3e Journées Nationales de la Presse malienne : quels progrès réalisés ?

Les premières journées nationales se sont déroulées en 1991, suivies des secondes en 1996. La ministre de la communication et…

Les premières journées nationales se sont déroulées en 1991, suivies des secondes en 1996. La ministre de la communication et des nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantiè Diallo explique que, lors des premières éditions, il s’agissait essentiellement de jeter les bases d’un environnement apte à  l’épanouissement des médias et des hommes de médias. Pour cela, un socle juridique et réglementaire, susceptible de libérer la parole et de lui restituer sa pluralité et sa diversité dans le contexte d’une démocratie balbutiante et fragile est nécessaire aux médias. D’importants progrès réalisés, malgré les conditions de travail difficiles des journalistes Les hommes de médias, notamment animateurs, journalistes, photographes, secrétaires de rédactions ou techniciens, sont passés de 1500 en 1996, à  3000 en 2009. En plus de deux chaà®nes de télévisions employant plus de 300 travailleurs. La ministre rend un vibrant hommage à  ces hommes et femmes qui selon elles, sont pour la plupart, des jeunes. Elle estime qu’ils sont sous payés, surexploités, sans assurance maladie ni protection sociale et travaillent de jour comme de nuit, dans des conditions très souvent difficiles et insoutenables. Le Mali a depuis plus d’une dizaine d’années, connu des avancées spectaculaires en terme d’amélioration de cadre juridique et réglementaire des médias. Il a été adopté trois fois plus de textes (lois, arrêtés, décrets) entre 1991 et 2003, pendant les 30 premières années d’indépendance du Mali. Ainsi, l’aide à  la presse et la maison de la presse sont des exemples vivants de l’engagement des plus hautes autorités du pays en faveur des médias. Beaucoup reste à  faire Signalons que près d’un demi milliard de FCFA ont été investis dans la construction de la nouvelle maison de la presse et 200 millions débloqués pour l’aide à  la presse. Mme la ministre déclare que «même si tout n’est pas rose, reconnaissons que d’indéniables progrès ont été enregistrés. » Cependant treize ans après, Mme Diarra déplore « force est de constater que le cadre législatif et réglementaire du paysage communicationnel, s’avère à  bien des égards daté, contradictoire, incomplet ; Parfois aussi inadapté au regard de l’essor prodigieux des organes d’information et de communication, des mutations qu’a connu le paysage médiatique et des exigences plus pressantes du droit et de la liberté. » L’adoption récente d’une convention collective de la presse vient souligner le retard en matière de législation du monde de la presse. Au cours de ces journées, seront débattus les thèmes suivants : La loi sur la presse et les délits de presse, le secteur de l’audiovisuel, la problématique de la régulation, le cadre juridique et réglementaire de la publicité et des agences de communication, l’accès à  l’information, la convergence numérique et la prise en compte de genre. Condamnation des délits de presse Mme la Ministre de la communication condamne vigoureusement les délits de presse. « Les dérapages récurant d’une certaine presse qui confond liberté et anarchie, faits et commentaires, vérité et point de vue… Je déplore également les violations répétées de l’esprit de confraternité. Ce sont des manquements graves et récurrents aux règles élémentaires de la déontologie et de l’éthique professionnelle de ce noble métier qui, ne l’oublions pas, est un véritable sacerdoce. » Par ailleurs, elle précise que les difficultés financières, matérielles, la faiblesse de formation, les contraintes de la précarité qui sont des problèmes unanimement reconnus par tous, ne sauraient justifier l’improvisation, l’amateurisme. Egalement, l’atteinte aux bonnes mœurs, l’intimidation, la propagation de fausses nouvelles et la violation de la vie privée. Ces quatre journées permettront aux acteurs de la presse malienne, d’élaborer et discuter autours des problèmes que connaà®t la presse et faire le bilan des progrès réalisés.