Journal du Mali l’hebdo : Après 2 ans d’incarcération sans procès, la détention du Général Sanogo est-elle encore légale ? Maà®tre Djiteye : La loi permet au juge d’instruction de renouveler deux fois le mandat annuel de dépôt pour des faits de crimes. Si l’instruction du juge n’avait pas été achevée à  l’issue du dernier mandat, il aurait pu être libéré d’office. Le procureur général de la cour d’appel de Bamako s’est saisi du dossier et doit prendre un réquisitoire. Le dossier passe ensuite à  la chambre d’accusation, qui peut renvoyer les accusés de crime devant la cour d’assises. Ils sont donc dans les délais légaux. Vu le caractère sensible du dossier, pensez-vous qu’il faille juger le Général Sanogo au Mali ? En tant qu’ancien putschiste et ancien chef d’à‰tat, on pourrait transférer le dossier à  une cour internationale telle que le Tribunal pénal international (TPI), qui s’est d’ailleurs intéressé au dossier. Mais je pense que c’est un dossier que les institutions maliennes sont parfaitement capables de traiter. J’ai confiance en la justice malienne et en sa compétence pour juger ce cas. Le Général Sanogo est-il un justiciable comme les autres ? En principe oui. Je pense que tout prisonnier est un prisonnier ordinaire. Maintenant le fait qu’il soit ancien chef d’à‰tat ainsi que tout le contexte médiatique, fait que ce dossier sort de l’ordinaire. Mais il va être défendu par des avocats devant la cour d’assises, comme n’importe quel citoyen malien, sans régime de faveur particulier.