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22 septembre 1878 : Une date pour l’indépendance du Mali

"Sabouciré Kelo (Khasonké)" Livrée le 22 septembre 1878, la bataille de Sabouciré a été l'une des plus meurtrières de l'histoire…

« Sabouciré Kelo (Khasonké) » Livrée le 22 septembre 1878, la bataille de Sabouciré a été l’une des plus meurtrières de l’histoire de la colonisation en Afrique. Cette fois, c’est le Soudan qui est en jeu aux environs des années 1850 et livrée aux mains des Français. Sabouciré était la capitale du royaume du Logo situé à  une vingtaine de kilomètres de la ville de Kayes sur la rive gauche du Fleuve Sénégal. Les colons français qui voulaient progresser en Afrique de l’Ouest rencontrèrent une résistance à  Sabouciré, o๠ils livrèrent la bataille du même nom. Dirigée par le lieutenant colonel Reybaud, la troupe française était constituée de plus de 500 hommes et affronta les troupes du roi Niamodi Sissoko de Logo Sabouciré. Le peuple du Logo, fidèle au code de l’honneur, a écrit ce jour-là , une des toutes premières pages de l’histoire de la résistance de notre peuple à  la domination coloniale. Malgré la vaillance des défenseurs de la cité qui était protégée par un imposant « tata », la puissance de feu du détachement colonial ne pouvait que faire la différence à  la longue avec de lourdes pertes en vies humaines de chaque côté. Il y a eu 13 morts dont 2 officiers (un capitaine et un lieutenant) et 51 blessés chez les assaillants. Du côté des défenseurs du royaume de Logo, on a dénombré 150 morts dont le roi Niamodi Sissoko, rapporte un historien… Repères historiques « Il fallait faire sauter le verrou à  Logo Sabouciré pour pouvoir prendre Bafoulabé, Kita, Bamako… », a précisé l’historien Diadié Yacouba. Le royaume qui comptait une vingtaine de villages à  son apogée, était hostile à  la pénétration française. Devant la menace des forces de Niamadi Sissoko appuyées par les troupes d’élite de Sékou Omar Tall, les Français étaient dans le dilemme : comment atteindre Bafoulabé sans passer par Sabouciré ? Après moults tentatives, ils sont parvenus à  négocier le retrait des troupes omariennes, en optant pour la stratégie classique du « diviser pour mieux régner ». Le retrait des troupes de Sékou Omar Tall (1500 hommes) a notablement contribué à  la défaite du roi Niamodi Sissoko et de son armée.Interrogé sur les raisons du retrait des troupes omariennes, Diadié Yacouba Dagnoko a expliqué que celles-ci comptaient se démarquer des Français pour reprendre le Fort de Médine construit par la France le 15 octobre 1855 pour servir de base à  son armée. Cette bataille revêt d’autant plus un caractère symbolique que le Mali est devenu indépendant 82 ans jour pour jour plus tard (22 septembre 1960). « En choisissant cette date symbolique, les pères de l’indépendance ont ainsi voulu rendre hommage à  la résistance héroà¯que du peuple soudanais à  la pénétration coloniale », a souligné Diadié Yacoua dans sa déclaration liminaire. Il a plaidé en faveur des hommes et des femmes de Sabouciré qui, au nom de la liberté et pour la défense de la patrie, doivent avoir droit à  la reconnaissance éternelle du peuple malien. D’ailleurs, les habitants de la commune de Logo promettent de s’investir auprès des autorités pour la réhabilitation du roi Niamodi Sissoko, tombé sur le champ de l’honneur, et souhaitent ardemment l’érection d’un monument national en hommage à  sa vaillante lutte. L’inauguration d’un tel monument pourrait avoir lieu dans le cadre des festivités marquant la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali. La célébration du 1er septembre En effet, le 1er septembre prochain et durant une journée entière, Logo Sabouciré se transformera en capitale du Mali. En effet, le choix de cette commune n’est pas venu de manière fortuite. C’est, d’ailleurs, en souvenir de cette date historique que le Mali proclama son indépendance le 22 septembre 1960, après l’éclatement, le 20 août de la même année, de la Fédération qu’il formait avec le Sénégal. Le 1er septembre 2010, Logo Sabouciré accueillera donc, dans la ferveur populaire et l’allégresse, le président de la République, Amadou Toumani Touré, accompagné de nombreuses personnalités, pour un hommage national à  tous les martyrs et à  toutes les villes martyres du Mali tombés pendant la pénétration coloniale et sous la colonisation.