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3 questions à Cheick Chérif Koné, Président du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM)

  La justice malienne a-t-elle les moyens de lutter contre le terroriste ? Poser cette question revient à se demander si…

 

La justice malienne a-t-elle les moyens de lutter contre le terroriste ?

Poser cette question revient à se demander si le Mali dispose d’une législation contre le terrorisme, puisque la justice ne peut pas agir d’elle-même. Il faut donc un cadre légal et un système de justice pénale solide. Nous disposons d’un cadre juridique conforme, mais les moyens logistiques peuvent ne pas être suffisants face à la menace. Mais, à l’heure actuelle, aucun État ne peut dire qu’il dispose des moyens logistiques suffisants pour lutter contre le terrorisme. Il faut s’adapter à chaque fois aux méthodes d’action des terroristes.

Comment faire face à des méthodes qui changent tout le temps ?

Il faut d’abord s’assurer que notre législation est conforme aux normes internationales de lutte contre le terrorisme. C’est la pratique qui permet de déceler les décalages entre la réalité et les lois. Et les instruments internationaux ne donnent que des indications sur les peines à appliquer. C’est aux législations nationales d’adapter les sanctions. Il faut donc faire une révision périodique des dispositions, pour les adapter aux nouveaux comportements.

Quel rôle le système judiciaire peut-il jouer dans la prévention ?

Aller plus vite que les terroristes, c’est toujours l’idéal. Mais cette option pose un autre problème : il s’agit du respect des Droits de l’Homme. Les méthodes de prévention peuvent parfois heurter certaines libertés fondamentales. La prévention est nécessaire, mais elle doit se faire dans le respect des Droits Humains.