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Protestations : Le CIO pas raccord

Alors que le monde du sport adhère au mouvement Black Lives Matters, le Comité international olympique a en début de…

Alors que le monde du sport adhère au mouvement Black Lives Matters, le Comité international olympique a en début de semaine dernière a fait une annonce en forme de cheveu sur la soupe. Le genou à terre, devenu le symbole de cette lutte (protestation), ne sera pas autorisé lors des Jeux Olympiques.

Alors que le Président du CIO était pressé de s’exprimer sur la question, il a rappelé l’article 50 de la Charte olympique, qui interdit toute forme de « manifestation ou de propagande politique, religieuse ou raciale ». Il a toutefois laissé la porte ouverte aux athlètes pour trouver d’autres moyens d’expression. Ceux qui enfreindront les règles s’exposeront à des sanctions. En 1968, lors des JO de Mexico, sur le podium du 200 m, John Carlos et Tommie Smith lèvent leurs poings gantés en signe de protestation contre le racisme aux États-Unis. Ils seront d’abord suspendus, puis exclus à vie des Jeux. D’ailleurs, la réponse du sport face à ces signes a souvent été d’infliger des amendes ou des suspensions, voire de blacklister. En 2016, c’est le joueur de football américain Colin Kaepernick qui popularise le genou à terre, en s’agenouillant lors de l’hymne américain pour dénoncer le racisme et les violences policières. À la fin de son contrat, la même année, aucune équipe de la Ligue américaine de football (NFL) ne le recrute. Alors qu’il est de nouveau au devant de la scène, la NFL s’est excusée « de ne pas avoir écouté les joueurs plus tôt » concernant le racisme.

Des changements ?

Mais la NFL n’a pas tranché la question de l’agenouillement, au contraire d’autres ligues. La Fédération de football a abrogé début juin un texte interdisant aux joueurs d’effectuer ce geste et la Ligue de baseball affirmé « soutiendrait les joueurs ressentant le besoin de se lever, de s’agenouiller ou d’exercer autrement leur droit de manifester pacifiquement » pendant les hymnes. Hors du continent américain, les instances sportives se montrent désormais flexibles. Dans le championnat anglais, dont la reprise sera effective cette semaine, des joueurs avaient le souhait de voir leurs noms sur les maillots remplacés par « Black Lives Matter » pour les 12 premiers matches. Requête acceptée par la fédération, qui soutiendra les joueurs qui souhaiteront mettre un genou à terre avant ou pendant le match.

Boubacar Sidiki Haidara