‘Le Mali 50 ans après, de Modibo Keita à Amadou Toumani Touré’

Jeter un regard sur notre histoire Doumbi Fakoly est l'auteur d'une trentaine de livres dont des essais, des récits historiques,…

Jeter un regard sur notre histoire Doumbi Fakoly est l’auteur d’une trentaine de livres dont des essais, des récits historiques, de la fiction romanesque et de la littérature de jeunesse. Pour son dernier ouvrage, sorti en cette année 2010 et intitulé ‘le Mali 50 ans après’, l’homme nous retrace la vie politique, économique, sociale et culturelle du Mali de la première à  la troisième république. Il explique que « Trois tragédies et quelques mouvements revendicatifs de masse ont contraint la France coloniale à  envisager la décolonisation de l’Afrique» Ainsi pour la préparer, elle adopte une stratégie inspirée par ces propos prêtés à  François Mitterrand, alors ministre des colonies : « Partir pour mieux rester. » Au Mali, comme ailleurs sur le contient, la réussite totale de cette stratégie est visible dans tous les compartiments de la vie de nos pays. Dans ce contexte, la célébration des cinquantenaires a été l’objet de discussions et de points de vue divergents. l’objet de cet ouvrage, selon son auteur, est de retracer les grandes lignes, le chemin en pente abrupte parcouru par le Mali, de l’année de son accession à  la souveraineté véritable, jusqu’à  la célébration de l’indépendance le 22 septembre dernier. Il s’agit donc d’un rappel de 50 ans d’histoires contrastées qui ont vu le pays prometteur à  ses débuts. Mais au fil des années, alors que la jeunesse croyait à  un idéal, le désespoir et la désolation ont gagné du terrain. Entravant les chances de réussite de tout un peuple qui voyait l’indépendance comme une libération de l’oppresseur (la France). Le bilan comparé de ses chefs d’Etats successifs dans les domaines clefs de la vie nationale et internationale constitue la trame de ce travail comme le précise Doumbi Fakoly. De Modibo Keita à  Amadou Toumani Touré, en passant par le général Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré. M. Fakoly dégage es actes majeurs aussi bien positifs que négatifs qui ont été posés dans tous les domaines d’activités du pays et les relations internationales. l’école malienne au crible Doumbi Fakoly accorde une part importante à  la situation de l’école malienne. Sa dégradation aurait été, selon lui, accentuée sous la troisième république d’Alpha Oumar Konaré. l’auteur explique que la jeunesse d’un pays est son avenir. Pour que cet avenir ne soit pas compromis, la jeunesse doit être préparée à  prendre la relève des aà®nés dans de meilleures conditions. Cette préparation selon l’auteur, passe par l’école et l’enseignement de la morale. Le livre nous rappelle le rôle et la place qu’occupe le respect de nos mœurs et traditions dans le bon fonctionnement du système éducatif malien et africain dans sa globalité. Selon Doumbi Fakoly, sous la première république, l’école malienne a respecté ses engagements. l’enseignement était de qualité et plusieurs grandes écoles dont l’Ecole Normale Supérieure, l’Ecole Nationale d’Administration, l’Ecole Nationale d’Ingénieurs, l’Institut Polytechnique Rural de Katibougou et l’Ecole Militaire Interarmes de Kati ont été créées. l’enseignement était de qualité en particulier, avec la réforme de 1962 oà¹, Modibo Keita voulait selon Doumbi Fakoly, rompre avec le système discriminatoire de la France coloniale. Après la chute du président Modibo, les réformes qu’il avait entreprises dans le domaine éducatif seront quelque peu entravées. Ainsi, le général Moussa Traoré malgré sa volonté de maintenir le niveau de l’enseignement haut, ne se montre visiblement pas disposé à  permettre aux enseignants de vivre pleinement leur passion et aux apprenants d’aimer l’école. Les premières révoltes des élèves, étudiants et enseignants commencent dès 1970. C’’est le début d’une crise sans fin qui persiste jusqu’à  présent. Le général Traoré fait alors recourt à  la force pour calmer les ardeurs mais rien n’y fit. C’’est au contraire cette politique qui aggravera la situation. Le pouvoir en place poursuit sa politique de dévalorisation de la fonction enseignante, conduisant à  un désamour total de l’école par les élèves et étudiants. En 1992, la venue d’un enseignant, Alpha Oumar Konaré redonne espoir au corps enseignant. Les nouvelles autorités du pays s’engagent à  inscrire l’école au premier plan des priorités du pays. Encourageant ainsi la création des écoles par les communautés villageoises. Dans le même temps, il encourage l’ouverture d’écoles privées en 1994 pour désengorger les établissements publics aux effectifs pléthoriques. Deux ans après, l’université du Mali naitra. Malgré ces nobles intentions, l’école malienne n’a pu être remise sur les rails. Les grèves continuent et sans possibilité de résolution. C’’est vraiment sous Alpha Oumar Konaré que l’école connaà®tra la lente agonie qui dure jusqu’aujourd’hui. Ce dernier avouera d’ailleurs en 2000, que « en venant aux affaires, J’étais sur que J’allais régler la crise scolaire en une année, mais aujourd’hui à  mon grand regret, je vais partir et la laisser non résolue. » l’on convient avec Doumbi Fakoly que « le dernier chef d’Etat du cinquantenaire a hérité d’une école en piteux état, animée par des élèves et étudiants dont la frustration est à  la mesure de la déception de leurs enseignants. » Le programme de développement économique et social (PDES) d’ATT entendait redonner à  l’école malienne, ses couleurs d’antan. Il ne s’avère malheureusement pas meilleur que celui de ses prédécesseurs. A côté du problème de l’école, l’auteur a touché à  un certain nombre de secteurs dont l’art, la littérature, le sport, les loisirs, la politique intérieure avec la gestion des institutions et les rapports à  l’opposition. Egalement la gestion de la question touarègue, les relations africaines et internationales, la gestion du patrimoine économique…Sont entre autres sujets exposés dans ce bel ouvrage qui nous apporte un éclairage sur le Mali dans sa globalité.