2012 : Comment empêcher les candidatures « fantaisistes » ?

A cinq mois de l'échéance, les candidatures à  l'élection présidentielle 2012 fleurissent comme des champignons sauvages. Beaucoup de prétendants à …

A cinq mois de l’échéance, les candidatures à  l’élection présidentielle 2012 fleurissent comme des champignons sauvages. Beaucoup de prétendants à  la magistrature suprême, affutent ainsi leurs armes pour le 1er tour de l’élection fixé au 29 avril 2012. En témoigne les congrès ordinaires et autres conférences nationales d’investiture des divers candidats. On dénombre déjà  une dizaine de candidats déclarés pour le fauteuil présidentiel. Mais sur le départ des sprinters pour Koulouba, il y a plusieurs obstacles dont le parrainage. En effet, l’article 147 de la loi n° 06-044/ du 04 septembre portant loi électorale, stipule que les candidats doivent recueillir un certain nombre de signatures. Selon l’aliéna 2 de cet article, ‘’Chaque déclaration doit recueillir la signature légalisée d’au moins dix (10) députés ou cinq (5) élus communaux dans chacune des Régions et du District de Bamako. Un élu ne peut soutenir plus d’un candidat.. Me Demba Traoré, rapporteur de la commission de la relecture de la loi électorale a souligné que la révision du texte a laissé intact cet article. ‘’ On n’a pas touché au parrainage », nous a confié le jeune avocat. Ce système de parrainage va frapper durement certaines candidatures notamment celles issues de petits partis politiques ne disposant pas de base solide sur l’échiquier politique national. Du coup, certains auront du mal à  faire valider leurs candidatures. La course pour l’obtention de signatures pour les candidats qui ne disposent pas d’élus à  l’hémicycle ou de conseillers communaux va être plutôt corsée. Et les grands partis peuvent être amenés à  utiliser ce système pour barrer la route à  certaines candidatures qui peuvent s’avérer gênantes. C’’est pourquoi les députés qui doivent examiner la loi électorale, dans les jours à  venir ne toucheront pas à  cette disposition qui est loin de faire l’unanimité. Revoir la loi électorale ? A titre de rappel en 2007, le président de la Cour constitutionnelle à  l’époque, Salif Kanouté avait déclaré au cours d’une audience en Avril 2007 que cette disposition de la loi électorale sur le parrainage est anticonstitutionnelle. Salif Kanouté a alors fait allusion à  un arrêt de la Cour datant de 1996. De même, il avait ajouté que la Cour ne peut pas s’autosaisir, car ceux qui avaient la possibilité de porter le différent devant elle avant la publication de la loi électorale, n’avaient pas jugé utile de le faire. Selon les experts, la décision de la Cour qui a consisté à  valider le parrainage peut être évoquée comme une jurisprudence. Que va-t-il se passer si certains députés attaquent la loi électorale dont le processus de relecture est actuellement en cours à  l’Assemblée Nationale ? Sans doute, le dernier mot reviendra aux sages de la Cour constitutionnelle dont l’arbitrage parait difficile compte tenu de l’existence de deux jurisprudences sur la même question. Si on laisse intacte la disposition comme l’a fait la commission de relecture, C’’est la voie la plus sûre pour disqualifier les candidatures dites «Â fantaisistes.».