur ras-le-bol à  la Communauté internationale après la signature de l’accord de sortie de crise intervenue entre l’ex Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE), conduit par le capitaine Amadou Haya Sanogo, et le médiateur de la CEDEAO. Audience tendue La libération provisoire des trois personnes intervient un jour après une première audience très tendue à  la Chambre correctionnelle du Tribunal de la commune III. l’impressionnant dispositif de sécurité déployé par la gendarmerie nationale ce mardi 12 juin, témoignait sans doute du caractère peu ordinaire de cette audience. C’’est donc à  l’issue de cette audience que le tribunal a ordonné la mise en liberté desdits détenus. Ce, malgré l’opposition du ministère public, qui va interjeter appel après l’annonce du verdict du mardi.Ce mercredi, la libération des trois militants de l’association «Â Yèrèwolo Ton » a été fortement salué leurs avocats, Harouna Kéita et Mariam Diawara. Qui expliquent qu’il s’agit de la première étape vers la manifestation du droit dans cette affaire. Pour eux, les coupables sont à  chercher ailleurs. Dans le camp favorable à  Dioncounda Traoré et du FDR (front anti-putsch), si nos interlocuteurs refusent de commenter cette libération, tout porte à  croire beaucoup n’y sont pas favorables. Acharnement contre la radio «Â Kayira »Â ? Cette libération intervient une semaine après l’interpellation de sept animateurs et journalistes de la radio «Â Kayira » de Bamako. Convoqués au Camp I de la gendarmerie nationale, les visiteurs avaient été relâchés après un interrogatoire de près de trois heures pour l’ensemble des 7 animateurs et journalistes. Il s’agit de deux journalistes-reporters, Aboubacar Sékou Camara (administrateur-délégué-adjoint de ladite radio) et Mohamed Aboucara Kanouté, cinq animateurs, Kassim Diarra, Mahmoud Sangaré, Awa Diallo, Job Diarra, et Souleymane Korodjo Coulibaly. Ces travailleurs de la radio (favorable au coup d’Etat du 22 mars), ont été interpelés quelques jours la mise en garde-à -vue le 31 mai dernier de leur administrateur délégué, Lassine Cissé. Il lui était reproché « d’avoir réalisé des émissions de nature à  troubler l’ordre public, d’inciter à  la violence et à  la haine, de n’avoir aucun respect envers les autorités en place et d’avoir convoqué par voie de presse les forces vives à  une Convention nationale au moment o๠une solution de sortie de crise était toute trouvée ». Le pauvre a été par la suite relâché faute de preuves. Dans cette désormais affaire dite de l’agression du président Traoré, nombreux sont les observateurs qui craignent une justice à  double vitesse. Car, s’interrogent-ils, aucune interpellation n’a encore eu lieu dans le rang des agents de sécurité en poste ce 21 mai à  Koulouba quand le président a été agressé. Aussi, on se demande pourquoi à  ce jour aucun responsable du FDR n’est entendu, au moment des analyses prétendent une infiltration de la marche du 21 mai par celui-ci «Â dans le but de faire diversion ». A ce stade de l’enquête, toutes les options doivent être explorées, si l’on veut une enquête impartiale.