Politique




Mali: IBK propose des solutions pour une sortie de crise

Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a égrené mardi 16 juin au CICB, des solutions de sortie de…

Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a égrené mardi 16 juin au CICB, des solutions de sortie de la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Fin de la crise scolaire, gouvernement d’union nationale, résolution de la crise parlementaire, la réforme de la cour constitutionnelle et le retour prochain de Soumaïla Cissé en sont les grands points. C’était en présence de plusieurs chefs religieux, des organisations de la société civile et des hommes politiques.

 L’intervention aura été brève, une quinzaine de minutes en tout, mais plus longue que l’adresse à la nation du 14 juin qui a laissé les Maliens sur leur faim. La gravité de la situation exigeait que le Président de la République face aux Maliens des propositions de sortie des crises socio-politique, économique, sécuritaire et sanitaire que le pays traverse et dont la gestion interpelle. La manifestation monstre des Maliens le 5 juin dernier peut en témoigner.

 « Afin de résoudre de manière définitive la crise postélectorale qui menaçait de s’ajouter aux crises sécuritaires, sanitaire et économiques que nous vivons déjà, j’ai décidé de mettre fin à la crise scolaire en instruisant l’application immédiate, pleine et complète de l’article 39 », a déclaré le Président de la République, applaudi par l’assistance.

 En janvier 2019 le gouvernement a octroyé 20% d’avantage salarial aux autres fonctionnaires du statut général et a refusé, prétextant des difficultés budgétaires,  d’en faire de même pour les enseignants alors que l’article 39 de leur statut le prévoit. Il stipule que  «Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement fondamental, secondaire, de l’éducation préscolaire et spéciale». En clair, si un fonctionnaire du statut général a 5 FCFA, les enseignants en bénéficieront « de plein droit ».  « L’équilibre du pays est en jeux. Pour autant, nous n’avons pas hésité à franchir la barrière parce que cela avait été promis. Si cela a été fait par légèreté, à nous de corriger », reconnait le Président IBK qui a annoncé une conférence sociale pour bientôt afin de mettre dans leurs droits tous les travailleurs qui se sentent lésés.

Crise postélectorale

L’une des grandes attentes des Maliens dans cette crise est la dissolution de l’Assemblée Nationale et de la Cour constitutionnelle. En réponse, le Président de la République a promis de voir comment apporter de l’apaisement au niveau parlementaire les jours à venir en annonçant déjà la composition prochaine d’un gouvernement d’union nationale.

En ce qui concerne la cour constitutionnelle, IBK reconnaît qu’ « aujourd’hui l’interrogation est permise ». Il a exhorté l’Assemblée Nationale à « voir son parcours, ce qu’il y a lieu de retenir ou de reformer».

La crise politique, c’est aussi la disparition du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé depuis bientôt trois mois. Le Président IBK a assuré qu’il est en vie et annoncé sa libération prochaine. « Nous savons qui sont ses ravisseurs. Des contacts sont établis.  Inchallah il sera de retour parmi nous dans les meilleurs délais ».

Covid-19

Quant à la crise sanitaire, elle progresse. A la date du 16 juin, le Mali compte 1885 cas positifs de covid-19 dont 1145 guéris et 106 décès. Le Président de la République explique ce faible nombre de décès par la « faiblesse de nos moyens de testing ». Il a demandé au premier ministre Boubou Cissé à corriger cette faille «pour que nous puissions tester à grande échelle de manière à avoir une situation réelle de la prévalence de la pandémie au Mali. »

Afin de sortir de cette crise multidimensionnelle, le Président de la République a appelé à l’union tous les fils autour du Mali. « Nous avons de grands défis. Ceci ne devrait pas laisser place à la division. Le Mali doit demeurer. Aucun problème n’est hors de portée du Mali dès l’instant que le mali se donne la main ».

 Boubacar Diallo