50 Maliennes inspirantes – Assitan Séméga : les mêmes chances pour tous

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali…

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Assitan Séméga.

Alors qu’elle est déjà mère de 4 garçons, Cissé Assitan Séméga attend avec impatience sa première fille. Une naissance heureuse qui va changer le cours de sa vie de maman. Car, sa petite fille née en 2016 est atteinte du syndrome de Down, demande beaucoup plus d’attention. Madame Cissé découvre alors ce qu’est la trisomie 21 et consacre depuis son temps à donner une seconde chance à ces enfants, souvent laissés pour compte.

« La trisomie m’a permis de comprendre qu’il existait des enfants différents et a changé mon regard sur le handicap que je ne voyais pas. La trisomie 21 a été une bénédiction pour moi. Je cherchais ma voie, elle me l’a ouverte ». Celle d’aider encore plus ceux qui sont dans le besoin, témoigne la promotrice du centre « La providence ». L’idée de l’école, créée en 2019, s’impose après celle de l’association, qui a vu le jour en 2018, et suite au constat que l’éducation des enfants trisomiques n’était pas du tout prise en charge au Mali. En plus du fait que la maladie est souvent accompagnée d’autres pathologies, dont des troubles du comportement, ce qui rend difficile la prise en charge de ces enfants dans un système classique. Le besoin de garantir l’un de leurs droits fondamentaux apparaît comme une évidence pour cette socioanthropologue de formation. L’ambition de Cissé Assitan Séméga, 44 ans est de permettre à tous les enfants maliens trisomiques de bénéficier d’une éducation et d’un encadrement adéquat. Pour le moment, la Providence dispose de 2 classes spéciales, qui encadrent les enfants de 5 à 18 ans. L’association compte des familles regroupant 235 enfants, mais seuls 18 sont présents au niveau du centre, en raison notamment de l’éloignement de certains. L’objectif du centre est d’aider les enfants à se construire par une intégration dans le système classique, avec l’accompagnement d’auxiliaires de vie scolaire (AVS). Une mission difficile sans l’implication des autorités, que Madame Cissé appelle de ses vœux. C’est sa profession qui l’aide à faire face au regard de la société et aux difficultés des parents.

Journal du Mali