Examens 2015 : Objectif zéro fraude !

Lycée Ba Aminata Diallo, 8 heures. En ouvrant la toute première enveloppe des épreuves du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ce 1er juin, le ministre de l’à‰ducation nationale, Barthélémy Togo donnait le coup d’envoi des examens de fin d’année scolaire 2014-2015. Pour ce premier examen, 22 485 candidats sont répartis dans 52 centres à  travers le pays. Les préparatifs de ces examens ont commencé depuis des mois, « au début de l’année », précise le directeur d’un établissement de la rive droite de Bamako, qui est également centre d’examen. « Nous préparons les enfants mais aussi l’organisation des épreuves pour éviter d’être dans les mêmes situations que l’an dernier ». En effet, les examens de juin 2014 ont traumatisé le monde scolaire. Ils se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles, tant pour les candidats, qui sont restés en salle parfois jusqu’à  minuit, que pour les organisateurs qui ne savaient plus o๠donner de la tête. Fuite des sujets, fraude massive et tricherie flagrante, corruption, toutes les tares du système sont apparues au grand jour. Le 11 juin 2014, lors d’une visite de terrain, la commission éducation de l’Assemblée nationale affirmait avoir eu la preuve que des sujets du baccalauréat se vendaient à  400 000 Francs CFA en gros et 3 000 Francs CFA au détail. La commission a pu acheter celui de philosophie et des numéros de téléphone lui ont été donnés pour avoir ceux des autres disciplines. Tollé, arrestations, interpellation de la ministre Togola Jacqueline Nana à  l’Assemblée nationale… Une chose est sûre : la prise de conscience a été nationale. Eviter la fraude massive de 2014 Et à  en croire le chef de cabinet du ministère de l’à‰ducation nationale, « les choses ont changé. Il y a eu la relecture de nombreux textes, pour moraliser davantage la gestion des examens ». Le ministre a, après cet exercice, rencontré tous ceux qui étaient concernés, au niveau central comme local, pour demander une application correcte de ces textes, pour que « si quelqu’un est en faute, il soit sanctionné », précise Mohamed Sokona. Plus question de se contenter des rapports annonçant que tout va bien, les autorités ont effectué plusieurs visites sur le terrain pour se rendre compte des dispositions mises en place, afin d’éviter les surprises de dernière minute, mais également pour s’assurer que les nouveaux textes étaient partagés avec tous les acteurs. Les gouverneurs de région, les directeurs d’académie, les centres d’examen ont également reçu la visite du ministre Togo qui a rappelé chacun à  ses responsabilités, dans un système o๠la gestion des examens est décentralisée. « En somme, les dispositions prises se résument en quatre points : l’information sur les textes, la sensibilisation afin que chacun soit conscient de son rôle, la moralisation et l’application correcte des textes », résume M. Sokona. Parmi ces textes, il y a eu par exemple, les décisions pour le choix des centres d’examen dont certains n’étaient pas appropriés, comme ceux situés dans des marchés. Il y a eu également un travail sur le choix des agents en charge de la surveillance, de la correction et du secrétariat. La police de surveillance et le règlement des examens n’étaient pas appliqués. Par exemple, le téléphone et les documents sont interdits dans les salles et pourtant les enfants les apportent avec eux. « Tout cela ne sera plus toléré, la loi sera appliquée avec la dernière rigueur », car tous les partenaires et acteurs sont informés, des campagnes de sensibilisation ayant eu lieu il y a plus d’un mois à  l’endroit des élèves et des parents. Les Comités de gestion scolaire et les structures AEEM dans les établissements ont été mis à  contribution pour que l’information passe : objectif « zéro fraude » pour les examens de 2015. Du côté du Centre national des examens et concours (CNEC), on est optimiste quand à  l’atteinte de ce résultat. « Nous avons tiré les leçons du passé », assure son directeur, Mohamed Maà¯ga, nommé il y a quelques mois. « Nous avons mis en place un système qui nous permet d’être informés quasiment en temps réel de toutes les situations sur le terrain. Cela nous permettra de mieux gérer les problèmes éventuels» explique-t-il. Autre nouveauté, pour éviter les fraudes, les enfants n’auront pas le droit de quitter les salles avec le sujet avant la fin de l’épreuve, ceci afin que des corrigés ne parviennent pas à  ceux qui composent encore. « Tolérance zéro » Le 25 juin 2014, le ministre de l’à‰ducation de l’époque Mme Togola annonçait aux députés qui l’interpellait, avoir en sa possession « un ordinateur saisi chez les fraudeurs (au DEF et Bac, ndlr). Vous pouvez voir ce qui est dedans, il y a des faux diplômes. J’ai avec moi une longue liste des élèves admis au Bac et DEF avant même la proclamation des résultats !» Fini les faux admis assure le directeur du CNEC. On précise du côté du cabinet que « les résultats des examens ne sont définitifs qu’après deux mois, par décision administrative prise par le gouverneur pour le DEF et par le ministre pour le Bac ». Pendant ces deux mois, il peut y avoir des réclamations, soit pour rétablir un admis dans ses droits, soit pour recaler un « faux-admis », s’il est prouvé qu’il a fraudé ou triché. Les fruits du travail fait en amont sont déjà  visibles sur le terrain. Modibo Kéà¯ta, directeur adjoint de l’académie d’enseignement de Kita, chef du centre d’examen du CAP à  l’Ecole centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (ECICA), témoigne que les « candidats sont très consciencieux. Ils sont arrivés à  l’heure, ont respecté toutes les consignes. C’’est satisfaisant ». Il relève cependant un problème au niveau des surveillants qui ne semblent pas très engagés pour l’atteinte de l’objectif assigné. l’un de ceux du centre a même été renvoyé chez lui dès ce lundi pour avoir aidé des candidats. Tolérance zéro donc pour tous les contrevenants. Une rigueur que tous espèrent voir continuer pour la réussite du DEF qui a débuté le 3 juin et pour le Baccalauréat ainsi que le Brevet de technicien qui doivent se tenir la semaine prochaine. Comme l’a dit le chef de cabinet Sokona, il y va de la responsabilité de tous pour avoir des examens sans fraude ni triche. « l’à‰tat a fait l’essentiel, le reste dépend de la bonne volonté de tous ».

MGF : tolérance zéro

Le 6 février, C’’est la journée internationale contre les mutilations génitales féminines et l’occasion de dénoncer cette pratique aux conséquences dramatiques sur les jeunes filles et les femmes. Dans de nombreux pays, les efforts sont récompensés par une baisse généralisée de ces actes dangereux. C’’est pour appuyer ces résultats et pousser les Etats et les communautés à  faire encore plus pour l’élimination totale des MGF que l’accent est encore mis cette année sur l’abandon de ces pratiques et en particulier de l’excision. Selon l’UNICEF, 125 millions de filles et de femmes actuellement en vie dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient ont subi une forme de mutilations génitales (soit 90 % des femmes excisées dans le monde). Et 30 millions d’autres filles risquent d’en être victimes au cours des dix prochaines années. La journée Internationale de lutte contre les mutilations génitales du 6 février est donc l’occasion de sensibiliser et alerter le grand public sur ces pratiques dangereuses et leurs graves conséquences qui touchent la santé des filles et des femmes. Au Mali, l’édition 2014 sera marquée par l’annonce officielle par plus plusieurs villages à  travers le pays de l’abandon définitif de l’excision. 2014 se veut l’année de l’engagement des communautés à  réussir la lutte comme l’a annoncé le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille lors d’une conférence de presse, en prélude à  la célébration de la journée. Pour Mme Sangaré Oumou Bah, les 10 années du combat pour l’abandon de la pratique de l’excision au Mali ont commencé à  porter leurs fruits. Les déclarations publiques d’abandon de la pratique de l’excision par certains habitants de Yirimadio (Bamako) et par 12 villages à  Kénenkou (Koulikoro) feront passer à  plus 800 le nombre de villages d’abandon. Au Mali, les taux de prévalence de l’excision sont de 84 % chez les filles de 0 à  14 ans (Enquête nationale sur le phénomène de l’excision, 2009) et 85,2 % chez les femmes de 15 à  49 ans (EDSM-IV, 2006).

VIH de la mère à l’enfant : le dépistage pour atteindre l’objectif zéro

Depuis le 1er décembre, journée internationale de lutte contre le SIDA, notre pays célèbre le mois consacré à  l’action contre cette pandémie. Cette année, tout comme en 2011, le thème est Objectif Zéro. « Zéro nouvelle infection à  VIH, zéro discrimination, et zéro décès dû au Sida ». La première semaine du mois porte sur le thème zéro infection d’o๠l’organisation de cette journée de plaidoyer. On parle de la transmission du VIH de mère à  l’enfant, lorsqu’une mère séropositive transmet le VIH à  son enfant pendant la grossesse, le travail, l’accouchement ou l’allaitement. En l’absence d’interventions, les taux de transmission vont de 15 à  45%. Des interventions efficaces permettent toutefois de ramener ces taux à  des niveaux inférieurs à  5%. Selon la représentante de l’ONU Sida au Mali, la communauté mondiale s’est engagée à  accélérer les progrès en matière de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) par une initiative visant à  éliminer d’ici à  2015 les nouvelles infections pédiatriques à  VIH et à  améliorer la survie et la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant dans le contexte du VIH. Pour la première dame du Mali, Mme Traoré Mintou Doucouré, la lutte contre le VIH nous interpelle tous à  quelque niveau que ce soit. « Les pouvoirs publics l’ont d’ailleurs inscrit comme une priorité nationale. Et je suis convaincue que leur soutien aux initiatives et autres activités dans la lutte contre le Sida ne fera pas défaut » a-t-elle déclaré ce 06 novembre lors de la cérémonie de lancement au Centre Internationale de Conférences de Bamako. Mme Traoré a affirmé que le Mali a atteint aujourd’hui, dans la lutte contre le sida, des résultats très encourageants. « Pour autant, nous ne devons jamais baisser la garde, poursuit –t-elle, C’’est pourquoi je voudrai inviter les partenaires techniques et financiers à  soutenir ces efforts en la matière et à  plaider pour le Mali ». s’adressant aux autorités politiques et administratives, partenaires organisations de la société civile, secteur privé autorité religieuses et traditionnelles, la première dame a demandé à  tous de s’engager pour stopper les nouvelles infections, briser le silence et les barrière qui font obstacles à  la prévention et renforcer la prise en charge. La commune de Kalanbacororo est l’un des exemples de la lutte contre le sida précisément l’élimination de la transmission du VIH de la mère à  l’enfant. Selon le médecin chef du CSCOM de ce gros quartier de la commune rurale de Kati, 2680 femmes enceintes ont été consultées dont 0,8 sont révélées séropositives. Et aujourd’hui 66 % de ces femmes en état de grossesse sont assistées et 77% doivent recevoir le vaccin qui protègera leur enfant pendant l’accouchement. Malik Sène, Secrétaire Exécutif du Haut Conseil de Lutte contre le SIDA et le ministre des actions humanitaires représentant du ministre de la santé ont appelé les femmes en état de grossesse à  accepter le dépistage afin que puisse être atteint l’objectif Zéro infection dans la lutte contre le Sida au Mali .