50 Maliennes inspirantes – Fatimata Touré : du courage à en revendre

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali…

Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Fatimata Touré.

Lors de l’occupation djihadiste du nord du Mali 2012 et 2013, Fatimata Touré a fait le choix de ne pas fuir de Gao et de rester au chevet d’une communauté en détresse. Au péril de sa vie. Elle va aider les patientes atteintes de fistule obstétricale en soins à l’hôpital de Gao à déménager et trouver de l’aide médicale. Elle a fourni également un abri aux femmes victimes de mariages forcés et de viols. « J’ai accepté de rester pendant que tout le monde fuyait. Il y avait des femmes porteuses de fistules. Le lendemain de leur intervention, il y a eu l’occupation. Dans la panique, elles avaient fui, comme toutes les autres malades d’ailleurs. Sous les balles, on est allés les chercher, ainsi que les médecins, qui avaient aussi fui. J’ai tout de suite alerté l’opinion internationale », a-t-elle rappelé au cours d’un entretien avec un média français. Sa bravoure et sa détermination à porter secours et assistance à une région en danger lui vaudra d’être désignée comme l’une des 10 femmes les plus courageuses au monde par le département d’État américain en 2014. « Jamais je n’aurais pensé que Dieu me réserverait une telle distinction. Déjà, je ne savais même pas qu’elle existait.»

Âgée de 66 ans, Fatimata Touré est la directrice de l’ONG GREFFA (Groupe de recherche, d’étude et de formation femme – action) depuis 1994. De 2014 à 2015, en sa qualité d’experte auprès du Haut représentant du Président de la République pour le dialogue inclusif, elle a participé au processus de négociation de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Elle a été élue députée à l’Assemblée nationale dans le cercle de Gao lors des élections législatives de 2020. Après le coup d’État du 19 août 2020, elle perd son mandat suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.

Journal du Mali