De l’art de gouverner

Après celles de ses années de lutte parues en 1994, « Un long chemin vers la liberté », Nelson Mandela avait commencé…

Après celles de ses années de lutte parues en 1994, « Un long chemin vers la liberté », Nelson Mandela avait commencé à rédiger ses mémoires de président de l’Afrique du Sud de 1994 à 1999 sans parvenir à les achever. Ce nouvel ouvrage qui vient de paraître, a donc dû être terminé par l’écrivain Mandla Langa, ancien responsable de la culture de l’ANC, sur la base d’archives et de brouillons. « Dare not linger : The presidentials years » qui paraitra en français le mois prochain sous le titre « Nelson Mandela – Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes », met particulièrement en avant, au delà de sa sagesse légendaire, les grandes qualités de leadership de Madiba. « Le livre montre qu’il était véritablement aux commandes, le vrai manager de son gouvernement. Les gens ne le connaissaient pas comme un vrai chef d’entreprise » selon le directeur des archives de la fondation qui porte son nom.

Un trait qui semble être le point commun des chefs d’Etat qui marquent durablement l’histoire de leur pays et du monde. C’est le cas, d’un jeune président que le Burkina Faso et l’Afrique en général, ne peuvent oublier, particulièrement le 15 octobre de chaque année, date anniversaire de sa mort en 1987. Thomas Sankara avait lui aussi cette implication entière dans sa mission, cette obsession de droiture et d’exemplarité, et cette aptitude naturelle à diriger les affaires de l’État, de la plus cruciale à la plus insignifiante.

Ces deux hommes sont aussi différents l’un de l’autre que l’on puisse l’être. Aucun d’eux n’était parfait. Mais tous deux étaient des leaders, dans le plein sens du mot. Ils nous enseignent qu’il n’y a pas de profil type pour être un président qui change les choses. Ancien footballeur ou produit du système, bardé de diplômes ou parfait autodidacte, l’essentiel est de déterminer les objectifs et de savoir amener son peuple à les atteindre.