11è Journées nationales des communes : ATT plaide pour une réforme de la décentralisation

Dans une atmosphère totalement conviviale, les maires des 703 communes se sont réunis depuis hier à  Bamako. C'’était à  l'occasion…

Dans une atmosphère totalement conviviale, les maires des 703 communes se sont réunis depuis hier à  Bamako. C’’était à  l’occasion de la Journée nationale des communes dont l’ouverture a été présidée par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Pour la circonstance, la salle principale du Centre international des conférences de Bamako a refusé du monde, certainement parce que cette fois-ci le thème choisi est : « Mali, dix ans de décentralisation : bilans et perspectives ». Un thème d’actualité, a jugé le président de la République. A bien des égards, le moment est propice à  la réflexion sur les forces et les insuffisances du processus de décentralisation. La rencontre permettra aux élus locaux d’examiner la pertinence du mode de gouvernance pour lequel notre peuple a opté en 1992. Aussi, ces derniers devront s’interroger les méthodes et les politiques mises en œuvre jusqu’ici pour administrer le pays, depuis l’avènement de la IIIè République. Selon ATT, le choix de ce mode de gouvernance vise à  obtenir au niveau local et régional, des performances bien meilleures, que celles réalisées jusque-là  par l’administration centrale, en matière de développement économique social et culturel. « A cet effet, le document cadre de Politique nationale de décentralisation qui couvre la période 2005/14, reflète les ambitions des pouvoirs publics et rappelle les objectifs assignés au processus ». Les bienfaits de la décentralisation Depuis l’instauration de la décentralisation, l’à‰tat malien a investi d’énormes ressources (propres ou obtenues des partenaires au développement) dans les régions, cercles et communes afin de faire de ces collectivités des pôles de développement porteurs de croissance. Ainsi, toutes les réalisations majeures et les chantiers en cours, à  Bamako et à  l’intérieur du pays, participent de cette politique volontariste de renforcement des infrastructures et équipements des collectivités territoriales pour le bien-être de la population. Une structure a même été créée pour arriver à  bout des objectifs. l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales, a elle mobilisé plus de 150 milliards de Fcfa pour la réalisation, sous la maà®trise d’ouvrage des collectivités, d’environ 17 812 projets. Hormis ces investissements dédiés aux collectivités locales, l’action de développement de l’à‰tat fait déjà  une large place à  la promotion de la décentralisation. Les infrastructures routières contribuent aussi à  stimuler l’activité économique et à  favoriser la mobilité urbaine et interurbaine, a souligné le chef de l’Etat. C’’est pour cette raison, que le gouvernement a constamment allié la construction des grands axes routiers de désenclavement à  celles des voiries urbaines dans les capitales régionales et des villes secondaires. Répondant aux préoccupations exprimées par le président de l’Association des municipalités du Mali, Boubacar Ba, et le président du Haut conseil des collectivités territoriales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim, le président de la République a indiqué que la question du transfert des ressources et des compétences aux collectivités, la relecture du code domanial et foncier pour rendre effectif les compétences des collectivités en matière domaniale, forestière et d’hydraulique villageoise, constituent encore des problèmes dont les solutions ne sauront tarder. Redéfinir la décentralisation Oumarou Ag Mohamed Ibrahim a aussi plaidé en faveur d’une relecture des textes sur la décentralisation afin d’éviter aux collectivités la paralysie des bureaux communaux à  cause des interminables procès post-électoraux. A propos du transfert des ressources, Amadou Toumani Touré a assuré que l’Etat est conscient des nouveaux rôles et nouvelles responsabilités que confère la décentralisation aux collectivités, notamment dans l’élaboration et la conduite des schémas directeurs d’aménagement et de développement. « C’’est fort de cette conviction que l’à‰tat a créé le Centre de formation des collectivités territoriales avec un plan de renforcement des capacités des élus et d’autres acteurs en rapport avec leurs besoins. Cette action est accompagnée par la création d’un Fonds national d’appui aux collectivités territoriales, dont les dotations au nombre de cinq, sont opérationnelles aujourd’hui », dira-t-il. Notons que les dotations sont entre autres: « Investissements des collectivités territoriales », « garantie des emprunts », « appuis techniques », « appui au fonctionnement des collectivités et « intercollectivité ». Lors de cette cérémonie d’ouverture de la Journée, l’AMM a récompensé les communes qui ont accepté de prendre part au concours organisé entre elles. Les communes d’El Lafia (Région de Tombouctou), Baraouéli (Ségou) et Kouniakari (Kayes) se sont classées comme les meilleures dans ce concours. La commune de Kouniakari a obtenu le premier prix doté de 35 millions de Fcfa. Deuxième, Baraouéli a reçu 25 millions. El Lafia classée troisième a empoché 15 millions de Fcfa.