Pseudo, Disgrâce…

Elle est la « jeune » épouse du président (toujours ?) du Zimbabwé. Elle a plus de 40 années de moins que lui…

Elle est la « jeune » épouse du président (toujours ?) du Zimbabwé. Elle a plus de 40 années de moins que lui mais a très vite appris dans son sillage la chose politique. Au sein de son parti, quasi-unique et historique, elle a gravi les échelons, s’est constitué sa cour et a laissé grandir ses rêves de fauteuil. L’ancienne dactylo de la Présidence devenue Première Dame, Maman Grâce pour les uns, Disgrâce pour les autres… Ses colères et même sa violence, dont plusieurs cas ont été signalés au Zimbabwé et même au-delà, son gout pour le luxe qui lui ont valu le surnom (un autre !) de « The First Shopper », en référence à son statut de première dame, sont sa marque de fabrique. Les Zimbabwéens, politiques comme citoyens lambda ont suivi à moitié hébétés, son ascension fulgurante ces dernières années dans l’appareil de l’Etat. Détentrice d’un PHD en sociologie de l’Université d’Hararé, dont la validité a toujours été sujet de polémique, Grâce Mugabe a réussi, de sa position de présidente de la Ligue des femmes de la Zanu-PF, à se hisser à la position de candidate très sérieuse à la succession de son mari. Malgré les controverses successives au fil des années, elle s’est imposée dans l’imaginaire zimbabwéen et a poussé petit à petit le président à se débarrasser de tous ceux qui pouvaient lui barrer la route. Alors que la vieille garde de Mugabé se préparait à son départ définitif et à son remplacement par son dauphin naturel, le 6 novembre dernier, elle est prise de court par la décision de celui-ci. Le vice- président Emmerson Mnangagwa, est chassé de son poste pour « déloyauté » et il fuit le pays. La voie est libre pour Grâce…jusqu’à ce 15 novembre où l’armée décide de briser son rêve. Le début de la disgrâce ?