16è EID : la plaie du foncier

Désormais inscrit dans la tradition, l'EID s'est déroulé le 10 décembre 2011 au Centre international des conférences de Bamako sous…

Désormais inscrit dans la tradition, l’EID s’est déroulé le 10 décembre 2011 au Centre international des conférences de Bamako sous la présidence du chef du Gouvernement, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé. Au nombre des griefs formulés contre le gouvernement pour l’édition 2011, certains résultent de la non satisfaction des recommandations de l’édition précédente. Une situation qui, selon certains plaignants, jette un discrédit sur la justice malienne. «Si les recommandations issues des éditions précédentes et les décisions de justice intervenues à  cet effet, étaient correctement appliquées, il y aurait moins d’interpellations. l’initiative est bonne, mais si tout cela n’est pas suivi d’effet, nous risquons de passer à  côté », nous confiait un interpellant. Abondant dans le même sens, un autre nous déclare : « Tout ceci est dû à  une mauvaise répartition de la justice. On a une justice à  double vitesse qui n’applique pas ses propres décisions et cela en fonction des situations. Les droits des pauvres sont lésés au profit des riches. On est tout simplement inquiets». Quelques exemples de litige foncier Boubacar Sow, lui, est fonctionnaire des collectivités territoriales. Il ne perçoit pas de salaire depuis quelques mois à  cause de l’incapacité du département à  payer les travailleurs des communes. Il a porté plainte. Le tribunal a condamné la commune de Diafarabé à  lui payer la somme due. Ce cas sera pris en compte par le département qui promet de le remettre dans ses droits. Les autres interpellations adressées au ministre de l’Administration territoriale et de Collectivités locales, Kafougouna Koné ont fait l’objet de réponses transversales avec son homologue du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme. Dans un autre registre, l’Association pour le développement et la solidarité entre les habitants de la Cité Mali-Univers dénonce la construction par l’entreprise SODEMA, d’une usine et d’un entrepôt dans une zone d’habitation. La réalisation a fortement provoqué la détérioration de l’environnement et cause beaucoup de nuisances. Le département du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme a demandé au gouvernorat du District de Bamako, d’annuler la décision autorisant la société à  construire l’usine. La SODEMA a saisi le tribunal administratif pour abus de pouvoir. Le ministre en charge du Logement, Yacouba Diallo a demandé d’arrêter tous les travaux sur le chantier en entendant de prendre une décision pour la démolition. Pour garder le sens et la portée de cette tribune d’expression populaire qu’est l’E.I.D, les autorités au plus haut niveau doivent veiller à  la mise en œuvre des différentes recommandations et donner des réponses idoines aux griefs formulés. Notons que sur un total de 96 dossiers reçus par la commission nationale d’organisation, 86 ont été examinés et 33 ont fait l’objet de rejet. Ces requêtes ont visé une vingtaine de départements du gouvernement Kaà¯dama.