Dommages collatéraux

Quand deux éléphants se battent, c’est le petit gibier qui en pâtit. Cette maxime illustre à souhait la situation dans…

Quand deux éléphants se battent, c’est le petit gibier qui en pâtit. Cette maxime illustre à souhait la situation dans de nombreuses zones du monde. Les tensions entre Américains et Nord-coréens, tout comme les manifestations opposants et pro-pouvoir au Togo, en passant par la lutte pour le contrôle de Kidal et sa région au Mali. Partout, ce sont les petits ou les plus vulnérables (c’est le cas du Japon qui commence à réfléchir pour « armer » son armée face aux menaces nord-coréennes), qui paient les pots cassés.

Des centaines, des milliers, des centaines de milliers de vies sont chamboulées parce que, quelque part, des intérêts avouables et avoués, ou non, s’entrechoquent et s’affrontent. Que faire quand c’est le chef de meute qui crie au loup ? Rentrer aux abris et se réfugier dans des maisons de cartons, que ce dernier détruira en soufflant dessus ? S’associer au loup pour crier autant, sinon plus fort, que lui, en espérant ainsi bénéficier de sa protection et accéder aux biens et privilèges dont il jouit ? Ou encore s’asseoir devant son thé et se lamenter, en maudissant ce monde si vieux dans lequel on est né si tard ? Que d’options, dont aucune finalement ne saurait satisfaire ni les enfants de Kidal privés d’école depuis plus de cinq ans, ni les habitants de Mango, qui ont enterré un enfant de 9 ans tombé sous des balles anonymes (sic !), ni le gendarme japonais, qui préfèrerait certainement continuer à s’ennuyer, faute de crimes dans son pays, plutôt que d’aller mourir dans un conflit contre un dictateur mal coiffé.

Refuser d’être des dommages collatéraux, c’est le seul choix qu’il reste donc à faire. En faisant entendre sa voix avec les moyens dont on dispose. Et, pour cela, un genou posé à terre pendant un hymne national peut faire autant de bruit qu’une foule toute entière.