Le débat télévisé entre Soumaila Cissé, candidat du 2è tour et Ibrahim Boubacar Keita, son rival, aura t-il lieu ? A en croire certains commentaires de rue, le candidat IBK refuserait cet exercice considéré comme un moyen de confronter les idées et programmes de gouvernance des deux candidats. « J’appelle mon aà®né à  ce débat. Les Maliens ont le droit de nous entendre tous les deux sur nos idées et c’est là  un bon moyen de toucher le peuple », a pour sa part, déclaré Soumaila Cissé sur RFI. Du côté du RPM, aucun son de cloche. « Rien n’est encore décidé », précisé un membre du staff du candidat. De là  déclarer qu’IBK ne veut pas se confronter à  Soumaila, certains trouvent des arguments : « Il sera clairement battu par Soumaila, qui maà®trise les dossiers économiques et tutti quanti etc.. », affirme Alou Kébé, cadre. Dans certains journaux, on lit qu’IBK ne veut pas se comparer à  Soumaila Cissé, mais plutôt, se défend d’être un homme d’état face à  son peuple. Ou encore qu’IBK n’a pas les arguments pour s’illustrer face à  l’économiste Soumaila Cissé… Pourtant, ce débat s’il avait lieu, aurait le mérite d’édifier davantage le malien lambda sur l’enjeu de ces élections, à  savoir sortir le Mali de la crise sécuritaire et relancer l’économie éprouvée par les conséquences du coup d’Etat. Que proposent donc les candidats, dans une campagne o๠l’on a très peu entendu les prétendants à  la magistrature, donner des solutions concrètes aux maux du Mali. Le débat télévisé d’entre deux tours est un exercice universel et fortement apprécié par les électeurs. Il permet de se faire une idée plus précise d’un candidat, tant sur l’élocution que la maà®trise des grandes questions d’intérêt national. On se souvient du fameux débat qui a opposé le technocrate Alassane Ouattara au patriote Laurent Gbagbo. Ou encore de la cofrontation entre Barack Obama et Mitt Romney aux USA… Mais l’homo politicus africanus sacrifie rarement à  cette tradition, sinon s’en passe volontiers. Si une confrontation avait lieu entre IBK et Soumaila Cissé, ce serait le duel de deux styles, de deux personnalités aux atouts diamétralement opposés. IBK a plutôt la stature d’un homme d’état charismatique et jouerait plus les arguments d’unité nationale et d’autorité. Un Soumaila se targuerait de savoir gérer l’économie et la croissance, du fait de son expérience à  l’international. Entre les deux hommes, qui l’emporterait et répondrait mieux à  l’attente des Maliens ? Il faudra prendre notre mal en patience. Attendre que la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs, et que démarre une campagne qui ne va durer que quelques heures. D’ici là , toutes les supputations sont permises dans un pays o๠la rumeur enfle très vite…