La semaine dernière, tout Bamako et plus particulièrement les réseaux sociaux, bruissaient de rumeurs relatives à des opérations d’interruption de la fourniture d’électricité à l’Assemblée nationale, l’ORTM et même la MINUSMA pour cause d’impayés qui auraient atteint plusieurs centaines de millions. Si la mission des Nations unies a immédiatement réagi, dès le 17 mars, en publiant un communiqué démentant formellement des arriérés de paiement auprès d’EDM et la rupture de sa fourniture en électricité, aucun son en revanche n’est parvenu du côté de l’Assemblée ou de la télévision nationale… Qui ne dit mot consent ?

Ces opérations de recouvrement de grande ampleur ont été globalement bien accueillies par l’opinion publique et mises au crédit du nouveau et jeune directeur général de EDM SA, Dramane Coulibaly. Mais s’il s’agit bien là d’indicateurs positifs quant à la nouvelle gestion de l’entreprise nationale d’électricité, reste que le citoyen lambda n’en attend que la traduction concrète dans son quotidien. Or son quotidien n’est fait que de coupures, plus ou moins longues, mais très régulières. Chaque année, la construction de nouvelles infrastructures de production sont annoncées, mais chaque année il semble au citoyen lambda que la situation ne fait qu’empirer. D’autant que les problématiques sont les mêmes pour la fourniture en eau. Depuis quelques semaines déjà, l’eau est inaccessible des journées entières et pas seulement dans les quartiers périphériques de la capitale.

Certes la satisfaction de la demande galopante en eau et énergie de Bamako est une course de fond, et de fonds, dont le citoyen lambda ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants. Tout ce qu’il voit lui, lorsqu’il est en train de cuire sous le chaud soleil de mars, c’est que voilà une énergie à profusion et que nous subissons sans en faire grand chose… À quand une vision à long terme ?