Younoussi Touré : « Les intégristes ne sont probablement que des instruments conscients et inconscients…  »

Le président de l’Assemblée nationale du Mali par intérim est un élu de Niafunké (ville sous contrôle des islamistes). Il ne pouvait donc faire l’impasse sur la question lors de l’ouverture de la session budgétaire 2012-2013. Pour l’éminent homme politique, «Â les indépendantistes et les intégristes ne sont probablement que des instruments conscients ou inconscients de cette stratégie de positionnement pour le partage des richesses de cette zone ». Ainsi la crise « qui se joue dans l’espace Saharo-sahélien, est aussi la conséquence des luttes d’influences des grandes puissances et de leurs alliés pour le contrôle des ressources potentielles du sol et du sous- sol  de cette vaste zone », a souligné l’honorable. Libérer le nord oui… mais avec une armée reconstruite s’adressant au chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra et à  ses collègues députés, Younoussi Touré, a expliqué la position de l’institution face à  l’occupation du Nord, «Â l’Assemblée nationale du Mali considère que tous les groupes armés qui ont agressé et occupé notre pays sont des terroristes qui doivent être traités comme tels  ». Et d’exhorter ses pairs à  la priorité des priorités , restaurer l’intégrité territoriale du Mali. Comment ? Avec l’aide de la Communauté Internationale évidemment. En clair, il faut éviter que la zone occupée ne devienne un sanctuaire à  partir duquel les intégristes disposeraient d’une base pour lancer des opérations  contre les pays voisins et le reste du monde. «Â Il y’a urgence à  libérer notre peuple de l’asservissement en ce 21è siècle.  l’Assemblée Nationale (du Mali) fait confiance à  notre Armée Nationale pour reconquérir les zones occupées ; elle ne pourra le faire qu’avec le réarmement moral de ses troupes et lorsqu’elle aura retrouvé son unité ». Sur la question des querelles entre corps d’élite de bérets, le président s‘est montré clair : «Â nous devons trouver la force et la sagesse de régler la question des bérets rouges et des bérets verts, comme l’a dit le Président de la République par intérim dans son allocution du 22 Septembre 2012 » et «Â effacer à  jamais ce malheureux épisode de notre mémoire ». l’impact de la crise sur l’économie malienne Outre la crise sécuritaire et institutionnelle, l’économie nationale du Mali est gravement affectée . Selon M Touré, le budget de l’Etat a été fortement réduit du fait de la baisse des recettes intérieures et de la suspension  de certaines aides extérieures. «Â Les  secteurs du tourisme, des transports  et des BTP sont les plus affectés. Les prix à  la consommation sont en hausse et le chômage augmente ». Et de rappeler la crise humanitaire et l’absence d’infrastructures socio-administratives, qui ont poussé des centaines de milliers de nos compatriotes à  l’intérieur du pays et dans les pays voisins o๠ils  bénéficient de la solidarité nationale et internationale.    

Jeunes et Femmes URD : de nouvelles têtes pour la campagne de 2012

A l’issue de ces assises nationales, deux nouveaux bureaux de 81 membres chacun ont vu le jour pour un mandat de 4 ans. Le nouveau président des jeunes de l’URD est Dr Madou Diallo de la section de Kati, professeur de droit public international à  l’université de Bamako et conseiller technique au ministère chargé des relations avec les institutions. Quant à  la présidente du mouvement des femmes de l’URD, elle se nomme Mme Wadidié Salimata Dagnoko, originaire de Sikasso et militante à  la section 5 de Bamako. Un renouvellement en vue de la campagne de 2012 Les cérémonies d’ouverture et de clôture de ces assises nationales étaient présidées par l’honorable Younoussi Touré, président du parti, en présence de plusieurs membres du bureau, dont les ministres Abdoul Wahab Berthé et Salikou Sanogo. Elles ont enregistré la présence très remarquée de Mme Cissé Aissata Traoré, épouse de Soumaila Cissé, le fondateur de l’URD, dont un message a été lu par le 3ème vice président, Abdoulaye Koita. Outre l’examen du rapport 2006-2010 des deux mouvements et la relecture des textes, C’’est la mise en place des deux nouveaux bureaux qui a attiré toute l’attention, car en période de pré-campagne, chacun cherche à  être sur le devant de la scène pour profiter d’une éventuelle victoire à  la présidentielle. Les mouvements des jeunes et des femmes de l’URD ont été porté créés le 2 décembre 2006, avec à  leur tête, respectivement Ahmed Sekou Touré, frappé par la limite d’âge, et Salimata Cissé, non partante pour une reconduction. Par conséquent, la course à  la succession était largement ouverte. Pour succéder Ahmed Sékou Touré, neuf candidatures jeunes ont été enregistrées contre huit chez les femmes. A 20 heures encore, les négociations se poursuivaient, et le Dr Mamadou Diallo a finalement été désigné de manière consensuelle, grâce à  l’implication des ainés. Pour ce qui est de la nouvelle présidente du mouvement des femmes URD, Mme Wadidié Salimata Dagnoko, elle a mis en avant ses réseaux et son passé de militante pour la démocratie et la promotion de la femme. Ces assises du parti à  la poignée de mains, emblème de l’URD, ont enregistré la participation de plusieurs partis : CNID, Fama, MPR, FCD, Adema PASJ, RPM, PARENA, CODEM, PIDS USP, UM RDA.