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13ème session du CSA : le blocage continu

Ouvert sous de hautes tensions, la 13ème session du comité de suivi de l’Accord pour la paix et réconciliation issu…

Ouvert sous de hautes tensions, la 13ème session du comité de suivi de l’Accord pour la paix et réconciliation issu du processus d’Alger, n’a pas permis d’aplanir les difficultés entre les différentes parties signataires de l’accord. Appel est donc fait aux chefs des groupes armés dans le plus délai pour faire avancer le processus.

Mardi dernier, a pris fin la 13ème session du comité de suivi de l’Accord. Il était question, de mise en place des autorités intérimaires, de l’opérationnalisation du mécanisme opérationnel de coordination (MOC), des DDR accélérés etc.

À cause des errements des groupes armés signataires, cette session s’est déroulée dans une atmosphère délétère. Il fut même impossible d’aborder l’ordre du jour à l’ouverture de session, ce qui a poussé le président du comité a d’abord vidé les contentieux. « Il faut aujourd’hui situer les responsabilités », souligne le Pr Younoussa Touré vice-président de la CMFPR2.

Tout récemment, le commandant de la force onusienne au Mali, le général Michael Lollesgaard, a fait le point sur les différentes rencontres. Il avait tiré un bilan contrasté des cinq séances de travail qui ont été marquées par une série de blocages notamment au sein des groupes armés signataires de l’Accord. Dans un communiqué, le général Michael Lollesgaard a regretté que les cinq séances de depuis le 8 novembre n’aient pas permis de finaliser le travail et les engagements pris, avant de noter les points de blocage dans la mise des commissions DDR et intégration ainsi que la désignation des sites de pré-cantonnement dans la région de Kidal.

Pour le Pr Younoussa Touré « Il n’y a pas de manière correcte de traiter les sujets, tout ce qui se fait, c’est Bilal Ag Chérif et Alghabass Ag Intallah qui décident et chaque fois que nous remettons les problèmes sur la table, on nous demande d’aller régler ces problèmes entre nous. Je représente cinq mouvements et aujourd’hui, on pas la possibilité de mettre nos hommes au niveau des différentes commissions. Et tant que nous ne ferons pas parti du système, ça n’ira pas loin et les choses pourront encore se compliquer si la communauté internationale garante de l’accord ne hausse pas le ton », ajoute-t-il. Pour de nombreux groupes armés membres de la CMA, le gouvernement ne traite qu’avec les personnalités influentes de la coordination. Coté plateforme, le constat est le même. Pour ses responsables, le gouvernement accorde toute son attention aux faits et gestes des responsables de la CMA. «Pour la mise en place des autorités intérimaires dont font allusion la CMA, je pense qu’il y a des préalables comme la sécurité et le retour de l’administration. On ne peut pas mettre aujourd’hui ces autorités en place en absence de l’Etat. Or, à l’heure actuelle l’Etat n’existe pas à Kidal. Mais Il nous semble aujourd’hui que le gouvernement n’est pas dans cette logique », explique Habala Ag Hamzatta, de la plateforme. « Les choses comment à bouger, nous avons tous décriés le blocage et nous avons estimé nécessaire qu’au niveau du CSA on puisse se dire les vérités afin de situer les responsabilités pour que la mise en œuvre de l’Accord puisse être une réalité. Nous avons aussi déploré la tenue des communales dans le nord du pays, parce qu’il y avait une entente qui disait qu’on allait mettre les autorités intérimaires dans la région, au niveau du cercle et dans les communes là où ça ne marche pas. Et les ministères ont dépensé 400 millions pour la vulgarisation de cette entente », explique Mamadou Djéri Maïga de la CMA Selon lui, l’Etat doit diligenter les patrouilles mixtes et l’intégration accélérée des combattants.

Pour mettre fin à ce blocage, le comité va mettre en place un groupe de travail, sous la présidence du Haut représentant du Président de la République, afin de permettre le lancement effectif de la période intérimaire. « Dans un souci d’efficacité et afin de garantir aux travaux de ce groupe les meilleures chances de succès, la participation de la CMA et de la plateforme doit être assurée au plus haut niveau hiérarchique »,déclare Ahmed Boutache, président du CSA.