21 mai : Une date, deux évènements

Bamako sera éminemment politique le samedi 21 mai prochain. Deux grandes manifestations sont en effet prévues ce jour-là. Avec des…

Bamako sera éminemment politique le samedi 21 mai prochain. Deux grandes manifestations sont en effet prévues ce jour-là. Avec des questionnements sur cette « coïncidence » de calendrier…

Décidée à crier son rejet de la politique menée par le pouvoir, l’opposition sera finalement dans la rue ce 21 mai. Elle avait dû reporter la manifestation, initialement prévue le 23 avril, suite à la maladie du président de la République. Quelques heures plus tard, ce même 21 mai, aura lieu le meeting pour la paix et la réconciliation, organisé par la société civile et certains partis politiques. Les deux commissions d’organisation sont à pied d’œuvre, malgré le fait que ces évènements soient au cœur d’une polémique qui n’en finit pas d’enfler.

Évènements contradictoires ? C’est en tout cas ce que prétendent les pourfendeurs de l’opposition, à l’image du député RPM Yacouba Traoré, qui affirmait le week-end dernier que « la marche n’est pas l’action indiquée ». Un argument que les organisateurs de l’opposition balaient en rappelant que le Mali est un pays où chacun a le droit de faire entendre sa voix. Même si certains, à l’image des partis PS Yelen Coura et PRVM Fasoko se sont déjà désolidarisés de la marche de protestation, pas question donc de faire marche arrière.

Or, parmi les organisateurs du meeting de l’après-midi se retrouvent certains acteurs de la manifestation de protestation. Faudra-t-il choisir ? Oui, assurent certains militants de l’opposition pour qui le meeting est organisé à la même date pour tuer la marche de l’opposition. « Nous ne renoncerons pas à cette marche, même si la majorité ramène Amadou Toumani Touré. Nous marcherons pour dénoncer les dérives du pouvoir et non pour faire plaisir à quelqu’un », déclare une jeune leader de l’opposition. Pour le PDES, rien n’empêche de prendre part aux deux activités. « Le retour d’ATT c’est notre priorité. Nous participerons à la marche, car nous sommes un parti de l’opposition. Je pense que nous aurons des retombés politiques de ces deux événements», affirme Nouhoun Togo, chargé de la communication du PDES.

À quelques heures des deux manifestations, les rumeurs vont bon train et augmentent la tension  entre les deux « camps ». On évoque même une troisième manifestation, qui aurait lieu au même moment que la marche de protestation, cette fois-ci dans le but avoué d’y faire barrage. Toute chose qui pousse à s’inquiéter d’éventuels débordements samedi prochain. Du côté de l’URD, tête de file de la contestation, on se veut rassurant : « toutes les mesures sont prises pour faire face ». Des centaines de jeunes devraient être déployés en plus du dispositif policier habituel…