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11 Octobre : Les Libériens votent !

Seize candidats sont en lice dont deux favoris. Winston A. Tubman, 70 ans pour le Congress for Democratic Change (CDC)…

Seize candidats sont en lice dont deux favoris. Winston A. Tubman, 70 ans pour le Congress for Democratic Change (CDC) et Ellen Johnson Sirleaf 72 ans pour l’Unity Party (UP). Surnommée, la Dame de fer, cette dernière a vu sa renommée s’accroitre depuis sa nomination au prix Nobel de la paix, vendredi dernier. Une nomination que l’opposition juge inacceptable et non méritée. Au-delà  du mérite, il semble que ce qui a posé problème et encouragé de nombreuses manifestations n’est d’autre que le choix du calendrier. Le prix a en effet été décerné cinq jours avant la présidentielle et les législatives. Les bureaux de vote seront ouverts de 08H00 à  18H00 locales (et GMT). Près de 1,8 million d’électeurs sont inscrits sur 4 millions d’habitants au Liberia. En rappel le Liberia, ce pays africain qui a élu la première femme présidente d’Afrique a été fondé par des esclaves noirs affranchis et organise aujourd’hui sa 50e élection présidentielle depuis 1847. Les électeurs doivent aussi renouveler entièrement leur Assemblée nationale (73 députés) et la moitié de leur Sénat (15 des 30 sénateurs) pour six ans. Pour l’emporter au premier tour, les candidats doivent avoir la majorité absolue (50% plus une voix). Un éventuel second tour sera organisé le 8 novembre, d’après un calendrier prévisionnel de la Commission électorale nationale (NEC). Ce 11 octobre est jour d’élections générales au Libéria La police libérienne et les forces de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul, quelques 8.000 hommes) sont déployées à  travers le pays par crainte de violences lors du scrutin supervisé par près de 4.400 observateurs locaux et plus de 800 internationaux. Les guerres civiles libériennes qui ont fait 250.000 morts et des centaines de milliers de blessés en 14 ans, ont également détruit les infrastructures et l’économie du pays. En six ans, on ne peut pas reconstruire un pays ravagé (…). Nous avons fait beaucoup de progrès, a dit Mme Sirleaf, ajoutant: la vie a changé pour beaucoup de gens, mais pas pour tout le monde. Nous avons encore des choses à  réaliser. Appréciée à  l’étranger, Mme Sirleaf est plus critiquée chez elle, ses opposants, dont Winston Tubman, lui reprochant notamment d’avoir échoué à  réconcilier le pays. La stabilité et la paix actuelles au Liberia ne sont pas attribuables à  Mme Sirleaf, mais à  la présence internationale et à  l’énorme et coûteuse force de la Minul, a-t-il dit. Par ailleurs, l’opposition l’accuse de n’avoir pas réglé le problème du chômage qui touche près de 80% des Libériens. Les critiques à  son encontre sont nombreuses : Entre les accusations de versement de pots de vin et son soutien à  des chefs de guerre comme Charles Taylor au début des années 1990 avant qu’elle ne devienne présidente. Winston A.Tubman et Ellen Johnson-Sirleaf sont tous deux issus des classes sociales les plus élevées. Le premier est néanmoins libérien d’origine américaine, neveu de l’ancien président du gouvernement de transition Gyude Bryant (2003-2006) et actuellement en poste à  l’ONU. Pour la presse locale, l’ambiance préélectorale rappelle celle des guerres civiles, entre les véhicules blindés devant les ministères et des blessés en détresse réclamant de l’aide. Les violences étaient présentes pendant toute la campagne et sont devenues omniprésentes après l’attribution du prix Nobel.