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13e Sommet de la Francophonie à Montreux : de multiples enjeux

Avec la création du poste de Secrétaire-général lors du Sommet de Hano௠en 1997, la Francophonie est passée en quelque…

Avec la création du poste de Secrétaire-général lors du Sommet de Hano௠en 1997, la Francophonie est passée en quelque sorte d’une agence de coopération technique à  une institution politique. Ce qui ne voudrait pas pour autant dire qu’elle néglige le reste de ses missions régaliennes: il y a toujours la coopération, la promotion de la langue française, de la diversité culturelle, de la démocratie et des Droits de l’homme. Derrière une organisation que la langue unit, C’’est bien d’une organisation politique qu’il s’agit. Car si l’on devait juger la Francophonie dans le monde par l’état de la langue française, le bilan serait plutôt mitigé. On assiste depuis quelques années à  l’effacement du français dans les organisations internationales. Comme le souligne un observateur, même des Etats membres de la Francophonie, comme la Roumanie, utilisent l’anglais dans les instances européennes. Comment, dans ces conditions, refaire du français une langue qui compte sur le plan politique? Un défi de taille pour Montreux Un sommet, c’est une ou deux idées clés: la défense de la langue française, la diversité culturelle, le dialogue Nord-Sud, ou encore la biodiversité. C’’est aussi un formidable forum o๠se débattent les questions d’actualité. A ce sujet justement, plusieurs questions seront donc abordées à  Montreux, notamment comment le français se manifeste-t-il au contact d’autres langues, dans la production littéraire, dans les médias, dans l’édition ? Comment le français évolue-t-il face au développement des nouvelles technologies de la communication ? Quel rôle jouent le français et le multilinguisme dans l’éducation ? Quelle est la place du français dans le multilinguisme sur le plan international ? Les différentes conclusions de ces rencontres seront rassemblées dans un Acte final qui sera adressé au Secrétaire général de la Francophonie et aux Chefs d’Etat et de gouvernement la veille du Sommet, lors d’une cérémonie de clôture de ces Etats généraux au Château Chillon. Les thèmes du 13ème sommet de la Francophonie C’’est une tradition qu’à  chaque Sommet, le pays hôte propose un thème général. La Suisse a opté pour «Défis et visions d’avenir pour la Francophonie», subdivisé en trois différentes thématiques: «Gouvernance mondiale et Démocratie, liberté, droits humains», «Développement durable: sécurité alimentaire et climat» et «Langue française: diversité culturelle et innovation». Mais lorsqu’on constate que le thème proposé par la Suisse touche pratiquement à  toutes les préoccupations et à  tous les objectifs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), on a un léger souci. A force de ratisser large, a-t-on la moindre chance de parvenir à  quelque chose de concret? «Les thématiques ne sont pas si nombreuses que cela», répondent les autorités du pays hôte en insistant sur le fait que les choix thématiques du Sommet ne sont pas dus à  la seule initiative de la Suisse. Ainsi, la question de la gouvernance était-elle «très fortement souhaitée» par l’OIF. Il y a une ambition de la Francophonie qui est d’instaurer dans cet espace des Etats de droit, la démocratie, la protection des droits humains, le développement». La thématique de la sécurité alimentaire n’est pas due au hasard non plus, et est à  placer dans la perspective du prochain Sommet, celui de 2012, qui se tiendra à  Kinshasa. Pour la cohérence et la visibilité de l’OIF, il faut qu’il y ait un suivi thématique. Et le souhait de la République démocratique du Congo était ce thème de la sécurité alimentaire. Quant à  la langue française, le sujet est évidemment incontournable, à  l’heure o๠l’importance de cette langue «diminue sur la scène internationale». Quoi qu’il en soit, un très vaste programme sera discuté à  l’occasion de trois séances plénières et aboutira à  une déclaration finale, la «Déclaration de Montreux».